Note pour la période des questions : ESPÈCES AQUATIQUES ENVAHISSANTES

About

Numéro de référence :
DFO-2020-QP-00009
Date fournie :
3 déc. 2020
Organisation :
Pêches et Océans Canada
Nom du ministre :
Jordan, Bernadette (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Réponse suggérée :

• [Le gouvernement comprend qu’il est important de protéger la biodiversité et la qualité des eaux du Canada. A ce titre nous concentrons à coordonner nos efforts pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes au Canada.
• La gestion des espèces aquatiques envahissantes est une responsabilité que le gouvernement fédéral partage avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Nous continuons de travailler en étroite collaboration avec eux, ainsi qu’avec nos homologues des États Unis, afin d’appuyer les activités de prévention et d’intervention visant à protéger nos ressources mutuelles.
• Les programmes opérationnels, notamment la surveillance de la carpe asiatique et le contrôle de la lamproie marine, reprennent leurs activités sur le terrain tout en préservant la santé et la sécurité des fonctionnaires et du public, et en respectant les exigences du ministère et de la juridiction en matière de santé et sécurité.]

Contexte :

Espèces aquatiques envahissantes
• Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) représentent une menace sérieuse pour le poisson, l’habitat du poisson, l’utilisation des ressources aquatiques (c.-à-d. les pêches, l’aquaculture et les industries récréatives) et les espèces en péril au Canada.
• Parmi les EAE de préocupation public au Canada :
o les moules zébrées et quagga;
o les carpes asiatiques (quatre espèces);
o la lamproie marine
o le crabe vert;
o les tuniciers envahissants (p. ex. l’ascidie jaune, l’ascidie plissée et le bothrylloïde violet).
• Le programme de lutte contre la lamproie marine a été créé au Canada par l’intermédiaire du ministère en 1954, après la ratification de la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs, dans le cadre d’un engagement binational de lutte contre la lamproie marine pour la protection des poissons et des pêcheries des Grands Lacs.
• Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes a été adopté en 2015 en vertu de la Loi sur les pêches afin de créer les outils nécessaires à l’adoption de mesures fédérales et à la conclusion de partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, suscitant ainsi de grandes attentes à l’égard de la capacité collective du Canada à contrôler les EAE. Le Règlement énumère plus de 164 espèces aquatiques envahissantes sujet a la mise en place d’interdictions et/ou de contrôles.
• Pour la gestion des EAE à l’échelle nationale, le budget de 2017-2018 prévoyait un financement de 43,8 millions de dollars sur cinq ans et de 10,6 millions de dollars pour les années subséquentes.
• Le Programme national de base sur les EAE du MPO a été établi dans le but de mettre en œuvre le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes dans les eaux canadiennes, de donner suite aux conseils avisés des scientifiques et d’autres intervenants, ainsi que de rendre compte à l’échelle nationale des activités de lutte contre les EAE.
• La mise en œuvre du Règlement relève d’une priorité et d’une responsabilité partagées dans l’ensemble des administrations et des paliers de gouvernement. Certains territoires et provinces mènent la lutte contre les EAE d’eau douce, alors que le ministère des Pêches et des Océans dirige les efforts visant les EAE d’eau salée.
• Les provinces affectent également d’importantes sommes de ressources à la prévention de l’introduction des EAE et à leur contrôle. Ainsi, le Québec investit huit millions de dollars par année dans des mesures liées aux espèces aquatiques envahissantes et un montant supplémentaire de huit millions de dollars sur cinq ans pour lutter contre les plantes aquatiques envahissantes. En Colombie-Britannique, le programme de lutte contre les moules envahissantes comporte un budget annuel de près de quatre millions de dollars. L’Alberta affecte également un important budget ciblant les moules envahissantes.
• La commissaire à l’environnement et au développement durable a effectué un audit sur les efforts du MPO en matière d’EAE à ce jour et a présenté ses constatations le 2 avril 2019.
• Le MPO a accepté les recommandations de l’auditeur et met en œuvre un plan d’action pour y donner suite.
• Le vérificateur a recommandé que le MPO travaille avec l'ASFC pour traiter les risques associés aux embarcations et aux importations interdites. Le vérificateur a également recommandé que le MPO et l'ASFC élaborent et mettent en œuvre les procédures, les outils et la formation dont les agents des services frontaliers et les agents des pêches ont besoin pour aider à appliquer le règlement sur les SIA. En réponse à cette recommandation, le MPO, l'ASFC et d'autres partenaires, dont la province du Manitoba, ont élaboré de nouveaux protocoles, outils et procédures pour améliorer l'application du Règlement sur les SIA aux frontières internationales. Il est prévu de tester ces outils à l’automne 2020, ou dès que possible en attendant les restrictions de voyage de la COVID-19, avec un projet pilote à Emmerson MB, visant à empêcher les moules envahissantes d'entrer au Canada. Un important projet pilote est prévu pour le printemps/été 2021.
Lac et Rivière Miramichi
• En 2008, on a découvert la présence d’achigan à petite bouche dans le lac Miramichi, un lac d’amont du bassin versant sud-ouest de la rivière Miramichi. Ce bassin, avec d’autres réseaux hydrographiques du Nouveau Brunswick, est reconnu comme l’une des rivières à saumons de l’Atlantique les plus productives au monde. L’achigan à petite bouche est un prédateur et un compétiteur efficace pouvant nuire à certaines espèces de poissons, dont le saumon de l’atlantique.
• La présence d’achigan à petite bouche a été signalée pour la première fois dans le sud-ouest de la rivière Miramichi, en aval du lac Miramichi, en août 2019.
• Le MPO, à titre d’organisme de réglementation, collabore actuellement avec la Province du Nouveau-Brunswick pour examiner une demande soumise par le Conseil des Micmacs du district de la Rive nord, pour une d’autorisation en vertu du paragraphe 19(3) du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes en vertu de la Loi sur les pêches visant l’utilisation de roténone afin d’éradiquer du lac Miramichi l’achigan à petite bouche.
• En raison de la propagation de l’achigan a petite bouche dans la rivière, le promoteur a modifié la demande initiale d’utilisation de la roténone pour inclure une partie de la rivière.
• Lorsqu’il évalue l’utilisation de substances délétères, le Ministère doit tenir compte des répercussions non seulement sur le saumon de l’Atlantique indigène, mais aussi sur les espèces en péril, sur d’autres espèces de poissons, et aussi sur la sécurité publique.
• Le ministère prendra une décision sur la demande initiale d’utilisation de Rotenone pour le lac Miramichi après avoir recu et examiné tous les renseignements sur le projet fournis par le promoteur afin d’assurer qu’il respecte la Loi sue les pêches et ses règlements, ainsi que la Loi sur les espèces en péril. La modification proposée du projet pour inclure 10 a 15 km de la rivière Miramichi sud-ouest a modifié ce processus et ces délais. Aucun échéancier n’a été établi, car le MPO continue de recevoir de nouveaux détails du promoteur.
• La Fédération du saumon Atlantique préconise l’éradication chimique, mais selon un rapport technique de 2018 du MPO, les activités de contrôle et de surveillance de l’achigan à petite bouche au lac Miramichi ont réussi à maintenir la population de ce poisson envahissant à des niveaux proches de l’épuisement, protégeant ainsi la viabilité des poissons indigènes comme le saumon de l’Atlantique.
• Le Ministère collabore avec la Province, la Fédération du saumon Atlantique, Miramichi Salmon Association et les Premières Nations pour capturer et enlever l’achigan a petite bouche de la rivière Miramichi.
• Les activités d’intervention menées sur la rivière Miramichi et certains affluents au cours de l’été-automne 2019 et 2020 comprennent la pêche à la ligne (sportive), la pêche à l’électricité (à l’aide d’un sac à dos ou de bateaux équipés d’un dispositif de pêche à l’électricité), la pêche au filet, la collecte d’échantillons d’ADN environnemental pour déterminer la propagation de l’invasion, et une collaboration avec l’Université du Nouveau Brunswick pour utiliser une méthode radioisotopique afin d’établir l’origine de l’achigan à petite bouche capturé dans la rivière.
• Le MPO continue de maintenir des barrières pour empêcher l’achigan à petite bouche de s’échapper du lac Miramichi et investit annuellement environ 50 000 dollars dans différentes méthodes physiques de capture d’individus de tous âges et de toutes tailles dans le lac Miramichi (p. ex. pêche à l’électricité, piégeage, filets et seinage).
• Le Ministère élabore également un plan à long terme pour la gestion de ces espèces aquatiques envahissantes dans le bassin hydrographique de la rivière Miramichi en faisant appel à une approche de gestion intégrée fondée sur la prévention, la détection, l’intervention et le contrôle, ainsi qu’à une collaboration suivie avec les partenaires.
Crabe vert
• Le crabe vert est une espèce aquatique envahissante connue présente sur les deux côtes du Canada. Elle pourrait avoir des répercussions majeures sur d’importants habitats, comme la zostère marine, et les pêches.
• Le 4 juillet 2020, le crabe vert a été détecté dans l’inlet Skidegate d’Haida Gwaii, en Colombie-Britannique.
• Il s’agit de la première découverte confirmée de la présence du crabe vert à Haida Gwaii. Le corps d’un mâle adulte décédé et une mue (provenant aussi d’un mâle) ont été retrouvés.
• Un groupe de travail a été formé avec représentants du MPO, de Parcs Canada, du Conseil de la Nation haïda et du gouvernement de la Colombie Britannique (Forêts, Terres et Opérations relatives aux ressources naturelles) pour évaluer l’ampleur de l’invasion et à voir s’il existe des preuves de l’établissement du crabe vert à Haida Gwaii.
• À l’heure actuelle, le Conseil de la Nation haïda interdit les voyages non essentiels sur son territoire, alors le MPO a soutenu l’intervention à distance en fournissant des conseils, du matériel ainsi que de la formation et en délivrant des permis de capture.
• En août 2020, le MPO a également engagé un entrepreneur local pour un mois afin de diriger le programme sur le terrain en son nom. Au 18 septembre 2020, 42 sites sélectionnés par le MPO ont été échantillonnés, avec un total de 27 EGC capturés.
• Le piégeage se poursuivra jusqu'en novembre 2020, le MPO continuant à fournir un soutien et des conseils à distance. L'étendue de l'invasion sera déterminée.
• Le MPO a repris son programme de terrain du crabe vert dans la mer des Salish en juin 2020 et ceci est en cours. Une formation et une surveillance ont été menées dans la mer des Salish avec des partenaires (c'est-à-dire l'intendance et les groupes indigènes) là où les groupes indigènes n'ont pas fermé leurs communautés aux visiteurs. Quelques individus de crabes verts ont été détectés à Blackie Spit et à Centennial Beach le 18 septembre 2020, mais aucun n'a été trouvé par la suite.
L'achigan à petite bouche envahissant dans le lac Piper
• La province de la Nouvelle-Écosse a présenté une demande au MPO pour utiliser Noxfish Agent Ichtyotoxique (rotenone) dans le lac Piper situé dans le comté de Pictou en Nouvelle-Écosse, pour éradiquer l’achigan à petite bouche envahissant qui a été découvert récemment suite à une introduction illégale de l’espèce dans le lac.
• Le MPO a autorisé le projet le 17 septembre 2020 en vertu de la section 19(3) du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes.
• La province de la Nouvelle-Écosse a appliqué le Roténone le 15 octobre 2020 et surveille activement la situation pour assurer le succès continu du projet. Le MPO continue de collaborer avec la province.

Renseignements supplémentaires :

L'achigan à petite bouche envahissant dans le système de la Miramichi
• [Le MPO reconnaît la gravité de la menace que représente l’achigan à petite bouche qui est considéré envahissant dans le bassin-versant de la rivière Miramichi.
• Pêches et Océans Canada évalue actuellement une demande présentée par des organisations non gouvernementales visant à autoriser l’utilisation de pesticides pour éradiquer l’achigan à petite bouche dans le lac Miramichi et une section de la rivière. Le ministère mène des consultations avec les communautés autochtones et travaille également avec d’autres partenaires des gouvernements fédéral et provinciaux pour évaluer cette demande et participe à l'évaluation de l'impact environnemental du Gouvernement du Nouveau-Brunswick.
• Le Ministère, de concert avec ses partenaires, poursuivront leurs activités de confinement, de contrôle et de surveillance de l’achigan à petite bouche dans le bassin hydrographique de la rivière Miramichi.]
L'achigan à petite bouche envahissant dans le lac Piper
• [Le MPO reconnaît la gravité de la menace que représente l’achigan à petite bouche envahissant pour l’écosystème du lac Piper et le bassin versant de la rivière St. Mary. L’achigan à petite bouche menace notamment le saumon de l’Atlantique, une espèce déjà sous une pression importante.
• En octobre 2020, la Nouvelle-Écosse a utiliser Noxfish Agent Ichtyotoxique (rotenone) dans le lac Piper pour tenter d’éradiquer l’achigan à petite bouche.
• Le MPO a autorisé le projet parce qu’il offre la meilleure chance de succès pour l’éradication, le plus faible risque d’évasion, et son impact sera localisé et relativement faible par rapport à l’impact potentiel d’une propagation non atténuée de l’achigan à petite bouche dans le bassin versant.]
Carpes asiatiques
• [En 2017, le gouvernement s’est engagé à investir 16 millions de dollars sur cinq ans, puis 4 millions de dollars par année par la suite, dans le cadre du Programme de lutte contre la carpe asiatique, pour veiller à ce que les Grands Lacs soient protégés contre les conséquences nuisibles de la carpe asiatique.
• Le gouvernement adopte une approche préventive globale pour contrer la menace que représente ces espèces.
• Jusqu’à présent, ces espèces n’ont pas réussi à s’établir dans les eaux canadiennes des Grands Lacs grâce aux efforts d’interventions bien structurées.]
Lamproie marine
• [Le Programme de lutte contre la lamproie marine est géré par la Commission des pêcheries des Grands Lacs et vise à protéger les espèces de poissons indigènes et les pêches des Grands Lacs.
• Conformément à une entente binationale, le Canada consacre plus de 10,6 millions de dollars par année au contrôle et à la gestion de la lamproie marine dans les Grands Lacs.
• Grâce à notre engagement à long terme à l’égard du programme, on a atteint ou presque atteint les niveaux de population cibles dans tous les lacs en ce qui a trait à la lamproie marine.]
Moules zébrées et quagga
• [Les moules zébrées et quagga peuvent avoir un impact économique important sur les plaisanciers, l'approvisionnement municipal et industriel en eau et les infrastructures de production d'énergie.
• Les moules zébrées sont établies dans le bassin versant du lac Winnipeg, qui est le front d'invasion de l'ouest du Canada. Le MPO travaille avec les gouvernements provinciaux des Prairies pour élaborer un cadre pour des plans d'intervention.
• Le MPO travaille en étroite collaboration avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour améliorer l'application du règlement sur les espèces aquatiques envahissantes aux frontières internationales, en mettant l'accent sur la prévention de l'entrée au Canada des espèces interdites, y compris les moules envahissantes.]
Le crabe vert
• [Le crabe vert peut avoir des répercussions majeures sur les écosystèmes estuariens et marins et nuire aux industries de la pêche et de l’aquaculture par sa consommation de mollusques ou la compétition qu’il fait aux espèces indigènes, par exemple, la palourde, l’escargot, le crabe et le homard.
• Le crabe vert est présent sur la côte Atlantique ainsi que sur la côte Pacifique du Canada. Le MPO collabore avec différents partenaires, dont les Premières Nations, les gouvernements provinciaux, les parties prenantes ainsi que les États et le gouvernement fédéral américains, afin de gérer les menaces que pose l’espèce pour les pêches et les écosystèmes canadiens.
• Depuis la découverte de crabes verts dans la baie Boundary et à Haida Gwaii (Colombie-Britannique) l'année dernière, le MPO a formé un partenariat avec des groupes autochtones et d'intendance, entre autres, afin d’évaluer l’ampleur de l’invasion, de recueillir des preuves sur l’établissement de l’espèce et de créer un plan d’atténuation.]