Note pour la période des questions : CHANGEMENT CLIMATIQUE L'ACIDIFICATION DES OCÉANS, LE MANQUE D'OXYGÈNE DANS LES OCÉANS ET LES CHANGEMENTS DANS LA GLACE DE MER
About
- Numéro de référence :
- DFO-2020-QP-00036
- Date fournie :
- 3 déc. 2020
- Organisation :
- Pêches et Océans Canada
- Nom du ministre :
- Jordan, Bernadette (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Réponse suggérée :
• Les Canadiens savent que les changements climatiques sont une réalité; nous constatons des impacts importants qui touchent directement les Canadiens et nos communautés côtières.
• C'est pourquoi notre ministère poursuit ses recherches et ses études sur les phénomènes liés aux changements climatiques, comme l'acidification des océans, les faibles niveaux d'oxygène, ainsi que la variation des glaces de mer. Nous étudions également les répercussions de ces phénomènes sur nos pêches et nos écosystèmes aquatiques.
• Nous savons que nous devons mieux comprendre nos écosystèmes océaniques pour améliorer nos mesures de gestion et de conservation.
Contexte :
• En raison de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère et du changement climatique, les océans du Canada deviendront plus chauds, plus riches en eau douce en raison de la fonte des glaces de mer, plus acides et moins oxygénés.
• L’acidification des océans est le terme utilisé pour décrire le changement à long terme de la chimie des océans lorsque le CO2 est absorbé par l’atmosphère. Depuis 1960, environ un tiers de toutes les émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles se sont retrouvées dans l’océan. Jusqu’à ce jour, la seule façon sûre de ralentir l’acidification des océans est de réduire les émissions mondiales de CO2.
• Le dioxyde de carbone atmosphérique, lorsqu’il est absorbé par l’océan, modifie la chimie de l’océan en produisant de l’acide carbonique, ce qui rend l’océan plus acide et réduit la disponibilité du carbonate de calcium. Plusieurs organismes marins éprouvent donc plus de difficulté à faire croître leur carapace.
• Au cours de la dernière décennie, de nombreuses recherches ont porté sur les effets de l’acidification sur les plantes et les animaux qui vivent dans les océans. Des effets négatifs évidents ont été documentés chez des espèces qui produisent du carbonate de calcium pour fabriquer leur coquille ou des parties de leur squelette.
• L’augmentation des charges de nutriments provoquée par les activités humaines et le changement climatique modifient la biogéochimie des océans et augmentent la consommation d’oxygène, laissant ainsi des zones aquatiques avec une faible teneur en oxygène dissous. Dans les milieux océaniques et dulcicoles, le terme « hypoxie » est utilisé lorsque la concentration en oxygène dissous est trop faible pour que la plupart des organismes aquatiques puissent survivre. Les concentrations en oxygène ont diminué en haute mer et dans les eaux côtières depuis au moins 50 ans, en grande partie à cause des activités humaines qui ont fait augmenter les températures mondiales et les rejets de nutriments dans les eaux côtières.
• L’hypoxie survient naturellement, mais elle est le plus souvent une conséquence de facteurs d’origine humaine, en particulier la pollution par les nutriments (aussi appelée eutrophisation) causée par le ruissellement agricole, l’utilisation de combustibles fossiles et les effluents du traitement des eaux usées.
• L’hypoxie et l’acidification des océans se produisent souvent en même temps en raison de la hausse des températures de l’eau et de l’ajout de sources terrestres de nutriments. Les effets de multiples facteurs de stress peuvent intensifier davantage les effets sur les organismes et les écosystèmes aquatiques.
• Pêches et Océans Canada entreprend des activités pour comprendre la situation, l’étendue de l’acidification des océans et du faible taux d’oxygène ainsi que les conséquences de ces changements sur les écosystèmes aquatiques et les pêches commerciales par une surveillance océanographique régulière, des recherches ciblées et le Programme des services d’adaptation aux changements climatiques en milieu aquatique. Par exemple :
Les scientifiques du MPO de l’Institut Maurice-Lamontagne (Qc) et de la Station biologique de Saint-Andrews (N.-B.) effectuent des recherches sur les effets de l’acidification des océans sur la faune marine et les processus écosystémiques dans le Canada atlantique.
Les scientifiques du MPO étudient également les effets de l’hypoxie sur les écosystèmes en étudiant la distribution de diverses espèces de poisson de fond par rapport à l’oxygène dans le Pacifique Nord-Est, le golfe du Saint-Laurent et le plateau Néo-Écossais—Golfe du Maine.
• Les rapports annuels du MPO sur l’état des océans décrivent l’état et les tendances récentes sur les trois océans du Canada, y compris les principales constatations sur la diminution de la glace de mer dans les océans Atlantique et Arctique, l’acidification océanique accrue dans tous les océans du Canada et la diminution des niveaux d’oxygène dans les océans Pacifique et Atlantique. Le rapport 2019 sur l'état des mers arctiques du Canada met en évidence les tendances en faveur du remplacement de la glace pluriannuelle par la glace de première année, ainsi que des changements vers des saisons en eau libre plus longues et des zones ouvertes dans des régions qui étaient auparavant couvertes de glace.
• Les modèles climatiques naturels et le changement climatique modifient l'atmosphère et l'océan. Les deux entraînent des fluctuations et des changements en ce qui concerne l'état de la glace de mer. Dans l'Arctique, la glace saisonnière fond plus tôt et se forme plus tard.
• -Dans le Rapport sur les changements climatiques du Canada de 2019, on peut lire que la glace de mer pérenne dans l'Arctique canadien est remplacée par une glace de mer saisonnière plus mince. La zone de glace de mer estivale (particulièrement la zone de glace pluriannuelle) a diminué dans l'Arctique canadien à un taux de 5 à 20 % par décennie depuis 1968 (selon les régions); la zone de glace de mer hivernale a diminué de 8 % par décennie dans l'est du Canada.
• Dans le bilan de l'Arctique pour 2019 (Arctic Report Card: Update for 2019) de la NOAA, les scientifiques ont constaté que l'étendue de la glace de mer hivernale en 2019 a failli de peu surpasser le minimum record établi en 2018, ce qui a entraîné des températures océaniques chaudes record en 2019 sur la plate-forme sud. En novembre 2018, les températures du fond de la partie nord du plateau de Béring ont dépassé 4°C pour la première fois.
• Dans le rapport, on indique également que les pêches dans la mer de Béring et la mer de Barents ont connu un déplacement vers le nord pour ce qui est de la répartition des espèces de poissons subarctiques et arctiques, lié à la perte de la glace marine et aux changements qui affectent les eaux de fond.
Renseignements supplémentaires :
aucun