Note pour la période des questions : DÉFI DE RÉDUCTION DU MÉTHANE AGRICOLE

About

Numéro de référence :
AAFC-2025-QP-00036
Date fournie :
27 août 2024
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
MacAulay, Lawrence (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Q1 — Quelles sont les principales sources d’émissions de méthane dans le secteur agricole? Q2 — Quelles sont les réductions d’émissions prévues pour le secteur agricole? Q3 — Quels sont les politiques et les programmes fédéraux visant à réduire les émissions de méthane d’origine agricole? Q4 — Pourquoi le programme ne soutient-il pas les innovations axées sur la gestion du fumier ou les animaux d’élevage autres que les bovins?

Réponse suggérée :

R.1 - Les émissions de méthane du secteur agricole résultent principalement des processus biologiques du bétail, notamment de la digestion et des émissions de fumier des animaux, ce qui les rend difficiles à mesurer et à gérer. Si les processus biologiques du bétail constituent une source d’émissions de méthane, ils peuvent également contribuer positivement à la réalisation d’objectifs environnementaux visant à maintenir et à améliorer la santé des sols. R.2 - La Stratégie canadienne sur le méthane ne comprend pas de cibles précises de réduction des émissions pour le secteur agricole. Toutefois, le gouvernement du Canada s’est engagé à réduire ses émissions de 40 à 50 % d’ici 2030 et à zéro d’ici 2050. Nous avons l’intention de continuer à travailler avec le secteur pour déterminer la meilleure voie à suivre pour réduire les émissions. R.3 - Le gouvernement fédéral s’est engagé à investir plus de 1,5 milliard de dollars pour appuyer les agriculteurs dans l’adoption de nouvelles technologies et de pratiques agricoles visant à réduire les émissions de GES et à améliorer le rendement des exploitations agricoles. Il est question de programmes comme l’Initiative des laboratoires vivants (185 M$) et le Fonds d’action à la ferme pour le climat (704,1 M$), qui relèvent du programme Solutions agricoles pour le climat, le Programme des technologies propres en agriculture (441,4 M$) y compris le Défi de réduction du méthane agricole (12 M$), ainsi que de mesures du Partenariat canadien pour une agriculture durable. De façon collective, le gouvernement estime que, d’ici 2030, les activités appuyées contribueront à une réduction globale de 13 Mt par année. Nous préparons également un protocole pour la gestion des aliments du bétail et proposons un protocole pour la gestion du fumier du bétail et la digestion anaérobie, qui permettra de créditer aux agriculteurs la réduction du méthane provenant de la production animale.

Le Ministère continue à tirer parti de sa collaboration de longue date avec le secteur de l’élevage afin d’accroître la résilience et la durabilité, tout en préservant la prospérité économique du secteur et en maintenant l’approvisionnement alimentaire du Canada. R.4 - Les paramètres du Défi ont été élaborés en consultation avec des experts du secteur. La gestion du fumier ainsi que le bétail non bovin contribuent aux émissions de méthane agricole, mais le secteur a établi que les émissions de méthane provenant de la digestion du bétail constituaient une priorité. Cet espace s’est révélé prometteur pour les innovations peu coûteuses et évolutives ayant une incidence sur les émissions dans le secteur.

Contexte :

Le Défi, lancé le 14 novembre 2023, vise à faire progresser les pratiques, les technologies et les processus évolutifs et peu coûteux, conçus dans le but de réduire les émissions de méthane produites par le bétail. Le Défi, d’une valeur de 12 M$, a été lancé conjointement par AAC et Impact Canada, du Bureau du Conseil privé. Il vise à trouver des solutions dans trois catégories différentes :

additifs pour l’alimentation animale et technologies connexes, y compris les additifs pour l’alimentation animale, l’amélioration de la qualité du fourrage, l’alimentation de précision et l’augmentation de la digestibilité de l’amidon;

gestion des pâturages, y compris l’adaptation des pratiques de pâturage traditionnelles ou nouvelles, les solutions fondées sur la nature, l’alimentation hivernale et l’amélioration de la qualité des pâturages;

efficacité de la production et des systèmes de gestion des animaux, y compris l’amélioration de la qualité du fourrage, les pratiques d’efficacité alimentaire, la sélection génétique et l’amélioration de la santé des animaux.

Le Défi est divisé en trois cycles de financement par étapes, en fonction des résultats, sur une période de 5 ans :

Étape 1(A) : Les candidats doivent fournir une première preuve de concept de leur solution. Treize (13) candidats ont reçu un peu plus de 153 000 $ chacun.

Étape 1(B) : Les candidats doivent mettre au point un prototype de leur solution. Les 13 candidats recevront jusqu’à 230 000 $ chacun.

Étape 2 : Les candidats doivent démontrer l’efficacité de leur solution au moyen de tests sur les animaux et de mesures des émissions de méthane. Jusqu’à dix finalistes recevront jusqu’à 500 000 $ chacun.

Étape 3 : Les candidats devront élaborer et mettre à l’échelle leur solution sur le marché canadien. Deux (2) candidats seront annoncés comme les gagnants du grand prix, recevant jusqu’à 1 000 000 $ chacun.

Sources des émissions de méthane agricole

Le méthane est un gaz à effet de serre (GES) puissant, mais à courte durée de vie, dont le potentiel de réchauffement est au moins 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de 100 ans. L’agriculture est responsable de 28 % des émissions totales de méthane du Canada, provenant principalement d’émissions biologiques du bétail. Des études montrent que 86 % des émissions de méthane agricole au Canada proviennent de la fermentation entérique, découlant du processus digestif des ruminants, comme les bovins, les chèvres et les moutons, tandis que les 14 % restants proviennent du fumier. Les émissions de méthane provenant de l’agriculture canadienne ont diminué de 20 % depuis 2005 — principalement en raison d’une réduction du nombre d’animaux de boucherie et de vaches laitières au Canada, ainsi que d’une augmentation globale de la productivité par animal, ce qui est le résultat d’améliorations dans les domaines de la nutrition, de la génétique et de la gestion.

Approche d’AAC en matière d’émissions de méthane agricole

Le 11 octobre 2021, le Canada a confirmé son soutien à l’engagement mondial sur le méthane, qui vise à réduire d’ici 2030 les émissions mondiales de méthane de 30 % par rapport aux niveaux de 2020. À l’appui de cet engagement, lequel a été officiellement annoncé à la Conférence des Parties à la Convention‑cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, le Canada s’est engagé à prendre des mesures intérieures pour réduire les émissions de méthane dans tous les secteurs de l’économie canadienne. Bien que la majeure partie de la réduction des émissions devrait provenir du secteur pétrolier et gazier, les sites d’enfouissement et le secteur de l’agriculture devront aussi réduire leurs émissions de méthane. AAC continue de travailler à l’évaluation de la contribution possible du secteur agricole canadien à la cible de réduction des émissions de méthane et de la façon dont les programmes actuels (p. ex. le Programme des technologies propres en agriculture) peuvent faciliter l’atteinte de cette cible.

Le Plan de réduction des émissions (déposé le 29 mars 2022) et le budget de 2022 (déposé le 7 avril 2022) prévoient des investissements additionnels pour soutenir le secteur agricole dans la réduction des émissions de GES, dont le méthane, y compris :

470 M$ pour le programme Solutions agricoles pour le climat : Fonds d’action à la ferme pour le climat. Ces fonds permettent au programme d’offrir un financement complémentaire à certains des demandeurs actuellement retenus, d’élargir le soutien à des pratiques clés d’atténuation des changements climatiques, de prolonger le programme après sa date de fin actuelle de 2023-2024 et de soutenir l’adoption de pratiques qui contribuent à l’atteinte de la cible de réduction des émissions attribuables aux engrais et des cibles de l’engagement mondial sur le méthane.

330 millions de dollars pour tripler le financement du Programme des technologies propres en agriculture en élargissant la portée de ce programme.

100 millions de dollars aux organismes subventionnaires fédéraux pour soutenir la recherche postsecondaire afin de préparer le secteur à une agriculture carboneutre. Ce financement permet d’appuyer la recherche fondamentale et appliquée en vue de tracer la voie vers la carboneutralité, d’assurer le transfert des connaissances et de mettre au point des paramètres.

Ces fonds font partie des investissements de plus de 1,5 milliard de dollars que le gouvernement du Canada s’est engagé à verser pour appuyer les agriculteurs dans l’adoption de nouvelles technologies et de pratiques agricoles visant à réduire les émissions de GES et à améliorer le rendement des exploitations agricoles. Bon nombre des activités appuyées entraîneront une réduction graduelle des GES au fil du temps, et le Ministère en est encore aux premières étapes de la surveillance des répercussions. Le gouvernement du Canada estime que, d’ici 2030, les activités appuyées contribueront à une réduction globale de 13 Mt par année d’émissions de GES en équivalent CO2.

Renseignements supplémentaires :

os agriculteurs ont déjà fait beaucoup de chemin dans la réduction des émissions de méthane.

En octobre 2021, le gouvernement du Canada a confirmé son soutien à l’égard de l’engagement mondial sur le méthane, qui vise à réduire les émissions mondiales de méthane provenant de toutes sources de 30 % par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030.

Il s’agit d’une initiative de 12 M$ visant à promouvoir des pratiques, des technologies et des processus novateurs, évolutifs et économiquement viables qui permettent de réduire les émissions de méthane provenant du bétail.

Le 14 novembre 2023, nous avons lancé le Défi de réduction du méthane agricole. La date limite de dépôt des candidatures était fixée au 7 février 2024.

Treize demi-finalistes ont été choisis pour recevoir un prix d’un peu plus de 150 000 dollars afin de continuer de faire progresser leurs innovations et de développer un prototype par le 6 février 2025.