Note pour la période des questions : FIÈVRE APHTEUSE

About

Numéro de référence :
AAFC-2025-QP-00053
Date fournie :
30 août 2024
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
MacAulay, Lawrence (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Q1 – Quelle est la politique du gouvernement du Canada en matière de vaccination contre la fièvre aphteuse? Q2 – Quels sont les efforts accomplis par le Canada pour obtenir des doses suffisantes de vaccins afin de protéger l’industrie canadienne du bétail contre une éclosion de fièvre aphteuse à grande échelle? Q3 – Où en est-on avec la création de la banque de vaccins contre la fièvre aphteuse (c.-à-d. où en est-on avec le contrat)?

Réponse suggérée :

R.1 - Le gouvernement du Canada ne recourra à la vaccination contre la fièvre aphteuse pendant une éclosion que dans le but de limiter la propagation de la maladie, parallèlement aux efforts d’éradication.

Les données disponibles montrent que le recours à la vaccination dans les foyers importants, combiné à une stratégie d’abattage (abattage intégral, élimination, nettoyage et désinfection des installations), réduit considérablement la taille et la durée du foyer par rapport à une stratégie d’abattage seule.

Si l’Agence canadienne d’inspection des aliments juge qu’une vaccination d’urgence est appropriée, le vaccin ne sera administré que dans les zones entourant l’éclosion de la maladie. R.2 - Le gouvernement du Canada travaille à la création d’une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse. Le budget de 2023 prévoyait un financement de 57,5 millions de dollars sur cinq ans ainsi que 5,6 millions de dollars en financement permanent pour soutenir ce projet et poursuivre l’élaboration des plans d’intervention en cas d’éclosion de fièvre aphteuse.

Le Canada est aussi membre de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse, ce qui lui donne accès à une quantité limitée de vaccins.

Ces initiatives permettront au Canada d’avoir accès à une quantité suffisante de vaccins contre la fièvre aphteuse en cas d’éclosion afin d’endiguer la propagation de la maladie et de diminuer le nombre de cas et leur durée. R.3 - La demande de propositions visant à fournir des produits de vaccination à la banque de vaccins contre la fièvre aphteuse a été publiée sur le site AchatsCanada le 30 août 2024.

Le ou les soumissionnaires retenus fourniront des vaccins concentrés contre la fièvre aphteuse qui pourraient être transformés en vaccins utilisables en cas d’éclosion de la maladie.

Il s’agit d’une étape importante pour le gouvernement du Canada qui s’est engagé à créer une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse pour le pays.

Contexte :

La fièvre aphteuse est une maladie virale grave et hautement transmissible qui touche les bovins et les porcs. Elle peut aussi s’attaquer aux ovins, aux caprins, aux cerfs et à d’autres ruminants artiodactyles, mais pas aux chevaux. De nombreux animaux atteints se rétablissent, mais la maladie les laisse affaiblis.

La fièvre aphteuse ne se transmet pas facilement aux humains et ne constitue pas un risque pour la santé publique. Dans certaines conditions de laboratoire avec une très grande exposition au virus, une transmission aux humains a eu lieu et n’entraîne que de légères cloques. La maladie n’est pas considérée comme un problème lié à la salubrité des aliments.

Le Canada est exempt de fièvre aphteuse depuis 1952, et des mesures rigoureuses, comme les contrôles des importations, ont été mises en place pour empêcher l’entrée de la maladie au pays.

Les éleveurs de bétail du Canada jouent un rôle clé dans la protection de la santé des animaux. Il faut toujours suivre des pratiques de biosécurité rigoureuses pour minimiser l’introduction et la propagation de toute maladie animale infectieuse, y compris la fièvre aphteuse. Chaque fois qu’une personne soupçonne la présence d’une maladie à déclaration obligatoire chez ses animaux, elle est tenue de communiquer immédiatement avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ou un vétérinaire de pratique privé.

En cas de détection de la fièvre aphteuse au Canada

Si la présence de la fièvre aphteuse est décelée au Canada, l’exportation d’animaux vivants, de viande et de produits laitiers et carnés fabriqués à partir d’espèces vulnérables (principalement le bœuf et le porc) sera interrompue. Selon une étude menée en 2002 par Serecon Management Consulting Inc. au nom de la Coalition canadienne pour la santé des animaux, on estime que les répercussions économiques pour le Canada se situeraient entre 20,9 milliards de dollars et 65,2 milliards de dollars, selon le mode d’introduction et l’étendue de la propagation de la maladie. Une fois la preuve documentée d’éradication de la fièvre aphteuse au Canada approuvée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), cette dernière déclarera à nouveau le Canada exempt de la maladie. L’ACIA collaborera avec ses partenaires des provinces et des territoires, Affaires mondiales Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada et les associations nationales de l’industrie pour rétablir le commerce le plus rapidement possible.

Le Canada et d’autres partenaires commerciaux comme les États-Unis ont mis en place des plans pour contrôler et éradiquer rapidement et efficacement la fièvre aphteuse. La stratégie actuelle vise à recenser rapidement toutes les installations exposées à la maladie, à abattre les animaux infectés, qui ont été exposés ou qui pourraient l’avoir été ainsi qu’à décontaminer le milieu pour éviter toute nouvelle propagation. Une stratégie visant l’éradication de la maladie serait mise en œuvre, laquelle comprendrait l’abattage intégral, l’élimination, le nettoyage et la désinfection des installations.

La portée et les détails de l’intervention, ainsi que les échéanciers dépendront de plusieurs facteurs, notamment l’ampleur de la propagation de la fièvre aphteuse avant sa détection, la densité du bétail dans les zones touchées et les mesures de biosécurité efficaces qui ont été prises dans les exploitations.

Répercussions sur le plan du commerce international

La fièvre aphteuse est une maladie à statut officiel en vertu du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale. Le Canada est considéré comme un pays exempt de la fièvre aphteuse où aucune vaccination n’est pratiquée contre la maladie. La découverte d’un cas au pays ferait en sorte que les partenaires commerciaux considéreraient que l’ensemble du Canada est infecté par la fièvre aphteuse.

Le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) permet à un pays d’établir une zone de confinement, qui doit contenir tous les cas de fièvre aphteuse et rester en place pendant 28 jours. Le pays touché doit soumettre un dossier contenant les éléments probants montrant que la fièvre aphteuse est contenue dans la zone de confinement et que des contrôles appropriés sont en place pour empêcher toute fuite vers l’extérieur de la zone. L’OMSA évaluera alors les éléments probants pour déterminer s’il faut rétablir le statut indemne de la région située en dehors de la zone de confinement. Le commerce pourra alors reprendre dans les régions indemnes si les partenaires commerciaux acceptent la décision de l’OMSA.

Banque de vaccins

Dans son budget de 2023, le gouvernement fédéral a annoncé un financement de 57,5 millions de dollars sur cinq ans (2023-2024 à 2027-2028) et un financement permanent de 5,6 millions de dollars par la suite pour mettre sur pied une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse au Canada et poursuivre l’élaboration des plans d’intervention.

Cet investissement vient augmenter la quantité limitée de doses de vaccin contre la fièvre aphteuse à laquelle le Canada a accès afin de protéger l’industrie canadienne du bétail contre les éclosions majeures et non contrôlées de fièvre aphteuse.

Cette banque de vaccins aidera à protéger la population canadienne contre la menace émergente de cette maladie, à maintenir la confiance du public à l’égard de la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada et à réduire la propagation de la maladie, ce qui diminuerait le nombre de cas et la durée en cas d’éclosion.

Le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et les territoires à la création de la banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse et à la mise à jour continue des plans d’intervention en cas de fièvre aphteuse.

Le 30 août 2024, l’ACIA a lancé un processus d’approvisionnement transparent et concurrentiel afin de créer la banque de vaccins contre la fièvre aphteuse du Canada.

Renseignements supplémentaires :

Le gouvernement s’engage à protéger la santé animale et à prévenir l’introduction et la propagation de maladies animales.

Des mesures rigoureuses sont en place, y compris des contrôles des importations et les déclarations des voyageurs.

Le gouvernement a alloué 57,5 millions de dollars sur cinq ans et 5,6 millions de dollars en financement permanent pour créer une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse et poursuivre l’élaboration des plans d’intervention.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments surveille la situation de la fièvre aphteuse dans le monde et dispose de plans de préparation et d’intervention en cas d’urgence.