Note pour la période des questions : Résistance aux antimicrobiens

About

Numéro de référence :
PHAC-2019-QP-00001
Date fournie :
3 déc. 2019
Organisation :
Agence de la santé publique du Canada
Nom du ministre :
Hajdu, Patty (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de la Santé

Enjeu ou question :

Les infections résistantes aux antimicrobiens sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus difficiles à traiter. Les antibiotiques sur lesquels nous comptons pour des infections courantes, telles que la pneumonie et l'angine streptococcique, perdent de leur efficacité, ce qui entraîne une maladie grave et la mort.

Le 12 novembre, le Conseil des académies canadiennes a publié un rapport, commandé par l'Agence de la santé publique du Canada, qui décrit la grave menace de la résistance aux antibiotiques. Déjà, une infection bactérienne sur quatre est résistante à la première ligne de traitement antibiotique et environ 5 400 Canadiens sont morts l'an dernier d'une infection résistante. Selon ces experts, des projections de croissance de 40% de la résistance d'ici 2050 et de 400 000 décès sont plausibles.

Réponse suggérée :

• Notre gouvernement reconnaît que la résistance aux antimicrobiens constitue une grave menace pour la santé humaine et l'économie.
• Nous agissons, tant au pays qu'à l'étranger, pour préserver les antibiotiques et prévenir la propagation d'infections pharmaco-résistantes.
• Au cours des 10 dernières années, le governement a versé 203 millions de dollars pour la recherche, la surveillance, la sensibilisation et l’éducation au Canada. Plus de 9 millions de dollars ont été versés à l'Organisation mondiale de la santé pour renforcer l'action mondiale visant à remédier à cet question grave.
• Nous coordonnons notre réponse au Canada avec un plan d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens afin d’obtenir le plus grand impact possible. Nous savons que le leadership fédéral est essentiel pour réduire la résistance aux antimicrobiens et protéger la santé des Canadiens.

Contexte :

La résistance aux antimicrobiens (RAM) se caractérise par une baisse de l’efficacité des médicaments antimicrobiens pour le traitement d’une infection. Sans antimicrobiens efficaces, notre capacité à lutter contre les maladies infectieuses diminuera considérablement. Par exemple : les procédures médicales de routine, les remplacements d’articulations et même la chimiothérapie pour les patients atteints de cancer, qui dépendent des antibiotiques, deviendront plus risqués pour les Canadiens. On estime qu’en 2018, en conséquence directe de la RAM, 5 400 Canadiens sont décédés et les coûts hospitaliers ont augmenté de 1,4 milliard de dollars.

Mesures et investissements du gouvernement du Canada :
Le gouvernement du Canada a souligné son engagement à lutter contre la RAM dans le cadre fédéral sur la RAM et son plan d’action à l’appui. En juillet 2018, le premier rapport d’étape sur le Plan d’action fédéral a été publié et peut être consulté sur Canada.ca.

Reconnaissant que le gouvernement fédéral ne peut à lui seul réduire la menace de la RAM et conformément à ses partenaires internationaux, le gouvernement du Canada a dirigé les efforts déployés avec les provinces, les territoires et les intervenants externes pour élaborer le cadre pancanadien de la RAM, qui a été publié en septembre 2017. On travaille actuellement à l’élaboration d’un plan d’action pancanadien sur la RAM qui définira des mesures concrètes pour s’attaquer à cette question complexe dans les secteurs de la santé humaine, de la santé animale et de l’agroalimentaire. Ce plan est en cours d’élaboration en consultation et avec apport de tous les partenaires. Son lancement est prévu pour 2020.

Le gouvernement du Canada prend des mesures relativement à la RAM, notamment les suivantes :
- Renforcer les systèmes de surveillance pour aider à identifier les nouvelles menaces ou les tendances changeantes de la RAM chez les humains et les animaux.
- Renforcer l’intendance des antimicrobiens en médecine humaine et vétérinaire, ainsi que les changements réglementaires et politiques régissant les médicaments pour usage humain et vétérinaire.
- Collaborer avec des partenaires nationaux et internationaux afin de faire progresser les politiques, la recherche et l’innovation, aussi bien au Canada qu’à l’étranger, et notamment la recherche visant à mettre au point des outils diagnostiques et à découvrir de nouveaux antimicrobiens et de nouvelles solutions de rechange à leur utilisation en médecine humaine et vétérinaire.

Le gouvernement du Canada a investi un total de 203 millions de dollars au cours des dix dernières années pour appuyer les mesures nationales de lutte contre la RAM. Plus particulièrement :
- L’Agence de la santé publique du Canada a investi environ 50 millions de dollars sur 10 ans dans le leadership, la surveillance et l’intendance des politiques en matière de RAM.
- Les Instituts de recherche en santé du Canada ont investi 115 millions de dollars dans la recherche sur la RAM au cours des cinq dernières années et participent à un partenariat international dans le cadre de l’Initiative de programmation conjointe sur la résistance aux antimicrobiens.
- Agriculture et Agroalimentaire Canada a investi plus de 37 millions de dollars au cours des dix dernières années pour appuyer des initiatives de recherche dirigées par l’industrie afin d’accélérer le rythme de l’innovation et de relever certains des défis de la RAM en agriculture.
- Entre 2014-2015 et 2018-2019, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont investi plus de 125 millions de dollars pour renforcer la recherche dans des domaines comme la découverte d’antimicrobiens, l’identification des cibles, les solutions de rechange, les diagnostics, la surveillance et l’intendance.

Modifications réglementaires et politiques :
En mai 2017, des modifications au Règlement sur les aliments et drogues relatives à la RAM dans le contexte des médicaments vétérinaires ont été publiées dans la Gazette du Canada, Partie II. Ce nouveau règlement vise à augmenter l’intendance des antimicrobiens et à promouvoir l’utilisation prudente des antimicrobiens importants sur le plan médical (AIM) chez les animaux par les moyens suivants :
• Collecter des renseignements sur les ventes d’antimicrobiens.
o Le système de collecte des données a été mis en œuvre et la première année de données a été reçue et est en cours d’analyse.
• Accroître la surveillance des ingrédients actifs pharmaceutiques pour usage vétérinaire.
• Contrôler l’importation de médicaments vétérinaires « pour usage personnel ».
• Faciliter l’accès aux produits de santé vétérinaire à faible risque afin d’améliorer la santé et le bien-être des animaux.
À l’appui de ce règlement, Santé Canada a également pris des mesures complémentaires, dont les suivantes :
• Supprimer les allégations relatives à la stimulation de la croissance sur les étiquettes d’antimicrobiens importants sur le plan médical (AIM).
• Exiger que tous les AIM pour les animaux soient vendus sur ordonnance d’un vétérinaire.

Santé Canada exige que l’étiquetage de tous les antibiotiques à usage humain comporte des énoncés sur l’intendance de la RAM afin d’accroître la sensibilisation et d’encourager une utilisation prudente. De plus, Santé Canada a publié une liste des pathogènes d’intérêt qui aidera à informer les entreprises des pathogènes bactériens qui ont le plus besoin de produits thérapeutiques novateurs au Canada. Santé Canada a également parrainé un défi dans le cadre du programme Solutions innovatrices Canada, où jusqu’à un million de dollars est mis à la disposition des innovateurs et des entrepreneurs pour appuyer le développement de nouveaux outils diagnostiques conviviaux et rentables au point de service pour aider à combattre la hausse de la RAM.

Activités à l’échelle internationale :
En mai 2015, les États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dont le Canada, ont approuvé le Plan d’action mondial de l’OMS sur la RAM, qui invite les pays à élaborer des plans d’action nationaux multisectoriels pour combattre la RAM. Le Canada appuie le leadership continu en matière de collaboration de l’OMS, de l’Organisation mondiale de la santé animale et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, au moyen d’une approche « Une seule santé », pour combattre la RAM.

Lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la RAM en septembre 2016, les dirigeants du monde entier ont approuvé une déclaration politique qui reconnaissait la nécessité de renforcer les systèmes de surveillance et la réglementation des antimicrobiens, d’améliorer la sensibilisation et de trouver des traitements de rechange et diagnostics novateurs.

En 2017, le gouvernement du Canada a également fait un investissement ponctuel de plus de 9 millions de dollars pour appuyer le Plan d’action mondial sur la RAM de l’OMS. Cette initiative vise à assurer, le plus longtemps possible, la continuité d’un traitement et d’une prévention efficaces des maladies infectieuses grâce à des médicaments efficaces et sûrs, de qualité, utilisés de manière responsable et accessibles à tous ceux qui en ont besoin.

Travaux parlementaires :
Le 1er mai 2018, le Comité permanent de la santé (CPS) a déposé son 16e rapport intitulé Étude sur l’état de la résistance aux antimicrobiens au Canada et recommandations connexes. La réponse du gouvernement au rapport du Comité a été déposée le 18 juillet 2018 et est disponible en ligne sur le site Web de la Chambre des communes.

Renseignements supplémentaires :

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