Note pour la période des questions : MÉTHAMPHÉTAMINE
About
- Numéro de référence :
- HC-2019-QP-00019
- Date fournie :
- 29 nov. 2019
- Organisation :
- Santé Canada
- Nom du ministre :
- Hajdu, Patty (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Santé
Enjeu ou question :
Au cours des dernières années, la plupart des provinces (en particulier le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta) ont constaté une augmentation marquée de la consommation de méthamphétamine, de même que des surdoses de méthamphétamine. Deux rapports sur les problèmes liés à la méthamphétamine au Canada ont été publiés en juin 2019, l’un par le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes et l’autre par le Groupe de travail sur les drogues illicites du Manitoba. Les deux rapports soulignent l’augmentation des taux de consommation de méthamphétamine au Canada et de ses méfaits. Dans les reportages des médias sur l’utilisation de la méthamphétamine dans les provinces des Prairies, on parle de « crise » et d’« épidémie ».
• Que fait le gouvernement fédéral pour répondre aux rapports de plus en plus nombreux de la consommation de méthamphétamine au Canada?
Réponse suggérée :
• Nous sommes très préoccupés par l’augmentation des rapports concernant la consommation de méthamphétamine au Canada et par les risques que cette consommation pose pour la santé et la sécurité des Canadiens.
• Nous prenons des mesures pour répondre à ce problème. Le budget de 2018 a engagé 150 millions de dollars dans un Fonds pour le traitement d’urgence afin d’améliorer les services de traitement des provinces et des territoires, dont ceux en lien avec la consommation de méthamphétamine.
• Plus récemment, en juillet 2019, nous avons annoncé un investissement supplémentaire pouvant atteindre 76,2 millions de dollars pour répondre à la crise des opioïdes et à l’usage problématique de substances. Cet investissement comprend 31,3 millions de dollars pour répondre aux menaces émergentes liées aux drogues et à la consommation croissante de méthamphétamine.
• Nous travaillons également avec des partenaires chargés de l’application de la loi pour identifier et contrôler rapidement les produits chimiques précurseurs pouvant être utilisés dans la production illégale de méthamphétamine.
SI L’ON INSISTE SUR LE FINANCEMENT FÉDÉRAL :
• Le Fonds de traitement d’urgence représente un investissement ponctuel de 150 millions de dollars dans les provinces et les territoires pour améliorer les services de traitement pour des personnes qui utilisent des substances. Les provinces et les territoires versent un montant équivalent, ce qui porte l’investissement total à 300 millions de dollars.
• Les ententes bilatérales concernant le Fonds d’urgence pour le traitement ont été négociées avec toutes les provinces et tous les territoires. Plus précisément, la Saskatchewan et le Manitoba se sont engagés à utiliser ces fonds pour améliorer l’accessibilité aux services de traitement de la consommation de méthamphétamine.
• En juillet 2019, nous avons annoncé un investissement supplémentaire maximal de 76,2 millions de dollars afin de répondre à la consommation problématique de substances, dont 31,3 millions de dollars seront utilisés pour faire face aux menaces émergentes liées aux drogues parmi lesquelles se trouve l’utilisation croissante de méthamphétamine.
• Nous avons également investi 30 millions de dollars sur cinq ans au Fonds pour la réduction des méfaits de l’Agence de la santé publique du Canada. Ce financement appuiera des projets partout au Canada qui aideront à réduire le VIH et l’hépatite C chez les personnes qui partagent du matériel de consommation de drogues.
SI L’ON INSISTE SUR LA PRODUCTION ET LE TRAFIC :
• Santé Canada travaille en étroite collaboration avec les organismes d’application de la loi à tous les niveaux pour identifier et contrôler les produits chimiques qui peuvent être utilisés dans la production illégale de drogues.
• Tout récemment, en mai 2019, nous avons classifié deux nouveaux précurseurs qui n’ont aucun usage légitime et peuvent être utilisés dans la production de méthamphétamine et d’autres amphétamines comme la MDMA.
• Cela permettra à l’Agence des services frontaliers du Canada, à la GRC et à d’autres responsables de l’application de la loi de prendre des mesures pour empêcher certains produits chimiques précurseurs d’entrer au Canada et d’être utilisés dans la production illégale de drogues.
SI L’ON INSISTE SUR LES RAPPORTS SUR LA MÉTHAMPHÉTAMINE :
• Le gouvernement s’est engagé à travailler avec les provinces, les territoires et divers partenaires pour développer des activités qui appuient une approche axée sur la santé en réponse à l’usage problématique de substances, dont la consommation problématique
• de méthamphétamine.
• Des rapports récents du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes et du Groupe de travail sur les drogues illicites du Manitoba soulignent les préoccupations croissantes concernant la consommation problématique de méthamphétamine et ses méfaits au Canada.
• Nous continuerons d’examiner ces rapports afin de déterminer les domaines où des mesures complémentaires peuvent être prises pour répondre à la consommation de problématique de méthamphétamine au Canada.
Contexte :
La méthamphétamine est une substance illégale synthétique qui crée une forte dépendance. Souvent appelée « meth », « crystal meth » ou « speed », la méthamphétamine peut être fumée, reniflée, avalée ou injectée. Elle peut être produite au moyen de produits chimiques couramment disponibles (p. ex., acide chlorhydrique) et de médicaments en vente libre (p. ex., éphédrine, pseudoéphédrine).
Par le passé, les taux de consommation de méthamphétamine au Canada ont été faibles comparativement à ceux d’autres drogues, comme les opioïdes ou le cannabis. Bien que les données nationales exhaustives sur la consommation de méthamphétamine fassent défaut, certains signes montrent que les niveaux de consommation et les méfaits connexes augmentent. Selon les données du Service d’analyse des drogues (SAD) de Santé Canada, entre 2007 et 2018, les échantillons de méthamphétamine saisis par les organismes d’application de la loi ont triplé et ont plus que décuplé dans certaines provinces des Prairies. Les données du SAD de 2019 révèlent que la méthamphétamine et la cocaïne sont les deux substances les plus souvent saisies. Après les opioïdes, la méthamphétamine est souvent la deuxième substance la plus couramment déclarée dans les sites de consommation supervisée (SCS). Par exemple, au SCS de Lethbridge (Alberta) en 2018, la méthamphétamine était la substance la plus couramment utilisée (38,8 %), suivie de l’héroïne (33,1 %). La méthamphétamine est également une source de préoccupation croissante en Ontario. Selon les données préliminaires du coroner de l’Ontario, le nombre de décès liés à la méthamphétamine est passé de 14 en 2012 à 217 en 2017.
Contrairement à l’usage problématique d’opioïdes, il n’existe actuellement aucune thérapie médicamenteuse approuvée pour traiter la consommation problématique de méthamphétamine. Il y a aussi moins d’options de réduction des méfaits comparativement aux opioïdes (p. ex., aucune version de la naloxone). Les programmes d’échange de seringues et de pipes sont les initiatives de réduction des méfaits auxquelles on a actuellement recours au Canada pour réduire le risque d’infections transmissibles par le sang, comme le VIH/sida et l’hépatite C. La province du Manitoba permet également aux ambulanciers paramédicaux d’utiliser le médicament antipsychotique olanzapine dans la prise en charge des patients souffrant de troubles psychotiques associés à la consommation de méthamphétamine.
En 2018-2019, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes a mené une étude exhaustive sur les effets de la consommation de méthamphétamine au Canada. Le rapport et les recommandations du comité ont été déposés à la Chambre des communes le 10 juin 2019. Le rapport formulait 23 recommandations à l’intention du gouvernement fédéral, en partenariat avec les provinces, les territoires et des organisations non gouvernementales. Compte tenu de la date de dépôt du rapport, aucune réponse officielle du gouvernement n’était requise. De plus, Santé Canada a participé à un groupe de travail intergouvernemental sur les drogues illicites, coprésidé par la Ville de Winnipeg et la province du Manitoba. Le rapport du groupe de travail a été rendu public le 27 juin 2019 et comprenait 24 recommandations à l’intention de tous les ordres de gouvernement qui concernent la prévention et l’éducation, les traitements et les perturbations de l’approvisionnement en drogues illégales et qui mettent l’accent sur la méthamphétamine. Certaines des recommandations du Groupe de travail cadrent avec le rapport du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Le gouvernement fédéral a fait de nombreux investissements pour répondre aux problèmes liés à la consommation de substances, notamment celle de méthamphétamine. Par exemple, le budget de 2018 a attribué un Fonds d’urgence ponctuel de 150 millions de dollars auquel les provinces et les territoires versent un montant équivalent, portant l’investissement total à 300 millions de dollars. Certaines provinces, notamment le Manitoba et la Saskatchewan, utiliseront ce fonds pour améliorer les services de traitement de la consommation de méthamphétamine. Plus récemment, le 17 juillet 2019, le gouvernement du Canada a annoncé un investissement supplémentaire maximal de 76,2 millions de dollars pour répondre à la crise des opioïdes et à la consommation problématique de substances, dont 31,3 millions de dollars seront utilisés pour faire face aux menaces émergentes liées aux drogues, parmi lesquelles se trouve l’utilisation croissante de la méthamphétamine.
Renseignements supplémentaires :
aucun