Note pour la période des questions : Crise politique au Liban
About
- Numéro de référence :
- 00010-2021
- Date fournie :
- 24 mars 2021
- Organisation :
- Affaires mondiales Canada
- Nom du ministre :
- Garneau, Marc (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Affaires étrangères
Enjeu ou question :
Le Liban est sans gouvernement depuis le 10 août 2020, et les efforts de formation d'un gouvernement sont au point mort depuis cinq mois, malgré la détérioration rapide des conditions socioéconomiques.
Réponse suggérée :
• Le Canada est déçu par les échecs répétés des dirigeants politiques du Liban à former un gouvernement capable de mettre en oeuvre les réformes intérieures fondamentales dont le Liban a besoin.
• Le Canada continue de demander aux dirigeants libanais de former sans délai un nouveau gouvernement qui mettra en oeuvre les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise actuelle et répondre aux aspirations du peuple libanais, y compris les plus vulnérables.
• Le Canada est vivement préoccupé par la détérioration des conditions de vie de la majorité des Libanais et par l'incapacité de leurs dirigeants à réagir face à cette crise.
• Le Canada continuera de fournir une aide humanitaire au peuple libanais, mais ne fournira pas d'aide financière supplémentaire au gouvernement du Liban tant qu'une administration efficace et engagée dans des réformes fondamentales ne sera pas en place.
Contexte :
Le premier ministre Hassan Diab et son gouvernement ont démissionné le 10 août 2020 dans la foulée de l'explosion au port de Beyrouth, mais continuent de diriger à titre intérimaire, alors que le processus de formation d'un nouveau gouvernement est au point mort. Les dirigeants politiques libanais n'ont montré aucune volonté de former un gouvernement qui pourrait mettre en oeuvre les réformes urgentes nécessaires pour endiguer la crise dans le pays.
Le 26 septembre, le premier ministre désigné Mustapha Adib a démissionné après avoir épuisé ses efforts pour présenter un gouvernement acceptable pour les partis chiites, soit le Hezbollah et le mouvement Amal. Le 22 octobre, l'ancien premier ministre Saad Hariri a été nommé premier ministre désigné après avoir obtenu une courte majorité au Parlement, mais les intérêts sectaires ont continué d'empêcher tout consensus sur la formation du gouvernement.
Le 6 mars, le premier ministre intérimaire Diab a menacé de cesser d'exercer ses fonctions afin de faire pression sur les politiciens pour qu'ils forment un nouveau gouvernement. Le 22 mars, Hariri a rencontré le président Michel Aoun afin de discuter d'un éventuel cabinet. Hariri a déclaré qu'il proposait un cabinet de 18 ministres technocrates, alors que Aoun a exigé un cabinet de 20 membres fondé sur une représentation sectaire, et avec un droit de veto pour les alliés d'Aoun. Chacun accuse l'autre d'être responsable de l'impasse dans la formation du gouvernement.
Cette situation se produit alors que le Liban est au coeur d'une crise qui résulte de décennies de mauvaise gouvernance et de corruption généralisée. Environ la moitié de la population vit aujourd'hui dans la pauvreté, l'économie s'effondre, le chômage atteint 50 %, la dette publique représente 170 % du PIB et la monnaie a perdu plus de 90 % de sa valeur. Cette crise a été aggravée par la dévastation causée par l'explosion du port de Beyrouth le 4 août, et par la grave pandémie de COVID-19 qui sévit dans le pays. Au cours des dernières semaines, des manifestants ont de nouveau bloqué des routes et manifesté contre le gouvernement alors que l'inflation a continué d'augmenter. Plus longtemps le pays demeurera sans gouvernement, plus la crise s'aggravera et plus il sera difficile de la résoudre.
Le Canada continue de suivre la situation de près et, aux côtés d'alliés d'optique commune, il continue de faire pression sur les dirigeants libanais pour qu'ils forment un gouvernement capable de faire progresser les réformes dont le pays a besoin de toute urgence.
Renseignements supplémentaires :
aucun