Note pour la période des questions : Situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.

About

Numéro de référence :
00223-2018
Date fournie :
5 déc. 2019
Organisation :
Affaires mondiales Canada
Nom du ministre :
Gould, Karina (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre du Développement international

Enjeu ou question :

Crise dans les régions anglophones du Cameroun

Réponse suggérée :

• Le Canada a exprimé à maintes reprises aux autorités camerounaises sa vive inquiétude concernant la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays, ainsi que l'importance de respecter les droits de la personne et de veiller à l'accès de l'aide humanitaire.
• Le Canada a favorablement accueilli le dialogue national mené par le gouvernement du Cameroun ainsi que les mesures d'apaisement annoncées en marge du dialogue, telle que la libération de détenus. Nous encourageons également la mise en oeuvre des recommandations issues du dialogue.
• Le Canada entend poursuivre ses efforts diplomatiques à cet égard et encourage fortement les autorités camerounaises et les groupes sécessionnistes à s'engager dans le processus de médiation en cours mené par la Suisse et financé par le Canada, afin de trouver une solution pacifique, durable et issue d'un consensus.

• En 2019, le Canada a fourni 6,75 millions de dollars afin de soutenir les opérations d'aide humanitaire au Cameroun. Il a également fourni 10 millions de dollars à UNICEF afin d'améliorer l'accès équitable des filles et des enfants à l'éducation dans les régions affectées par les crises humanitaires au Cameroun.

Contexte :

Le Cameroun est confronté à une crise interne qui se caractérise par des mouvements séparatistes violents et de la répression gouvernementale dans ses deux régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest).

La crise a commencé par des grèves et des manifestations de la communauté anglophone - principalement des avocats et des enseignants - contre leur perception de marginalisation de la part de l'administration centrale francophone. La lente réaction des autorités, la répression violente des manifestations initiales et le nombre élevé d'arrestations, y compris de dirigeants modérés, ont fait en sorte que les manifestations et revendications pacifiques se sont transformées en un mouvement teinté de colère et de violence, certains exigeant un retour au fédéralisme, voire la sécession. Depuis 2017, la crise s'est aggravée alors que les groupes sécessionnistes armés et les forces armées camerounaises ont perpétré des attaques brutales et des violations des droits de la personne. Cela a causé la mort de 3000 personnes, plus de 500 000 déplacés internes et 40 000 réfugiés au Nigéria. Un dialogue national mené par le gouvernement s'est tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, mais aucun représentant de mouvements séparatistes n'y a participé et la violence se poursuit. Deux annonces du président Paul Biya ont marqué les derniers jours du dialogue : la cessation des poursuites contre 333 détenus arrêtés en lien avec la crise, ainsi que la libération de certains dirigeants et militants de l'opposition arrêtés en janvier 2019. En collaboration avec le Centre pour le dialogue humanitaire, la Suisse est engagée en tant que facilitateur dans un processus de négociations entre les groupes d'opposition camerounais et le gouvernement. Cette initiative est la seule qui tente de rapprocher le gouvernement et les groupes sécessionnistes. Présentement, le Canada est le seul soutien financier de l'initiative suisse.

Une délégation de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme du Cameroun a visité le Canada du 23 juin au 2 juillet 2019 et a rencontré la ministre Joly. L'ancien secrétaire parlementaire Matt DeCourcey a visité le Cameroun en avril 2018.

Renseignements supplémentaires :

aucun