Note pour la période des questions : Des gènes européens trouvés dans le saumon sauvage de l'Atlantique sur la côte atlantique du Canada

About

Numéro de référence :
DF0-2021-QP-0040
Date fournie :
22 mars 2021
Organisation :
Pêches et Océans Canada
Nom du ministre :
Jordan, Bernadette (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Réponse suggérée :

• La conservation des populations de saumon sauvage de l’Atlantique est une priorité de Pêches et Océans Canada.
• Mon ministère dispose d’un programme de recherche actif afin de mieux comprendre les interactions entre le poisson d’élevage et le poisson sauvage, notamment la présence de gènes européens chez le saumon.
• Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités afin d’assurer une gestion durable des activités d’aquaculture.
• Les constatations issues de la recherche continueront à appuyer la mise en œuvre de mesures de gestion adaptées.

Contexte :

• Le 19 mars 2021, la Fédération du saumon Atlantique (FSA) s’est adressée aux médias afin d’exprimer ses préoccupations au sujet de l’état d’une population de saumon de l’Atlantique sur la côte Sud de Terre-Neuve (Conne River) dont ils attribuent le déclin essentiellement aux effets de l’aquaculture. La FSA a critiqué le manque de mesures de la part du MPO afin de protéger le saumon de l’Atlantique sauvage.
• Ces préoccupations font suite à l’information communiquée par le MPO le 12 mars 2021 au sujet d’une évaluation récente du saumon de l’Atlantique à Terre-Neuve-et-Labrador dans laquelle on constate un déclin marqué de certaines populations depuis 1980 (p. ex. à Conne River, on est passé d’un retour d’environ 10 000 poissons adultes historiquement à un retour d’environ 125 poissons l’an dernier). Dans les évaluations des stocks du MPO, certains stocks de saumon de l’Atlantique sur la côte sud de Terre-Neuve ont été caractérisés comme étant proches de l’extinction.
• Des recherches sur les effets des interactions entre le saumon d’élevage et le saumon sauvage ont lieu depuis quelques années. Elles portent, entre autres, sur les interactions génétiques attribuables aux échappées de saumons d’élevage. Des percées récentes dans l’analyse de l’ADN nous ont permis de déterminer avec une grande précision la fréquence des contributions génétiques du saumon européen.
• Des travaux récemment menés par le scientifique du MPO M. Ian Bradbury montrent qu’une partie de l’ADN d’environ 19 % des saumons d’élevage nord-américains échantillonnés au Canada Atlantique montrait des signes de croisement avec le saumon domestique d’origine européenne. M. Bradbury a présenté ses conclusions à l’occasion de la Conférence canadienne sur la recherche halieutique, laquelle s’est déroulée à mi-février 2021.
• Ces résultats indiquent que des saumons d’élevage d’ascendance européenne se sont échappés et croisés avec les populations de saumon dont l’état est actuellement préoccupant, notamment celles de la baie de Fundy et de Conne River.
• La question de la présence de gènes européens chez le saumon sauvage et d’élevage dans l’aquaculture en Amérique du Nord n’est pas nouvelle. La présence de tels gènes a déjà été documentée chez le saumon prélevé des rivières de l’intérieur de la baie de Fundy la plupart des années de 1997 à 2012 (voir l’Avis scientifique 2018/041 du Secrétariat canadien de consultation scientifique).
• Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) s’est penché sur la situation du saumon de l’Atlantique sur la côte sud de Terre-Neuve et a recommandé qu’il soit inscrit à la liste des espèces menacées.
• Il est peu probable que la présence de gènes européens chez le saumon sauvage et le saumon d’élevage soit attribuable à un phénomène naturel. Les recherches publiées à ce jour indiquent que le saumon européen a été importé au Maine par l’industrie dans les années 1980.

Renseignements supplémentaires :

aucun