Note pour la période des questions : Lignes Directrices sur le Depistage du Cancer du Sein du groupe D'etude Canadien sur les Soins de Santé Preventifs
About
- Numéro de référence :
- MH- 2024-QP 0013
- Date fournie :
- 19 juin 2024
- Organisation :
- Santé Canada
- Nom du ministre :
- Holland, Mark (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Santé
Enjeu ou question :
• En 2018, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Groupe d’étude) a mis à jour ses lignes directrices sur le dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 40 à 74 ans qui ne présentent pas de risque accru de cancer du sein. Depuis la publication de cette ligne directrice, certains groupes de défense, notamment des professionnels de l’imagerie médicale et des chercheurs, ont publiquement contesté divers aspects de la ligne directrice
• Le Groupe d’étude a annoncé en juin 2023 qu’il entreprenait une révision accélérée de la ligne directrice de 2018. En raison de la complexité et de la quantité de données évaluées, une date de publication est prévue pour le printemps 2024.
• Le 30 avril 2024, le Groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis a publié la version finale de leur recommandation concernant le dépistage du cancer du sein, qui comprend d’abaisser l’âge auquel commence le dépistage de 50 à 40 ans. Il est attendu que la publication de cette ligne directrice finale suscitera l’intérêt des parties prenantes et des médias.
Réponse suggérée :
• Nous reconnaissons que le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes au Canada.
• Nous soutenons le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs et leur mise à jour de la ligne directrice sur le dépistage du cancer du sein de manière accélérée en utilisant les meilleures preuves scientifiques disponibles et d’autres considérations, incluant les valeurs et les préférences des patients.
• En décembre 2023, l’Agence de santé publique du Canada a publié le Rapport de ce que nous avons entendu de son événement d'échange de connaissances sur le dépistage du cancer du sein qui a eu lieu les 26 et 27 septembre. 2023.
SI L’ON INTERROGE SUR LE CALENDRIER RÉVISÉ POUR LA MISE À JOUR DE LA LIGNE DIRECTRICE DU GROUPE D’ÉTUDE
• Nous soutenons les efforts du Groupe d’étude et comprenons que plus de temps est nécessaire afin d’entreprendre un examen complet considérant le volume et la complexité des données probantes.
• L’Agence de la santé publique du Canada discute fréquemment avec le groupe d’étude de l'état d'avancement de la ligne directrice sur le dépistage du cancer du sein et continuera à travailler avec eux pour s'assurer que le résultat est rigoureux, fondé sur des données probantes et dans le meilleur intérêt des femmes et de toutes les personnes vivant au Canada.
SI L’ON INTERROGE SUR LE RÔLE DU GROUPE D’ÉTUDE CANADIEN SUR LES SOINS DE SANTÉ PRÉVENTIFS :
• Le gouvernement du Canada finance le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs, un organisme indépendant composé de 15 individus ayant de l’expérience dans le domaine des soins primaires, de la santé publique, de la médecine préventive et de la méthodologie des lignes directrices.
• Les lignes directrices du Groupe d’étude sont établies en procédant à un examen rigoureux des preuves scientifiques et des recherches disponibles et en appliquant une approche de référence pour l’établissement des lignes directrices.
• L’ASPC s’assure que des méthodes rigoureuses et appropriées sont utilisées pour analyser les preuves scientifiques qui constituent la base des recommandations formulées par le Groupe d’étude.
SI L’ON INTERROGE SUR LA RAISON POUR LAQUELLE LE GOUVERNEMENT DU CANADA NE SUIT PAS L’EXEMPLE DES ÉTATS-UNIS EN ABAISSANT L’ÂGE DU DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN DE 50 À 40 ANS :
• Nous reconnaissons que le groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis a publié ses recommandations finales visant à abaisser l’âge du dépistage de 50 à 40 ans le 30 avril 2024.
• Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs est un organisme indépendant responsable d’élaborer des lignes directrices pour le dépistage clinique.
• Le Groupe d’étude procède actuellement à une mise à jour accélérées de sa ligne directrice sur le dépistage du cancer du sein en utilisant les meilleures preuves scientifiques disponibles et d’autres considérations, incluant les valeurs et les préférences des patients.
SI L’ON INTERROGE SUR UN SONDAGE QUI SUGGÈRE QUE LA MAJORITÉ DES CANADIENS SONT EN FAVEUR DE L'ABAISSEMENT DE L'ÂGE DU DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN :
• Tout comme les membres du groupe d’étude, nous sommes au courant des résultats de l'enquête récemment publiée par Cancer du sein du Canada et Angus Reid.
• Les lignes directrices et les recommandations du Groupe d’étude sont établies indépendamment du gouvernement du Canada, en procédant à un examen rigoureux des preuves scientifiques et des recherches disponibles.
SI L’ON INTERROGE SUR LES PRÉOCCUPATIONS CONCERNANT LA PARTIALITÉ PRÉSUMÉE DE LA COPRÉSIDENTE DU GROUPE D’ÉTUDE :
• Nous sommes conscients que certaines parties prenantes ont exprimé des inquiétudes quant à la présidence du groupe d’étude.
• Les représentants de l’Agence de santé publique du Canada ont pris contact avec les coprésidents du groupe de travail et leur ont fait part de leurs préoccupations.
• Les coprésidents du groupe de travail ont réaffirmé leur engagement à veiller à ce que les recommandations soient fondées sur des données probantes et approuvées par tous les membres du groupe de travail, avec la participation d’experts et de patients.
• L’Agence collabore régulièrement avec le groupe de travail pour se tenir informée de ses travaux.
SI L’ON INTERROGE SUR LES PROVINCES ET TERRITOIRES QUI NE SUIVENT PAS LES LIGNES DIRECTRICES DU GROUPE D’ÈTUDE:
• Le mandat du groupe d’étude est d'élaborer des lignes directrices pour la pratique clinique qui soutiennent les prestataires de soins primaires.
• Il n'est pas obligatoire pour les provinces et les territoires d'adhérer aux lignes directrices du groupe d’étude. Toutefois, comme la plupart des provinces et territoires ne disposent pas des ressources nécessaires pour élaborer leurs propres lignes directrices, ils s'appuient souvent sur les orientations nationales.
• Nous savons qu'un certain nombre de provinces et de territoires ont récemment annoncé des changements dans leurs programmes de dépistage du cancer du sein, élargissant l'éligibilité aux personnes dans la quarantaine par l'auto-recours ou d'autres mécanismes.
• Dans ses lignes directrices de 2018, le groupe d’étude ne s'est pas prononcé sur la manière dont les programmes de dépistage devraient être mis en œuvre, car cela ne relève pas de son mandat. Toutefois, il recommande que les femmes dans la quarantaine qui choisissent de se faire dépister devraient avoir accès à la mammographie.
Contexte :
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Groupe d’étude) est un organisme indépendant, établi et financé par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Il compte jusqu’à 15 cliniciens et méthodologistes. Il a élaboré des lignes directrices concernant la pratique clinique fondées sur des données probantes sur une série de sujets qui aident les prestataires de soins primaires à fournir des soins de santé préventifs.
Le rôle de l’ASPC dans la production des lignes directrices est de s’assurer que des méthodes rigoureuses et appropriées sont utilisées pour analyser les preuves scientifiques qui constituent la base des recommandations indépendantes formulées par le groupe d’étude. Les membres du personnel scientifique de l’ASPC sont des auteurs des lignes directrices du groupe d’étude, mais ils ne votent pas et n’approuvent pas les recommandations.
Recommandations du Groupe d’étude
Les recommandations du Groupe d’étude de 2018 s’appliquent aux femmes âgées de 40 à 74 ans qui ne présentent pas de risque accru de cancer du sein :
• Pour les femmes âgées de 40 à 49 ans – ne pas faire de dépistage par mammographie.
• Pour les femmes âgées de 50 à 69 ans – faire un dépistage par mammographie tous les deux ou trois ans.
• Pour les femmes âgées de 70 à 74 ans – faire un dépistage par mammographie tous les deux ou trois ans.
Ces recommandations dépendent de la valeur relative qu’une femme accorde aux avantages et aux inconvénients possibles du dépistage et soulignent l’importance d’une prise de décision partagée entre les femmes et leurs professionnels de la santé afin de favoriser une décision éclairée. Par ailleurs, les recommandations sont conformes aux recommandations précédentes du Groupe d’étude en 2011 et à celles du Royaume-Uni et de l’Australie.
Le Groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis a publié le 9 mai 2023 un projet de mise à jour de ses recommandations de 2016. Leur précédente ligne directrice de 2016 s’alignait sur la ligne directrice de 2018 du Groupe d’étude canadien. La recommandation actualisée, qui a été soumise aux commentaires du public jusqu’au 5 juin 2023, abaisse l’âge du premier dépistage de 50 à 40 ans. Le passage de l’âge de 50 ans à l’âge de 40 ans est basé sur les tendances des taux de cancer du sein dans ce groupe d’âge au fil du temps aux États-Unis. Elle est également basée sur une modélisation formelle commandée pour cette ligne directrice, qui indique un petit bénéfice potentiel pour les femmes de cet âge (1,3 décès supplémentaire par cancer du sein évité pour 1 000 femmes dépistées à partir de 40 ans par rapport à celles dépistées à partir de 50 ans). Les membres du Groupe de travail des États-Unis ont également examiné des essais randomisés contrôlés et des études d’observation, mais n’ont déterminé aucune étude apportant des données probantes supplémentaires en faveur du dépistage à l’égard de ce groupe d’âge. Ils ont également conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de données probantes pour recommander ou déconseiller le dépistage après l’âge de 74 ans, ou un dépistage supplémentaire (p. ex., une échographie ou une IRM) pour les femmes ayant des seins denses.
Une version finale des recommandations américaines a été publiée sur le site web du Groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis et dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) le 30 avril 2024. La version finale est conforme au projet, mais inclut des clarifications supplémentaires sur les données probantes à l’appui de la ligne directrice, en réponse aux commentaires du public.
Bien qu'il soit important d’avoir des comparateurs internationaux, les modifications apportées aux lignes directrices sont souvent éclairées par des données spécifiques à la juridiction. Par exemple, le changement à la ligne directrice américaine était basé sur leurs données épidémiologiques et sur la modélisation d'une population américaine. Il sera important que tout changement apporté aux lignes directrices du Groupe d’étude exploite, dans la mesure du possible, les données canadiennes.
Considérations fédérales-provinciales-territoriales et des groupes d’intervenants
À l’heure actuelle, la plus grande partie des programmes de dépistage provinciaux et territoriaux sont réalisés conformément à la ligne directrice du Groupe d’étude canadien. L’Alberta a mis à jour ses lignes directrices en matière de dépistage en 2022, ramenant l’âge du dépistage de 50 à 45 ans. Cette décision se fonde sur les données épidémiologiques locales et sur la modélisation. Plusieurs provinces autorisent un dépistage plus précoce sur la base d’une recommandation d’un fournisseur de soins ou de l’auto-aiguillage. Par exemple, en octobre 2023, le gouvernement de l'Ontario a abaissé à 40 ans l'âge d'admissibilité pour l’auto-aiguillage vers le dépistage régulier du cancer du sein. Le Nouveau-Brunswick a fait une annonce similaire en septembre 2023. L’auto-aiguillage pour les femmes de 40 ans était déjà en place dans d'autres provinces (C.-B., N.-É., Î.-P.-É.).
De nombreuses parties prenantes soutiennent la ligne directrice de 2018, notamment le Collège des médecins de famille du Canada. Vers la fin de l’année 2022, le Partenariat canadien contre le cancer et la Société canadienne du cancer ont retiré leur soutien pour la ligne directrice et ont interpellé au Groupe d’étude à entreprendre une révision de cette ligne directrice. L’Association des infirmières et infirmiers praticiens du Canada ont retiré leur soutien envers la ligne directrice de 2018 au début de 2024.
Depuis la publication de la ligne directrice en 2018, certains groupes de défense et chercheurs ont exprimé publiquement leurs préoccupations concernant plusieurs aspects de la ligne directrice, notamment l’âge du dépistage qui n’inclut pas de recommandations sur le dépistage supplémentaire pour les femmes ayant un tissu mammaire dense et le fait qu’elle recommande de ne pas pratiquer l’auto-examen des seins.
Le groupe d’étude a pris la décision de mettre à jour ses lignes directrices de 2018 au début de l'année 2023, avant la publication des lignes directrices actualisées du Groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis. Le 7 juin 2023, le Groupe d’étude a annoncé publiquement qu’elle mènerait une révision et une mise à jour accélérées de sa ligne directrice de 2018 sur le dépistage du cancer du sein.
Le 8 juin 2023, le gouvernement du Canada a annoncé un financement supplémentaire jusqu'à 500 000 $ pour le groupe d’étude afin de l'aider à respecter le calendrier accéléré de ce projet. Le groupe de travail a accepté les soumissions de données probantes de la part des Canadiens par le biais d'un portail en ligne au cours du mois d'août 2023, afin qu'elles soient prises en compte dans leur examen des données probantes concernant le dépistage du cancer du sein. Par ailleurs, le gouvernement du Canada a annoncé son intention d’organiser un événement d’échange de connaissances afin de réunir des experts, des partenaires, des personnes avec une expérience vécue et des parties prenantes, pour discuter de l’état actuel de la science, notamment des lacunes de connaissances, en ce qui concerne le dépistage du cancer du sein. L’ASPC a collaboré avec des représentants de Santé Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada, du Partenariat canadien contre le cancer, de la Société canadienne du cancer, du Réseau canadien pour le dépistage du cancer du sein et de l’Association canadienne de santé publique pour planifier l’événement d’échange de connaissances qui a eu lieu les 26 et 27 septembre 2023. Un rapport « Ce que nous avons entendu » résumant les résultats, notamment les divers points de vue et perspectives exprimés lors de l’événement, a été publié en ligne le 20 décembre 2023 et partagé avec les participants.
Le 15 novembre 2023, le groupe d’étude a annoncé que le calendrier d’élaboration de la ligne directrice serait révisé et fixé au printemps 2024. Un changement de calendrier était nécessaire compte tenu du volume et de la complexité des données probantes, qui ont fait que les équipes d'examen des données probantes et de modélisation qui soutiennent le groupe de travail ont eu besoin de plus de temps. Ce nouveau calendrier prévoit plus de temps pour la production d'une base de données probantes solide et fiable, et donne au groupe d’étude suffisamment de temps pour évaluer ces données et formuler des recommandations.
Renseignements supplémentaires :
• On estime qu’en 2020, 27 400 femmes au Canada ont reçu un diagnostic de cancer du sein, et 5 100 femmes sont décédées de cette maladie. On estime qu’une Canadienne sur huit (12%) recevra un diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie.
• Des évaluations externes de la ligne directrice sur le dépistage du cancer du sein 2018 du Groupe d’étude par le American College of Physicians en 2019 et par des chercheurs indépendants en 2022 ont classé la ligne directrice parmi celles de meilleure qualité au monde.