Note pour la période des questions : Espèces aquatiques envahissantes
About
- Numéro de référence :
- DFO-2022-00012
- Date fournie :
- 3 juin 2022
- Organisation :
- Pêches et Océans Canada
- Nom du ministre :
- Murray, Joyce (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Enjeu ou question :
Espèces aquatiques envahissantes
Réponse suggérée :
Le gouvernement comprend qu’il est important de protéger la biodiversité et la qualité des eaux du Canada. A ce titre nous nous concentrons à coordonner nos efforts pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes au Canada.
Les espèces aquatiques envahissantes sont une menaces pour les écosystèmes d’eau douce et marin du Canada, et prévenir leurs impacts néfastes sur notre biodiversité, notre économie et notre société est une priorité pour notre Gouvernement.
La gestion des espèces aquatiques envahissantes est une responsabilité que le gouvernement fédéral partage avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, et nous continuons de travailler en étroite collaboration avec eux, ainsi qu’avec nos homologues des États Unis, afin d’appuyer les activités de prévention et d’intervention visant à protéger nos ressources mutuelles.
Moules zébrées et quagga
Les moules zébrées sont établies dans le bassin versant du lac Manitoba, qui est le front d'invasion de l'ouest du Canada. Pêches et Océans Canada (MPO) travaille avec les gouvernements provinciaux des Prairies et à élaborer avec eux un cadre pour des plans d'intervention.
Au Québec, les moules zébrées sont établies dans le fleuve Saint-Laurent, elles sont observées depuis 2017 dans le lac Memphrémagog et ont été nouvellement détectées dans le lac Massawippi en Estrie en 2021. Le MPO s’est joint au gouvernement québécois et à des intervenants locaux pour lutter contre la dispersion de cette espèce à d’autres plans d’eau de la région et participer aux activités d’intervention pouvant avoir lieu.
En Colombie-Britannique, le gouvernement provincial dirige la gestion des espèces aquatiques envahissantes d’eau douce. Le MPO soutient la gestion des moules envahissantes en Colombie-Britannique en fournissant des conseils scientifiques et en effectuant des évaluations des risques.
Depuis 2019, le MPO s’est engagé à contribuer plus de 700 000 $ pour un projet axé sur la sensibilisation et l'identification des meilleures pratiques pour réduire les menaces liées aux EAE pour les espèces en péril en Colombie-Britannique. Le MPO s’est récemment engagé à contribuer 100 000 $ pour soutenir le programme de défense contre les espèces aquatiques envahissantes de la Colombie-Britannique pour la saison de navigation de plaisance 2022-2023.
Le MPO travaille en étroite collaboration avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour améliorer l'application du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes aux frontières internationales, en mettant l'accent sur la prévention de l'entrée au Canada des espèces interdites, y compris les moules envahissantes.
En Mars 2021, le MPO a mené des activités d’intervention d’urgence en partenariat avec l’Agence des services frontaliers du Canada et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour arrêter l’import et la distribution de produits d’aquarium infestés par des moules envahissante à travers le Canada. Le MPO continue de travailler avec l’Agence des services frontaliers du Canada pour empêcher l’import de produits infestés illégaux au Canada.
L'achigan à petite bouche envahissant dans le système de la Miramichi
Le MPO reconnaît la gravité de la menace que représente l’achigan à petite bouche depuis longtemps puisqu’il est considéré comme une espèce envahissante dans le bassin-versant de la rivière Miramichi.
En Septembre 2021, le MPO a délivré une nouvelle autorisation sous le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes permettant au « North Shore Micmac District Council », un groupe autochtone, d’utiliser un pesticide pour éradiquer l’achigan à petite bouche du bassin-versant de la rivière Miramichi.
Lors de son évaluation de la proposition de projet, le MPO a consulté les groupes autochtones, ainsi que les intervenants, par l’entremise de sessions de consultations virtuelles ou en personne. Mes fonctionnaires continuent de collaborer avec tous les intervenants impliqués dans ce projet.
Le crabe vert
Le MPO est préoccupé par les répercussions majeures que le crabe vert, présent sur la côte Atlantique ainsi que sur la côte Pacifique du Canada, peut avoir sur les écosystèmes estuariens et marins, et les industries de la pêche et de l’aquaculture, par sa consommation de et ou la compétition qu’il fait aux espèces indigènes, par exemple, les mollusques, les crabes et le homard, et endommage les habitats estuariens, par exemple, les herbiers de zostère et les marais salés durant leur quêtes pour leur proies.
Le MPO collabore avec différents partenaires, dont les gouvernements et les communautés autochtones, les gouvernements provinciaux, les organisations non gouvernementales de l’environnement, les associations de pêcheurs, les parties prenantes ainsi que les États et le gouvernement fédéral américains, afin d’essayer de gérer les menaces que pose l’espèce pour les pêches et les écosystèmes canadiens.
Le MPO continue d’appuyer la recherche et de générer des avis scientifiques, et mène ou appuie des activités de prévention, de détection rapide ou de contrôle sur les côtes Atlantique et Pacifique pour gérer la propagation et les impacts de cette espèce envahissante au Canada, par contre, l’espèce continue de se propager et en conséquent il est anticipé que les répercussions sur les ressources marines, continuent et augmentent.
Carpes asiatiques
En 2017, le gouvernement s’est engagé à investir 16 millions de dollars sur cinq ans, puis 4 millions de dollars par année par la suite, dans le cadre du Programme de lutte contre les carpes asiatiques, pour veiller à ce que les Grands Lacs soient protégés contre les conséquences nuisibles des carpes asiatiques.
Le gouvernement adopte une approche préventive globale pour contrer la menace que représente ces espèces, particulièrement la Carpe de Roseau, et collabore avec des partenaires américains, ontariens et québécois.
Le MPO est disponible pour aider dans l’analyse en laboratoire si un poisson y et pêché.
Jusqu’à présent, ces espèces n’ont pas réussi à s’établir dans les eaux canadiennes des Grands Lacs grâce aux efforts de surveillances et d’interventions bien structurées.
Poissons rouges
Le poisson rouge, une espèce non-indigène a été relâché dans les eaux canadiennes ou il peut se reproduire et pourrait causer des impacts néfastes sur les écosystèmes et les espèces de poissons natives.
L’introduction d’une espèce aquatique de poissons dans une région ou un milieu aquatique où elle n’est pas indigène peut nuire aux écosystèmes et est interdite sous le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, et le MPO continue de faire la promotion de nouveaux matériaux d’engagement et de sensibilisation auprès du publique pour empêcher l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes.
La présence de poissons rouges dans les systèmes d’eau douce du Canada est un enjeu que le MPO continue de surveiller. Une étude scientifique au Port d’Hamilton a été complétée pour clarifier la façon dont les poissons rouges se déplacent et se nourrissent, et déterminer si leur présence affecte les autres espèces de poisson.
Ascidie jaune
L’ascidie jaune est un tunicier envahissant présent sur la côte atlantique. Lorsque établie, elle a d’importantes répercussions sur l’aquaculture (moules et huîtres).
Au Québec, elle n’est établie qu’à un port des Îles-de-la-Madeleine, et ce, depuis 2006. En 2021, elle a été détectée pour la première fois dans deux marinas des lagunes des îles par le programme de détection du MPO.
Le Ministère travaille avec les partenaires locaux pour essayer d’empêcher la dispersion de l’espèce à travers l’archipel.
Myriophylle en épi (la plante zombie)
Le myriophylle en épi, également appelé "la plante zombie", est une plante aquatique envahissante connue pour former de vastes tapis denses qui étouffent la végétation aquatique indigène.
Récemment, des associations de lacs du Québec se sont organisées pour coordonner l'élimination du myriophylle en épi des lacs du Québec. La province de Québec, en collaboration avec les municipalités, est responsable de la gestion des cours d'eau relevant de sa compétence.
Le Ministère élabore actuellement une politique qui appuiera les efforts provinciaux et territoriaux vis-à-vis de la gestion des plantes aquatiques envahissantes.
Contexte :
Espèces aquatiques envahissantes
• Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) représentent une menace sérieuse pour le poisson, l’habitat du poisson, l’utilisation des ressources aquatiques (c.-à-d. les pêches, l’aquaculture et les industries récréatives) et les espèces en péril au Canada.
• Parmi les EAE qui préoccupent le public au Canada :
o les moules zébrées et les moules quaggas;
o les carpes asiatiques (quatre espèces);
o la lamproie marine (Grand Lacs seulement)
o le crabe vert;
o les tuniciers envahissants (p. ex. l’ascidie jaune, l’ascidie plissée et le bothrylloïde violet);
o les plantes aquatiques envahissantes (p. ex. le myriophylle à épis).
• La partie canadienne de la prestation du Programme de lutte contre la lamproie marine (PLLM) a été établie par le Ministère en 1954, à la suite de la ratification de la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs. a Convention a établi la Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL) dans le cadre d'un engagement binational visant à contrôler la lamproie marine pour protéger les poissons et les pêcheries des Grands Lacs. La Commission travaille avec des agents de mise en œuvre aux États-Unis et au Canada pour exécuter le programme.
• Pour le contrôle des EAE à l’échelle nationale, le budget de 2017 prévoyait un financement de 43,8 millions de dollars sur cinq ans et de 10,8 millions de dollars pour les années subséquentes spécifiquement pour : établir un programme essentiel à l'échelle nationale (14,5 millions de dollars sur cinq ans et 4,3 millions de dollars pour les années subséquentes); étendre et rendre permanent le programme de lutte contre les carpes asiatiques (16,5 millions de dollars sur cinq ans et 4 millions de dollars pour les années subséquentes); et, élargir le PLLM et accroître l'engagement du Canada envers le CPGL (9 millions de dollars sur cinq ans et 2,5 millions de dollars pour les années subséquentes). Le reste du financement est alloué au Régime d’avantages sociaux des employés et aux facilitateurs de programmes externes incluant Travaux publics et Services du gouvernement Canada et Services partagés Canada.
• Le budget de 2017 a augmenté l’engagement du Canada envers la Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL), l’organisme de coordination du PLLM; il est passé de 8,1 millions de dollars à 10,6 millions de dollars en financement continu
• Le budget 2022 prévoit un montant supplémentaire de 45 millions de dollars sur 5 ans, et 9 millions de dollars en permanence, pour le MPO afin de respecter l'engagement de financement du Canada en vertu de l'accord bilatéral de la CPGL et de la formule de financement établie par la Convention. Ce financement supplémentaire permettra au MPO et à la CPGL d'accroître les efforts de lutte contre la lamproie marine, de faciliter davantage la gestion collaborative des pêches et de fournir un soutien supplémentaire à la recherche sur les Grands Lacs.
• Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes a été adopté en 2015 en vertu de la Loi sur les pêches afin de créer les outils nécessaires pour l’adoption de mesures fédérales et la conclusion de partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ce qui a suscité de grandes attentes à l’égard de la capacité collective du Canada à contrôler les EAE. Le Règlement énumère plus de 164 espèces aquatiques envahissantes pouvant faire l’objet d’interdictions ou de contrôles.
• Le Programme national sur les EAE du MPO a été établi pour mettre en œuvre le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes dans les eaux canadiennes, donner suite aux conseils avisés des scientifiques et d’autres intervenants, et rendre compte à l’échelle nationale des activités de lutte contre les EAE.
• La mise en œuvre du Règlement est une priorité et une responsabilité partagées de toutes les administrations et de tous les ordres de gouvernement. Certains territoires et provinces mènent la lutte contre les EAE d’eau douce, alors que Pêches et Océans Canada (MPO) dirige les efforts visant les EAE d’eau salée.
• Les provinces affectent également d’importants montants à la prévention de l’introduction des EAE et à leur contrôle. Ainsi, le Québec investit 8 millions de dollars par année dans ces mesures, en plus d’un montant de 8 millions de dollars sur cinq ans annoncé en 2018 pour lutter contre les plantes aquatiques envahissantes. En Colombie-Britannique, le programme de lutte contre les moules envahissantes comprend un budget annuel de près de 4 millions de dollars. L’Alberta affecte également un important budget pour lutter contre les moules envahissantes.
• La commissaire à l’environnement et au développement durable a effectué un audit sur les efforts du MPO en matière d’EAE menés à ce jour et présenté ses constatations le 2 avril 2019. Le MPO a accepté les recommandations et met en œuvre un plan d’action pour y donner suite.
• L’audit recommandait que le MPO travaille avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour atténuer les risques associés aux embarcations et aux importations interdites. Il recommandait que le MPO et l’ASFC élaborent et mettent en œuvre les procédures, les outils et la formation dont les agents des services frontaliers et les agents des pêches ont besoin pour appliquer le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes. En réponse à cette recommandation, le MPO, l’ASFC et d’autres partenaires ont élaboré de nouveaux protocoles, outils et procédures pour améliorer l’application du Règlement aux frontières internationales. Ces outils devraient être mis à l’essai en 2022, ou dès que possible selon les restrictions de voyage de la COVID-19. Un projet pilote sera aussi mené au port d’entrée d’Emerson (Manitoba) pour empêcher les moules envahissantes d’entrer au Canada.
• Le MPO travaille actuellement avec ses partenaires pour étudier, par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces en péril, des projets de lutte contre les EAE qui bénéficient aussi aux espèces aquatiques envahissantes. Ces projets potentiels incluent notamment le lancement de la campagne de sensibilisation « Ne les relâchez pas dans la nature : » dans la région de l’Ontario et des Prairies pour empêcher l’introduction illégale d’EAE, ainsi que la mise en place une station de lavage pour bateaux au Manitoba.
Moules zébrées et moules quaggas
• Les moules zébrées et les moules quaggas peuvent avoir des répercussions économiques importantes sur les plaisanciers, l’approvisionnement en eau municipale et industrielle, et les infrastructures de production d’électricité. L’importation de ces deux espèces est interdite aux termes du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes.
• Les moules zébrées et quaggas sont originaire des régions de la mer Noire et de la mer Caspienne. Elles ont été introduites dans les Grands Lacs à la fin des années 1980 par l’eau de ballast évacuée des navires.
• Depuis leur introduction dans les Grands Lacs, les moules zébrées se sont répandues dans certaines parties de l’est du Canada et des États-Unis et dans l’ouest du Canada, plus précisément dans le lac Manitoba, dans les Prairies. Les moules quaggas sont présentes que dans le sud des Grands Lacs, c’est-à-dire dans les lacs Ontario, Michigan, Huron et Érié. Les moules zébrées et les moules quaggas sont aussi présentes dans certaines parties du fleuve Saint-Laurent, mais ne sont pas encore présentes dans les lacs et affluents du fleuve.
• Des moules zébrées ont été détectées dans deux lacs de la région de l’Estrie, au Québec, en 2017 et en 2021 (c’est-à-dire le lac Memphrémagog et le lac Massawippi). Le MPO s’est joint au gouvernement du Québec et à de nombreux intervenants locaux pour contenir la dispersion de cette espèce.
• Le MPO continue d’appuyer le contrôle des EAE par la prestation d’avis scientifiques. Il a publié en décembre 2021 un rapport scientifique sur l’efficacité des traitements et des protocoles « Lavez, videz, séchez et décontaminez » pour les embarcations, qui visent à prévenir l’introduction et la propagation d’espèces aquatiques envahissantes, y compris les moules zébrées et les moules quaggas.
• En mars 2021, des moules zébrées envahissantes interdites ont été découvertes dans des boules de mousse, un type de produit végétal pour aquarium composé d’algues vertes, vendues au Canada et aux États-Unis. Le MPO a mené des activités d’intervention nationales d’urgence en collaboration avec l’ASFC et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour stopper l’importation et la distribution de produits infestés au Canada. Le MPO a collaboré avec les grandes plateformes de commerce électronique pour empêcher la vente de boules de mousse au Canada par des parties tierces.
• Le MPO reconnaît la menace que posent ces moules envahissantes pour les écosystèmes et l’économie du Canada, et continue de collaborer avec l’ASFC pour faire appliquer le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes aux frontières internationales. Le MPO continue d’empêcher l’importation illégale d’EAE par la mise en œuvre d’un plan d’action soutenu comprenant quatre composantes : l’application du Règlement; la préparation à l’intervention; l’éducation et la sensibilisation; et la mobilisation des partenaires.
• Le gouvernement de la Colombie-Britannique est responsable de l’application du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes dans la province et est le principal responsable de la gestion des EAE sur son territoire, avec le soutien du MPO. À ce jour, à l'exception de celles qui ont été interceptées dans le cadre de l'intervention pour les boules de mousses, les moules zébrées et les moules quaggas n’ont pas été détectées en Colombie-Britannique. Le MPO rencontre fréquemment les représentants provinciaux de la province pour discuter des menaces émergentes reliées aux EAE, des occasions de collaboration, et du soutien pour des initiatives visant le contrôle des EAE.
• Le MPO continue de verser du financement par l’entreprise de subventions et contributions pour plusieurs initiatives visant le contrôle des EAE :
o En 2018, le MPO a versé 500 000 $ sur quatre ans pour la prévention des moules envahissantes par la recherche, l’éducation et la sensibilisation en Colombie-Britannique. Ce financement a complété les efforts du gouvernement de la Colombie-Britannique et a reconnu son autorité officielle en matière de gestion des pêches en eau douce.
o Le MPO a versé 700 000 $ sur quatre ans à partir de 2019 par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril, pour un projet mettant l’accent sur la sensibilisation et l’adoption des meilleures pratiques afin de réduire les menaces que posent les EAE pour les espèces en péril.
o Dans le cadre d’une entente de partenariat avec la province de la Colombie-Britannique, le MPO s’est engagé à verser 100 000 $ au programme de lutte contre l’invasion des EAE de la province en 2022.
Lac Miramichi et rivière Miramichi
• En 2008, on a découvert la présence d’achigans à petite bouche dans le lac Miramichi, en amont du bassin versant sud-ouest de la rivière Miramichi. Ce bassin, avec d’autres réseaux hydrographiques du Nouveau-Brunswick, est reconnu comme l’une des rivières à saumons atlantiques les plus productives au monde. L’achigan à petite bouche est un prédateur et un compétiteur efficace pouvant nuire aux autres poissons, dont le saumon atlantique.
• Le MPO a installé en 2008, et continue d’entretenir, des barrières pour empêcher l’achigan à petite bouche de s’échapper du lac Miramichi. Il investit annuellement environ 50 000 $ dans différentes méthodes pour capturer des individus de tous âges et de toutes tailles dans le lac Miramichi (p. ex. pêche à l’électricité, piégeage, filets et senne), afin de maintenir la population de ce poisson envahissant à des niveaux proches de l’épuisement.
• Cependant, la présence d’achigans à petite bouche a été signalée pour la première fois dans le sud-ouest de la rivière Miramichi, en aval du lac Miramichi, en août 2019.
• Le MPO et ses partenaires ont mené des activités d’intervention dans la rivière Miramichi et certains affluents au cours de l’été et de l’automne 2019 et 2020, y compris la pêche à la ligne, la pêche à l’électricité (à l’aide de sacs à dos ou de bateaux équipés d’un dispositif de pêche à l’électricité), la pêche au filet, la collecte d’échantillons d’ADN environnemental pour déterminer la propagation de l’invasion, et une collaboration avec l’Université du Nouveau-Brunswick pour utiliser une méthode radioisotopique pour déterminer l’origine des achigans à petite bouche capturés dans la rivière.
• Le MPO, à titre d’organisme de réglementation, a collaboré avec la province du Nouveau-Brunswick pour examiner une demande soumise par le Conseil des Micmacs du district de la Rive nord, soumise aux termes du paragraphe 19(3) du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes pris en vertu de la Loi sur les pêches, afin d’utiliser la roténone pour éradiquer l’achigan à petite bouche du lac Miramichi et d’une section sud-ouest de la rivière Miramichi.
o Lorsqu’il évalue l’utilisation de substances nocives, le Ministère doit tenir compte des répercussions non seulement sur le saumon atlantique indigène, mais aussi sur les espèces en péril, les autres espèces de poissons, la faune sauvage et la sécurité publique.
• En mai 2021, la province a terminé son évaluation d’impact environnemental et déterminé que le projet pouvait être réalisé. Le MPO a autorisé le projet le 7 juin 2021, sous réserve que le processus de l’homologation d’urgence de produits antiparasitaires soit complété par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada.
• En août 2021, pendant la semaine où la mise en place du projet était prévue, les Wolastoq Mothers and Grandmothers, un groupe communautaire qui s'oppose au projet ont mené des manifestations en invoquant des lacunes en matière de consultation. En conséquence, le projet a été reporté à l’année suivante. Bien que la plupart des groupes de conservation du saumon de l'Atlantique soutiennent ce projet, l'utilisation proposée de la roténone demeure une préoccupation pour les résidents locaux.
• Une nouvelle autorisation a été délivrée par le MPO le 18 septembre 2021 et le projet a été reporté à l’été 2022. Ce dernier sera suivi par le promoteur et par les autorités fédérales et provinciales.
• En plus de la lutte chimique, le Ministère continue de collaborer avec la province, la Fédération du saumon atlantique, la Miramichi Salmon Association et les Premières Nations pour capturer et enlever les achigans à petite bouche de la rivière Miramichi.
• Le Ministère élabore également un plan à long terme pour le contrôle de ces espèces aquatiques envahissantes dans le bassin hydrographique de la rivière Miramichi, selon une approche de gestion intégrée fondée sur la prévention, la détection, l’intervention et le contrôle, ainsi qu’une collaboration suivie avec les partenaires.
Crabe vert
• Le crabe vert est une espèce aquatique envahissante présente sur les deux côtes du Canada et incluse dans la partie 3 du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes. Il pourrait avoir des répercussions majeures sur d’importants habitats, comme la zostère marine, et les pêches.
• Dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador, la propagation du crabe vert a été confirmée dans la baie St. Mary’s; des populations établies de gros crabes adultes ont été détectées en octobre 2020. De mai 2020 à septembre 2021, le MPO a délivré 54 permis dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador pour le contrôle du crabe vert.
• Le MPO continue de travailler avec ses partenaires pour contrôler le crabe vert :
o Dans le cadre d’un partenariat, des pêcheurs de la Fish Food and Allied Workers’ Union ont piégé 335 000 crabes verts dans la baie Fortune en 2020; ces efforts se sont poursuivis à l’été 2021.
o La bande mi'kmaq de Three Rivers a été engagée pour évaluer la population de crabe vert sur la côte sud-ouest de l’île de Terre-Neuve au moyen d’un échantillonnage destructeur en octobre 2020.
o Le travail du Marine Institute dans la baie Placentia pour restaurer la zostère et retirer les crabes verts dans la zone s’est poursuivi en 2021 avec un financement du Fonds pour la restauration côtière du MPO.
o En septembre 2021, la Mi’kmaq Alsumk Mowimsikik Koqoey Association a obtenu un financement dans le cadre de l’initiative du Patrimoine naturel du Canada pour piéger les crabes verts dans l’ouest de la baie Fortune et réduire cette population.
• En Colombie-Britannique, des populations de crabe vert ont été découvertes en 2012 dans le port de Sooke, dans la mer des Salish, qui est considérée comme une population fermée. Depuis, ils ont été découverts à plusieurs endroits dans les eaux canadiennes et américaines de la mer des Salish, mais ces individus n’ont pas été considéré comme étant une population établie, à l'exception d'une récente et importante population identifiée à Puget Sound, qui fait l'objet d’un suivi par la nation Lummi et les gouvernements de l'État de Washington.
• D’autres incursions ont été documentées le long de la côte centrale du continent, en plus d’un nombre limité d’individus à Haida Gwaii en 2020.
• Depuis la découverte de crabes verts dans la mer des Salish et à Haida Gwaii, le MPO collabore avec ses partenaires autochtones et les groupes d’intendance pour déterminer l’étendue des incursions, évaluer si les populations sont établies, et élaborer et mettre en place des plans d’intervention et de contrôle, y compris des partenariats avec la Coastal Restoration Society et le Conseil de la nation Haida grâce à un financement provenant du Fonds de restauration et d’innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique.
• Le MPO reçoit un nombre accru de demandes de l’externe (c.-à-d. médias et intervenants) concernant des orientations pour une décision nationale sur les utilisations permises des EAE (notamment sur l’utilisation du crabe vert à des fins commerciales), et ce, particulièrement dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador. La récente fermeture des pêches commerciales du maquereau et du hareng et des pêches de poissons-appâts en Atlantique risque de faire augmenter le nombre de demandes, puisque les pêcheurs chercheront à utiliser d’autres appâts.
Poissons rouges (Cyprins dorés)
• Le MPO et le Conseil national sur les espèces aquatiques envahissantes, qui relève du Conseil canadien des ministres des pêches et de l’aquaculture, ont élaboré une campagne d’éducation et de sensibilisation uniforme à l’échelle nationale nommée « Ne les relâchez pas dans la nature ». Cette campagne vise à gérer les risques que posent plusieurs voies d’introduction, comme les animaux et plantes provenant d’aquariums, d’étangs ou de jardins d’eau, les animaux vivants destinés à l’alimentation, les appâts vivants, et les poissons de pêche sportive et récréative.
• La région de Terre-Neuve-et-Labrador du MPO, en collaboration avec l’Université Memorial de Terre-Neuve, a commencé à utiliser les produits de la campagne « Ne les relâchez pas dans la nature » pour aider à prévenir la mise en liberté des animaux d’aquarium (p. ex. le poisson rouge) dans un étang sur le campus.
Ascidie jaune
• L’ascidie jaune est un tunicier envahissant établi en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et dans certaines baies du sud de Terre-Neuve. Au Québec, elle n’est présente qu’aux Îles-de-la-Madeleine.
• L’ascidie jaune a des répercussions importantes sur l’industrie aquacole. Elle envahit les filières de moules et entraîne des coûts supplémentaires pour les aquaculteurs.
• Un organisme local s’est allié avec la direction de Ports pour petits bateaux du MPO pour essayer de contrôler la seule population d’ascidies jaunes aux Îles-de-la-Madeleine. L’objectif est de rendre les quais flottants moins propices à l’établissement de l’espèce. Ce projet de compensation visant le contrôle de l’ascidie jaune est en cours d’examen par le MPO.
EAE comme appâts
• Bien qu’il puisse sembler souhaitable d’utiliser les EAE comme appâts, nourriture ou autres, plusieurs facteurs juridiques, écologiques et économiques importants doivent d’abord être pris en compte. Une utilisation accrue des EAE signifie des risques accrus d’introduction dans de nouvelles zones, et des risques accrus de propagation de l’espèce, entraînant des conséquences négatives involontaires sur les poissons indigènes et leur habitat.
o L’utilisation des EAE à des fins économiques pourrait créer des marchés à long terme et une demande pour des produits d’origine nationale. Si un marché économique est créé pour les EAE, ces espèces pourraient devenir socialement acceptables, même si de graves conséquences environnementales et économiques plus larges persistent.
o De nombreux gouvernements provinciaux réglementent l’utilisation des poissons-appâts et interdisent l’utilisation d’espèces envahissantes comme appâts (vivants ou morts).
o Bien que la réglementation des appâts relève généralement des gouvernements provinciaux et territoriaux avec des responsabilités déléguées en gestion des pêches, le mouvement international ou interprovincial d’appâts est généralement considéré comme une responsabilité du gouvernement fédéral. De plus, l’introduction de toute espèce non indigène dans les eaux canadiennes est interdite en vertu du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, sauf avec une autorisation stipulée dans la loi fédérale ou provinciale.
• Nous voulons empêcher les EAE de s’établir dans les eaux canadiennes. Nous craignons que l’établissement d’EAE cause d’importants dommages environnementaux et économiques. Par exemple, les coûts estimatifs associés à chaque espèce envahissante en Amérique du Nord varient de 14 à 91 millions de dollars par année. La valeur économique totale des activités qui pourraient être touchées par l’invasion d’une espèce comme la carpe asiatique dans les Grands Lacs s’élève à 8,5 milliards de dollars par année. À titre de comparaison, le homard était la principale exportation économique de poissons et de fruits de mer du Canada en 2018; elle était évaluée à 2,22 milliards de dollars.
Myriophylle en épi
• Le myriophylle en épi est une plante aquatique envahissante, également connue dans les médias sous le nom de "plante zombie" en raison de sa capacité à revenir rapidement dans les habitats envahis après avoir été physiquement éliminée.
• Le myriophylle en épi est présent en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard.
• Récemment, au Québec, une nouvelle organisation, la Fédération québécoise de protection des lacs et cours d'eau, tente de mobiliser les citoyens et les associations de lacs pour faire pression sur le gouvernement provincial afin qu'il apporte un soutien accru à l'élimination du myriophylle en épi dans toute la province.
• La gestion des espèces végétales aquatiques envahissantes relève de l'autorité déléguée de la province.
• Le MPO élabore actuellement une politique nationale sur les plantes afin d'appuyer la gestion des plantes aquatiques envahissantes dans tout le Canada.
Renseignements supplémentaires :
aucun