Note pour la période des questions : PESTE PORCINE AFRICAINE

Q1 – Quelles mesures le gouvernement du Canada a-t-il déjà prises pour répondre à la menace que pose la propagation à l’échelle globale de la peste porcine africaine à l’industrie porcine du pays? Q2 – Comment le lancement du Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine d’Agriculture et Agroalimentaire Canada aide-t-il à atténuer les risques et les conséquences de la maladie? Q3 – Comment l’ACIA a-t-elle mis à l’essai ou validé ses efforts de préparation?

R.1 - Une approche pancanadienne est actuellement mise en œuvre pour mettre l’accent sur la prévention, la biosécurité et la préparation. Cette approche favorise aussi la continuité des activités et des communications, y compris les accords de zonage internationaux.

Dans le cadre de ce plan, des contrôles rigoureux des importations sont appliqués. Ces mesures consistent notamment à restreindre l’importation de porcs vivants, de viande de porc, de sous-produits du porc et d’aliments d’origine végétale depuis des régions touchées, ainsi que le recours à des agents des services frontaliers de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et à des chiens détecteurs aux points d’entrée. R.2 - Ce financement de 23,4 M$ sur trois ans (2022-2023 à 2024-2025) soutient des projets comme l’amélioration de la biosécurité à la ferme, la réduction de la transmission des maladies, la gestion des porcs sauvages, les communications, la planification des interventions, la modernisation, la modélisation et les diagnostics. Onze projets ont déjà été réalisés dans les domaines de la recherche de vaccins, de la planification, de l’achat d’équipement et de la modernisation des établissements de transformation.

Depuis son lancement en 2022, le Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine a permis de mettre en place 42 projets. Ce dernier prendra fin le 31 mars 2025. Les personnes souhaitant présenter une demande sont invitées à communiquer avec le programme. R.3 - Les exercices demeurent un élément clé de la validation et de l’amélioration de la préparation à la peste porcine africaine.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments a récemment organisé plusieurs exercices simulant des activités de préparation et d’intervention en cas de maladie, auxquels ont pris part des participants et des observateurs des gouvernements internationaux, fédéral, provinciaux et territoriaux, des producteurs et des transformateurs de porcs et Santé animale Canada.

Les intervenants sont parvenus à une compréhension commune des interventions en cas de maladie et ont mis à l’essai divers plans de préparation en examinant, par exemple, l’état de préparation des laboratoires et d’autres mesures connexes concernant la peste porcine africaine et d’autres maladies zoonotiques émergentes.

Risques et répercussions de la peste porcine africaine sur l’industrie porcine du Canada

La peste porcine africaine (PPA) ne poste aucun risque pour la salubrité des aliments et n’a jamais été déclarée au Canada.

La PPA est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux. Cela signifie que tout cas soupçonné de PPA doit être signalé à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). La PPA est aussi une maladie figurant sur la liste des maladies de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) : les pays membres comme le Canada doivent donc soumettre rapidement toute information sur les cas de maladie détectés.

L’industrie porcine occupe une place importante au sein du secteur agricole et agroalimentaire canadien ainsi que dans l’économie canadienne dans son ensemble. En 2023 :

Le secteur porcin canadien a un apport estimatif de 24 milliards de dollars dans l’économie et soutient environ 100 000 emplois.

Le Canada se classe au septième rang des pays producteurs de porc, ce qui représente environ 2 % de la production mondiale.

Le Canada, qui représente 13 % du commerce mondial de porc, est également le quatrième exportateur de porc en importance après l’Union européenne, les États-Unis et le Brésil.

L’exportation de porcs vivants est aussi une composante importante de l’industrie porcine canadienne. En 2023, 6,75 millions de porcs vivants ont été exportés vers les ÉtatsUnis, ce qui représente environ 24 % des mises en marché totales de porcs du Canada (abattage et exportations de porcs vivants).

Le secteur porcin canadien est largement intégré avec celui des États-Unis.

L’introduction de la PPA au Canada aurait de graves répercussions sur la totalité de la chaîne de valeur du porc. Au départ, tous les marchés d’exportation de porcs vivants et de produits du porc pourraient fermer immédiatement; certains d’entre eux pourraient demeurer fermés pendant plusieurs mois.

Le gouvernement du Canada continue de travailler de près avec ses partenaires commerciaux à l’échelle internationale afin d’empêcher l’introduction de la PPA en Amérique et d’en atténuer les répercussions.

Le zonage est un outil de contrôle de la maladie qui sépare les régions du pays où la maladie est présente et où la maladie est absente. La reconnaissance des décisions de zonage permet la reprise des échanges à partir des parties du pays indemnes de la maladie.

L’objectif de l’outil de zonage pour la lutte contre les maladies est le confinement de la maladie à une ou des parties du pays afin de soutenir l’éradication de la maladie et de faire en sorte que le Canada soit de nouveau exempt de la peste porcine africaine.

En vue de réduire au minimum et de manière préventive les conséquences de la détection d’un cas positif de peste porcine africaine, le Canada a confirmé des ententes en matière de zonage avec des partenaires commerciaux clés comme les ÉtatsUnis, l’Union européenne, Singapour, le Vietnam et Hong Kong.

Le Canada poursuit ses négociations avec d’autres partenaires commerciaux clés, dont le Japon et le Mexique, et collabore également avec les membres du groupe quadrilatéral (Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande) pour élargir le zonage, notamment à l’égard de la peste porcine africaine.

En mars 2021, l’ACIA et l’Animal and Plant Health Inspection Service du Département de l’Agriculture des ÉtatsUnis ont signé un protocole visant à orienter les échanges bilatéraux dans l’éventualité où la peste porcine africaine serait détectée chez des porcs sauvages.

Mesures prises à ce jour

Atténuer la menace d’une épidémie de PPA au Canada et intervenir le cas échéant est une priorité du gouvernement depuis 2018.

L’ACIA, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ont consulté l’industrie (le Conseil canadien du porc et le Conseil des viandes du Canada), les provinces et les territoires par l’intermédiaire d’un conseil exécutif de gestion. Le Conseil exécutif de gestion de la peste porcine africaine assure un leadership et fournit une orientation stratégique par le biais du Plan d’action pancanadien contre la peste porcine africaine.

Ce plan définit des activités prioritaires organisées selon quatre piliers :

Améliorer la biosécurité et la prévention

Planifier la préparation

Assurer la continuité des activités

Coordonner les communications sur les risques

Depuis 2023, les priorités principales comprennent soutenir l’avancement de la Stratégie visant les porcs sauvages, la précision des rôles et des responsabilités, et les communications interorganisationnelles dans l’éventualité d’une éclosion de PPA.

Le Plan d’action appuie également l’élaboration d’outils aux fins d’intervention (p. ex., les outils de décision en matière de dépopulation et d’élimination), une aide financière pour les producteurs et les transformateurs, un plan de communication sur la PPA qui comprend la préparation à l’avance des Canadiens à ce à quoi ils peuvent s’attendre concernant les efforts d’intervention liés à la PPA, et la collecte de ressources pour soutenir la santé mentale dans l’éventualité d’une éclosion de PPA.

Le 26 août 2022, AAC a annoncé un investissement de 45,3 M$ dans les activités de prévention et de préparation à l’égard de la PPA.

De ce montant, 23,4 M$ seront octroyés à l’industrie par l’entremise du Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine pour des activités telles les évaluations de la biosécurité, la gestion des porcs sauvages, la modernisation des abattoirs ainsi que les activités de recherche et d’analyse.

19,8 M$ sont consacrés au soutien des efforts de l’ACIA, tels que la mise à l’épreuve des capacités d’intervention au moyen d’exercices auxquels participent divers intervenants, le renforcement de la surveillance, la capacité d’analyse en laboratoire, le soutien aux partenaires internationaux dans la mise au point d’un vaccin contre la peste porcine africaine et l’établissement d’ententes en matière de zonage à l’égard de la peste porcine africaine avec des partenaires commerciaux clés.

2,1 M$ seront affectés au renforcement des activités de contrôle frontalier de l’ASFC.

L’ACIA suit de près la situation internationale et a mis en place de rigoureuses mesures de contrôle à l’importation en vue d’empêcher l’importation de porcs vivants, de produits du porc et de sousproduits connexes en provenance des pays et zones touchés par la PPA. Par exemple, l’Agence :

a mis en place des mesures d’inspection à la frontière visant les pays où des éclosions sévissent actuellement;

a travaillé avec l’ASFC pour accroître le nombre de chiens détecteurs d’aliments, de végétaux et d’animaux dans les aéroports canadiens;

suit de près la situation dans l’Union européenne et n’admet que les importations en provenance de zones qui ne sont pas touchées ou qui ne sont pas désignées comme des zones à risque élevé à l’égard de la peste porcine africaine, conformément au protocole pour le zonage convenu;

continue de collaborer avec l’ASFC et les compagnies aériennes afin d’atténuer les risques liés aux importations illégales et aux voyageurs illégaux.

Le gouvernement du Canada a déployé beaucoup d’efforts pour les communications concernant la PPA; il a notamment produit des affiches dans les aéroports, des messages destinés aux voyageurs pendant les vols et des communications ciblant les petits producteurs, les détaillants et les voyageurs.

L’ACIA a réalisé des progrès considérables en ce qui concerne sa politique d’intervention en matière de peste porcine africaine, le Plan spécifiquement lié aux risques de la peste porcine africaine. La préparation des intervenants est validée par des exercices d’entraînement, des exercices sur table et des exercices de simulation à grande échelle, qui permettent de cerner les domaines dans lesquels des améliorations doivent être apportées.

Notre gouvernement prend au sérieux la menace que pose la peste porcine africaine et reconnaît l’incidence que la maladie pourrait avoir sur notre industrie porcine si sa présence était détectée au Canada.

En août 2022, un financement de 45,3 millions de dollars a été annoncé pour aider à prévenir l’introduction de la peste porcine africaine au Canada et pour mettre en place des plans d’urgence visant à se préparer en cas d’éclosion.

Le gouvernement continuera de travailler en collaboration avec tous les intervenants pour empêcher l’introduction éventuelle de la peste porcine africaine au Canada et s’y préparer.