Note pour la période des questions : L'origine de la pandéme du COVID-19

About

Numéro de référence :
MH-2023-QP-0075
Date fournie :
19 juin 2023
Organisation :
Santé Canada
Nom du ministre :
Duclos, Jean-Yves (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de la Santé

Enjeu ou question :

N/A

Réponse suggérée :

L'origine précise du COVID-19 reste inconnue. Les médias se sont intéressés de plus en plus à ses origines à la suite d'un rapport du Wall Street Journal du 25 février 2023. Le Wall Street Journal a révélé qu'un rapport secret des services de renseignement américains indique que le U.S. Energy Department a conclu qu’il est peu probable que la pandémie de COVID-19 résultait d’un incident survenu dans un laboratoire.
Messages clés
• Le Canada est en faveur de tous les efforts qui aideront à comprendre clairement les origines du virus.
• Ce travail doit continuer à donner suite aux faits, doit être indépendant et transparent, et doit être exempt de toute politisation ou ingérence.
• Il n’est pas possible de fournir une opinion éclairée sur les conclusions rapportées dans les médias pour le moment, car nous n’avons pas eu l’occasion d’examiner le rapport du département de l’Énergie des États-Unis ou les preuves à l’appui.

Si l’on insiste sur le point de vue du Canada sur l’origine du COVID-19 :

• Le Canada continue de travailler avec des partenaires internationaux pour tenter de mieux comprendre les origines du COVID-19.
• Nous sommes en faveur d'un processus international collaboratif, transparent et fondé sur des données scientifiques.
• La coopération internationale visant à déterminer les origines du COVID-19 pourrait contribuer à atténuer les effets de futures pandémies.

Contexte :

Outre la conclusion du U.S. Energy Department que la pandémie est née d'un incident de laboratoire, des rapports antérieurs suggèrent que le Federal Bureau of Investigation a aussi conclu avec une "confiance modérée" (2021) que le virus s'est probablement propagé à la suite d'un incident involontaire lié à un laboratoire. Quatre autres agences de renseignement américaines, ainsi qu'un groupe national de renseignement, ont conclu que la transmission d’un animal infecté était probable, et deux autres agences ne sont pas arrivées à une conclusion.
Bien que les analyses des agences diffèrent, le Wall Street Journal rapporte qu'il existe un consensus sur le fait que le COVID-19 n'est pas le résultat d'un programme d'armes biologiques.
Il existe actuellement quatre hypothèses concernant la voie d'émergence, à savoir :
• une transmission zoonotique directe ou un passage d'un hôte à l'autre ;
• Introduction par un hôte intermédiaire suivi d'une transmission zoonotique ou d'un passage;
• Introduction par la chaîne du froid ou la chaîne alimentaire ;
• Introduction par un incident de laboratoire

À l’heure actuelle, il n’y a pas de consensus au sein de la communauté du renseignement sur les origines de la COVID-19.
Mission sur les origines du COVID-19
• Le 14 janvier 2023, une équipe d’experts internationaux convoqués par l'OMS s'est rendue en Chine pour retracer les origines zoonotiques du SRAS-CoV-2 et sa voie d'introduction dans la population humaine. Le 30 mars, à la suite de la publication du rapport complet de l'étude COVID-19 sur les origines, réalisée à l'initiative de l'OMS, 14 pays - dont le Canada - se sont joints à une déclaration commune sur l'étude, dirigée par les États-Unis. La déclaration réitère l'engagement à travailler avec l'OMS et la communauté mondiale pour comprendre les origines de la pandémie, fait part de ses préoccupations concernant l'étude (par exemple, son retard et le manque d'accès à des données et échantillons complets et originaux) et souligne la nécessité de poursuivre l'étude sur les origines. L'Union européenne a également publié une déclaration commune et la Nouvelle-Zélande a fait de même à la suite de la publication du rapport. Le 7 avril, le New York Times a publié une lettre ouverte d'un groupe de scientifiques soulignant les mêmes lacunes de la mission et demandant une nouvelle enquête.
• Lors de la 74e Assemblée mondiale de la santé (AMS) en mai 2021, le Canada a souligné l'importance de la collaboration scientifique internationale et du partage des informations, ainsi que la nécessité de mener des études supplémentaires fondées sur des données afin de comprendre les origines du virus. Les États-Unis, l'Union européenne, l'Australie, le Royaume-Uni, le Japon et l'Allemagne ont exprimé des messages similaires.
• Le 28 juillet 2021, la conseillère scientifique en chef du Canada, la Dre Mona Nemer, a appuyé une déclaration du directeur américain du Office of Science and Technology Policy, qui demandait à la Chine de reconsidérer sa décision de ne pas s'engager dans la prochaine phase de l'étude sur les origines. Le Canada a envoyé une lettre de soutien au directeur général de l'OMS, M. Tedros, pour lui exprimer sa reconnaissance d’avoir partagé la voie claire vers la deuxième phase de l'étude sur les origines.

Actions ultérieures de l'OMS
• L'OMS a créé un nouveau groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO) en 2021 ; cette nouvelle structure technique dessert tous les États membres et conseille le secrétariat de l'OMS sur la collaboration technique et scientifique concernant les nouveaux agents pathogènes.
o SAGO a tenu sa première réunion le 23 novembre 2021.
• L'OMS a publié une déclaration le 12 août 2021. Cette déclaration met l'accent sur la nécessité de dépolitiser et de coopérer, et non de pointer du doigt ou d'attribuer des responsabilités :
o La priorité de l'OMS est que les scientifiques se fondent sur la première phase d'études, mettent en œuvre les recommandations énoncées dans le rapport de mars 2021 et accélèrent les efforts scientifiques sur toutes les hypothèses, y compris l'examen des données brutes des premiers cas et des sérums des cas précoces potentiels en 2019.
o L'OMS travaille avec un certain nombre de pays qui ont signalé la détection du SRAS-CoV-2 dans des échantillons de spécimens biologiques entreposés à partir de 2019. Elle encourage tous les pays, y compris la Chine, à partager les données brutes et à autoriser les laboratoires à effectuer de nouveaux tests sur les échantillons.
o La Chine et un certain nombre d'autres États membres ont écrit à l'OMS pour lui demander de poursuivre les études sur « l'hypothèse d’un incident en laboratoire » du SRAS-CoV-2 et pour exprimer leur préoccupation face à la politisation des études sur l’origine.
o Sur la base de l'examen du rapport de l'étude de la première phase, l’OMS ont déterminé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves scientifiques pour exclure l'une ou l'autre des hypothèses.
o En outre, pour répondre à « l'hypothèse du laboratoire », il est important d'avoir accès à toutes les données et de tenir compte des meilleures pratiques scientifiques. L’analyse et l’amélioration de la sécurité et des protocoles de laboratoire dans tous les laboratoires du monde, y compris en Chine, sont une démarche importante pour la biosécurité et la sécurité.

Renseignements supplémentaires :

• La séquence connue la plus proche du SRAS-CoV-2 est une séquence d'une souche de coronavirus identifiée précédemment par séquençage génétique chez une chauve-souris fer à cheval de Chine. Le possible hôte intermédiaire du SRAS-CoV-2 est encore inconnu, mais les options plausibles sont un animal domestique, un animal sauvage ou un animal sauvage apprivoisé.
• Des études supplémentaires basées sur des données, faisant appel à une large expertise, sont nécessaires pour mieux comprendre les origines de COVID-19.