Note pour la période des questions : Répercussions de la COVID-19 sur la transformation des viandes

About

Numéro de référence :
AAFC-2020-QP-00020
Date fournie :
5 mai 2020
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
Bibeau, Marie-Claude (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Comment assurez-vous la sûreté de la chaîne d’approvisionnement des viandes pendant cette période?

Réponse suggérée :

  1. L’ACIA continue d’offrir des services essentiels pour assurer la salubrité alimentaire, la santé et le bien-être des animaux et des végétaux et l’accès au marché.

  2. L’ACIA travaille en étroite collaboration avec les établissements de transformation des viandes, pour fournir une surveillance adéquate des inspections afin d’assurer la salubrité alimentaire et éviter d’imposer des contraintes d’approvisionnement de viandes au Canada.

  3. Le gouvernement respecte son engagement à fournir aux Canadiens et Canadiennes des aliments salubres et à soutenir le secteur agricole et agroalimentaire du Canada en injectant 20 millions de dollars supplémentaires à l’ACIA pour renforcer ses capacités d’inspection.

Contexte :

En raison des effets de la pandémie de la COVID 19, certains établissements de transformation des viandes homologués auprès du gouvernement fédéral ont fermé temporairement, tandis que d’autres réduisent leur vitesse de production en raison de l’absentéisme des travailleurs et afin de ralentir la propagation de COVID 19 parmi le personnel. La réduction de la capacité d’abattage des animaux destinés à l’alimentation dans les établissements de transformation des viandes a fait en sorte que les éleveurs canadiens de bétail sont aux prises avec un surplus d’animaux vivants, ce qui peut causer des problèmes de bien-être animal. Certains producteurs n’ont d’autre choix que d’envisager eux-mêmes l’abattage sans cruauté des animaux.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) joue un rôle clé dans l’inspection ante-mortem et post-mortem des animaux et des carcasses. En vertu de la réglementation, les établissements de transformation des viandes homologués auprès du gouvernement fédéral sont dans l’obligation d’avoir du personnel d’inspection de l’ACIA sur place en permanence pour pouvoir mener à bien leurs activités.
Bœuf
Au Canada, la transformation de la viande bovine est fortement concentrée en Alberta, où 77 % des bovins sont abattus. L’usine de la compagnie Cargill, à High River, en Alberta, est une usine de transformation de la viande bovine où travaillent normalement environ 2 000 personnes. Elle transforme 4 500 têtes de bétail par jour. Dans le contexte d’une éclosion de COVID 19 à High River, au moins 750 cas positifs liés à l’établissement ont été recensés, en date du 28 avril. Cargill a réduit les quarts de travail, a instauré des pauses décalées, a renforcé le nettoyage et la désinfection, et a commencé à prendre la température des employés pour minimiser au maximum les risques pour les employés.
Le 20 avril, Cargill a temporairement fermé son usine de High River. Le lundi 4 mai, l’entreprise a repris ses activités avec un quart de travail quotidien. Pendant la fermeture temporaire de 14 jours, Cargill a mis en place des mesures de sécurité supplémentaires pour atténuer les répercussions du virus sur l’ensemble de la communauté.
Les activités d’abattage et de transformation ont aussi été touchées à l’usine de JBS à Brooks, en Alberta, où 276 cas de COVID 19 et un décès ont été confirmés parmi les employés et les entrepreneurs. Les mesures de sécurité et l’absentéisme des travailleurs font que l’usine fonctionne, au mieux, à la moitié de sa capacité normale.
Les fermetures d’usines et le ralentissement de l’abattage ont entraîné l’accumulation des bovins d’engraissement et des vaches de réforme dans les parcs d’engraissement et les fermes. On estime à 125 000 le nombre de bovins excédentaires dans l’Ouest canadien.
Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) tient des conversations régulières avec la Canadian Cattlemen’s Association pour comprendre leur proposition de mettre en réserve le bétail afin de réduire les problèmes de capacité dans les usines de transformation. AAC évalue présentement cette proposition.
Porc
Le 28 mars, les services de santé du Québec ont avisé la compagnie Olymel de résultats positifs au test de dépistage de la COVID 19 pour plusieurs employés de son usine de Yamachiche. Le 29 mars, Olymel a annoncé la fermeture temporaire de cet abattoir pendant 14 jours, ce qui a touché près de 1 000 employés. L’usine a repris ses activités le 13 avril à capacité réduite.
Deux autres transformateurs de porcs au Québec ont été fortement touchés par la pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation de l’absentéisme.

Le 24 avril 2020, Conestoga Meat Packers a annoncé que ses activités seraient suspendues la semaine du 27 avril en raison de cas positifs de COVID 19 parmi les employés. Conestoga représente 45 % de la capacité de transformation de porcs en Ontario et 8 % de la capacité au Canada.
Les fermetures d’usines et le ralentissement de l’abattage ont entraîné l’accumulation des porcs dans les fermes des Maritimes, du Québec et de l’Ontario. À l’Île-du-Prince-Édouard, 200 porcs ont été abattus le 7 avril et, en date du 29 avril, on estime à 120 000 le nombre de porcs excédentaires dans les fermes du Québec et de l’Ontario.
AAC est en étroite communication avec l’industrie de la viande et a mis sur pied un groupe de travail mixte sur la COVID-19 de l’industrie de la viande et de la volaille et du gouvernement afin d’assurer une approche nationale pour relever les défis dans le contexte actuel.

Renseignements supplémentaires :

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