Note pour la période des questions : Ouïgours en Chine
About
- Numéro de référence :
- 00232-2017
- Date fournie :
- 6 déc. 2019
- Organisation :
- Affaires mondiales Canada
- Nom du ministre :
- Champagne, François-Philippe (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Affaires étrangères
Enjeu ou question :
Les droits et les libertés des Ouïgours et autres minorités musulmanes de la province du Xinjiang en Chine sont gravement restreints, et de plus en plus de sources crédibles montrent qu'un grand nombre d'entre eux sont détenus.
Réponse suggérée :
• Nous sommes vivement préoccupés par les rapports crédibles faisant état de détentions massives, de surveillance répressive et de séparation de familles visant les Ouïgours et d'autres minorités musulmanes dans la province de Xinjiang sous le prétexte de la lutte contre l'extrémisme.
• Le manque de transparence de la Chine à ce sujet est troublant. Les gestes de la Chine vont à l'encontre de ses obligations internationales en matière de droits de la personne, ainsi que de la Stratégie antiterrorisme mondiale des Nations Unies.
• Le Canada exhorte les autorités chinoises à libérer les Ouïgours et les autres musulmans détenus de façon arbitraire pour leur origine ethnique et leur religion.
• Le Canada, de concert avec plusieurs autres pays, a demandé au gouvernement de la Chine d'accorder au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et aux Procédures spéciales des Nations Unies un accès concret et sans entraves à la province de Xinjiang.
• Nous continuons de soulever la question des droits de la personne en Chine, y compris la persécution des Ouïgours, à toutes les occasions possibles.
Contexte :
La région autonome ouïghoure du Xinjiang (Xinjiang) est la plus vaste province de la Chine. Elle a une frontière commune avec huit pays, dont le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Mongolie. Le Xinjiang compte près de 24 millions d'habitants, dont 11 millions d'Ouïghours, pour la plupart musulmans. Les objectifs du gouvernement chinois au Xinjiang sont de préserver la stabilité socioéconomique et de développer l'économie régionale. Des conflits entre les Ouïghours et le gouvernement ont donné lieu à des émeutes en 2009 et à une série d'attaques meurtrières en 2013 et 2014. Des rapports crédibles laissent croire que les autorités chinoises détiendraient jusqu'à un million d'habitants du Xinjiang, ou même plus, en raison de leur ethnicité ou de leur religion, sous prétexte de lutter contre l'extrémisme. Des rapports récents confirment que la politique gouvernementale de répression systématique a été approuvée aux plus hauts niveaux. Les détenus sont soumis à une éducation patriotique et culturelle obligatoire; des rapports font état de torture ou d'autres mauvais traitements et de séparation familiale. Les Ouïghours et les autres musulmans du Xinjiang subissent des pratiques très répressives en matière de sécurité et de surveillance de masse, notamment la collecte massive de données biométriques, des mesures policières coercitives et de sévères restrictions à la circulation. Ces activités affaiblissent systématiquement et menacent de détruire les traditions et identités culturelles, linguistiques et ethnoreligieuses des Ouïghours et des autres musulmans, comme l'a conclu le rapport du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) de l'ONU en août 2018. Des membres de la famille de citoyens canadiens ont disparu à la suite de ces mesures de répression. Le Canada a actualisé son avis aux voyageurs sur le Xinjiang en juillet 2019, et demeure gravement préoccupé par la situation des droits de la personne dans cette région. Il a soulevé cette question publiquement et en privé, bilatéralement et multilatéralement. Le Canada a également fait plusieurs déclarations dans les forums des Nations Unies. Par exemple, il a récemment cosigné une déclaration commune avec 22 pays sur la situation des droits de la personne au Xinjiang durant le dialogue de la Troisième Commission du CERD à New York, en octobre 2019.
Renseignements supplémentaires :
aucun