Note pour la période des questions : PESTE PORCINE AFRICAINE
About
- Numéro de référence :
- AAFC-2023-QP-00073
- Date fournie :
- 22 nov. 2023
- Organisation :
- Agriculture et Agroalimentaire Canada
- Nom du ministre :
- MacAulay, Lawrence (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire
Enjeu ou question :
Q1 – Quelles mesures le gouvernement du Canada a-t-il déjà prises pour répondre à la menace que pose la propagation à l’échelle globale de la peste porcine africaine à l’industrie porcine du pays? Q2 – Comment le lancement du programme de prévention de la peste porcine africaine d’Agriculture et Agroalimentaire Canada aide-t-il à atténuer les risques et les répercussions de la maladie? Q3 – Comment le gouvernement du Canada a-t-il réagi à la découverte récente de la PPA chez les sangliers en Suède?
Réponse suggérée :
R1 - Le gouvernement prend au sérieux la menace de la peste porcine africaine.
Un plan pancanadien est en cours de mise en œuvre et est axé sur la prévention, la biosécurité et la préparation ainsi que sur la promotion de la continuité des activités et les communications, incluant les ententes de zonage internationales.
Dans le cadre de ce plan, des contrôles des importations rigoureux sont en place, incluant des restrictions à l’importation de porcs vivants, de produits du porc et de sous-produits ainsi que des aliments du bétail à base de végétaux provenant des régions touchées, y compris l’utilisation de chiens renifleurs de l’ASFC aux points d’entrée. R2 - Le Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine a été lancé officiellement en novembre 2022, et les demandes seront acceptées jusqu’au 30 novembre 2023. Ce financement de 23,4 M$ permettra de soutenir des projets comme la gestion des porcs sauvages, la modernisation des abattoirs existants, les préparatifs pour l’élimination, une analyse sectorielle et des projets de recherche connexes. R3 - Le gouvernement du Canada répond au signalement de la PPA dans tous les pays ayant des mesures strictes, comme des restrictions à l’importation de porcs vivants, de produits du porc et de sous-produits ainsi que d’aliments du bétail à base de végétaux et la surveillance, pour protéger le cheptel canadien et l’industrie contre les répercussions éventuelles de la maladie.
Contexte :
Risques et répercussions de la peste porcine africaine sur l’industrie porcine du Canada
La peste porcine africaine (PPA) ne poste aucun risque pour la salubrité des aliments et n’a jamais été déclarée au Canada.
• L’introduction de la PPA au Canada aurait de graves répercussions sur la totalité de la chaîne de valeur du porc.
• Dans un premier temps, tous les marchés d’exportation de porcs vivants et de produits porcins seraient immédiatement fermés et certains pourraient le rester pendant plusieurs mois.
La PPA est une maladie virale contagieuse qui peut provoquer des taux de mortalité élevés chez les porcs d’élevage infectés.
• Elle peut être transmise directement entre les porcs malades et les porcs en santé et de manière indirecte (par exemple, une propagation par des tiques et des objets contaminés, comme de l’équipement agricole, des vêtements et des aliments du bétail).
• Il n’existe aucun traitement ou vaccin contre la PPA.
• La PPA est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur la santé des animaux. Cela signifie que tout cas soupçonné de PPA doit être signalé à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). L’ACIA encourage les producteurs de porc à maintenir un niveau élevé de biosécurité dans leurs exploitations agricoles. La PPA est aussi une maladie figurant sur la liste des maladies de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) : les pays membres comme le Canada doivent donc soumettre rapidement toute information sur les cas de maladie détectés.
L’industrie porcine occupe une place importante au sein du secteur agricole et agroalimentaire canadien ainsi que dans l’économie canadienne dans son ensemble.
• Le Canada est le cinquième producteur de porcs en importance dans le monde, représentant environ 2 % de la production mondiale totale.
• Le Canada est aussi le troisième plus important exportateur de porcs après l’Union européenne et les É.-U., représentant 13 % du commerce mondial du porc.
• En 2022, plus de 1,39 million de tonnes de porc, d’une valeur de 4,8 milliards de dollars, ont été exportées vers 77 pays. Le secteur porcin canadien a un apport estimatif de 28 milliards de dollars dans l’économie et soutien environ 100 000 emplois.
• On dénombre 7 330 fermes porcines et 26 installations de transformation inspectées par le gouvernement fédéral.
• En 2022, 28 millions de porcs ont été produits, les inventaires étant concentrés au Québec (31 %), en Ontario (26 %) et au Manitoba (23 %).
• La capacité d’abattage est aussi principalement située au Québec (38 %), en Ontario (19 %) et au Manitoba (28 %).
• L’exportation de porcs vivants est aussi une composante importante de l’industrie porcine canadienne. En 2020, 5,3 millions de porcs vivants ont été exportés vers les États‑Unis, ce qui représente environ 19 % des mises en marché totales de porcs du Canada (abattage et exportations de porcs vivants).
• Le secteur porcin canadien est hautement intégré avec le secteur des États-Unis (É.-U.).
Le gouvernement du Canada est résolu à protéger les ressources agricoles du Canada contre les maladies animales comme la PPA.
Détection de la PPA dans divers pays
Le 3 août 2018, la Chine a informé l’OMSA de la présence de la PPA dans la province du Liaoning. Depuis, d’autres éclosions ont été confirmées à l’échelle du pays et sont apparues dans plus d’une douzaine d’autres pays d’Asie.
• La PPA continue de se propager à un rythme alarmant en Europe et en Asie, autant chez le porc domestique que chez le sanglier.
• Ce dernier a joué un rôle prépondérant dans la persistance du virus. La présence de la PPA a été décelée en Amérique : des cas ont été signalés en République dominicaine et à Haïti en 2021.
• En septembre 2023, la Suède a détecté la PPA pour la première fois dans des populations de porcs sauvages. Bien qu’une source de la maladie n’ait pas été confirmée, on soupçonne une propagation d’origine humaine compte tenu de l’importante distance entre les cas les plus proches.
• La propagation continue et la présence persistante de la PPA représente une grande menace pour la population de porcs à l’échelle mondiale.
Le gouvernement du Canada continue de travailler de près avec ses partenaires commerciaux à l’échelle internationale afin d’empêcher l’introduction de la PPA en Amérique et d’en atténuer les répercussions.
• Le zonage est un outil de contrôle de la maladie qui sépare les régions du pays où la maladie est présente et où la maladie est absente. La reconnaissance des décisions de zonage permet la reprise des échanges à partir des parties du pays indemnes de la maladie.
• En vue de réduire au minimum et de manière préventive les conséquences de la détection d’un cas positif de PPA, le Canada a confirmé des ententes en matière de zonage avec des partenaires commerciaux clés comme l’Union européenne, les États‑Unis, Singapour, Hong Kong et le Vietnam. Le Canada envisage également de conclure des ententes relatives au zonage avec le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines et la Colombie.
• En mars 2021, l’ACIA et l’Animal and Plant Health Inspection Service du département de l’Agriculture des États‑Unis ont signé un protocole visant à orienter les échanges bilatéraux si la présence de la PPA était décelée chez les cochons sauvages.
Rôles et responsabilités :
ASFC :
• Appliquer les contrôles des importations pour prévenir l’entrée de la PPA au Canada.
ACIA :
• Diriger les activités de contrôle et d’éradication des maladies.
• Traiter l’indemnisation pour les animaux détruits, le cas échéant.
• Obtenir l’acceptation internationale pour les approches de zonage et de compartimentation.
• Diriger la stratégie pour regagner le statut d’indemnité de la maladie et l’acceptation internationale.
AAC :
• Aider les gouvernements provinciaux à élaborer les programmes de dépopulation et les efforts d’élaboration à coûts partagés.
• Coordonner les discussions dans les domaines multijuridictionnels, comme les abattages par compassion dans les usines de transformation.
• Élaborer et exécuter des programmes de soutien fédéraux, le cas échéant.
• Diriger la réponse aux communications publiques portant sur les défis liés à l’interruption du marché et au surplus porcin conjointement avec les PT et les partenaires de l’industrie.
Industrie :
• Gérer de manière proactive les risques organisationnels en tirant parti des programmes et des outils de gestion de risques privés, et prendre des décisions commerciales en fonction des conditions du marché.
• Mettre en œuvre des normes de biosécurité à la ferme afin d’aider à atténuer les risques d’introduction de maladies.
• Diriger les activités liées à la dépopulation et à l’élimination des porcs excédentaires sur le terrain, et élaborer et mettre en œuvre des mesures de biosécurité, avec le soutien des gouvernements FPT, au besoin.
Gouvernements provinciaux-territoriaux :
• Coordonner les efforts de dépopulation et d’élimination des porcs excédentaires sur le terrain, avec l’aide d’AAC (par exemple, transfert de fonds, coordination, surveillance, soutien en matière de mieux-être et de santé mentale).
• Coordonner l’élaboration d’une stratégie pour gérer les porcs excédentaires en santé à l’échelle des provinces.
• Faciliter la mise en œuvre des options d’élimination de masse des carcasses et travailler de concert avec les municipalités pour établir la capacité.
• Élaborer et exécuter des programmes de soutien qui répondent aux besoins régionaux et sectoriels, en collaboration avec les municipalités et l’industrie.
Mesures prises à ce jour
Atténuer la menace d’une épidémie de PPA au Canada et intervenir le cas échéant est une priorité du gouvernement depuis 2018.
• L’ACIA et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) ont noué le dialogue avec l’industrie et les provinces et territoires par l’entremise d’un Conseil de gestion (CG).
• Le CG fournit un leadership et une orientation stratégique au moyen du Plan d’action pancanadien pour lutter contre la peste porcine africaine afin de mettre en place une approche ciblée et coordonnée quant à la prévention de la PPA et de l'état de préparation à cette maladie en s’appuyant sur quatre piliers : la planification de la préparation, la biosécurité accrue, la continuité des activités et la communication coordonnée des risques.
Ce plan fournit des lignes directrices et une orientation stratégique pour coordonner le large éventail d’activités liées à la PPA au Canada.
• En 2023-2024, les priorités principales comprennent soutenir l’avancement de la Stratégie visant les porcs sauvages, la précision des rôles et des responsabilités, et les communications interorganisationnelles dans l’éventualité d’une éclosion de PPA.
• Le Plan d’action appuie également l’élaboration d’outils aux fins d’intervention (p. ex., les outils de décision en matière de dépopulation et d’élimination), une aide financière pour les producteurs et les transformateurs, un plan de communication sur la PPA qui comprend la préparation à l'avance des Canadiens à ce à quoi ils peuvent s’attendre concernant les efforts d’intervention liés à la PPA, et la collecte de ressources pour soutenir la santé mentale dans l’éventualité d’une éclosion de PPA.
• Le Plan d’action pancanadien pour lutter contre la PPA est réparti en quatre piliers :
1. la prévention et renforcement de la biosécurité;
2. la planification de la préparation;
3. l'assurance de la continuité des activités;
4. la coordination de la communication des risques.
Le 26 août 2022, AAC a annoncé un investissement de 45,3 M$ dans les activités de prévention et de préparation à l’égard de la PPA.
• De ce montant, 23,4 M$ seront octroyés à l’industrie par l’entremise du Programme de préparation de l’industrie à la PPA pour des activités comme les évaluations de la biosécurité, la gestion des porcs sauvages, la modernisation des abattoirs, la gestion des porcs sauvages ainsi que les activités de recherche et d’analyse;
o À ce jour, un financement de jusqu’à 1,7 million de dollars a été approuvé pour aider l'industrie à gérer et à éliminer les porcs sauvages.
• 19,8 M$ visent à appuyer les efforts de l’ACIA pour accroître la capacité de surveillance et la capacité d’analyse en laboratoire, à aider les partenaires d’autres pays à élaborer un vaccin contre la PPA, et à établir des zones à l’égard de la PPA avec des partenaires commerciaux clés;
• les 2,1 M$ restants sont réservés à l’amélioration des activités de contrôle frontalier de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
L’ACIA a mis en place de rigoureuses mesures de contrôle à l’importation en vue d'empêcher l’importation de porcs vivants, de produits du porc et de sous‑produits connexes en provenance des pays et zones touchés par la PPA. Par exemple, l'Agence :
• a mis en place des mesures d’inspection à la frontière visant les pays où des éclosions sévissent actuellement;
• a travaillé avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour accroître le nombre de chiens détecteurs d’aliments, de végétaux et d’animaux dans les aéroports canadiens;
• suit de près la situation dans l’Union européenne et n’admet que les importations en provenance de zones qui ne sont pas contaminées ou qui ne sont pas désignées comme des zones à risque élevé à l’égard de la PPA, conformément au protocole pour le zonage convenu;
• continue de collaborer avec l’ASFC et les compagnies aériennes afin d’atténuer les risques liés aux importations illégales et aux voyageurs interdits de territoire.
Le Canada est reconnu comme un chef de file mondial dans le domaine scientifique et technique en ce qui a trait aux problèmes liés à la PPA. En mai 2022, l’OMSA a officiellement reconnu le Centre national des maladies animales exotiques de l’ACIA à Winnipeg comme laboratoire de référence de l’OMSA à l’égard de la PPA. Seulement six autres laboratoires dans le monde ont reçu cette désignation.
Le gouvernement du Canada a déployé beaucoup d’efforts pour les communications concernant la PPA; il a notamment produit des affiches dans les aéroports, des messages destinés aux voyageurs pendant les vols et des communications ciblant les petits producteurs, les détaillants et les voyageurs.
Les chiens de détection constituent le meilleur outil dont dispose l’ASFC pour détecter les produits aliments, végétaux ou animaux (AVA) et produits connexes non déclarés.
• Afin de contribuer à empêcher la PPA d’entrer au Canada, le budget de 2019 a prévu un financement d’environ 31 M$ pour que l’ASFC acquière et forme 24 équipes canines de détection d’AVA supplémentaires.
• Jusqu’à maintenant, 21 des 24 équipes canines de détection supplémentaires ont été déployées dans les aéroports et les centres de courrier de Toronto, de Montréal et de Vancouver. Le déploiement des cinq équipes restantes devrait avoir lieu en 2023-2024.
Renseignements supplémentaires :
• Notre gouvernement prend au sérieux la menace que pose la peste porcine africaine et reconnaît l’incidence que la maladie pourrait avoir sur notre industrie porcine si sa présence était détectée au Canada.
• En août 2022, nous avons annoncé un investissement de 45,3 M$ pour empêcher la propagation de la peste porcine africaine au Canada et mettre en place des plans d’urgence afin que nous puissions intervenir rapidement au cas où le pire surviendrait.
• Le gouvernement continuera de travailler en collaboration avec le secteur canadien du porc afin de soutenir ses efforts pour empêcher l’introduction éventuelle de la peste porcine africaine au Canada, et s’y préparer.