Note pour la période des questions : L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LE RECOURS AUX BANQUES ALIMENTAIRES

About

Numéro de référence :
FCSD_Dec2024_015
Date fournie :
28 oct. 2024
Organisation :
Emploi et Développement social Canada
Nom du ministre :
Sudds, Jenna (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social

Enjeu ou question :

Publication du rapport Bilan-Faim 2024 de Banques alimentaires Canada

Réponse suggérée :

• Le gouvernement reconnaît que de nombreux Canadiens continuent d’éprouver des difficultés en raison de l’augmentation du coût des aliments.
• Le gouvernement a apporté plusieurs changements pour renforcer des programmes clés afin d’améliorer la capacité des Canadiens à se procurer les produits de première nécessité, y compris les aliments. Parmi ces changements, on compte des programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants, l’Allocation canadienne pour les travailleurs bonifiée et la Sécurité de la vieillesse. Ces programmes sont également indexés chaque année pour suivre l’évolution du coût de la vie.
• Le gouvernement continuera de prendre des mesures pour réduire le coût de l’épicerie, notamment au moyen du renforcement de la concurrence dans le secteur de l’épicerie pour aider tous les Canadiens à joindre les deux bouts.

Contexte :

Rapport Bilan-Faim de Banques alimentaires Canada
• Banques alimentaires Canada est un organisme de bienfaisance national qui représente les banques alimentaires de partout au Canada et qui appuie un réseau de 10 associations provinciales et plus de 5 100 organismes de lutte contre la faim au Canada.
• Depuis 1997, Banques alimentaires Canada produit le rapport Bilan-Faim, une enquête transversale par recensement menée auprès de la plupart des organismes et programmes de banques alimentaires, à l’intérieur et à l’extérieur du réseau de Banques alimentaires Canada. Le Bilan-Faim donne un aperçu du recours aux banques alimentaires au Canada à un moment donné.
• Le sondage Bilan-Faim est envoyé aux banques alimentaires en février de chaque année, et les données sont recueillies en mars. Le mois de mars a été choisi comme période à l’étude parce qu’il s’agit d’un mois habituel, sans tendances prévisibles de forte ou de faible utilisation. Cette façon de faire permet de suivre les tendances d’utilisation au fil du temps.
• Voici d’autres principales conclusions du Bilan-Faim 2024 :
o Les adultes vivant seuls représentent 41,9 % des clients des banques alimentaires, en baisse par rapport à 43,8 % en 2023 et à 48,1 % en 2019.
o Le tiers des clients des banques alimentaires (33 %) en 2024 étaient des enfants, ce qui correspond à la proportion enregistrée en 2023 et en 2019.
o Les familles biparentales représentent maintenant 22,8 % des clients des banques alimentaires, comparativement à 21 % en 2023 et à 18,8 % en 2019.
o Pour 18,1 % des clients des banques alimentaires, l’emploi constitue leur principale source de revenu, ce qui est supérieur à 16,7 % en 2023 et à 12,1 % en 2019.
o L’aide sociale provinciale, qui comprend à la fois l’aide sociale générale et les prestations d’invalidité provinciales, est la principale source de revenus pour près de 40 % des utilisateurs des banques alimentaires.
o Environ 70 % des clients des banques alimentaires vivent dans des logements locatifs.
o Les Autochtones représentaient 9 % des personnes ayant recours aux banques alimentaires en 2024, alors qu’ils ne représentent que 5 % de la population générale.
o Au total, 32 % des clients des banques alimentaires sont de nouveaux arrivants qui sont au pays depuis 10 ans ou moins.
• Le rapport souligne que, selon la dernière Enquête canadienne sur le revenu, 23 % des personnes au Canada vivent maintenant dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire, ce qui représente près de 9 millions de personnes.

• Le rapport a également souligné que, bien que l’inflation élevée des prix alimentaires soit demeurée élevée en 2023 après une forte hausse en 2022, l’inflation incessante des coûts du logement a amplifié la crise de l’insécurité alimentaire pour les personnes aux revenus les plus faibles, les loyers ayant augmenté de 4,6 % en 2022 et de 6,5 % en 2023.

Approche du gouvernement du Canada pour mesurer l’insécurité alimentaire

• Par « insécurité alimentaire », on entend l’accès inadéquat ou incertain aux aliments en raison de contraintes financières.

• Les indicateurs officiels de l’insécurité alimentaire sont calculés à partir des réponses à 18 questions d’auto-évaluation sur les expériences des adultes (10 questions) et des enfants (8 questions) en matière de sécurité alimentaire, qui constituent le Module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (MESAM) de l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR).

• Le MESAM est inclus dans l’ECR annuelle depuis 2018. Il fait également partie de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes depuis quelques années.

• Les questions du MESAM permettent d’établir trois niveaux d’insécurité alimentaire :
o Pour qu’il s’agisse d’une « insécurité alimentaire marginale », il faut qu’un ménage ait répondu par l’affirmative à un maximum d’une question, peu importe que la question concerne l’expérience des adultes ou des enfants. Les personnes ayant ce niveau d’insécurité alimentaire ont peur de manquer de nourriture ou de restreindre les choix alimentaires en raison d’un manque d’argent.

o Pour qu’il s’agisse d’une « insécurité alimentaire modérée », il faut de deux à cinq réponses affirmatives aux questions sur l’expérience des adultes ou de deux à quatre réponses affirmatives aux questions sur l’expérience des enfants. Ce niveau d’insécurité alimentaire se caractérise par une diminution de la qualité ou de la quantité des aliments consommés.

o Pour qu’il s’agisse d’une « insécurité alimentaire grave », il faut six réponses affirmatives ou plus aux questions sur l’expérience des adultes ou cinq réponses affirmatives ou plus aux questions sur l’expérience des enfants. Ce niveau d’insécurité alimentaire se caractérise par une réduction de l’apport alimentaire et une perturbation des habitudes alimentaires.

Principales statistiques sur l’insécurité alimentaire

Le tableau suivant présente les principales estimations de l’insécurité alimentaire pour les années de référence 2018 et 2022. Les données les plus récentes disponibles sont celles de l’année 2022.

Pourcentage et nombre total de Canadiens confrontés à l’insécurité alimentaire (tous les niveaux)
2018 2022
Taux Nombre Taux Nombre
Population totale 16,8 % 6 099 000 22,9 % 8 689 000
Enfants (moins de 18 ans) 22,2 % 1 559 000 28,4 % 2 100 000
Aînés (65 ans et plus) 8,1 % 499 000 11,7 % 841 000
Hommes 16,7 % 3 022 000 22,6 % 4 269 000
Femmes 16,8 % 3 077 000 23,1 % 4 420 000
Population des minorités visibles .. .. 27,3 % 3 007 000
Population autochtone (15 ans et plus) 28,6 % 223 000 35,7 % 317 000
Immigrants récents (depuis 10 ans ou moins) (15 ans et plus) 22,2 % 538 000 28,4 % 775 000
Type de famille
Personnes vivant en couple avec des enfants 17,9 % 2 324 000 24,7 % 3 329 000
Personnes faisant partie d’une famille monoparentale 42,2 % 674 000 43,4 % 891 000
Aînés ne faisant pas partie d’une famille économique 10,4 % 191 000 13,4 % 249 000
Personnes n’étant pas des aînés et ne faisant pas partie d’une famille économique 24,5 % 1 028 000 30,5 % 1 402 000
Source : Enquête canadienne sur le revenu (Statistique Canada)

Mesures prises par le gouvernement fédéral pour lutter contre l’insécurité alimentaire
• Dans le budget de 2019, le gouvernement a annoncé plus de 134,4 millions de dollars d’investissements initiaux pour la Politique alimentaire pour le Canada. Dirigée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), la Politique a pour but de s’assurer que tous les Canadiens « peuvent avoir accès à une quantité suffisante d’aliments salubres, nutritifs et culturellement diversifiés [et que] le système alimentaire du Canada est résilient et innovateur, protège notre environnement et soutient notre économie ». La Politique alimentaire pour le Canada s’harmonise aux objectifs des initiatives du gouvernement fédéral, telles que le Partenariat canadien pour l’agriculture, la Stratégie en matière de saine alimentation et la Stratégie de réduction de la pauvreté, entre autres.
• Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique alimentaire, AAC a annoncé le Fonds des infrastructures alimentaires locales, une initiative quinquennale de 60 millions de dollars se terminant le 31 mars 2024, qui soutient les initiatives communautaires visant à renforcer les systèmes alimentaires et à améliorer l’accès à des aliments.
• Dans son budget de 2021, le gouvernement s’est engagé à fournir 400 millions de dollars en 2021-2022 (prolongé jusqu’en 2023-2024) pour créer un Fonds de relance des services communautaires qui sera temporaire et qui aura pour but d’aider le secteur des organismes de bienfaisance et à but non lucratif à s’adapter et à se moderniser pour relever les défis liés à la pandémie. Il s’agira notamment d’organismes qui luttent contre l’insécurité alimentaire et favorisent l’accès à la nourriture.
• Dans son budget de 2022, le gouvernement a proposé plusieurs mesures pour réduire la pauvreté et les inégalités. Ces mesures comprennent un plan exhaustif visant à rendre les logements abordables, à fournir des soins dentaires aux Canadiens à faible revenu et à mettre en œuvre une stratégie d’emploi pour les personnes en situation de handicap. Le gouvernement poursuivra sa collaboration avec ses partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones en vue d’établir un système communautaire de services de garde d’enfants de grande qualité à l’échelle du Canada.
• Le budget de 2022 réitère l’engagement pris dans les lettres de mandat de 2021 de la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social et de la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire visant à collaborer avec les provinces, les territoires, les municipalités, les partenaires autochtones et les intervenants à l’élaboration d’une Politique nationale d’alimentation scolaire et à trouver comment un plus grand nombre d’enfants canadiens peuvent recevoir des aliments nutritifs en milieu scolaire.
• En mars 2022, une nouvelle phase du Fonds des infrastructures alimentaires locales (FIAL) a été lancée et est assortie d’un investissement d’un montant maximal de 20 millions de dollars. Ce financement, disponible au cours des deux prochaines années, permettra de soutenir les organismes communautaires et à but non lucratif qui tentent de trouver des solutions à long terme aux problèmes d’insécurité alimentaire.
• En 2022, le gouvernement a annoncé le Plan pour rendre la vie plus abordable, une série de mesures totalisant 12,1 milliards de dollars en nouveau soutien afin de rendre la vie plus abordable pour des millions de Canadiens, incluant la bonification de prestations déjà offertes, comme l’Allocation canadienne pour les travailleurs et le crédit pour taxe sur les produits et services, ainsi que de nouveaux investissements dans les soins dentaires et le logement abordable.
• Dans son budget de 2023, le gouvernement a prévu des mesures d’aide ciblées contre l’inflation pour les Canadiens les plus vulnérables afin de les aider à faire face au coût de la vie, y compris ceux qui sont les plus durement touchés par la hausse du prix des aliments. Ces mesures comprennent un remboursement unique pour l’épicerie, qui fournit 2,5 milliards de dollars en mesures ciblées qui atténueront l’inflation pour 11 millions de Canadiens et de familles à revenu faible ou modeste. Le remboursement pour l’épicerie a permis aux couples admissibles ayant deux enfants d’obtenir jusqu’à 467 dollars de plus; aux Canadiens célibataires sans enfants de recevoir jusqu’à concurrence de 234 dollars de plus; et aux aînés d’avoir en moyenne 225 dollars de plus.
• De plus, dans son budget de 2024, le gouvernement a continué de soutenir les Canadiens et de bâtir une économie qui aide chaque génération à prospérer en investissant dans le logement, les services de garde abordables, l’alimentation en milieu scolaire pour les enfants et la réduction des coûts de la vie quotidienne.
o Le gouvernement du Canada s’est engagé à verser 1 milliard de dollars sur cinq ans en financement fédéral pour créer un Programme national d’alimentation scolaire, qui offrira des repas sains à jusqu’à 400 000 enfants de plus.
o De plus, le gouvernement continuerait d’aider à réduire le coût de l’épicerie en mettant en œuvre des mesures visant à renforcer la concurrence dans le secteur de l’épicerie, à surveiller le travail des épiciers pour aider à stabiliser les prix et à lutter contre la réduflation pour maintenir le format et la qualité des aliments auxquels les Canadiens s’attendent.
o Dans son budget de 2024, le gouvernement a prévu un financement de 62,9 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2024-2025, pour renouveler et élargir le Fonds des infrastructures alimentaires locales pour aider les organismes communautaires partout au Canada à investir dans l’infrastructure alimentaire locale, la priorité devant être accordée aux communautés autochtones et noires ainsi qu’à d’autres groupes en quête d’équité.

Renseignements supplémentaires :

S.O