Note pour la période des questions : Extradition aux États-Unis de l'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez
About
- Numéro de référence :
- 00014-2022
- Date fournie :
- 28 juin 2022
- Organisation :
- Affaires mondiales Canada
- Nom du ministre :
- Joly, Mélanie (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Affaires étrangères
Enjeu ou question :
Le 15 février, The Guardian a publié un article dans lequel on signalait que l'ancien président du Honduras Juan Orlando Hernandez avait été arrêté par la justice hondurienne à la demande des États-Unis, en vue de son extradition.
Réponse suggérée :
• Le Canada entretient une relation diversifiée et positive avec le Honduras, mais s'est inquiété de la faiblesse de ses institutions et de sa gouvernance au cours des dernières années.
• Le respect de la primauté du droit est un principe fondamental de la politique nationale et étrangère du Canada. Le Canada ne peut se prononcer sur les détails de ce cas d'extradition.
• Le Canada est déterminé à collaborer avec le nouveau gouvernement élu pour renforcer les institutions de gouvernance inclusive et promouvoir les valeurs démocratiques telles que le respect des droits de la personne et de la primauté du droit, qui contribuent à la stabilité et à une confiance accrue dans les institutions gouvernementales.
• Dans le cadre de l'ancienne mission d'appui de l'OEA sur la lutte contre l'impunité et la corruption au Honduras ainsi que notre programme actuel de renforcement des capacités de lutte contre la criminalité, nous soutenons plusieurs projets au Honduras qui contribuent à lutter contre la corruption et à améliorer la situation socioéconomique.
• Le Canada est impatient de travailler avec le gouvernement de la présidente Castro et le ministre des Affaires étrangères, Eduardo Enrique Reina, en vue de promouvoir nos priorités communes telles que la démocratie et la lutte contre la corruption.
Contexte :
Le 14 février 2022, le ministre hondurien des Affaires étrangères a annoncé sur Twitter que l'ambassade des États-Unis à Tegucigalpa avait officiellement demandé l'arrestation d'un politicien hondurien et son éventuelle extradition vers les États-Unis. Les médias ont révélé l'identité du politicien en question : il s'agit de l'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez.
Le 15 février 2022, la police a entouré la résidence de l'ancien président à Tegucigalpa, et la Cour suprême hondurienne s'est réunie pour nommer un juge chargé de superviser la demande d'extradition.
Le frère et ancien membre du Congrès de l'ancien président purge actuellement une peine de prison à vie aux États-Unis après avoir été reconnu coupable l'an dernier de trafic de stupéfiants. Certains rapports indiquent que l'ancien président revendique l'immunité d'extradition en raison de son titre de membre du Parlement d'Amérique centrale. Selon le traité d'extradition avec les États-Unis, une personne ne peut être extradée qu'une fois les procédures pénales nationales terminées et les condamnations purgées. M. Hernandez, qui a été remplacé le mois dernier au poste de président par la politicienne de gauche Xiomara Castro, s'est engagé à coopérer avec la police nationale.
Après 60 ans de relations diplomatiques, le Canada et le Honduras entretiennent des relations gouvernementales positives, et l'engagement du Canada est axé sur la promotion des droits de la personne, l'égalité des genres, la migration et la gouvernance, y compris la justice et le renforcement de la démocratie. Le Honduras est le bénéficiaire du plus important programme d'aide internationale bilatérale du Canada dans la région, et le Programme canadien de renforcement des capacités de lutte contre la criminalité contribue également aux efforts anti-corruption. En janvier 2022, la politicienne de gauche Xiaomara Castro a prêté serment en tant que première femme présidente du Honduras, et les priorités progressistes incluses dans sa campagne électorale, y compris la lutte contre la corruption, ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs et le respect des droits de la personne, sont alignées avec celles du Canada.
Le Canada a également appuyé l'ancienne mission de soutien de l'OEA à la lutte contre l'impunité et la corruption au Honduras, laquelle avait pour objectif de renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption et d'améliorer la primauté du droit au Honduras. Pour ce faire, la mission se fondait sur quatre objectifs : prévenir la corruption et lutter contre celle-ci, mettre en place des réformes du système de justice pénale au Honduras, mettre en place des réformes du système politique et électorale, et se pencher sur la sécurité publique.
Renseignements supplémentaires :
aucun