Note pour la période des questions : FIÈVRE APHTEUSE

About

Numéro de référence :
AAFC-2025-QP-00094
Date fournie :
26 mai 2025
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
MacDonald, Heath (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Q1 – Quelle est la politique du gouvernement du Canada en matière de vaccination contre la fièvre aphteuse?
Q2 – Quels sont les efforts accomplis par le Canada pour obtenir des doses suffisantes de vaccins afin de protéger l’industrie canadienne du bétail et de faire progresser son plan de préparation relatif à la fièvre aphteuse? Q3 – Comment le gouvernement du Canada travaille-t-il avec les provinces, les territoires et l’industrie canadienne du bétail en vue de se préparer à d’éventuelles éclosions de fièvre aphteuse?

Réponse suggérée :

R.1 - Le gouvernement du Canada ne recourra à la vaccination contre la fièvre aphteuse pendant une éclosion que dans le but de limiter la propagation de la maladie, parallèlement aux efforts d’éradication.

Les données disponibles montrent que le recours à la vaccination dans les foyers importants, combiné à une stratégie d’abattage (abattage intégral, élimination, nettoyage et désinfection des installations contaminées), réduit considérablement la taille et la durée du foyer par rapport à une stratégie d’abattage seule.

Si l’Agence canadienne d’inspection des aliments juge qu’une vaccination d’urgence est appropriée, le vaccin ne sera administré que dans les zones où l’éclosion de la maladie est en cours. R.2 - Une demande de propositions a été publiée le 30 janvier 2025 et l’Agence canadienne d’inspection des aliments vise le printemps 2025 pour l’attribution du marché. Le ou les soumissionnaires retenus fourniraient des vaccins concentrés contre la fièvre aphteuse qui pourraient être transformés en vaccins finis en cas d’éclosion de la maladie.

Cet investissement s’ajoute au nombre limité de vaccins contre la fièvre aphteuse auquel le Canada a accès par l’intermédiaire de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse.

Ensemble, ces initiatives permettront au Canada d’avoir accès à une quantité suffisante de vaccins contre la fièvre aphteuse en cas d’éclosion afin d’endiguer la propagation de la maladie et de diminuer le nombre de cas et leur durée. R.3 - La préparation et l’intervention en ce qui concerne la fièvre aphteuse sont une responsabilité partagée au Canada. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se réunissent régulièrement afin de discuter de l’établissement d’une banque de vaccins. En outre, par l’intermédiaire des efforts de coordination de Santé animale Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments travaille également de concert avec l’industrie et les gouvernements provinciaux et territoriaux afin d’améliorer et de renforcer les plans d’intervention intégrés.

Contexte :

La fièvre aphteuse est une maladie virale grave et hautement contagieuse qui touche les bovins et les porcs. Elle peut aussi s’attaquer aux ovins, aux caprins, aux cerfs et à d’autres ruminants artiodactyles, mais pas aux chevaux. De nombreux animaux atteints se rétablissent, mais la maladie les laisse affaiblis.

La fièvre aphteuse ne se transmet pas facilement aux humains et ne constitue pas un risque pour la santé publique. Dans certaines conditions de laboratoire avec une très grande exposition au virus, une transmission aux humains a eu lieu et n’a entraîné que de légères cloques. La maladie n’est pas considérée comme un problème lié à la salubrité des aliments.

Le Canada est exempt de fièvre aphteuse depuis 1952, et des mesures rigoureuses, comme les contrôles des importations, ont été mises en place pour empêcher l’entrée de la maladie au pays. De nouvelles mesures d’importation ont été mises en place en réponse aux éclosions de 2025 en Allemagne, en Hongrie et en Slovaquie.

Les éleveurs de bétail du Canada jouent un rôle clé dans la protection de la santé des animaux. Il faut toujours suivre des pratiques de biosécurité rigoureuses pour minimiser l’introduction et la propagation de toute maladie animale infectieuse, y compris la fièvre aphteuse. Chaque fois qu’une personne soupçonne la présence d’une maladie à déclaration obligatoire chez ses animaux, elle est tenue de communiquer immédiatement avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ou un vétérinaire de pratique privé.

Selon une étude de 2022, on estime que les répercussions économiques d’une éclosion de fièvre aphteuse au Canada seraient de l’ordre de 22,6 G$ à 75,8 G$ (en dollars de 2025) selon le mode d’introduction et l’étendue de la propagation. Dans le cadre du budget de 2023, on a annoncé une somme de 57,5 M$ sur cinq ans (de 2023-2024 à 2027-2028) et de 5,6 M$ en financement continu afin d’établir une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse pour le Canada et renforcer les plans d’intervention relatifs à la fièvre aphteuse.

Cet investissement s’ajoutait au un nombre limité de doses de vaccin auquel le Canada a accès par l’intermédiaire de la Banque nord-américaine de vaccin contre la fièvre aphteuse (BNAVFA).

En cas de détection de la fièvre aphteuse au Canada

Si la présence de la fièvre aphteuse est décelée au Canada, l’exportation d’animaux vivants, de viande et de produits laitiers et carnés fabriqués à partir d’espèces vulnérables (principalement le bœuf et le porc) sera interrompue.

Le Canada dispose de plans pour contrôler et éradiquer rapidement et efficacement la fièvre aphteuse. La politique actuelle consiste en ce qui suit :
• recenser toutes les installations exposées;
• appliquer une politique d’abattage intégral (c’est-à-dire abattre et éliminer tous les animaux infectés et exposés);
• nettoyer et désinfecter les installations contaminées.

La portée et les détails de l’intervention, ainsi que les échéanciers dépendront de plusieurs facteurs, notamment la durée et l’ampleur de la propagation de la fièvre aphteuse avant sa détection, la densité du bétail dans les zones touchées et l’efficacité des mesures de biosécurité prises dans les exploitations.

Répercussions sur le plan du commerce international

La fièvre aphteuse est une maladie à statut officiel en vertu du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). Le Canada est considéré comme un pays exempt de la fièvre aphteuse où aucune vaccination n’est pratiquée contre la maladie. La découverte d’un cas au pays ferait en sorte que les partenaires commerciaux considéreraient que l’ensemble du Canada est infecté par la fièvre aphteuse.

Dans l’éventualité d’une éclosion, et pour reprendre les échanges commerciaux, le Canada devrait démontrer à l’OMSA et à ses partenaires commerciaux que des mesures appropriées sont en place pour contenir et éliminer la maladie. L’ACIA collaborerait avec ses partenaires dans les provinces et les territoires, Affaires mondiales Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que les associations nationales de l’industrie afin de rétablir le commerce aussi rapidement que possible.

Renseignements supplémentaires :

• Le gouvernement s’engage à protéger la santé animale et à prévenir l’introduction et la propagation de maladies animales.

• L’Agence canadienne d’inspection des alimentssurveille la situation de la fièvre aphteuse dans le monde et est prête à intervenir.

• Le gouvernement travaille en vue d’établir une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse.

• Des mesures rigoureuses, notamment des contrôles à l’importation, sont en place afin de prévenir l’entrée de la fièvre aphteuse au Canada.