Note pour la période des questions : Prédation du saumon par les pinnipèdes dans la région du Pacifique
About
- Numéro de référence :
- DFO-2022-00118
- Date fournie :
- 14 déc. 2022
- Organisation :
- Pêches et Océans Canada
- Nom du ministre :
- Murray, Joyce (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Enjeu ou question :
Que fait le Ministère au sujet de la prédation du saumon du pacifique par les pinnipèdes?
Réponse suggérée :
• Le ministère est conscient des préoccupations concernant les effets des prédateurs sur le saumon. Cependant, il existe une incertitude quant aux facteurs qui peuvent contribuer au déclin des stocks de saumon.
• Les scientifiques du MPO continuent de mener des recherches sur le rôle des phoques et des otaries dans un écosystème marin en évolution, notamment sur la prédation des stocks de poissons par les pinnipèdes.
• Notre priorité est de veiller à ce que les meilleures informations disponibles soient prises en compte, en tenant compte du rôle que jouent les phoques, les otaries et les autres espèces marines dans le maintien d'un écosystème aquatique sain et productif.
Contexte :
• Contexte : La remontée des populations de pinnipèdes à des niveaux historiques a coïncidé avec le récent déclin des populations de saumon, ce qui a amené plusieurs groupes des Premières Nations à demander des mesures de gestion pour faire face au grand nombre de pinnipèdes et à leurs effets perçus sur les populations de saumon.
• L’attention portée à cette question s’est considérablement accrue ces dernières années chez ces groupes. Des appels ont été lancés en faveur d’une augmentation des récoltes, de l’abattage sélectif ou de la stérilisation afin de réduire la taille des populations de pinnipèdes. La question divise; les groupes environnementaux et les groupes de défense des droits des animaux se sont également opposés avec force aux prélèvements de pinnipèdes.
• De nombreux groupes de pêcheurs commerciaux et récréatifs et de nombreux groupes autochtones de la région du Pacifique s’inquiètent de l’impact des pinnipèdes, en particulier des otaries de Steller et de Californie et des phoques communs, sur les stocks de poissons ayant une valeur économique et une importance culturelle.
• Il existe un degré élevé d’incertitude scientifique concernant l’ampleur de la prédation des pinnipèdes sur les stocks de saumon sauvage, y compris la truite arc-en-ciel. Bien que les phoques et les otaries mangent du saumon, celui-ci ne représente qu’une faible proportion de leur régime alimentaire. Les phoques et les otaries mangent également des prédateurs du saumon et du hareng, comme le merlu.
• Les phoques et les lions de mer constituent une importante source de nourriture pour les épaulards de passage, également connus sous le nom d’épaulards de Biggs, dont le nombre a augmenté ces dernières années dans les eaux côtières de la côte de la Colombie-Britannique (C.-B.). Cette population d’épaulards est inscrite sur la liste des espèces menacées de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2003.
• Au Canada, l’otarie de Steller est inscrite sur la liste des espèces préoccupantes de la LEP en raison de sa sensibilité aux perturbations humaines lorsqu’elle se trouve sur la terre ferme et de sa vulnérabilité aux événements catastrophiques (comme les déversements d’hydrocarbures importants) en raison de ses colonies de reproduction très concentrées.
• Approche de gestion : L’approche adoptée par le gouvernement du Canada pour gérer la chasse aux pinnipèdes (c.-à-d. les phoques et les lions de mer) sur la côte Ouest est axée sur une chasse autochtone durable et sans cruauté à des fins alimentaires, sociales et cérémonielles, ainsi que sur la poursuite de la recherche scientifique en cours afin d’approfondir les connaissances de Pêches et Océans Canada (MPO) sur l’interaction entre le saumon et les pinnipèdes. Le MPO n’entreprend aucune autre gestion active des pinnipèdes dans la région du Pacifique.
• Le MPO n’envisage pas d’abattage sélectif à l’heure actuelle et les pêches commerciales ne sont pas un outil de gestion des niveaux de population.
• Il y a toujours une grande variation parmi les experts techniques sur l’interprétation des résultats scientifiques, l’efficacité potentielle des mesures d’atténuation (comme les prélèvements létaux) et le niveau de risque acceptable associé aux mesures possibles.
• Intérêts de la pêche commerciale des pinnipèdes : Il n’existe actuellement aucune pêche commerciale de pinnipèdes sur la côte ouest. Toute proposition de pêche commerciale de pinnipèdes est évaluée en vertu de la Politique sur les nouvelles pêches (PNP). Au cours des trois dernières années, le MPO a reçu trois propositions de pêche commerciale des pinnipèdes dans le but de réduire les niveaux de population de pinnipèdes. Toutes les propositions ont été évaluées en vertu de la PNP et demeurent non approuvées.
• Comme il s’agit d’un processus dirigé par le promoteur, des renseignements supplémentaires sont nécessaires pour envisager une évaluation plus poussée en fonction de la PNP et pour répondre aux commentaires fournis par le MPO. L’objectif de ces propositions doit être axé sur les avantages commerciaux et ne doit pas être lié à la conservation du saumon. Aucune des propositions n’a été soumise par une Première Nation.
• Sciences : Le MPO travaille à l’évaluation du régime alimentaire des phoques et des otaries dans la région du Pacifique. L’estimation de la quantité de proies consommées par les phoques nécessite un certain nombre de types de données différentes qui sont difficiles à obtenir étant donné que les mammifères marins sont des prédateurs plongeurs de grande envergure et qu’ils sont répartis dans des endroits éloignés.
• Le secteur des Sciences du MPO mène des recherches sur la dynamique des populations et les régimes alimentaires des pinnipèdes afin de mieux comprendre l’interaction pinnipède-saumon. Ces travaux comprennent la mise à jour des évaluations (y compris les tendances et la situation actuelle) des populations de phoques communs du Pacifique, d’otaries de Steller et d’otaries de Californie hivernantes, d’après les données de relevés aériens. Le secteur des Sciences du MPO analyse également les données recueillies à partir d’échantillons d’excréments afin de mieux comprendre la composition du régime alimentaire de ces trois espèces. La recherche indique qu’il existe un grand degré d’incertitude quant au rôle des pinnipèdes dans les tendances de l’abondance du saumon.
• Le projet de loi d’initiative parlementaire C-251, Loi concernant l’élaboration d’un cadre fédéral pour la conservation des stocks de poissons et la gestion des pinnipèdes, a été déposé à la Chambre des communes le 9 février 2022. À la suite d’un vote tenu le 15 juin, le projet de loi a été rejeté et ne sera pas soumis au CPPO de la Chambre des communes ; par conséquent, le projet de loi ne sera pas examiné plus avant.
• Le gouvernement du Canada s’est opposé au projet de loi C-251 pour plusieurs raisons, notamment parce que le projet de loi n’a pas de fondement scientifique pour justifier les mesures proposées et leur efficacité; le projet de loi fait double emploi avec les pouvoirs existants en vertu de la Loi sur les pêches et du Règlement sur les mammifères marins; finalement, le projet de loi aurait menacé l’accès de l’industrie canadienne du poisson et des fruits de mer aux principaux marchés d’exportation.
• Le commerce du poisson et des fruits de mer avec les principaux partenaires, notamment les États Unis, doit s’appuyer sur des décisions en matière de gestion basées sur les meilleures données scientifiques disponibles, les pratiques reconnues à l’échelle internationale et les dispositions visant à assurer l’utilisation et la conservation durables des espèces marines.
• S’il avait été adopté, le projet de loi C-251 aurait violé les obligations juridiques internationales des dispositions concernant l’importation de la Marine Mammal Protection Act des États-Unis, de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, et de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste.
Renseignements supplémentaires :
• Pêches et Océans Canada fonde ses décisions de gestion sur l'approche de précaution. Cette approche utilise la meilleure information disponible, y compris les données scientifiques évaluées par les pairs et le savoir autochtone.
• Le Ministère n'envisage pas d'éliminer les pinnipèdes pour le moment.