Note pour la période des questions : PESTE PORCINE AFRICAINE

About

Numéro de référence :
AAFC-2024-QP-00168
Date fournie :
7 juin 2024
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
MacAulay, Lawrence (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Q1 – Quelles mesures le gouvernement du Canada a-t-il déjà prises pour répondre à la menace que pose la propagation à l’échelle globale de la peste porcine africaine à l’industrie porcine du pays? Q2 – Comment le lancement du Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine d’Agriculture et Agroalimentaire Canada aide-t-il à atténuer les risques et les conséquences de la maladie?

Réponse suggérée :

R.1 - Le gouvernement prend au sérieux la menace de la peste porcine africaine.
Une approche pancanadienne est actuellement mise en œuvre pour mettre l’accent sur la prévention, la biosécurité et la préparation. Cette approche favorise aussi la continuité des activités et des communications, y compris les accords de zonage internationaux.
Dans le cadre de ce plan, des contrôles rigoureux des importations sont appliqués. Ces mesures consistent notamment à restreindre l’importation de porcs vivants, de viande de porc, de sous-produits du porc et d’aliments d’origine végétale depuis des régions touchées, ainsi que le recours à des agents des services frontaliers de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et à des chiens détecteurs aux points d'entrée. R.2 - Le Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine a été officiellement lancé en novembre 2022. Les demandes seront acceptées de manière continue jusqu’au 30 novembre 2024 ou jusqu’à une autre date fixée par le programme.
Ce financement de 23,4 millions de dollars sur trois ans (2022-2023 à 2024-2025) soutient des projets tels que la gestion des cochons sauvages, la rénovation des abattoirs existants, les préparatifs d’élimination, l’analyse sectorielle et des projets de recherche connexes.

Contexte :

Risques et répercussions de la peste porcine africaine sur l’industrie porcine du Canada
La peste porcine africaine (PPA) ne poste aucun risque pour la salubrité des aliments et n’a jamais été déclarée au Canada.
L’introduction de la PPA au Canada aurait de graves répercussions sur la totalité de la chaîne de valeur du porc.
Au départ, tous les marchés d’exportation de porcs vivants et de produits du porc pourraient fermer immédiatement; certains d’entre eux pourraient demeurer fermés pendant plusieurs mois.
La PPA est une maladie virale contagieuse qui peut provoquer des taux de mortalité élevés chez les porcs d’élevage infectés.
Elle peut être transmise directement entre les porcs malades et les porcs en santé et de manière indirecte (p. ex. objets contaminés, tels que le matériel agricole, les vêtements et les aliments pour le bétail).
Il n’existe aucun traitement ou vaccin contre la PPA dont l’utilisation est approuvée au Canada.
La PPA est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux. Cela signifie que tout cas soupçonné de PPA doit être signalé à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). L’ACIA encourage les producteurs de porc à maintenir un niveau élevé de biosécurité dans leurs exploitations agricoles. La PPA est aussi une maladie figurant sur la liste des maladies de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) : les pays membres comme le Canada doivent donc soumettre rapidement toute information sur les cas de maladie détectés.

L’industrie porcine occupe une place importante au sein du secteur agricole et agroalimentaire canadien ainsi que dans l’économie canadienne dans son ensemble.
• Le Canada est le cinquième producteur de porcs en importance dans le monde, représentant environ 2 % de la production mondiale totale.
• Le Canada est aussi le troisième plus important exportateur de porcs après l’Union européenne et les É.-U., représentant 13 % du commerce mondial du porc.
• En 2022, plus de 1,39 million de tonnes de porc, d’une valeur de 4,8 milliards de dollars, ont été exportées vers 77 pays. Le secteur porcin canadien a un apport estimatif de 28 milliards de dollars dans l’économie et soutient environ 100 000 emplois.
• On dénombre 7 330 fermes porcines et 26 installations de transformation inspectées par le gouvernement fédéral.
• En 2022, 28 millions de porcs ont été produits, les inventaires étant concentrés au Québec (31 %), en Ontario (26 %) et au Manitoba (23 %).
• La capacité d’abattage est aussi principalement située au Québec (38 %), en Ontario (19 %) et au Manitoba (28 %).
• L’exportation de porcs vivants est aussi une composante importante de l’industrie porcine canadienne. En 2020, 5,3 millions de porcs vivants ont été exportés vers les États‑Unis, ce qui représente environ 19 % des mises en marché totales de porcs du Canada (abattage et exportations de porcs vivants).
• Le secteur porcin canadien est hautement intégré avec le secteur des États-Unis (É.-U.). Détection de la PPA dans divers pays
Le 3 août 2018, la Chine a informé l’OMSA de la présence de la PPA dans la province du Liaoning. Depuis, d’autres éclosions ont été confirmées à l’échelle du pays et sont apparues dans plus d’une douzaine d’autres pays d’Asie.
• La PPA continue de se propager à un rythme alarmant en Europe et en Asie, autant chez le porc domestique que chez le sanglier.
• Ce dernier a joué un rôle prépondérant dans la persistance du virus. La présence de la PPA a été décelée en Amérique : des cas ont été signalés en République dominicaine et à Haïti en 2021.
• En septembre 2023, la Suède a détecté la PPA pour la première fois dans des populations de porcs sauvages. Bien qu’une source de la maladie n’ait pas été confirmée, on soupçonne une propagation d’origine humaine compte tenu de l’importante distance entre les cas les plus proches.
• La propagation continue et la présence persistante de la PPA représente une grande menace pour la population de porcs à l’échelle mondiale.
Le gouvernement du Canada continue de travailler de près avec ses partenaires commerciaux à l’échelle internationale afin d’empêcher l’introduction de la PPA en Amérique et d’en atténuer les répercussions.
• Le zonage est un outil de contrôle de la maladie qui sépare les régions du pays où la maladie est présente et où la maladie est absente. La reconnaissance des décisions de zonage permet la reprise des échanges à partir des parties du pays indemnes de la maladie.
• En vue de réduire au minimum et de manière préventive les conséquences de la détection d’un cas positif de PPA, le Canada a confirmé des ententes en matière de zonage avec des partenaires commerciaux clés comme l’Union européenne, les États‑Unis, Singapour, Hong Kong et le Vietnam. Le Canada envisage également de conclure des ententes relatives au zonage avec le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines et la Colombie.
• En mars 2021, l’ACIA et l’Animal and Plant Health Inspection Service du département de l’Agriculture des États‑Unis ont signé un protocole visant à orienter les échanges bilatéraux si la présence de la PPA était décelée chez les cochons sauvages.

Mesures prises à ce jour
Atténuer la menace d’une épidémie de PPA au Canada et intervenir le cas échéant est une priorité du gouvernement depuis 2018.
L’ACIA et AAC consultent l’industrie, les provinces et les territoires par l’intermédiaire d’un conseil de gestion.
Le CG fournit un leadership et une orientation stratégique au moyen du Plan d’action pancanadien pour lutter contre la peste porcine africaine afin de mettre en place une approche ciblée et coordonnée quant à la prévention de la PPA et l’état de préparation à cette maladie en s’appuyant sur quatre piliers : la planification de la préparation, la biosécurité accrue, la continuité des activités et la communication coordonnée des risques.
Ce plan fournit des lignes directrices et une orientation stratégique pour coordonner le large éventail d’activités liées à la PPA au Canada.
En 2023-2024, les priorités principales comprennent soutenir l’avancement de la Stratégie visant les porcs sauvages, la précision des rôles et des responsabilités, et les communications interorganisationnelles dans l’éventualité d’une éclosion de PPA.
Le Plan d’action appuie également l’élaboration d’outils aux fins d’intervention (p. ex., les outils de décision en matière de dépopulation et d’élimination), une aide financière pour les producteurs et les transformateurs, un plan de communication sur la PPA qui comprend la préparation à l’avance des Canadiens à ce à quoi ils peuvent s’attendre concernant les efforts d’intervention liés à la PPA, et la collecte de ressources pour soutenir la santé mentale dans l’éventualité d’une éclosion de PPA.
Le 26 août 2022, AAC a annoncé un investissement de 45,3 M$ dans les activités de prévention et de préparation à l’égard de la PPA.
De ce montant, 23,4 M$ seront octroyés à l’industrie par l’entremise du Programme de préparation de l’industrie à la PPA pour des activités comme les évaluations de la biosécurité, la gestion des porcs sauvages, la modernisation des abattoirs, la gestion des porcs sauvages ainsi que les activités de recherche et d’analyse.
À ce jour,
• jusqu’à 11,35 millions de dollars de financement ont été approuvés. Sur ces 11,35 millions de dollars, un financement de 1,8 million a été approuvé pour aider l’industrie à gérer et à éradiquer les cochons sauvages.
• 19,8 M$ visent à appuyer les efforts de l’ACIA tels que la mise à l'épreuve des capacités de réaction par le biais d'exercices impliquant diverses parties prenantes, pour accroître la capacité de surveillance et la capacité d’analyse en laboratoire, à aider les partenaires d’autres pays à élaborer un vaccin contre la PPA, et à établir des zones à l’égard de la PPA avec des partenaires commerciaux clés;
• les 2,1 M$ restants sont réservés à l’amélioration des activités de contrôle frontalier de l’ASFC.
• En novembre 2023, l'ACIA a organisé un exercice de planification sur table au cours duquel l'ACIA, les PT, les chefs des services vétérinaires, les représentants du secteur, AAC et Santé animale Canada ont discuté et testé les plans d'intervention en cas de peste porcine africaine ainsi que les rôles et les responsabilités.

L’ACIA suit de près la situation internationale et a mis en place de rigoureuses mesures de contrôle à l’importation en vue d’empêcher l’importation de porcs vivants, de produits du porc et de sous‑produits connexes en provenance des pays et zones touchés par la PPA. Par exemple, l’Agence :
• a mis en place des mesures d’inspection à la frontière visant les pays où des éclosions sévissent actuellement;
• a travaillé avec l’ASFC pour accroître le nombre de chiens détecteurs d’aliments, de végétaux et d’animaux dans les aéroports canadiens;
• suit de près la situation dans l’Union européenne et n’admet que les importations en provenance de zones qui ne sont pas contaminées ou qui ne sont pas désignées comme des zones à risque élevé à l’égard de la PPA, conformément au protocole pour le zonage convenu;
• continue de collaborer avec l’ASFC et les compagnies aériennes afin d’atténuer les risques liés aux importations illégales et aux voyageurs interdits de territoire.
Le Canada est reconnu comme un chef de file mondial dans le domaine scientifique et technique en ce qui a trait aux problèmes liés à la PPA. En mai 2022, l’OMSA a officiellement reconnu le Centre national des maladies animales exotiques de l’ACIA à Winnipeg comme laboratoire de référence de l’OMSA à l’égard de la PPA. Seulement six autres laboratoires dans le monde ont reçu cette désignation.
Le gouvernement du Canada a déployé beaucoup d’efforts pour les communications concernant la PPA; il a notamment produit des affiches dans les aéroports, des messages destinés aux voyageurs pendant les vols et des communications ciblant les petits producteurs, les détaillants et les voyageurs.
Les chiens de détection constituent le meilleur outil dont dispose l’ASFC pour détecter les produits aliments, végétaux ou animaux (AVA) et produits connexes non déclarés.
Afin de contribuer à empêcher la PPA d’entrer au Canada, le budget de 2019 a prévu un financement d’environ 31 M$ pour que l’ASFC acquière et forme 24 équipes canines de détection d’AVA supplémentaires. Jusqu’à maintenant, 21 des 24 équipes canines de détection supplémentaires ont été déployées dans les aéroports et les centres de courrier de Toronto, de Montréal et de Vancouver. Le déploiement des cinq équipes restantes devrait avoir lieu en 2023-2024.

Renseignements supplémentaires :

• Notre gouvernement prend au sérieux la menace que pose la peste porcine africaine et reconnaît l’incidence que la maladie pourrait avoir sur notre industrie porcine si sa présence était détectée au Canada.

• En août 2022, un financement de 45,3 millions de dollars a été annoncé pour aider à prévenir la propagation de la peste porcine africaine au Canada et pour mettre en place des plans d’urgence si nécessaire.

• Le gouvernement continuera de travailler en collaboration avec le secteur canadien du porc afin de soutenir ses efforts pour empêcher l’introduction éventuelle de la peste porcine africaine au Canada, et s’y préparer.