Note pour la période des questions : L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LE RECOURS AUX BANQUES ALIMENTAIRES
About
- Numéro de référence :
- FCSD_Dec2024_021
- Date fournie :
- 4 déc. 2024
- Organisation :
- Emploi et Développement social Canada
- Nom du ministre :
- Sudds, Jenna (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social
Enjeu ou question :
Publication du Rapport sur la faim 2024 de Feed Ontario
Réponse suggérée :
• Le gouvernement reconnaît que de nombreux Canadiens continuent d’éprouver des difficultés en raison de l’augmentation du coût des aliments.
• Le gouvernement a apporté plusieurs améliorations à des programmes clés tels que l’Allocation canadienne pour enfants, l’Allocation canadienne pour les travailleurs et la Sécurité de la vieillesse. Ces programmes sont indexés pour suivre le coût de la vie et améliorer la capacité des Canadiens à se procurer les produits de première nécessité, y compris les denrées alimentaires.
• Le gouvernement continue également à travailler pour aider à réduire le coût des produits alimentaires, notamment en mettant en œuvre des mesures visant à renforcer la concurrence dans le secteur de l'épicerie. En réduisant les coûts, le gouvernement s'efforce de faire en sorte que tous les Canadiens puissent joindre les deux bouts.
• Le gouvernement continuera de soutenir les Canadiens et de bâtir une économie qui aide chaque génération à progresser en investissant dans le logement, les services de garde d’enfants abordables, l’alimentation en milieu scolaire pour les enfants et la réduction du coût de la vie au quotidien.
Contexte :
Rapport sur la faim de Feed Ontario
• Les principales conclusions du Rapport sur la faim 2024 indiquent que :
o 1 001 105 personnes ont eu recours aux banques alimentaires de l’Ontario en 2023-2024. Il s’agit d’une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente, et d’une augmentation de 86 % depuis 2019-2020;
o il y a eu 7 689 580 visites dans les banques alimentaires de l’Ontario en 2023-2024. Il s’agit d’une augmentation de 31 % par rapport à l’année précédente, et d’une augmentation de 134 % depuis 2019-2020;
o les nouveaux visiteurs représentaient 43 % des utilisateurs de banques alimentaires en 2023-2024. Il s’agit d’une augmentation de 2 % par rapport à l’année précédente, et d’une augmentation de 43 % depuis 2019-2020;
o plus des trois quarts (75,9 %) des utilisateurs de banques alimentaires vivaient dans des logements locatifs, soit une augmentation de 80 % depuis 2019-2020;
o le nombre de ménages ayant recours aux banques alimentaires et connaissant une forme d’itinérance (sans abri, avec abri d’urgence ou avec abri provisoire) a augmenté de 109 % depuis 2019-2020;
o 53,1 % des utilisateurs de banques alimentaires étaient célibataires, 15 % étaient des ménages biparentaux, 14,7 % étaient des ménages monoparentaux, 10 % étaient d’autres types de ménages et 7,2 % étaient des couples sans enfants;
o le nombre de personnes ayant un emploi qui ont recours aux banques alimentaires est en augmentation; 24 % des utilisateurs de banques alimentaires ont déclaré que leur principale source de revenus provenait d’un emploi, ce qui représente une augmentation de 17 % par rapport à l’année précédente et une augmentation de 91 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Parmi eux, 42 % des travailleurs gagnaient le salaire minimum ou travaillaient à un taux inférieur.
• Feed Ontario représente un réseau de plus de 1 200 banques alimentaires et organismes de lutte contre la faim en Ontario et, par l’intermédiaire de son réseau, offre des services à plus d’un million de personnes chaque année. De plus, Feed Ontario se prononce en faveur de solutions et de programmes fondés sur des données probantes pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté en Ontario. Le rapport sur la faim de Feed Ontario examine les tendances provinciales en matière de recours aux banques alimentaires à l’aide de deux paramètres clés : « les personnes uniques » qui représentent le nombre de personnes qui ont eu accès à une banque alimentaire dans leur réseau au moins une fois (l’ampleur de la demande), et « les visites » qui représentent le nombre total de fois que toutes les personnes ont reçu un soutien alimentaire d’urgence (l’ampleur du besoin).
• Le rapport souligne que l’inaction en matière d’aide sociale par l’entremise d’Ontario au travail ou du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées contribue à la montée du recours aux banques alimentaires, un visiteur sur deux citant que sa principale source de revenus en 2023-2024 était l’un de ces programmes. Le rapport indique que moins d’Ontariens que jamais auparavant touchent des prestations d’assurance-emploi, qui fournit un soutien financier plus important que celui offert par Ontario au travail et le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées. Bien que 48 % des chômeurs de la province cotisent au régime d’assurance-emploi, seulement 27 % des chômeurs ontariens ont bénéficié de l’assurance-emploi l’an dernier.
• Le rapport souligne également que l’explosion de la demande des services de banques alimentaires (en 2019-2020, un peu plus de 537 000 personnes ont visité une banque alimentaire par rapport à un million de personnes en 2023-2024, soit une augmentation de 86 %) a entraîné une pression sans précédent sur les banques alimentaires et leur capacité à offrir un soutien. Au sein du réseau de Feed Ontario, 38 % des banques alimentaires ont dû réduire la quantité de nourriture qu’elles fournissent par visite, et près de la moitié d’entre elles offrent maintenant moins de services complémentaires (tels que des séances d’information sur les impôts, des ateliers sur l’emploi et des magasins d’occasions) qu’en 2019.
• Le rapport comprend également des données sur l’indice de défavorisation matérielle récemment élaboré par Banques alimentaires Canada, qui est utilisé comme solution de rechange au seuil officiel de la pauvreté au Canada (fondé sur la mesure du panier de consommation). On remarquera que les sous-indicateurs de cet indice, tels que les besoins insatisfaits en matière de santé (+85 %), l’insécurité alimentaire (+44 %) et le recours aux banques alimentaires (+31 %), ont tous montré des signes d’aggravation de la situation, tandis que les indicateurs fondés sur le revenu, tels que le seuil officiel de pauvreté au Canada, ont connu une tendance à la baisse de 2018 à 2022.
Approche du gouvernement du Canada pour mesurer l’insécurité alimentaire
• Par « insécurité alimentaire », on entend l’accès inadéquat ou incertain aux aliments en raison de contraintes financières.
• Les indicateurs officiels de l’insécurité alimentaire sont calculés à partir des réponses à 18 questions d’autoévaluation sur les expériences des adultes (10 questions) et des enfants (8 questions) en matière de sécurité alimentaire, qui constituent le Module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages (MESAM) de l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR).
• Le MESAM est inclus dans l’ECR annuelle depuis 2018. Il fait également partie de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes depuis quelques années.
• Les questions du MESAM permettent d’établir trois niveaux d’insécurité alimentaire :
o Pour qu’il s’agisse d’une « insécurité alimentaire marginale », il faut qu’un ménage ait répondu par l’affirmative à au moins une question, qu’elle concerne l’expérience des adultes ou des enfants. Ce niveau d’insécurité alimentaire reflète des signes d’inquiétude quant à la possibilité de manquer de nourriture ou d’un choix limité d’aliments en raison d’un manque d’argent.
o Pour qu’il s’agisse d’une « insécurité alimentaire modérée », il faut de deux à cinq réponses affirmatives aux questions sur l’expérience des adultes ou de deux à quatre réponses affirmatives aux questions sur l’expérience des enfants. Ce niveau d’insécurité alimentaire se caractérise par une diminution de la qualité ou de la quantité des aliments consommés.
o Pour qu’il s’agisse d’une « insécurité alimentaire grave », il faut six réponses affirmatives ou plus aux questions sur l’expérience des adultes ou cinq réponses affirmatives ou plus aux questions sur l’expérience des enfants. Ce niveau d’insécurité alimentaire se caractérise par une réduction de l’apport alimentaire et une perturbation des habitudes alimentaires.
Principales statistiques sur l’insécurité alimentaire
Le tableau suivant présente les principales estimations de l’insécurité alimentaire pour les années de référence 2018 et 2022. Les données les plus récentes disponibles sont celles de l’année 2022.
Pourcentage et nombre total de Canadiens confrontés à l’insécurité alimentaire (tous les niveaux)
2018 2022
Taux Nombre Taux Nombre
Population totale 16,8 % 6 099 000 22,9 % 8 689 000
Enfants (moins de 18 ans) 22,2 % 1 559 000 28,4 % 2 100 000
Aînés (65 ans et plus) 8,1 % 499 000 11,7 % 841 000
Hommes 16,7 % 3 022 000 22,6 % 4 269 000
Femmes 16,8 % 3 077 000 23,1 % 4 420 000
Population des minorités visibles ‒ ‒ 27,3 % 3 007 000
Population autochtone (15 ans et plus) 28,6 % 223 000 35,7 % 317 000
Immigrants récents (depuis 10 ans ou moins) (15 ans et plus) 22,2 % 538 000 28,4 % 775 000
Type de famille
Personnes vivant en couple avec des enfants 17,9 % 2 324 000 24,7 % 3 329 000
Personnes faisant partie d’une famille monoparentale 42,2 % 674 000 43,4 % 891 000
Aînés ne faisant pas partie d’une famille économique 10,4 % 191 000 13,4 % 249 000
Personnes n’étant pas des aînés et ne faisant pas partie d’une famille économique 24,5 % 1 028 000 30,5 % 1 402 000
Source : Enquête canadienne sur le revenu (Statistique Canada)
Mesures prises par le gouvernement fédéral pour lutter contre l’insécurité alimentaire
• Dans le budget de 2019, le gouvernement a annoncé plus de 134,4 millions de dollars d’investissements initiaux pour la Politique alimentaire pour le Canada. Dirigée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), la Politique a pour but de s’assurer que tous les Canadiens « peuvent avoir accès à une quantité suffisante d’aliments salubres, nutritifs et culturellement diversifiés [et que] le système alimentaire du Canada est résilient et innovateur, protège notre environnement et soutient notre économie ». La Politique alimentaire pour le Canada s’harmonise aux objectifs des initiatives du gouvernement fédéral, telles que le Partenariat canadien pour l’agriculture, la Stratégie en matière de saine alimentation et la Stratégie de réduction de la pauvreté, entre autres.
• Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique alimentaire, AAC a annoncé le Fonds des infrastructures alimentaires locales, une initiative quinquennale de 60 millions de dollars se terminant le 31 mars 2024, qui soutient les initiatives communautaires visant à renforcer les systèmes alimentaires et à améliorer l’accès à des aliments.
• Dans son budget de 2021, le gouvernement s’est engagé à fournir 400 millions de dollars en 2021-2022 (prolongé jusqu’en 2023-2024) pour créer un Fonds de relance des services communautaires qui sera temporaire et qui aura pour but d’aider le secteur des organismes de bienfaisance et à but non lucratif à s’adapter et à se moderniser pour relever les défis liés à la pandémie. Il s’agissait notamment d’organismes qui luttaient contre l’insécurité alimentaire et favorisaient l’accès à la nourriture.
• Dans son budget de 2022, le gouvernement a proposé plusieurs mesures pour réduire la pauvreté et les inégalités. Ces mesures comprennent un plan exhaustif visant à rendre les logements abordables, à fournir des soins dentaires aux Canadiens à faible revenu et à mettre en œuvre une stratégie d’emploi pour les personnes en situation de handicap. Le gouvernement poursuivra sa collaboration avec ses partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones en vue d’établir un système communautaire de services de garde d’enfants de grande qualité à l’échelle du Canada.
• Le budget de 2022 réitère l’engagement pris dans les lettres de mandat de 2021 de la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social et de la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire visant à collaborer avec les provinces, les territoires, les municipalités, les partenaires autochtones et les intervenants à l’élaboration d’une Politique nationale d’alimentation scolaire et à trouver comment un plus grand nombre d’enfants canadiens peuvent recevoir des aliments nutritifs en milieu scolaire.
• En mars 2022, une nouvelle phase du Fonds des infrastructures alimentaires locales a été lancée et est assortie d’un investissement d’un montant maximal de 20 millions de dollars. Ce financement, disponible au cours des deux prochaines années, permettra de soutenir les organismes communautaires et à but non lucratif qui tentent de trouver des solutions à long terme aux problèmes d’insécurité alimentaire.
• En 2022, le gouvernement a annoncé le Plan pour rendre la vie plus abordable, une série de mesures totalisant 12,1 milliards de dollars en nouveau soutien afin de rendre la vie plus abordable pour des millions de Canadiens, incluant la bonification de prestations déjà offertes, comme l’Allocation canadienne pour les travailleurs et le crédit pour taxe sur les produits et services, ainsi que de nouveaux investissements dans les soins dentaires et le logement abordable.
• Dans son budget de 2023, le gouvernement a prévu des mesures d’aide ciblées contre l’inflation pour les Canadiens les plus vulnérables afin de les aider à faire face au coût de la vie, y compris ceux qui sont les plus durement touchés par la hausse du prix des aliments. Ces mesures comprennent un remboursement unique pour l’épicerie, qui fournit 2,5 milliards de dollars en mesures ciblées qui atténueront l’inflation pour 11 millions de Canadiens et de familles à revenu faible ou modeste. Le remboursement pour l’épicerie a permis aux couples admissibles ayant deux enfants d’obtenir jusqu’à 467 dollars de plus; aux Canadiens célibataires sans enfants de recevoir jusqu’à concurrence de 234 dollars de plus; et aux aînés d’avoir en moyenne 225 dollars de plus.
• De plus, dans son budget de 2024, le gouvernement a continué de soutenir les Canadiens et de bâtir une économie qui aide chaque génération à prospérer en investissant dans le logement, les services de garde abordables, l’alimentation en milieu scolaire pour les enfants et la réduction des coûts de la vie quotidienne.
o Le gouvernement du Canada s’est engagé à verser 1 milliard de dollars sur cinq ans en financement fédéral pour créer un programme national d’alimentation scolaire, qui offrira des repas sains à un maximum de 400 000 enfants de plus chaque année dans l’ensemble du Canada.
o De plus, le gouvernement continuerait d’aider à réduire le coût de l’épicerie en mettant en œuvre des mesures visant à renforcer la concurrence dans le secteur de l’épicerie, à surveiller le travail des épiciers pour aider à stabiliser les prix et à lutter contre la réduflation pour maintenir le format et la qualité des aliments auxquels les Canadiens s’attendent.
o Le gouvernement a prévu un financement de 62,9 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2024-2025, pour renouveler et élargir le Fonds des infrastructures alimentaires locales pour aider les organismes communautaires partout au Canada à investir dans l’infrastructure alimentaire locale, la priorité devant être accordée aux communautés autochtones et noires ainsi qu’à d’autres groupes en quête d’équité.
Renseignements supplémentaires :
S.O