Note pour la période des questions : Manifestant tué lors de la première manifestation anti-junte en Guinée
About
- Numéro de référence :
- 00032-2022
- Date fournie :
- 28 juin 2022
- Organisation :
- Affaires mondiales Canada
- Nom du ministre :
- Joly, Mélanie (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Affaires étrangères
Enjeu ou question :
Un homme a été tué dans la capitale de la Guinée pendant des manifestations contre la hausse du prix de l'essence; il s'agissait de la première manifestation depuis la prise de contrôle de la nation d'Afrique occidentale par la junte en septembre.
Réponse suggérée :
• Nous sommes préoccupés par la mort d'un jeune Guinéen pendant une manifestation organisée le 6 juin.
• Nos pensées et nos meilleurs souhaits accompagnent sa famille et ses proches.
• Le Canada suit de près la situation de la Guinée et demande la réalisation d'une enquête indépendante afin de faire la lumière sur les circonstances entourant l'incident.
• Le Canada s'inquiète de la protection des droits de la personne des Guinéens alors que les manifestations sous toutes leurs formes sont interdites dans l'espace public.
• La promotion des droits de la personne est une partie essentielle de l'engagement constructif du Canada dans le monde, et notre gouvernement est déterminé à poursuivre et à intensifier ses efforts à ce sujet.
Contexte :
Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, a été tué par balle dans la tête dans le cadre des premières manifestations qui se sont tenues en Guinée le 1er juin depuis que la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'État du 5 septembre 2021 a décrété une interdiction de toute manifestation sur les voies et places publiques en Guinée jusqu'à l'ouverture des prochaines campagnes électorales. Ces premières manifestations contestaient la hausse du prix du carburant et elles ont donné lieu au premier meurtre civil lié à des affrontements entre les forces de sécurité et des manifestant depuis la prise du pouvoir par le junte. Le procureur général de Conakry a promis qu'une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de la mort par balle du jeune Guinéen. Il a aussi mis en garde contre toute « récupération » politique lors des funérailles de ce dernier.
Le colonel Doumbouya a pris le pouvoir de la Guinée par un putsch le 5 septembre 2021. Malgré les demandes répétées de la Communauté économique des États de l'Afriques l'Ouest (CÉDÉAO) d'établir un chronogramme pour un retour à l'ordre constitutionnel dans les plus brefs délais, le colonel Doumbouya a annoncé le 30 avril qu'il avait opté pour une période de transition de 36 mois, défiant ainsi les partenaires régionaux de la Guinée qui demandent une période beaucoup plus courte. La CEDEAO a fortement rejeté le calendrier rappelant que les transitions courtes sont plus efficaces et qu'il ne s'agissait pas d'un mandat électif. La majeure partie de la classe politique guinéenne et une partie de la société civile ont également rejeté la durée de la transition, menaçant d'appeler les Guinéens à descendre dans les rues pour dénoncer la volonté de la junte militaire de s'éterniser au pouvoir. Lors du dernier sommet extraordinaire de la CÉDÉAO du 4 juin, les chefs d'État ouest-africains ont préféré se donner un mois supplémentaire pour décider de la ligne à adopter faute de consensus sur un la situation en Guinée. Ils se sont toutefois dits préoccupés par la dégradation de la situation socio-politique qu'ils attribuent à l'absence de cadre approprié de dialogue entre les autorités, les acteurs politiques et la société civile. Ainsi, la CÉDÉAO demande à Conakry la finalisation d'un calendrier acceptable pour la fin de la transition et le respect des droits humains dans le pays.
Renseignements supplémentaires :
aucun