Note pour la période des questions : Protection du milieu marin et chalutage de fond
About
- Numéro de référence :
- DF0-2021-QP-0059
- Date fournie :
- 13 mars 2021
- Organisation :
- Pêches et Océans Canada
- Nom du ministre :
- Jordan, Bernadette (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Réponse suggérée :
• Le gouvernement du Canada prend des moyens concrets en adoptant des mesures de conservation par zone, comme les aires marines protégées, pour aider à atténuer les effets du changement climatique.
• Les zones océaniques protégées ont augmenté au Canada, passant de moins de un pour cent en 2015 à près de 14 pour cent aujourd'hui. Nous nous sommes engagés à en conserver 25 pour cent d'ici 2025, et 30 pour cent d'ici 2030, notamment grâce à des normes de protection qui interdiront le chalutage de fond dans certaines zones.
• Il ne s'agit pas d'interdire le chalutage de fond, qui demeure une méthode efficace pour capturer certaines espèces de poissons qui sont une précieuse source de protéines et une contribution importante aux économies régionales au Canada.
• L'empreinte du chalutage de fond a diminué dans les eaux canadiennes au fil du temps. Cette pratique ne représente qu’un petit pourcentage de l’activité de pêche au Canada.
• Nous nous engageons à gérer nos pêches de manière durable et à protéger nos importants espaces océaniques.
Contexte :
• Le 13 avril 2021, le National Observer du Canada a publié un article intitulé "Why this fishing technique is a climate disaster" (Pourquoi cette technique de pêche est une catastrophe climatique), citant une étude publiée le 17 mars 2021 dans la revue Nature et faisant référence à la possibilité que les pêches au chalut de fond perturbent le carbone sédimentaire, augmentant ainsi le CO2 mondial. L'article de l'Observer affirme que la perturbation, par le chalutage de fond, des sédiments marins canadiens contenant de grandes quantités de carbone sous forme de vie marine décomposée, libère du carbone dans l'océan et l'atmosphère et exacerbe la crise climatique.
• L'étude publiée dans Nature est une étude préliminaire sur ce sujet, qui donnera probablement lieu à d'autres recherches et analyses des résultats de l'étude.
• Une interdiction unilatérale du chalutage de fond au Canada irait à l'encontre des conclusions de l'étude de Nature, qui préconise plutôt un "effort coordonné à l'échelle mondiale" pour obtenir le maximum d'avantages globaux pour la biodiversité, l'augmentation du rendement des pêches et la protection des stocks de carbone marin. En outre, l'étude elle-même note que "l'empreinte spatiale du chalutage de fond est faible... pour éliminer 90 % du risque actuel de perturbation du carbone due au chalutage de fond, il faudrait protéger 3,6 % de l'océan". Il note que " [l]es zones prioritaires sont situées là où les stocks de carbone et les menaces anthropiques actuelles sont les plus élevés, notamment la ZEE de la Chine, les zones côtières atlantiques de l'Europe et les zones d'upwelling productives. "
• Ces dernières années, le Canada a introduit davantage de mesures par zone pour protéger certaines espèces aquatiques ou des zones d'habitat importantes pour les espèces. Par conséquent, l'empreinte des pêches au chalut de fond au Canada a diminué par rapport au passé. Par exemple, le MPO a interdit l'utilisation de chaluts dans certaines zones océaniques sur ses trois côtes afin de protéger l'habitat des coraux d'eau froide. Le MPO surveille les pêches dans ces zones pour s'assurer qu'elles respectent ces règles.
• Pour ces raisons, le MPO ne prévoit pas pour le moment d'élaborer une politique propre aux engins de pêche au chalut de fond en réponse à l'étude. Le chalutage de fond demeure une méthode efficace pour capturer certaines espèces de poissons qui constituent une source précieuse de protéines que les Canadiens et d'autres pays du monde peuvent acheter, et la vente de ces produits du poisson contribue de façon importante aux économies régionales du Canada.
• Les outils et les approches existants du MPO nous aideront à atteindre des objectifs de conservation ambitieux tout en appuyant la prise de décisions fondées sur la science. Un exemple est la Politique de gestion des répercussions de la pêche sur les zones benthiques sensibles du MPO, qui vise à minimiser les répercussions de la pêche sur les écosystèmes benthiques sensibles et à fournir une approche plus systématique, transparente et cohérente pour aborder cette question dans les pêches canadiennes.
• Un autre exemple est la planification de l'espace marin, une approche déjà utilisée dans plus de 75 pays dans le monde - sa mise en œuvre ici au Canada permettra de coordonner et de planifier un éventail diversifié d'activités et d'utilisations de l'océan afin de répondre aux besoins écologiques, économiques, culturels et sociaux.
• Le gouvernement du Canada continue de faire progresser les réseaux de conservation marine en tant que mécanisme clé pour améliorer la résilience des zones côtières et océaniques, y compris la résilience aux impacts des changements climatiques. Les aires marines protégées offrent une solution fondée sur la nature pour soutenir les efforts mondiaux d'adaptation et d'atténuation des changements climatiques. Le Canada tiendra compte de l'information sur la capacité de séquestration du carbone de différentes zones océaniques sur les trois côtes, ainsi que d'autres considérations écologiques clés, dans le cadre des efforts visant à identifier de nouveaux sites pour conserver 25 pour cent de nos océans d'ici 2025, pour atteindre 30 pour cent d'ici 2030.
• Dans les zones protégées fédérales telles que les zones de protection marines (ZPM), les aires marines nationales de conservation, ainsi que les refuges marins, le chalutage de fond est interdit dans plus de 680 000 km2 de zones côtières et marines du Canada. Cela représente ~11,8 % de l'ensemble des zones côtières et marines du Canada - bien au-delà de l'étendue de la protection suggérée dans la stratégie proposée dans l'article de Nature.
• En outre, en 2019, le MPO a introduit de nouvelles normes de protection pour les nouvelles ZPM fédérales, qui comprennent l'interdiction du chalutage de fond, de l'immersion, de l'exploration et de l'exploitation pétrolière et gazière, et de l'exploitation minière.
• Le Canada continuera de faire progresser son économie océanique durable en s'appuyant sur des partenariats significatifs avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones, en consultation avec les communautés côtières.
• En tant que chef de file de la protection des océans à l'échelle mondiale, l'approche du Canada en matière de conservation marine s'aligne fortement sur les preuves scientifiques mondiales qui concluent qu'un océan productif et un océan protégé ne s'excluent pas mutuellement.
Renseignements supplémentaires :
aucun