Note pour la période des questions : PRIX DES ALIMENTS ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

About

Numéro de référence :
AAFC-2025-QP-00065
Date fournie :
22 juin 2025
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
MacDonald, Heath (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Q1 – De combien les droits de douane vont-ils augmenter le prix des aliments et que fait le gouvernement pour aider les Canadiens à surmonter cette situation? Q2 – Les Canadiens doivent-ils s’inquiéter de l’approvisionnement en aliments? Q3 – Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour mettre fin à la hausse persistante du prix des aliments? Q4 – Que fait le gouvernement pour aider les Canadiens qui ont du mal à se procurer des aliments à un prix abordable et qui se tournent vers les banques alimentaires?

Réponse suggérée :

R.1 - Nous comprenons que les droits de douane ont créé une période d'incertitude importante. Nous sommes prêts à soutenir les agriculteurs, les entreprises et les Canadiens à surmonter ces chocs et nous continuerons a founir des programmes de soutien économique solides.

L’économie canadienne repose sur les exportations, et nous comptons sur les importations pour nous fournir les aliments qui ne peuvent être produits ici. Par conséquent, les droits de douane peuvent entraîner une augmentation du prix d’un large éventail de produits alimentaires, et les répercussions varieront d’un produit à l’autre. Outre les solides programmes de soutien économique dont dispose le Canada pour aider les entreprises et les travailleurs à s’adapter à ces chocs, le gouvernement lance un programme d’aide de plus de 6 milliards de dollars pour les entreprises touchées par les droits de douane et assouplit certaines règles de l’assurance-emploi pour aider les travailleurs. R.2 - Alors que les récentes mesures commerciales prises par les États-Unis visent à nuire à l’ensemble de la production canadienne, y compris la production alimentaire, le Canada, qui dispose de terres agricoles et d’agriculteurs parmi les plus productifs au monde, continuera d’être un exportateur net. Certains aliments importés pourraient être plus coûteux, mais notre réseau commercial peut se développer pour relever ces défis. Les Canadiens peuvent soutenir davantage nos secteurs agricole et agroalimentaire en restant à l’affût des étiquettes « Fabriqué au Canada » ou « Produit du Canada » ainsi que des programmes de promotion d’achat local de leur province. R.3 - L’inflation du prix des aliments a ralenti pour atteindre 2,2 % en 2024, alors qu’elle avait atteint un sommet de 9,8 % en 2022. Elle se situe désormais dans la fourchette cible, mais notre gouvernement reste déterminé à garantir un marché équitable, transparent et concurrentiel afin de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens.

Le 15 décembre 2023, le projet de loi C-56, la Loi sur le logement et l’épicerie à prix abordable, a reçu la sanction royale. Modifiant la Loi sur la concurrence, le projet de loi C-56 a permis au Bureau de la concurrence de faire progresser ses enquêtes sur l’utilisation de restrictions anticoncurrentielles par les grands détaillants, connues sous le nom de contrôles de propriété, qui ont une incidence sur la concurrence dans la vente au détail d’aliments. Le 20 juin 2024, le projet de loi C-59, la Loi d’exécution de l’énoncé économique de l’automne 2023, a reçu la sanction royale. Il modernise tous les aspects de la loi afin de faciliter son application et d’accroître la concurrence pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. R.4 - Plus recemment, le gouvernment a éliminé la taxe carbone sur les consommateurs, ce qui permet aux Canadiens de conserver une plus grande part de l'argent qu'ils ont durement gagné.
Le gouvernment de Canada est engagé a faire en sorte que chaque famille à travers le pays, y compris dans le Nord, sache qu’elle peut accéder facilement à des aliments frais, nutritifs et abordables.
En outre, le programme national d’alimentation en milieu scolaire d’un milliard de dollars, lancé dans le budget 2024, devrait fournir des repas à 400 000 enfants chaque année et permettre aux familles moyennes participantes comprenant deux enfants d’économiser environ 800 dollars par année en frais d’épicerie.
Ces mesures s’inscrivent dans le prolongement de celles déjà adoptées, telles que l’augmentation du salaire minimum fédéral, de l’Allocation canadienne pour enfants, de l’Allocation canadienne pour les travailleurs et de la Sécurité de la vieillesse. Elles s’ajoutent aux programmes sociaux déjà annoncés, tels que des services de garde d’enfants plus abordables et la mise en place d’un programme national de soins dentaires.

Contexte :

Inflation du prix des aliments
L’inflation des prix à la consommation reflète le prix final payé par les consommateurs, y compris les remises et les taxes. Selon les dernières données mensuelles de l’indice des prix à la consommation pour avril 2025, l’augmentation du prix des aliments achetés en magasin (épicerie) était 3,8 %, supérieure à l’inflation globale (+1.7 %). L’inflation des prix des restaurants était 3.6%, en ligne avec les niveaux observés avant le congé temporaire de TPS/TVH.
L’inflation d’une année sur l’autre a varié selon les catégories, notamment les produits laitiers (+2,5 %), les œufs (+3,9 %), les produits de boulangerie (+ 0,2 %), les fruits frais (+5,0 %) et les légumes frais (+3,7 %). Les variations de prix ont été différentes selon les produits de viande, avec une inflation plus élevée pour le bœuf (+16,2 %) que pour le porc (+1,8 %), les viandes transformées (+2,3 %) et le poulet (+1,0 %). Les augmentations de prix des graisses et huiles comestibles ont continué à ralentir (-5,7 %) après leur inflation constante à deux chiffres au cours des trois dernières années.
Les hausses de prix des produits d’épicerie ont varié d’un bout à l’autre du pays. L’inflation des prix de l’épicerie a été la plus faible à l’Île-du-Prince-Édouard (+2,8 %) et en Quebec (3,3%). Les prix ont augmenté le plus en Saskatchewan (+5,2 %). Dans les capitales des territoires, les prix ont augmenté plus rapidement à Whitehorse (+5,3 %) qu’à Yellowknife (+4,7 %), et aucune donnée n’est disponible pour Iqaluit.
En mars 2025 (dernières données comparables), l’inflation du prix des aliments au Canada était 3,2%, conformant a la moyenne du G7 (+3.1%). L'inflation du prix des aliments était plus faible en France (+0,7%), aux États-Unis (+2,5%), en Italie (+2,5%) et au Royaume-Uni (+3,0%). Au cours de la même période, l'inflation du prix des aliments était plus élevée en Allemagne (+3,4%) et au Japon (+8,6%).
Dynamique et surveillance du prix des aliments
Les cours des matières premières agricoles ont tendance à fluctuer davantage que le prix des aliments, et ils ne sont pas étroitement corrélés. Des recherches préliminaires menées par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) montrent que les recettes des produits agricoles canadiens représentent environ un cinquième du coût final des aliments pour les Canadiens. En 2020, environ 82 cents de chaque dollar dépensé par les Canadiens pour l’alimentation sont allés aux secteurs en aval de la production agricole primaire, comme le transport et la vente au détail. La part des exploitations agricoles est plus élevée pour les aliments peu transformés (p. ex., œufs, fruits et légumes) que pour les aliments plus transformés (p. ex., pain et soupe) .
Conformément aux engagements pris par le Canada dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, les gouvernements provinciaux et fédéral n’interviennent délibérément que très peu dans la gestion du prix des aliments ou dans les décisions relatives à la production au Canada. Leur influence s’exerce principalement par le biais de mesures visant à garantir un marché efficace et équitable, et par des mesures visant à atténuer les répercussions sur les Canadiens vulnérables.
AAC effectue des analyses sur les facteurs de l’offre et de la demande qui influent sur les coûts et l’accessibilité des aliments tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Différents ensembles de données sont utilisés par AAC pour surveiller les chocs dans l’ensemble du secteur.

Carrefour de données sur le prix des aliments
Statistique Canada, en collaboration avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada ainsi qu’Agriculture et agroalimentaire Canada, a développé le Carrefour de données sur le prix des aliments afin de fournir un accès rapide aux renseignements dont les Canadiens ont besoin pour mieux comprendre les fluctuations du prix des aliments. Le Carrefour de données sur le prix des aliments (le Carrefour) utilise des données existantes de l’Agence qui ont été consolidées dans un nouvel outil tout-en-un pour permettre aux Canadiens d’obtenir plus facilement un aperçu global des tendances et du prix et des aliments.

Plateforme et engagements sur la sécurité alimentaire :
• Renforcer la sécurité alimentaire du Canada en investissant dans les serres, la culture hydroponique et d’autres types d’agriculture en environnement contrôlé qui nous permettent de cultiver une plus grande variété d’aliments ici même au pays. Nous travaillerons avec le secteur privé pour protéger la sécurité alimentaire du Canada.
• Travailler à renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement alimentaire et soutenir l’innovation.
• Modifier les mandats de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire pour veiller à ce que ces dernières prennent en compte la sécurité alimentaire et le coût des aliments dans toutes leurs décisions réglementaires, sans compromettre la santé et la sécurité. Actuellement, ces agences importantes n’examinent leurs mandats respectifs que sous l’angle de la santé et de la sécurité.
• Demander à la Banque de l’infrastructure du Canada d’investir de façon prioritaire dans l’agriculture, les pêches et l’industrie agroalimentaire, en particulier dans des initiatives visant à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire le coût des aliments pour les familles canadiennes, ce qui pourrait générer des milliards de dollars en investissements dans le secteur.
• Aider les agriculteurs canadiens à acheminer leurs produits sur les marchés à bas prix, notamment en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan. Pour ce faire, nous prolongerons de trois ans le projet pilote d’extension de l’interconnexion ferroviaire. Dans le cadre de notre engagement à soutenir les travailleurs du Canada, nous examinerons toutes les options pour exclure les chemins de fer non canadiens de ce projet.
• Soutenir les pratiques modernes de gestion de l’eau et protéger les ressources hydriques locales dans le cadre du Plan d’action sur l’eau douce.

Mesures précédentes relatives à l’abordabilité des aliments
• Allègement temporaire de la TPS/TVH du 14 décembre 2024 au 15 février 2025, le gouvernement a mis en place un, rendant pratiquement tous les aliments, ainsi que les achats effectués dans les restaurants, exempts de taxes.
• Lutte contre la réduflation, le Bureau de la consommation, qui a lancé des projets de recherche afin d’étudier et de révéler l’inflation des prix et les pratiques commerciales néfastes.
• Modifier la Loi sur la concurrence pour renforcer la concurrence, notamment dans le secteur de l’alimentation, en donnant plus de pouvoir au Bureau pour sévir contre les pratiques déloyales
• Lancerun programme national d’alimentation en milieu scolaire, afin de fournir des repas à 400 000 enfants chaque année, et de financer l’infrastructure necessaire pour soutenir les programmes d’alimentation en milieu scolaire.
• Investissement supplémentaire dans la Politique alimentaire pour le Canada afin de renforcer les systèmes alimentaires du Canada, y compris 62,9 millions de dollars sur trois ans pour renouveler et élargir le Fonds des infrastructures alimentaires locales.

Insécurité alimentaire au Canada
L’insécurité alimentaire est l’incapacité d’obtenir ou de consommer un régime alimentaire de qualité adéquate ou en quantité suffisante, ou l’incertitude de pouvoir le faire en raison de son revenu. Selon l’Enquête canadienne sur le revenu de 2023, 25,5 % des Canadiens (10,0 millions de personnes) ont déclaré vivre dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire en 2023/25, contre 22,9 % l’année précédente.
Le Bilan-Faim 2024 de Banques alimentaires Canada, un aperçu ponctuel, a fait état de plus de 2 millions de visites dans des banques alimentaires en mars 2024, en hausse de 6 % par rapport à mars 2023 et de 90 % par rapport à mars 2019. Environ 40 % des visites dans des banques alimentaires ont été effectuées par des personnes recevant l’aide sociale provinciale comme principale source de revenus, tandis que les clients ayant un emploi représentaient un taux record de 18 %.
Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire
• 13 juin 2023 : dixième rapport, intitulé « L’abordabilité de l’épicerie : un examen de l’augmentation du coût des aliments au Canada », présentant 13 recommandations visant à remédier aux répercussions et aux facteurs de l’inflation du prix des aliments dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, notamment en améliorant les relations et la concurrence dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
o 5 octobre 2023 : dépôt de la réponse du gouvernement.

• 23 mai 2024 : dix-huitième rapport, intitulé « Un appel à l’action : comment le gouvernement et l’industrie peuvent lutter contre la volatilité des prix alimentaires », présentant 10 recommandations pour relever les défis actuels de la chaîne d’approvisionnement alimentaire canadienne, notamment l’amélioration de la concurrence dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire et les mesures recommandées pour aider les Canadiens en situation d’insécurité alimentaire.
o 9 septembre 2024 : dépôt de la réponse du gouvernement.

Renseignements supplémentaires :

· Le gouvernement du Canada comprend que les prix des aliments restent un enjeu essentiel pour les Canadiens et s’engage a faire en sorte que chaque famile au Canada ait accès à des aliments frais, nutritifs et abordables.

• Le gouvernement du Canada soutiendra l’innovation et s’efforcera d’investir de façon prioritaire dans l’agriculture, les pêches, l’industrie agroalimentaire,et la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Il s'agit notamment d'investir davantage dans le secteur de la transformation alimentaire et dans les serres, ce qui nous permettra de cultiver et de transformer davantage d’aliments ici au Canada

· Nous nous sommes également engagés à aider les consommateurs à identifier plus facilement les produits canadiens lorsqu'ils font leurs achats à l'épicerie.

· Ces engagements s'appuient sur les mesures prises précédemment par le gouvernement, notamment les modifications apportées à la Loi sur la concurrence, le renforcement de nos systèmes alimentaires dans le cadre de la Politique alimentaire pour le Canada et la poursuite des travaux sur le Carrefour de données sur le prix des aliments.