Note pour la période des questions : TUBERCULOSE BOVINE
About
- Numéro de référence :
- AAFC-2025-QP-00098
- Date fournie :
- 27 mai 2025
- Organisation :
- Agriculture et Agroalimentaire Canada
- Nom du ministre :
- MacDonald, Heath (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire
Enjeu ou question :
Q1 – Que fait l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour répondre à la situation de la tuberculose bovine? Q2 – La tuberculose bovine peut-elle se transmettre aux humains? Q3 – Comment lutte-t-on contre la tuberculose bovine au Canada? Q4 – Les propriétaires de bovins ayant reçu l’ordre de détruire leurs animaux sont-ils indemnisés par le gouvernement fédéral?
Réponse suggérée :
R.1 - L’Agence canadienne d’inspection des aliments a lancé une enquête et s’efforce d’identifier et de tester les troupeaux qui ont été en contact avec le premier troupeau infecté.
Il s’agit d’une enquête approfondie qui s’étirera au moins sur 18 à 24 mois, et qui concerne actuellement 23 installations. Le système utilisé pour retracer les bovins nécessite un suivi manuel des déplacements de chaque animal tout au long de la chaîne d’approvisionnement en bœuf, ce qui prend du temps.
On s’emploie à mobiliser fréquemment et continuellement les différents intervenants, notamment les vétérinaires en chef provinciaux de la Saskatchewan et de l’Alberta ainsi que plusieurs associations d’éleveurs de bovins. R.2 - Les cas humains de tuberculose bovine sont très rares.
La tuberculose bovine ne constitue pas une menace pour la santé publique au Canada en raison de la très faible prévalence de la maladie, ainsi que des programmes et des pratiques de surveillance et de dépistage dans les abattoirs.
La tuberculose bovine est une maladie à déclaration obligatoire au Canada qui fait l’objet d’un programme national d’éradication obligatoire depuis 1923.
La transmission ne peut avoir lieu que par le transfert de liquides organiques d’un animal infecté à une plaie ouverte, du contact immédiat prolongé avec un animal souffrant activement de la tuberculose respiratoire ou en consommant des produits animaux crus ou non pasteurisés (comme du lait non pasteurisé) provenant d’un animal infecté.
Toute personne susceptible d’avoir été exposée à un animal infecté doit consulter un médecin. L’Agence canadienne d’inspection des aliments impose une quarantaine aux installations contaminées afin d’éviter de propager la maladie et de protéger les membres du public. R.3 - La tuberculose bovine fait l’objet d’un programme d’éradication national obligatoire au Canada depuis 1923. L’objectif du programme est la détection précoce et l’éradication complète de la tuberculose bovine chez le bétail canadien.
La surveillance continue du bétail permet de détecter les infections et de maintenir le statut international du Canada en tant que pays exempt de tuberculose bovine.
Le système de surveillance des abattoirs de l’Agence canadienne d’inspection des aliments vise la recherche de lésions d’apparence tuberculeuse dans les ganglions lymphatiques et les poumons des animaux abattus. Des analyses sur les animaux vivants s’ajoutent à la surveillance des abattoirs, comme il s’agit d’une exigence d’exportation dans certains pays.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments vise également à faire passer des tests de dépistage à un certain nombre de bovins autour du Parc national Wood Buffalo, qui abrite la seule population d’animaux sauvages connus pour être infectés par la tuberculose bovine au Canada. Une telle mesure permet de s’assurer que la maladie ne s’est pas propagée du parc au bétail, tout en favorisant l’accès au marché.
Si un cas de tuberculose bovine était confirmé dans une installation, l’Agence canadienne d’inspection des aliments alerterait le ministère provincial de la Santé et mettrait en œuvre des mesures rigoureuses d’éradication de la maladie pour éliminer l’infection et prévenir sa propagation au bétail, aux humains et aux animaux sauvages.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments informe également ses partenaires commerciaux lorsque des exportations d’animaux vivants ont eu lieu à partir d’installations où des cas positifs de la maladie ont été dépistés au cours des quatre dernières années. Cette notification constitue une obligation de l’Organisation mondiale de la santé animale. R.4 - En vertu de la Loi sur la santé des animaux, le ministre a le pouvoir d’ordonner qu’une indemnité soit versée à un propriétaire dont l’animal a fait l’objet d’un ordre de destruction. Cette indemnisation, versée par le Trésor, n’est pas destinée à fournir une aide économique complète, mais plutôt à encourager la déclaration de la maladie et la coopération des propriétaires aux efforts de destruction.
Les producteurs peuvent être admissibles à recevoir une indemnisation pour compenser la valeur marchande des animaux dont l’élimination a été ordonnée, ainsi que les frais connexes. L’Agence canadienne d’inspection des aliments s’emploie également à parachever un examen de la valeur marchande des bovins en vue d’indemniser les producteurs dont les animaux sont dépeuplés.
Contexte :
La tuberculose bovine est une maladie bactérienne infectieuse chronique causée par Mycobacterium bovis (M. bovis) qui touche le bétail, et parfois d’autres espèces de mammifères.
Dans les pays ayant mis en place des programmes d’éradication, comme le Canada, la maladie à un stade avancé est rare, car la plupart des cas sont détectés à un stade précoce, lorsque l’infection consiste généralement en des lésions peu nombreuses ou de petites tailles dans le système respiratoire.
Peu de cas d’infections progressent au Canada au point de présenter des signes cliniques. Cependant, lorsque la maladie évolue, les signes généraux sont la faiblesse, la perte d’appétit, la perte de poids et une fièvre fluctuante. Lorsque les poumons en sont gravement atteints, une toux intermittente et quinteuse peut survenir.
Si un cas de tuberculose bovine était confirmé dans une installation, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) mettrait en œuvre des mesures strictes d’éradication de la maladie pour éliminer l’infection et prévenir sa propagation.
Ces mesures comprennent les suivantes :
• la mise en quarantaine et la limitation des déplacements des animaux et de l’équipement;
• la destruction sans cruauté de tous les animaux infectés et soupçonnés d’avoir été exposés à la maladie;
• nettoyer et désinfecter les installations et l’équipement contaminés;
• une enquête et des tests de dépistage sur tous les troupeaux de bétail ayant un lien épidémiologique avec les installations contaminées (retraçage);
• un test de dépistage sur le bétail et les animaux sauvages dans une zone de surveillance autour des installations contaminées;
• des tests de dépistage sur tous les troupeaux repeuplés dans des installations où la tuberculose bovine a été confirmée.
Enquête sur la tuberculose bovine
Le 29 novembre 2024, un animal d’origine canadienne, qui avait été abattu le 31 octobre 2024, a reçu un résultat positif à un test de dépistage de Mycobacterium tuberculosis (TB). On a retracé le troupeau d’origine de cet animal, qui était un grand troupeau d’animaux reproducteurs de la Saskatchewan composé d’environ 2 100 animaux.
La tuberculose bovine figure sur la liste des maladies à déclaration obligatoire du Règlement sur les maladies déclarables de la Loi sur la santé des animaux (LSA) et sur la liste des maladies à déclaration obligatoire de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). Conformément aux normes de l’OMSA, l’ACIA doit aviser en temps utile tout partenaire commercial des cas d’exportations d’animaux vivants à partir d’installations contaminées.
L’ACIA a lancé une enquête et continue de travailler en étroite collaboration avec les producteurs, les associations de l’industrie et les autorités agricoles et sanitaires provinciales et fédérales durant toute la durée de l’enquête.
Il s’agit d’une enquête approfondie qui s’étirera au moins sur 18 à 24 mois. D’autres exploitations pourraient être touchées d’ici la réception des résultats des tests. Des travaux sont en cours pour déterminer les ressources nécessaires à la réalisation de l’enquête sur la maladie.
En date du 25 avril 2025, plus de 4 000 animaux avaient fait l’objet de tests dans plus de 23 exploitations agricoles. L’ACIA a ordonné l’abattage du troupeau dans lequel des animaux infectés ont été trouvés, ainsi que des animaux individuels d’autres sites, ce qui représente une ordonnance de destruction de plus de 2 100 animaux.
Indemnisation et aide financière pour compenser d’autres frais ou les pertes commerciales
Les demandes d’indemnisation sont basées sur la valeur marchande de l’animal. Elles sont plafonnées par le montant maximal fixé dans le Règlement sur l’indemnisation en cas de destruction d’animaux ou de choses.
L’ACIA et Agriculture et Agroalimentaire Canada travaillent de concert pour comprendre la portée et l’ampleur de cette éclosion ainsi que pour veiller à ce que l’Association canadienne des bovins et les provinces jouent leurs rôles respectifs et soient impliquées dans les répercussions à l’échelle de l’industrie.
Renseignements supplémentaires :
• En novembre 2024, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a lancé une enquête après qu’un animal dans une exploitation agricole de la Saskatchewan ait reçu un résultat positif à un test de dépistage à la tuberculose bovine.
• Le gouvernement est résolu à maintenir l’accès au marché et à travailler avec ses partenaires commerciaux pour répondre à toutes les préoccupations.
• Le gouvernement du Canada s’est engagé à indemniser les éleveurs touchés par l’abattage d’animaux infectés et à assurer la durabilité du secteur agricole du pays.
• Le gouvernement du Canada collabore avec les gouvernements provinciaux afin de soutenir les éleveurs touchés par la tuberculose bovine.