Note pour la période des questions : Espèces aquatiques envahissantes
About
- Numéro de référence :
- DFO-2020-00001
- Date fournie :
- 9 mars 2020
- Organisation :
- Pêches et Océans Canada
- Nom du ministre :
- Jordan, Bernadette (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Réponse suggérée :
*Le gouvernement comprend qu’il est important de protéger la biodiversité et la qualité des eaux du Canada.
• Nous mettons en œuvre un nouveau programme afin de mieux coordonner nos travaux visant à prévenir la propagation d’espèces aquatiques envahissantes dans les eaux canadiennes.
• La gestion des espèces aquatiques envahissantes est une responsabilité que le gouvernement fédéral partage avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, et nous continuons de travailler en étroite collaboration avec eux, ainsi qu’avec nos homologues des États Unis, afin d’appuyer les activités de prévention et d’intervention visant à protéger nos ressources mutuelles
Contexte :
Espèces aquatiques envahissantes
• Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) représentent une menace sérieuse pour le poisson, l’habitat du poisson, l’utilisation des ressources aquatiques (c.-à-d. les pêches, l’aquaculture et les industries récréatives) et les espèces en péril au Canada.
• Parmi les EAE d’intérêt public au Canada :
o les moules zébrées et quagga;
o les carpes asiatiques (quatre espèces);
o la lamproie marine
o le crabe vert;
o les tuniciers envahissants (p. ex. l’ascidie jaune, l’ascidie plissée et le bothrylloïde violet).
• Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes a été adopté en 2015 en vertu de la Loi sur les pêches afin de créer les outils nécessaires à l’adoption de mesures fédérales et à la conclusion de partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, suscitant ainsi de grandes attentes à l’égard de la capacité collective du Canada à contrôler les EAE. Le Règlement énumère plus de 164 espèces aquatiques envahissantes exigeant la mise en place d’interdictions ou de contrôles.
• Pour la gestion des EAE à l’échelle nationale, le budget de 2017-2018 prévoyait un financement de 43,8 millions de dollars sur cinq ans et de 10,6 millions de dollars pour les années subséquentes.
• Le Programme national de base sur les EAE du MPO a été établi dans le but de mettre en œuvre le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes dans les eaux canadiennes, de donner suite aux conseils avisés des scientifiques et d’autres intervenants, ainsi que de rendre compte à l’échelle nationale des activités de lutte contre les EAE.
• La mise en œuvre du Règlement relève d’une priorité et d’une responsabilité partagées dans l’ensemble des administrations et des ordres de gouvernement. Certains territoires et provinces mènent la lutte contre les EAE d’eau douce, alors que le ministère des Pêches et des Océans dirige les efforts visant les EAE d’eau salée.
• Les provinces affectent également d’importantes sommes à la prévention de l’introduction des EAE et à leur contrôle. Ainsi, le Québec investit huit millions de dollars par année dans des mesures liées aux espèces aquatiques envahissantes et un montant supplémentaire de huit millions de dollars sur cinq ans pour lutter contre les plantes aquatiques envahissantes. En Colombie-Britannique, le programme de lutte contre les moules envahissantes comporte un budget annuel de près de quatre millions de dollars. L’Alberta affecte également un important budget ciblant les moules envahissantes.
• La commissaire à l’environnement et au développement durable a effectué un audit du nouveau programme national et a présenté ses constatations le 2 avril 2019.
• Le MPO accepte les recommandations de l’auditeur et a mis en œuvre un plan d’action pour y donner suite.
• Le vérificateur a recommandé que le MPO travaille avec l'ASFC pour traiter les risques associés aux embarcations et aux importations interdites. Le vérificateur a également recommandé que le MPO et l'ASFC élaborent et mettent en œuvre les procédures, les outils et la formation dont les agents des services frontaliers et les agents des pêches ont besoin pour aider à appliquer le règlement sur les SIA. En réponse à cette recommandation, le MPO, l'ASFC et d'autres partenaires, dont la province du Manitoba, ont élaboré de nouveaux protocoles, outils et procédures pour améliorer l'application du Règlement sur les SIA aux frontières internationales. Ces outils seront testés cet été dans le cadre d'un projet pilote à Emmerson MB, qui vise à empêcher les moules envahissantes d'entrer au Canada.
Lac et Rivière Miramichi
• En septembre 2008, on a découvert la présence d’achigan à petite bouche dans le lac Miramichi, un lac d’amont du bassin versant sud-ouest de la rivière Miramichi. Ce bassin, avec d’autres réseaux hydrographiques du Nouveau Brunswick, est reconnu comme l’une des rivières à saumons de l’Atlantique les plus productives au monde. L’achigan à petite bouche est un prédateur et un compétiteur efficace pouvant nuire à certaines espèces de poissons, dont le saumon.
• Le MPO, à titre d’organisme de réglementation, collabore actuellement avec la Province et le proposant, le Conseil des Micmacs du district de la Rive nord, pour examiner la demande d’autorisation en vertu du paragraphe 19(3) du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes en vertu de la Loi sur les pêches visant l’utilisation de roténone afin d’éradiquer du lac Miramichi l’achigan à petite bouche envahissant.
• La présence d’achigan à petite bouche a été signalée pour la première fois dans le sud-ouest de la rivière Miramichi, en aval du lac Miramichi, en août 2019.
• Le Ministère collabore avec la Province, la Fédération du saumon Atlantique, Miramichi Salmon Association et les Premières Nations pour capturer et enlever l’achigan a petite bouche de la rivière Miramichi.
• Les activités d’intervention menées sur la rivière Miramichi et certains affluents au cours de l’été-automne 2019 comprennent la pêche à la ligne (sportive), la pêche à l’électricité (à l’aide d’un sac à dos ou de bateaux équipés d’un dispositif de pêche à l’électricité), la pêche au filet, la collecte d’échantillons d’ADN environnemental pour déterminer la propagation de l’invasion, et une collaboration avec l’Université du Nouveau Brunswick pour utiliser une méthode radioisotopique afin d’établir l’origine de l’achigan à petite bouche capturé dans la rivière.
• A cause de la présence d’achigan à petite bouche dans la rivière, le proposant envisage de modifier sa demande d’autorisation d’application de roténone dans le lac Miramichi, pour aussi inclure certaines sections de la rivière Miramichi.
• Le Ministère s’est engagé à prendre une décision en temps opportun sur le projet d’application de roténone dans le lac Miramichi par la fin mars 2020. Cependant, puisque le MPO est présentement en attente de recevoir plus de détails sur le projet révisé du proposant visant utiliser la roténone sur 10-15 km de la de la rivière en aval du lac Miramichi, cet échéancier doit être modifié et aucune date n’a encore été proposé.
• Lorsqu’il évalue l’utilisation de substances délétères, le Ministère doit tenir compte des répercussions non seulement sur le saumon de l’Atlantique indigène, mais aussi sur les espèces en péril, sur d’autres espèces de poissons, et aussi sur la sécurité publique.
• Le MPO continue de maintenir des barrières pour empêcher l’achigan à petite bouche invasif de s’échapper du lac Miramichi et investit annuellement environ 50 000 dollars dans différentes méthodes physiques de capture d’individus de tous âges et de toutes tailles dans le lac Miramichi (p. ex. pêche à l’électricité, piégeage, filets et seinage).
• La Fédération du saumon Atlantique préconise l’éradication chimique, mais selon un rapport technique de 2018 du MPO, les activités de contrôle et de surveillance de l’achigan à petite bouche au lac Miramichi ont réussi à maintenir la population de ce poisson envahissant à des niveaux proches de l’épuisement, protégeant ainsi la viabilité des poissons indigènes comme le saumon de l’Atlantique.
• Le Ministère élabore également un plan à long terme pour la gestion de ces espèces aquatiques envahissantes dans le bassin hydrographique de la rivière Miramichi en faisant appel à une approche de gestion intégrée fondée sur la prévention, la détection, l’intervention et le contrôle, ainsi qu’à une collaboration suivie avec les partenaires.
Renseignements supplémentaires :
L'achigan à petite bouche envahissant dans le système de la Miramichi
• Notre gouvernement comprend qu’il est important de protéger la biodiversité et la qualité des eaux du Canada, incluant celles du Nouveau-Brunswick.
• Bien que l’achigan à petite bouche se retrouve naturellement dans certaines régions du Canada, cette espèce n’est pas indigène au Nouveau-Brunswick et est considérée envahissante dans le bassin-versant de la rivière Miramichi. Le Ministère, en collaboration avec ses partenaires, évalue actuellement la demande d’autorisation pour l’utilisation d’un pesticide destiné à éradiquer l’achigan à petite bouche dans le lac et une section de la rivière Miramichi.
• Le Ministère, de concert avec ses partenaires, poursuit ses activités de confinement, de contrôle et de surveillance de l’achigan à petite bouche dans le lac et la rivière Miramichi.
Carpes asiatiques
• En 2017, le gouvernement s’est engagé à investir 16 millions de dollars sur cinq ans, puis 4 millions de dollars par année par la suite, dans le cadre du Programme de lutte contre la carpe asiatique, pour veiller à ce que les Grands Lacs soient bien protégés contre les conséquences nuisibles de la carpe asiatique.
• Le gouvernement adopte une approche préventive globale pour contrer la menace que représente cette espèce.
• Jusqu’à présent, cette espèce n’a pas réussi à s’établir dans les eaux canadiennes des Grands Lacs grâce aux interventions bien structurées.
• [Le Programme de lutte contre la lamproie marine est géré par la Commission des pêcheries des Grands Lacs et vise à protéger les espèces de poissons indigènes et les pêches des Grands Lacs.
• Conformément à une entente binationale, le Canada consacre plus de 9,5 millions de dollars par année au contrôle et à la gestion de la lamproie marine dans les Grands Lacs.
• Grâce à l’engagement à long terme à l’égard du programme, on a atteint ou presque atteint les cibles dans tous les lacs en ce qui a trait à la lamproie marine.]
• [Les moules zébrées et quagga peuvent avoir un impact économique important sur les plaisanciers, l'approvisionnement municipal et industriel en eau et les infrastructures de production d'énergie.
• Les moules zébrées sont établies dans le bassin versant du lac Winnipeg, qui est le front d'invasion de l'ouest du Canada. Le MPO travaille avec ses partenaires des Prairies pour élaborer des plans d'intervention d'urgence.
• Le MPO travaille en étroite collaboration avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour améliorer l'application du règlement sur les EAE, en mettant l'accent sur la prévention de l'entrée au Canada des espèces interdites, y compris les moules envahissantes.]