Note pour la période des questions : Rougeole et Réticence à la Vaccination

• Depuis fin 2023, une forte augmentation de la rougeole a été observée dans le monde entier, en particulier dans la région européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’OMS a rapporté que le nombre de cas de rougeole dans le monde a augmenté de 18 % et les décès de 43 % à l’échelle mondiale en 2022 par rapport à 2021.
• Actuellement, des cas de rougeole ont été signalés dans plusieurs provinces du Canada. Au 22 mai 2024, l’ASPC était au courant d’au moins 77 cas de rougeole au Canada. Bien que quelques cas soient associés à des voyages internationaux, la plupart des cas au Canada en 2024 ont été exposés au Canada. De nombreux cas concernent des personnes non vaccinés ou insuffisamment vaccinés.
• Un enfant non vacciné est mort de la rougeole. Il s'agit du premier décès dû à la rougeole signalé à l'ASPC depuis que le Canada a atteint le statut d'élimination en 1998.
• Un nombre de facteurs, notamment la montée du populisme et la méfiance à l'égard du gouvernement et de la science augmentent les taux d'hésitation à la vaccination, créant ainsi une baisse de la couverture vaccinale. En conséquence, nous assistons à une réémergence de certaines maladies évitables par la vaccination (MPV) au Canada et dans le monde, comme la rougeole.

• Le gouvernement du Canada est conscient des rapports récents faisant état d'une forte augmentation du nombre de cas de rougeole au Canada, et tragiquement, un enfant non vacciné est décédé.
• La majorité des cas au Canada sont des enfants non vaccinés et plus de la moitié sont liés à des voyages.
• Des enquêtes sont en cours pour les cas qui ne font pas état d'un voyage international ou d'un lien avec un cas connu - les cas sporadiques ne sont toutefois pas inattendus.
• La rougeole est rare au Canada, grâce à la vaccination, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays.
• Les voyageurs doivent s'assurer qu'ils sont entièrement protégés contre les maladies évitables par la vaccination, telles que la rougeole, avant de se rendre à l'étranger.
• Les programmes d’immunisation de routine demeurent l’une des mesures les plus efficaces pour protéger les personnes au Canada contre les maladies évitables par la vaccination, comme la rougeole.
• Veiller à ce que les personnes au Canada disposent de renseignements fiables sur la vaccination est un élément important de la prévention et de la lutte contre la réticence à la vaccination. Les investissements effectués par l’entremise du Fonds de partenariat d’immunisation sont une façon dont le gouvernement du Canada rejoint les gens au Canada, en particulier dans les collectivités mal desservies et celles qui ont des lacunes persistantes dans la couverture vaccinale.
• Nous continuerons à surveiller la situation et à fournir aux personnes au Canada des informations fiables pour les protéger contre les maladies graves.
SI L’ON INSISTE SUR LE RÉCENT DÉCÈS DÛ À LA ROUGEOLE
• L’ASPC sait que Santé publique Ontario a signalé un décès récent dû à la rougeole chez un enfant de moins de cinq ans qui n’avait pas été vacciné.
• Bien que rare, la rougeole peut entraîner des complications graves, dont la surdité et des lésions cérébrales causées par l’inflammation du cerveau, et même la mort. La vaccination peut prévenir la rougeole et les complications associées à une infection par la rougeole.
• Les décès dus à la rougeole sont extrêmement rares dans les populations vaccinées.
• Aucun décès attribuable à une infection aiguë causée par la rougeole n'a été signalé à l'ASPC depuis l'élimination de la maladie au Canada en 1998.
SI L’ON INSISTE SUR LA VACCINATION
• Bien que la vaccination ne soit pas obligatoire au Canada, le gouvernement du Canada s’est engagé à faire de la vaccination une mesure sûre et efficace qui prévient les maladies et les invalidités.
• Les gouvernements provinciaux et territoriaux mettent en place des programmes de vaccination et déterminent les exigences en matière de santé publique dans leur administration.
• Si vous pensez que vous ou votre famille avez été exposé à la rougeole et n'avez pas reçu deux doses d'un vaccin antirougeoleux, ou que vous êtes immunodéprimé, contactez immédiatement votre fournisseur de soins de santé ou le service de santé local pour obtenir des conseils.
SI L’ON INSISTE SUR LES PROGRAMMES D’IMMUNISATION DE ROUTINE
• Les données nationales les plus récentes de l’Enquête nationale sur la couverture vaccinale des enfants (ENCVE) de 2021 montrent qu’entre 2019 et 2021, la couverture vaccinale nationale est demeurée généralement stable.
• Les résultats montrent également que, même si certains parents et tuteurs font face à des obstacles et tardent à faire vacciner leur enfant, la majorité (80 %) des parents et tuteurs de tous les groupes d’âge ont déclaré que leur décision de vacciner leur enfant en raison de la pandémie de COVID-19 n’avait pas changé et 18 % étaient plus enclins à vacciner leur enfant.

Le virus de la rougeole se propage très facilement, principalement par les particules respiratoires produites lorsqu’une personne qui est infectée respire, parle, tousse ou éternue dans un espace qu’elle partage avec des personnes réceptives. Il peut également se propager par contact direct avec le mucus du nez ou de la gorge d’une personne infectée ou avec des surfaces ou des objets contaminés. Le virus peut survivre dans l’air et sur les surfaces jusqu’à deux heures après qu’une personne infectée a quitté un endroit.
. La rougeole est enrayée au Canada depuis 1998. En juillet 2022, le Comité national de certification a revérifié le statut d’élimination de la rougeole, de la rubéole et du syndrome de rubéole congénitale du Canada pour la période de 2020 à 2021. Une activité rougeoleuse notable a été observée dans la région des Amériques en 2021, plus précisément au Brésil, où plus de 650 cas ont été signalés. La rougeole est relativement rare au Canada en raison de l’efficacité des programmes de vaccination. Cependant, il est important que les personnes au Canada continuent à être vaccinés contre la rougeole en raison des risques d’infection liés au voyage et de propagation à des personnes non vaccinées.
Un nombre de facteurs, notamment une hausse mondiale de méfiance à l'égard méfiance à l'égard du gouvernement et de la science augmentent les taux d'hésitation à la vaccination, créant ainsi une baisse de la couverture vaccinale (fait référence à une réticence à recevoir les vaccins recommandés qui peut entraîner un retard ou le refus d’une partie ou de la totalité des vaccins.) La réticence à la vaccination est une menace constante pour la santé publique. En 2019, l’Organisation mondiale de la Santé a cité la réticence à la vaccination comme l’un des 10 principaux risques pour la santé mondiale.

Pour faire face à la réticence à la vaccination, il faut une approche à plusieurs volets à tous les paliers de gouvernement, au niveau communautaire, et par la mobilisation des fournisseurs de soins de santé en tant que messagers de confiance clés de l’information sur les vaccins. Bien que la confiance à l’égard des vaccins au Canada soit généralement élevée, le soutien continu à la vaccination ne peut être tenu pour acquis et des efforts soutenus sont nécessaires pour améliorer la littératie en matière de vaccination, renforcer la résilience aux erreurs et à la désinformation et soutenir la norme sociale de la vaccination.
L’ASPC agit à titre de point central pour les politiques, la recherche et l’analyse comportementale sur la confiance à l’égard des vaccins afin d’éclairer l’élaboration de campagnes de sensibilisation, d’outils et de formations fondées sur les données probantes pour aider les fournisseurs de soins de santé à communiquer aux personnes au Canada des renseignements crédibles sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins. Le Fonds de partenariat d’immunisation, qui fait partie intégrante des efforts visant à renforcer la confiance à l’égard des vaccins, est un programme de subventions et de contributions qui aide les acteurs de la santé publique et les collectivités à accroître l’acceptation et l’adoption des vaccins. Il aide les organisations locales, régionales et nationales ainsi que les provinces et les territoires à élaborer des approches fondées sur des données probantes conçues pour améliorer les taux de couverture vaccinale et lutter contre les informations erronées et la désinformation.

La rougeole est une maladie à déclaration obligatoire dans l’ensemble des provinces et des territoires du Canada. Lorsqu’un professionnel de la santé diagnostique un cas de rougeole, l’agence de santé publique de la province ou du territoire est avisée. Ainsi, les provinces et les territoires peuvent mettre en place des stratégies de lutte contre la rougeole aussi rapidement que possible. Il n’existe aucun médicament antiviral spécifique contre l’infection par la rougeole. Toutefois, il existe des traitements qui aident à soulager les symptômes et, dans certains cas, à soigner ou à prévenir les complications graves.

Les personnes qui apprennent qu’elles sont atteintes de la rougeole ou qui constatent qu’elles présentent des symptômes de la rougeole devraient s’isoler à la maison et loin des autres pour contribuer à prévenir de nouvelles transmissions, et appeler immédiatement un fournisseur de soins de santé. Les personnes qui doivent obtenir des soins médicaux devraient informer à l’avance le professionnel de la santé du fait qu’elles pensent avoir contracté la rougeole. Le fournisseur de soins prendra ainsi les précautions susceptibles de limiter la propagation à d’autres personnes.

En plus de se faire vacciner, toute personne peut utiliser des mesures de protection individuelle pour réduire son risque de contracter ou de propager des maladies respiratoires infectieuses telles que la rougeole. Parmi ces mesures, il y a les suivantes :
• rester à la maison lorsque vous êtes malade
• le port d'un masque ou d'un respirateur bien ajusté
• amélioration de la ventilation intérieure, lorsque cela est possible
• nettoyer souvent les mains
• tousser et d'éternuer dans le coude ou dans un mouchoir en papier, pas dans ses mains
• nettoyer et de désinfecter souvent les surfaces et les objets fréquemment touchés

Éclosions de rougeole au pays et à l’étranger
En date du 22 mai 2024, soixante-dix-sept cas ont été signalés au Canada au cours de cette année civile. L'année dernière, en 2023, douze cas ont été signalés au Canada, dont onze étaient liés à des voyages. Cela indique une augmentation de l'activité de la rougeole par rapport aux années de la pandémie COVID-19 au cours desquelles l'activité de la rougeole avait diminué de manière significative (1 cas en 2020, 0 en 2021, 3 en 2022). Cependant, il est aligné sur les années prépandémiques récentes, où une moyenne de 62 cas de rougeole ont été déclarés chaque année (allant de 29 à 113 cas entre 2017 et 2019). Santé publique Ontario a signalé un décès dû à la rougeole chez un enfant de moins de cinq ans qui n'avait pas été vacciné.

La rougeole étant une maladie à déclaration obligatoire à l’échelle nationale au Canada, chaque cas confirmé est signalé par les provinces et les territoires à l’ASPC à des fins de surveillance nationale. Les décès dus à la rougeole sont signalés annuellement à l’ASPC. Toutefois, il arrive que des décès surviennent des mois ou des années après une infection par la rougeole et ne soient donc pas pris en compte dans les rapports annuels.

Les décès dus à la rougeole sont extrêmement rares au sein des populations largement vaccinées. Aucun décès dû à la rougeole n’avait été signalé en Ontario depuis 1989. Les plus récents décès dus à la rougeole enregistrés au Canada remontent à 1989 et sont survenus au Québec, où 5 personnes sont mortes à l’occasion d’une éclosion de plus de 10 000 cas.

Aucun décès attribuable à une infection aiguë causée par la rougeole n’a été signalé à l’ASPC depuis l’éradication de la maladie au Canada en 1998. Toutefois, il est possible que quelques décès survenus au Canada puissent être attribués à la panencéphalite sclérosante subaiguë (PSS). La PSS est une maladie dégénérative du système nerveux central rare et mortelle qui résulte d’une infection par le virus de la rougeole contractée plus tôt dans la vie.

Les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis publient des mises à jour mensuelles sur la situation de la rougeole aux États-Unis. En date du 16 mai 2024, 139 cas confirmés de rougeole sont survenus cette année dans 21 régions. En 2023, 58 cas ont été signalés par 20 administrations, et en 2022, 121 cas ont été signalés par 6 administrations.

Fin 2023 et début 2024, une forte augmentation des cas de rougeole est signalée dans le monde entier, en particulier dans la région européenne de l'Organisation mondiale de la santé. Selon l'évaluation des risques du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (publiée en mai 2024), les cas de rougeole devraient continuer à augmenter dans les pays de l'Union européenne au cours des prochains mois en raison d'une couverture vaccinale sous-optimale, de la forte probabilité d'importation à partir de zones à forte circulation de rougeole,du pic saisonnier du virus et que la majorité des nouveaux cas ont été associés à l'exposition et à la transmission locales et communautaires .

Vaccination contre la rougeole
Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande que la vaccination systématique des enfants âgés de 12 mois à moins de 13 ans comprenne deux doses de vaccin contre la rougeole, soit le vaccin MMR, soit le vaccin MMRV, qui sont très efficaces pour prévenir les infections.

La vaccination n’est pas obligatoire au Canada; cependant, certaines administrations, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick exigent une attestation de vaccination contre la rougeole et d’autres maladies évitables par la vaccination lors de l’inscription dans une école publique.

L’ASPC évalue la couverture vaccinale par l’entremise de l’Enquête nationale sur la couverture vaccinale des enfants (ENCVE), réalisée tous les deux ans. La plus récente enquête, menée en 2021, indiquait que 92 % des enfants canadiens avaient reçu au moins une dose du vaccin contre la rougeole à l’âge de deux ans et 79 % des enfants âgés de sept ans avaient reçu au moins deux doses. Ce résultat est inférieur à la cible d’une couverture vaccinale de 95 % contre la rougeole.

Rôle du gouvernement fédéral
LASPC collabore avec les provinces et les territoires à la gestion des éclosions de maladies évitables par la vaccination. À cette fin, elle fournit des conseils techniques et aide à la réalisation d’analyses de laboratoire à la demande des provinces et des territoires. Les provinces, les territoires et les autorités locales de santé publique sont responsables de la prestation des programmes de santé publique, ce qui inclut les programmes de vaccination, de même que les enquêtes et le suivi relatifs aux cas et aux éclosions de rougeole. Le gouvernement fédéral est pour sa part responsable des approbations réglementaires de vaccins, de l’innocuité des vaccins, de la surveillance nationale des maladies évitables par la vaccination et des effets indésirables associés à la vaccination, des achats massifs de vaccins, ainsi que du leadership et de la coordination concernant le développement des connaissances, l’innovation et la mise en commun des pratiques exemplaires à l’échelle nationale.

Chaque semaine, l’ASPC reçoit des données de surveillance sur la rougeole de la part des provinces et des territoires et déclare les cas à l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS). Les rapports hebdomadaires de surveillance de la rougeole sont accessibles au public sur le site Web Canada.ca.

• Entre 2017 et 2019, il y a eu une augmentation du nombre de cas confirmé de rougeole signalés au Canada avec 29 à 113 cas déclarés chaque année. Cette évolution a coïncidé avec une augmentation mondiale de la maladie.
• Ce chiffre a fortement diminué entre 2020 et 2022, en raison de la mise en œuvre des mesures frontalières relatives à la COVID-19 et des mesures de santé publique, qui ont mené à la réduction des importations de cas et des éclosions de rougeole.
• La rougeole a commencé à réapparaître au Canada en 2022, avec 3 cas détectés à la fin de l'année et 12 cas signalés en 2023.
• Au 22 mai 2024, soixante-dix-sept (77) cas de rougeole et un décés ont été déclarés au Canada au cours de cette année civile.
• Au cours d'une année normale sans épidémies importantes, on s'attend à ce qu'il y ait jusqu'à 50 cas de rougeole.
• Au Canada, des augmentations du nombre de cas de rougeole sont observées tous les 3 à 5 ans en raison d'épidémies, la dernière année d'épidémie, avant cette année, étant 2019.
• La réticence à la vaccination est un facteur contribuant à ces épidémies.
• Les raisons de la réticence à la vaccination sont complexes et peuvent comprendre plusieurs facteurs croisés, comme les préoccupations au sujet de l’innocuité des vaccins, les expériences de stigmatisation et de méfiance, la croyance en la désinformation, et les obstacles logistiques et financiers et les autres obstacles à la vaccination.
• L’Enquête nationale sur la couverture vaccinale des enfants (ENCVE) de 2021 du Canada a révélé que plus de 97 % des parents de deux ans estimaient que les vaccins étaient sûrs et efficaces, comme avant la pandémie.