Note pour la période des questions : CRISE DE SURDOSE AUX OPIOÏDES
About
- Numéro de référence :
- HC-2019-QP-00020
- Date fournie :
- 29 nov. 2019
- Organisation :
- Santé Canada
- Nom du ministre :
- Hajdu, Patty (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Santé
Enjeu ou question :
La crise de surdoses d’opioïdes continue de représenter une menace sérieuse et persistante pour la santé publique ; les personnes, les familles et les collectivités partout au Canada en subissent les effets. Au cours des dernières années, le Canada a connu une augmentation sans précédent des surdoses liées aux opioïdes. Entre janvier 2016 et mars 2019, on compte 12 813 décès apparemment liés aux opioïdes, à l’échelle nationale. L’espérance de vie au Canada a cessé d’augmenter pour la première fois en plus de quatre décennies, ce qui est largement attribuable à la crise des opioïdes.
• Comment le gouvernement réagit-il à la crise des surdoses des opioïdes au Canada?
Réponse suggérée :
• La crise de surdoses d’opioïdes demeure parmi les problèmes de santé publique les plus graves de l’histoire récente du Canada.
• Tragiquement, au Canada, entre janvier 2016 et mars 2019, 12 813 personnes ont perdu la vie à la suite de surdoses apparemment liées à la consommation d’opioïdes. Cette crise a dévasté des familles et des collectivités partout au Canada.
• Notre gouvernement a réagi en prenant des mesures importantes. Depuis 2017, nous avons investi près de 600 millions de dollars pour améliorer l’accès aux traitements et aux services qui sauvent des vies ; l’éducation et la sensibilisation du public et des fournisseurs de soins de santé; la recherche et de la surveillance afin d’établir une base de données probantes pour d’autres mesures éventuelles. Nous avons aussi intensifié les efforts d’application de la loi.
• Nous demeurons profondément préoccupés par la crise de surdoses d’opioïdes au Canada et nous sommes déterminés à prendre des mesures collaboratives, compatissantes, exhaustives et fondées sur des données probantes. Nous continuerons de travailler avec les intervenants et les partenaires, y compris les provinces et les territoires, afin de trouver des solutions pour sauver des vies et aider à inverser cette crise nationale de santé publique.
SI L’ON INSISTE SUR LES INVESTISSEMENTS ET MESURES PRISES JUSQU’À PRÉSENT
• L’investissement de plus de 600 millions de dollars engagé par notre gouvernement en réponse à la crise des opioïdes a ciblée les efforts vers des mesures axées sur la prévention, le traitement, l’application de la loi et la réduction des méfaits. Ce financement comprend 150 millions versés directement aux provinces et aux territoires par l’entremise du Fonds d’urgence pour le traitement.
• Dans le cadre du budget de 2019 et des engagements financiers supplémentaires, notre gouvernement s'est engagé à investir 106,7 millions de dollars afin de renforcer les principales interventions visant à sauver des vies, aider à contourner l’approvisionnement de drogues illégales toxiques, et cerner puis éliminer les nouvelles menaces liées aux drogues.
• Notre gouvernement a également apporté des modifications législatives et réglementaires pour encourager les gens à communiquer avec les services d’urgence en cas de surdose, réduire les obstacles réglementaires aux services de réduction des méfaits et faciliter l’accès à certains médicaments pour traiter les troubles graves liés à la consommation d’opioïdes.
• Cependant, nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire. Nous nous engageons à élargir l'accès au traitement pour les troubles liés à l'utilisation d'opioides et the méthamphétamine, y compris l'expansion des services communautaires, l'application à plus grande échelle, l'augmentation du nombre de lits de réadaptation pour les patients hospitalisés et l'amélioration de l’accès aux tribunaux de traitement de la dépendance aux drogues.
SI L’ON INSISTE SUR LES SITES DE CONSOMMATION SUPERVISÉE
• Les données montrent clairement que les services de consommation supervisée constituent des mesures efficaces qui aident à réduire les méfaits et à sauver des vies.
• En décembre 2016, le Canada comptait deux sites fonctionnels de consommation supervisée. Depuis décembre 2016, le nombre de sites fonctionnels de consommation supervisée à l’échelle nationale a augmenté à 41.
• Ces sites réduisent le risque de décès par surdose et de transmission d’infections. De plus, ils offrent l’accès à d’autres services sociaux et de santé aux personnes qui utilisent des drogues, y compris des opportunités de poursuivre un traitement.
• Depuis juin 2017, ces sites ont reçu plus de 859 000 visites, plus de 26 500 références vers des services de santé et des services sociaux ont été effectuées, et plus de 7 800 surdoses signalées ont été inversées sans qu’un seul décès ne survienne.
• Compte tenu de la gravité de la crise actuelle des opioïdes, nous continuerons
de prendre les mesures appropriées pour maintenir et améliorer l’accès aux services de consommation supervisée dans le cadre d’une intervention de santé publique face à la crise.
SI L’ON INSISTE SUR LE TRAITMENT POUR L’UTILISATION PROBLÉMATIQUE DE SUBSTANCES
• Les données démontrent clairement que l’utilisation problématique de substances est un trouble de santé qui peut être géré et traité.
• Notre gouvernement a pris des mesures importantes pour améliorer l’accès aux services de traitement de la dépendance aux drogues dans l’ensemble du pays. Il a notamment amélioré l’accès aux médicaments qui peuvent traiter les troubles graves liés à l’utilisation d’opioïdes, a modifié des règlements pour réduire les obstacles au traitement, a augmenté le traitement dans les établissements correctionnels fédéraux et a amélioré la prestation des services de traitement des troubles liés à l’utilisation des substances adaptés à la culture dans les communautés inuites et des Premières Nations.
• Nous avons notamment investi dans le Fonds d’urgence pour le traitement, qui a fourni un financement ponctuel de contrepartie de 308 millions de dollars aux provinces et aux territoires afin d’améliorer l’accès à des services de traitement fondés sur des données probantes. Les provinces et les territoires doivent présenter des rapports périodiques sur les progrès réalisés, et nous attendons des informations sur la manière dont les PT respectent leurs engagements.
• Nous sommes déterminés à continuer de collaborer étroitement avec les provinces et les territoires ainsi qu’avec d’autres partenaires et intervenants pour combler les lacunes persistantes dans les services de traitement de troubles liés à l’utilisation de drogues à travers le pays.
SI L’ON INSISTE SUR LES MÉDICAMENTS DE QUALITÉ PHARMACEUTIQUE COMME SOLUTION DE RECHANGE À LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT DE DROGUES ILLÉGALES (UN « APPROVISIONNEMENT SÉCURITAIRE »)
• Les éléments de preuve montrent que le risque d’utilisation de drogues illégales, en particulier celles contenant des opioïdes, continue d'augmenter alors que des opioïdes extrêmement puissants, tels que le fentanyl et le carfentanil, imprègnent la chaîne d’approvisionnement de drogues illégales, alimentant ce taux sans précédent de surdoses et de décès.
• De nombreuses parties prenantes et experts de la santé publique ont réclamé un approvisionnement sécurisé et prévisible d’opioïdes de qualité pharmaceutique (ou « approvisionnement sécuritaire ») en guise d’alternative à la chaîne d’approvisionnement de drogues illégales toxiques.
• Notre gouvernement a pris des mesures pour atteindre cet objectif, notamment en réduisant les obstacles réglementaires, en financement l’élaboration de directives pour le traitement par agonistes opioïdes injectables et en soutenant des projets pilotes d’approvisionnement sécuritaire.
• Notre gouvernement s’appuiera sur ces efforts pour élargir l’accès à un approvisionnement plus sécuritaire d’opioïdes d’ordonnance en appuyant des projets pilotes et en consolidant et en partageant les pratiques exemplaires. Cela aidera à créer des passerelles vers les soins et les traitements.
SI L’ON INSISTE SUR LA RÉDUCTION DE LA DOULEUR CHRONIQUE
• La douleur chronique représente un problème de santé sérieux qui touche un Canadien sur cinq ainsi que sa famille et ses aidants naturels.
• Notre gouvernement reconnaît les défis que doivent surmonter les Canadiens aux prises avec la douleur pour accéder aux services de santé dont ils ont besoin pour gérer leur douleur.
• Depuis 2013, nous avons investi près de 100 M$ dans la recherche sur la douleur par l’intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada. Ce montant comprend 12,5 millions de dollars, de 2016 à 2021, pour le Réseau national de recherche sur la douleur chronique.
• En plus d’effectuer ces investissements, nous avons mis sur pied le Groupe de travail canadien sur la douleur nous aider à mieux comprendre et à répondre aux besoins des personnes vivant avec la douleur. Nous attendons avec impatience son rapport de juin 2020, qui décrira les pratiques exemplaires et les éléments d’une approche améliorée de la douleur.
• Nous continuerons de prendre des mesures pour améliorer l’état de santé des Canadiens aux prises avec la douleur.
SI L’ON INSISTE – DÉCRIMINALISATION
• Le gouvernement du Canada n'envisage pas la décriminalisation ou la légalisation des drogues illégales pour le moment. Nous sommes déterminés à traiter la crise des opioïdes et l’utilisation problématique de substances du point de vue de la santé publique.
SI L’ON INSISTE SUR LA RÉDUCTION DE LA STIGMATISATION
• Les données démontrent que la majorité des décès par surdose surviennent lorsque les gens sont seuls, souvent dans des résidences privées. La stigmatisation associée à l’utilisation de drogue est un facteur important de cet isolement social.
• La stigmatisation empêche les personnes qui utilisent des drogues de recevoir les soins de santé et les services sociaux qui peuvent aider à améliorer leur bien-être. C'est pourquoi la stigmatisation est une grande priorité pour notre gouvernement.
• Grâce à notre campagne nationale de lutte contre la stigmatisation, et à notre engagement avec les professionnels de la santé et auprès des jeunes, nous espérons créer une société où les personnes qui utilisent des drogues pourront accéder aux services sans crainte de discrimination et de préjugés.
Contexte :
Le 25 septembre 2019, de concert avec les provinces et les territoires, le gouvernement du Canada a publié des données à jour indiquant que 12 813 Canadiens ont perdu la vie entre janvier 2016 et mars 2019 en raison d’une surdose apparemment liés aux opioïdes. L’espérance de vie au Canada a cessé d’augmenter, une première depuis quatre décennies. Ce phénomène est principalement attribuable à la crise des opioïdes.
Les données nationales les plus récentes indiquent qu’entre janvier et mars 2019, 82 % des décès accidentels apparemment liés aux opioïdes concernaient le fentanyl ou des analogues du fentanyl, comparativement à 54 % en 2016. Par conséquent, la présence de fentanyl et de ses analogues dans la chaîne d’approvisionnement de drogues illégale est la principale cause des récents décès par surdose.
Le fentanyl est tellement omniprésent sur le marché des drogues illégales qu’un grand nombre de Canadiens qui utilisent des drogues risquent de faire une surdose potentiellement fatale. Bien que les Canadiens de tous les milieux soient touchés, on observe des tendances marquées : 85 % des décès sont survenus en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, majoritairement chez des hommes jeunes et d’âge moyen.
MESURES FÉDÉRALES POUR FAIRE FACE À LA CRISE DES OPIOÏDES
Le gouvernement fédéral a pris des mesures importantes et fait des investissements de près de 600 M$ depuis 2017 pour faire face à la crise de surdoses d’opioïdes et à l’utilisation problématique de substances en général. Des mesures ont été prises dans l’ensemble des quatre piliers de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances : prévention, réduction des méfaits, traitement et application de la loi, étayés par des données probantes. Les mesures à ce jour incluent :
• meilleur accès aux traitements et à la réduction des méfaits, notamment : investissement de 150 M$ dans le Fonds d’urgence pour le traitements, réduction des obstacles réglementaires en matière de traitement, plus de 40 nouveaux sites de consommation supervisée et accès élargi à la naloxone ;
• intensification des efforts d’application de la loi, notamment : plus de 42 kg de fentanyl saisi, 6 nouvelles équipes de service de chiens détecteurs, et investissement de plus de 37 M$ pour des efforts en matière d’éducation et d’application de la loi ;
• élaboration de produits et d’outils à l’intention du public et des fournisseurs de soins de santé, notamment : vidéo pour une campagne de sensibilisation (qui a été vue plus de 2,5 millions de fois), autocollants obligatoires de mise en garde sur les opioïdes et documents remis aux patients, nouvelles lignes directrices sur l’ordonnance d’opioïdes et nouvelles restrictions sur la commercialisation des opioïdes ;
• recherche et surveillance pour établir la base de données probantes, notamment 15 subventions de recherche aux Instituts de recherche en santé du Canada, 8 rapports nationaux publics sur les méfaits et les décès associés aux opioïdes, 11 agents de santé publique pour aider les provinces et les territoires dans leurs efforts de surveillance et un nouveau défi de technologie de dépistage de drogues.
Tout récemment, on a annoncé dans le cadre du budget de 2019 et d’engagements de financement supplémentaire des investissements de 106,7 M$ au cours des cinq prochaines années, dont 1 M$ en financement permanent pour: intensifier les mesure pour sauver des vies (39 M$), contourner la chaîne d’approvisionnement de drogues illégales toxiques (35 M$ et 1 M$ en financement permanent) ainsi que déterminer et traiter les menaces émergentes en matière de drogues, notamment la méthamphétamine (32,7 M$).
DOULEUR CHRONIQUE ET CRISE DES OPIOÏDES
La douleur chronique touche un Canadien sur cinq. Les gens vivant avec de la douleur chronique constituent un grand pourcentage de personnes qui utilisent des drogues (entre 31 % et 60 % selon les estimations) et de personnes décédant d’une surdose de drogue illégales ou d’opioïdes au Canada (de 19 % à 44 % selon la province ou le territoire). Une douleur non maîtrisée complique le traitement des troubles liés à l'utilisation de substances et vice-versa, ce qui fait en sorte que les Canadiens souffrant de ces deux troubles concomitants sont exposés à des risquent pour leur santé. On reconnaît de plus en plus la nécessité d’améliorer la capacité du réseau de santé de traiter la douleur et les complexités entourant la douleur, les troubles de santé mentale et les troubles liés à l’utilisation de substances concomitants, particulièrement dans les provinces et territoires qui sont les plus touchés par la crise de surdoses.
Le gouvernement du Canada a consulté des intervenants au sujet de l’importance d’une coordination et d’un leadership nationaux accrus pour la gestion de la douleur ainsi que des mesures gouvernementales plus rigoureuses pour soutenir et améliorer la qualité de vie des personnes qui souffrent de douleur chronique. Pour y arriver, Santé Canada a mis sur pied le Groupe de travail canadien sur la douleur (mandat de trois ans) pour fournir des conseils sur les pratiques exemplaires et une approche améliorée visant à prévenir et à gérer la douleur au Canada. Le premier rapport du Groupe de travail a été publié en juillet 2019. Il a mis en évidence les faiblesses de notre réseau de santé quant à la gestion efficace de la douleur. Il a également mis en lumière des modèles cliniques novateurs, des approches éprouvées en éducation, de nouveaux programmes de soutien et des travaux de recherche de renommée internationale qui existent dans certains secteurs partout au pays. Le prochain rapport du Groupe de travail est prévu pour juin 2020.
Renseignements supplémentaires :
aucun