Note pour la période des questions : Espèces aquatiques envahissantes
About
- Numéro de référence :
- DFO-2022-00126
- Date fournie :
- 14 déc. 2022
- Organisation :
- Pêches et Océans Canada
- Nom du ministre :
- Murray, Joyce (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Enjeu ou question :
Qu’est-ce que le gouvernement fait pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes ?
Réponse suggérée :
• Notre gouvernement comprend qu’il est important de protéger les eaux canadiennes et nous nous concentrons à coordonner nos efforts pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes.
• Les espèces aquatiques envahissantes sont une menaces pour les écosystèmes aquatiques, et prévenir leurs impacts néfastes sur notre biodiversité, notre économie et notre société est une priorité pour notre gouvernement.
• Mon ministère travaille étroitement avec les provinces, les territoires. Parc Canada et avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour appliquer le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, en mettant l'accent sur la prévention de l'entrée d’espèces interdites au Canada.
Contexte :
Espèces aquatiques envahissantes
• La partie canadienne du Programme de lutte contre la lamproie marine (PLLM) a été établie par le Ministère en 1954, à la suite de la ratification de la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs. a Convention a établi la Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL) dans le cadre d'un engagement binational visant à contrôler la lamproie marine pour protéger les poissons et les pêcheries des Grands Lacs.
• Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes a été adopté en 2015 en vertu de la Loi sur les pêches afin de créer les outils nécessaires pour l’adoption de mesures fédérales et la conclusion de partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ce qui a suscité de grandes attentes à l’égard de la capacité collective du Canada à contrôler les EAE.
• Pour la gestion des EAE à l’échelle nationale, le budget de 2017 prévoyait un financement de 43,8 millions de dollars sur cinq ans et de 10,8 millions de dollars pour les années subséquentes spécifiquement pour: établir un programme national pour les EAE; étendre et rendre permanent le programme de lutte contre les carpes asiatiques; et, élargir le PLLM et accroître l'engagement du Canada envers le CPGL.
• Le budget de 2017 a augmenté l’engagement du Canada envers la Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL), l’organisme de coordination du PLLM; il est passé de 8,1 millions de dollars à 10,6 millions de dollars en financement continu.
• La commissaire à l’environnement et au développement durable a effectué un audit sur les efforts du MPO en matière d’EAE menés à ce jour et présenté ses constatations le 2 avril 2019. En réponse à cette recommandation, le MPO, l’ASFC et d’autres partenaires ont élaboré de nouveaux protocoles, outils et procédures pour améliorer l’application du Règlement aux frontières internationales.
• Le budget 2022 prévoit un montant supplémentaire de 45 millions de dollars sur cinq ans, et 9 millions de dollars en permanence pour accroître les efforts de lutte contre la lamproie marine, de faciliter davantage la gestion collaborative des pêches et de fournir un soutien supplémentaire à la recherche sur les Grands Lacs.
Moules zébrées et moules quaggas
• Les moules zébrées et les moules quaggas peuvent avoir des répercussions économiques importantes sur les plaisanciers, l’approvisionnement en eau municipale et industrielle, et les infrastructures de production d’électricité. L’importation de ces deux espèces est interdite aux termes du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes.
• Depuis les années 1980, les moules zébrées se sont répandues vers l’ouest du Canada jusqu’au lac Manitoba, tandis ce que les moules quaggas sont présentes dans le sud des Grands Lacs. Les moules zébrées et les moules quaggas sont aussi présentes dans le fleuve Saint-Laurent, et ont récemment été détectées dans le lac Memphrémagog (2020), lac Massawippi (2021) et le lac Temiscouata (2022), lequel est situé à la tête du bassin versant de la Rivière Saint-Jean.
• En mars 2021, des moules zébrées envahissantes interdites ont été découvertes dans des boules de mousse, un type de produit végétal pour aquarium composé d’algues vertes. Le MPO a mené des activités d’intervention nationales d’urgence en collaboration avec l’ASFC et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour stopper l’importation et la distribution de produits infestés au Canada. Le MPO a collaboré avec les grandes plateformes de commerce électronique pour empêcher la vente de boules de mousse au Canada par des parties tierces.
• Le MPO verse du financement pour plusieurs initiatives visant les moules envahissantes :
o En 2018, le MPO a versé 500 000 $ sur quatre ans pour la prévention des moules envahissantes.
o Le MPO a versé 1 300 000 $ sur quatre ans à partir de 2019 par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril.
o Dans le cadre d’un protocole d’entente avec la province de la Colombie-Britannique, le MPO s’est engagé à verser à plus de 100 000 $ au programme de lutte contre les moules envahissantes de la province en 2022.
Lac Miramichi et rivière Miramichi
• Découvert en 2008 dans cette région, l’achigan à petite bouche est un prédateur et un compétiteur efficace pouvant nuire au saumon atlantique.
• Le MPO maintien des barrières pour empêcher l’achigan à petite bouche de s’échapper du lac Miramichi. Il investit annuellement environ 50 000 $ dans différentes méthodes pour capturer l’achigan a petite bouche.
• Le MPO a autorisé le projet d’éradication chimique en 2021, mais le promoteur s’est heurté à l’opposition de groupes communautaires et de propriétaires de chalets, et a été reporté.
• Une nouvelle autorisation a été délivrée pour entreprendre le projet à l’été 2022, cependant, les propriétaires de chalets ont reçu une injonction du tribunal arrêtant temporairement le projet. Cette injonction a été rétractée et quelques membres de la communauté Wolastoqey ont déposé au DOJ une requête demandant une prolongation de délai pour déposer une demande de révision judiciaire devant la Cour fédérale à la fin août 2022, mais celle-ci a été abandonnée en octobre 2022.
• Le 8 septembre 2022, le promoteur a complété la première phase du projet d'éradication chimique en épandant de la roténone dans la rivière Southwest Miramichi, en aval du lac Miramichi. La seconde phase du projet est reportée indéfiniment.
Crabe vert
• Le crabe vert est une espèce aquatique qui consomme ou fait de la compétition aux espèces indigènes, par exemple, les mollusques, les crabes et le homard, et endommage les habitats estuariens, par exemple, les herbiers de zostère et les marais salés.
• Le MPO continue de travailler avec ses partenaires de la région de Terre Neuve et Labrador pour contrôler le crabe vert :
o Dans le cadre d’un partenariat, des pêcheurs de la Fish Food and Allied Workers’ Union ont piégé 335 000 crabes verts dans la baie Fortune en 2020; ces efforts se sont poursuivis à l’été 2021.
o La bande mi'kmaq de Three Rivers a été engagée pour évaluer la population de crabe vert sur la côte sud-ouest de l’île de Terre-Neuve au moyen d’un échantillonnage destructeur en octobre 2020.
o Le travail du Marine Institute dans la baie Placentia pour restaurer la zostère et retirer les crabes verts dans la zone s’est poursuivi en 2021 avec un financement du Fonds pour la restauration côtière du MPO.
o En septembre 2021, la Mi’kmaq Alsumk Mowimsikik Koqoey Association a obtenu un financement dans le cadre de l’initiative du Patrimoine naturel du Canada pour piéger les crabes verts dans l’ouest de la baie Fortune et réduire cette population.
• En Colombie-Britannique, des populations de crabe vert ont été premièrement découvertes en 1998. Le MPO collabore avec ses partenaires autochtones et les groupes d’intendance pour déterminer l’étendue des incursions, évaluer si les populations sont établies, et élaborer et mettre en place des plans d’intervention et de contrôle, y compris fournir du support en terme d’expertise, et du financement provenant du « BC Salmon Restoration and Innovation Fund », au Coastal Restoration Society (2 millions de $) et au Conseil de la nation Haida (1,2 million de $).
EAE comme appâts
• Bien qu’il puisse sembler souhaitable d’utiliser les EAE comme appâts, nourriture ou autres, une utilisation accrue des EAE signifie des risques accrus d’introduction dans de nouvelles zones, et des risques accrus de propagation de l’espèce, entraînant des conséquences négatives involontaires sur les poissons indigènes et leur habitat.
Renseignements supplémentaires :
Si on insiste - Moules zébrées et quagga
• Dans l’ouest canadien, les moules zébrées sont établies dans le bassin versant du lac Manitoba. Nous travaillons avec les gouvernements provinciaux des Prairies sur la préparation à l’intervention.
• En Colombie-Britannique, mon ministère soutient la province en générant des conseils scientifiques et des évaluations des risques, et s’est engagé à contribuer du financement pour soutenir son programme de défense contre les moules envahissantes en 2022-2023.
• Dans l’est canadien, les moules zébrées sont établies dans le fleuve Saint-Laurent et ont été nouvellement détectées au Quebec dans le lac Massawippi en 2021 et le lac Témiscouata en 2022. Nous travaillons avec les gouvernements du Quebec, du Nouveau Brunswick et avec des intervenants locaux pour contenir sa propagation.
Si on insiste - L'achigan à petite bouche envahissant dans le système de la Miramichi
• L’achigan à petite bouche représente une menace dans le bassin-versant de la rivière Miramichi sud-ouest.
• En Septembre 2021, mon ministère a délivré une nouvelle autorisation sous le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes permettant au « North Shore Micmac District Council » d’utiliser un pesticide pour éradiquer l’achigan à petite bouche du bassin-versant à l’été 2022.
• Des consultations ont eu lieu avec les communautés autochtones, ainsi que les intervenants. Mon ministère continue de collaborer avec tous les intervenants impliqués dans ce projet.
Si on insiste - Le crabe vert
• Nous sommes préoccupés par les répercussions majeures que le crabe vert, présent sur la côte atlantique ainsi que sur la côte pacifique du Canada, peut avoir sur les écosystèmes estuariens et marins, et les industries de la pêche et de l’aquaculture.
• Nous collaborons avec différents partenaires, dont les gouvernements et les communautés autochtones, les gouvernements provinciaux, ainsi que les États et le gouvernement fédéral américains, afin de gérer les menaces que pose cette espèce.
• Mon ministère continue de mener les activités de gestion sur les côtes atlantique et pacifique pour mitiger la propagation et les impacts de cette espèce envahissante au Canada.
Si on insiste - Carpes asiatiques
• En 2017, le gouvernement s’est engagé à investir 16 millions de dollars sur cinq ans, puis 4 millions de dollars par année par la suite, dans le cadre du Programme de lutte contre les carpes asiatiques, pour veiller à ce que les Grands Lacs soient protégés contre les conséquences nuisibles des carpes asiatiques.
• Le gouvernement adopte une approche préventive globale pour contrer la menace que représente ces espèces, particulièrement la Carpe de Roseau, et collabore avec des partenaires américains, ontariens et québécois.
• Ces espèces n’ont pas réussi à s’établir dans les eaux canadiennes des Grands Lacs grâce aux efforts de surveillance et d’interventions bien structurées.
Si on insiste - Poissons rouges
• Le poisson rouge, une espèce non-indigène a été relâché dans les eaux canadiennes où il peut se reproduire et pourrait causer des impacts importants sur les écosystèmes et les espèces de poissons indigènes.
• L’introduction d’une espèce aquatique de poissons dans une région ou un milieu aquatique où elle n’est pas indigène est interdite sous le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, et nous allons continuer de promouvoir de nouveaux outils de sensibilisation et d’engagement auprès du publique pour empêcher l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes.
• La présence de poissons rouges dans les systèmes d’eau douce du Canada est un enjeu que mon ministère continue de surveiller et sur lequel il poursuit des recherches.
Si on insiste - Ascidie jaune
• L’ascidie jaune est un tunicier envahissant présent sur la côte atlantique. Lorsque établie, elle a d’importantes répercussions sur l’aquaculture (moules et huîtres).
• Jusqu'en 2021, l'ascidie jaune n'avait été détectée qu'une seule fois au Québec(2006, port des Îles-de-la-Madeleine,). Depuis lors, nous avons détecté l'ascidie jaune dans deux marinas de la même zone.
• Nous travaillons avec les partenaires locaux pour essayer d’empêcher la dispersion de l’espèce à travers l’archipel.
Si on insiste - Myriophylle en épi (la plante zombie)
• Le myriophylle en épi est une plante aquatique envahissante connue pour former de vastes tapis denses qui étouffent la végétation aquatique indigène et nuisent aux activités récréatives.
• Récemment, des associations de lacs du Québec se sont organisées pour coordonner l'élimination du myriophylle en épi des lacs du Québec. La province de Québec, en collaboration avec les municipalités, est responsable de la gestion des cours d'eau relevant de sa compétence.
• Nous élaborons actuellement une politique qui appuiera les efforts provinciaux et territoriaux vis-à-vis de la gestion des plantes aquatiques et algues envahissantes.