Note pour la période des questions : Crise en Syrie et pourparlers de paix

About

Numéro de référence :
00093-2016
Date fournie :
6 déc. 2019
Organisation :
Affaires mondiales Canada
Nom du ministre :
Champagne, François-Philippe (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre des Affaires étrangères

Enjeu ou question :

Le conflit syrien implique de nombreux groupes armés et du soutien extérieur. Afin de rendre possible un processus de paix réel, un cessez-le-feu doit être appliqué et l'accès des travailleurs humanitaires doit être assuré.

Réponse suggérée :

• La tenue de négociations de paix intra-syriennes dirigées par les Nations Unies représente la seule solution à long terme au conflit. Nous espérons que les discussions du Comité constitutionnel mèneront à des résultats satisfaisants pour tous.
• Le Canada est vivement en faveur de l'inclusion des femmes aux négociations. Leur participation concrète au processus décisionnel est essentielle à la réussite des pourparlers de paix et à une éventuelle entente politique.
• Le Canada appuie les ressources nécessaires pour enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis en Syrie et tenir les personnes reconnues coupables responsables de leurs crimes, y compris l'utilisation d'armes chimiques.
• Il est essentiel d'accorder aux travailleurs humanitaires un accès complet, sécuritaire et sans entraves à ceux dans le besoin partout en Syrie.

• Le Canada condamne fermement l'incursion militaire turque en Syrie. Les mesures unilatérales prises par la Turquie en Syrie nuisent à la stabilité régionale, aggravent la situation humanitaire et mettent en danger les progrès réalisés dans la lutte contre Daech.

Contexte :

Avec le soutien politique et militaire de la Russie et de l'Iran, le régime syrien a pris le controle de la majorité des régions peuplées en Syrie. Les efforts pour tenir le régime d'Assad responsable continuent, malgré le veto de la Russie de treize résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU reliées à la Syrie. Le non-respect continu du régime pour les standards et normes internationaux, y compris l'utilisation répétée d'armes chimiques, a été condamné internationalement. Le régime est accusé d'être responsable de plus de 100 incidents chimiques durant le conflit. En avril 2018, la Russie a opposé son veto à une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU menée par les États-Unis pour tenir les auteurs de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie responsables, suite à une attaque sur le Ghouta oriental, une banlieue de Damas.

En avril 2019, le régime a lancé l'opération aurore d'Idlib avec le soutien russe pour reprendre du territoire dans la province d'Idlib, dernière région toujours sous le contrôle de l'opposition. Un cessez-le-feu annoncé par la Russie en août tient généralement le coup. Cependant, une reprise des hostilités dans l'avenir proche est fort probable.

Suite au début du retrait des troupes des États-Unis de positions près de la frontière entre la Syrie et la Turquie, la Turquie a lancé le 9 octobre l'opération Printemps de la paix, une incursion unilatérale dans le nord-est de la Syrie visant à repousser les forces menées par les kurdes, que la Turquie considère comme terroristes. L'opération turque a été rapidement et largement condamnée par le Canada et la plupart des alliés.

Les pourparlers entre la Turquie, la Russie, l'Iran et la Syrie (processus d'Astana), se poursuivent. En septembre 2019, les leaders de la Turquie, de la Russie et de l'Iran ont annoncé une entente sur la composition d'un comité constitutionnel de 150 membres, constitué à part égales de représentants du gouvernement, de l'opposition et de représentants « indëpendants ». Les pourparlers politiques dirigés par l'ONU à Genève sont plutôt stagnants en raison du manque d'engagements constructifs par le régime.

Le Canada a accueilli plus de 64 000 réfugiés syriens depuis novembre 2015 et consacre plus de 3,5 milliards de dollars sur cinq ans (2016-2021) aux efforts et activités militaires, de sécurité, de stabilisation, humanitaires, et de développement dans la région en réponse aux crises en Syrie et en Irak. Le Canada appuie également les efforts visant à tenir les auteurs de crime en Syrie responsables, notamment en finançant la collecte de données probantes et les efforts de documentation concernant les atrocités et les crimes contre l'humanité.

Renseignements supplémentaires :

aucun