Note pour la période des questions : LA MALADIE MSX ET LA MALADIE DERMO AU CANADA ATLANTIQUE

About

Numéro de référence :
AAFC-2025-QP-00099
Date fournie :
5 juin 2025
Organisation :
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Nom du ministre :
MacDonald, Heath (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Enjeu ou question :

Q1 – Quelles mesures le gouvernement du Canada applique-t-il pour répondre à la présence de la maladie MSX dans des huîtres provenant du Canada atlantique?
Q2 – L’Agence canadienne d’inspection des aliments surveille-t-elle la présence de la maladie MSX et de la maladie Dermo? Q3 – La maladie MSX et la maladie Dermo posent-elles un risque pour la santé humaine? Q4 – Quelles seront les répercussions à long terme pour l’industrie ostréicole?

Réponse suggérée :

R.1 - En raison des détections à grande échelle de la maladie MSX dans les populations d’huîtres à l’Île-du-Prince-Édouard et du volume élevé de déplacements d’huîtres au Canada atlantique, l’Agence canadienne d’inspection des aliments est passée des zones de contrôle primaire au Programme de contrôle des déplacements en territoire canadien, l'Île-du-Prince-Édouard étant considérée comme une zone déclarée pour le MSX à compter du 7 février 2025. Le Programme de contrôle des déplacements en territoire canadien permet à l’industrie peut ainsi exercer ses activités sans devoir satisfaire à d’autres exigences relatives à des permis. Par ailleurs, les huîtres de l’Île-du-Prince-Édouard ne peuvent pas entrer dans des eaux où la maladie MSX n’a pas été détectée.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments continue de mobiliser l’industrie en fournissant des conseils en matière de biosécurité et travaille en collaboration avec les provinces pour protéger la santé des huîtres grâce à son rôle consultatif au sein du Comité des introductions et des transferts.

De plus, pour les autres provinces de l’Atlantique où la maladie MSX a été détectée, les mesures d’intervention suivantes ont notamment été adoptées :

• appliquer des mesures visant à contrôler les déplacements des huîtres dans des zones précises de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick;
• mener une enquête plus approfondie sur la source potentielle de la détection;
• mobiliser des scientifiques, des producteurs et des pêcheurs pour qu’ils continuent de surveiller la santé des mollusques, notamment en informant l’Agence canadienne d’inspection des aliments ou les autorités provinciales de la présence d’huîtres malades, de la diminution des taux de croissance ou de l’augmentation des taux de mortalité;
• veiller à ce que les producteurs aient accès à de l’information sur la détection et le contrôle des déplacements. R.2 -
Grâce aux signalements obligatoires, l’Agence canadienne d’inspection des aliments est informée en temps réel de la présence de la maladie MSX et de la maladie Dermo dans toutes les eaux canadiennes et intervient par la suite conformément à nos obligations envers l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). L’Agence canadienne d’inspection des aliments dirige ce programme avec le soutien du ministère des Pêches et des Océans (MPO) et des gouvernements provinciaux.

Agence canadienne d'inspection des aliments

• La maladie MSX et la maladie Dermo sont des maladies à déclaration obligatoire au Canada. L’ACIA est l’autorité compétente en matière de santé des animaux aquatiques au Canada. À ce titre, elle est responsable de l’élaboration de plans d’intervention en cas de maladie.
• L’objectif est d’empêcher une plus grande propagation de la maladie MSX et de la maladie Dermo au Canada grâce à la surveillance, à l’échantillonnage et à l’intervention en cas de maladie. Les mesures pouvant être mises en œuvre comprennent les suivantes :
o la quarantaine;
o les zones de contrôle primaire (ZCP);
o les permis relatifs aux contrôles des déplacements des animaux et de l’équipement susceptibles de propager la maladie à l’intérieur et à l’extérieur de la ZCP.
o Zones déclarées pour MSX/Dermo

Pêches et Océans Canada

• Exclusivement à l’Île-du-Prince-Édouard, le MPO s’occupe de la conchyliculture en délivrant et en gérant des concessions ayant trait aux fonds marins provinciaux où se déroule la conchyliculture.
• Le ministère des Pêches et des Océans se charge d’appuyer et de mener des études sur les maladies à déclaration obligatoire des animaux aquatiques, en plus de fournir du financement pour soutenir la recherche.
• Le ministère des Pêches et des Océans offre un soutien scientifique et des services de diagnostic en laboratoire.
• Le ministère des Pêches et des Océans fournit également, à l’échelle locale et avec la province, de l’information sur les déplacements connus des huîtres et les tendances passées en matière d’ostréiculture et de pratiques de récolte.

Gouvernements provinciaux

• Partenaire clé pour mobiliser l’industrie..
• Connaissance approfondie des besoins et des pratiques de l’industrie.
• Surveillance d’un programme visant à assurer la santé des mollusques et des crustacés (mandat provincial)
• Soutien à l’industrie grâce à la surveillance et à l’échange de renseignements, à la lumière des tendances relatives à la prévalence de la maladie MSX dans leurs eaux et en utilisant ces renseignements dans l’arbre décisionnel pour les déplacements d’huîtres proposés.
• Gestion des maladies endémiques à l’intérieur des frontières provinciales. R.3 - Cette maladie ne pose aucun risque pour la santé humaine ni la salubrité des aliments. R.4 - Des mesures de contrôle ont été mises en place pour limiter la propagation de la maladie. Un processus de délivrance de permis a été établi pour permettre aux activités de l’industrie de se poursuivre selon des conditions précises. Cela comprend l’autorisation de transport d’huîtres vers les marchés intérieurs et internationaux. Les répercussions à long terme sont difficiles à prédire pour le moment, mais les ministères et organismes du gouvernement du Canada collaborent pour assurer la mise en place de mesures de soutien appropriées afin d’appuyer le rétablissement de l’industrie ostréicole.

Le ministère des Pêches et des Océans a débloqué des fonds pour soutenir des études scientifiques sur la maladie et la recherche d’espèces résistantes.

Contexte :

La maladie MSX et la maladie Dermo sont des maladies à déclaration obligatoire au Canada en vertu de la Loi sur la santé des animaux. Les huîtres infectées ne manifestent pas toutes de signes de la maladie. Une analyse en laboratoire est donc nécessaire pour diagnostiquer une infection par la maladie MSX et la maladie Dermo.

La maladie de la sphère X multinucléée (maladie MSX) est une maladie grave de l’huître américaine (Crassostrea virginica) qui peut entraîner un taux de mortalité élevé (pouvant atteindre entre 90 et 95 %) et qui réduit la production et la récolte d’huîtres sauvages et de culture. Il est impossible d’éliminer la maladie MSX une fois qu’elle est présente dans l’environnement marin, et le cycle de vie complet du parasite, y compris l’hôte intermédiaire, reste inconnu. Bien que la maladie MSX plombe la prospérité des huîtres, elle ne suscite pas d’inquiétudes sur le plan de la salubrité des aliments, car elle est sans risque pour la santé humaine. La consommation d’huîtres de l’Î-P.-É. demeure donc sécuritaire.

Les conséquences économiques de la maladie MSX sont considérables. En 2023, l’ostréiculture au Canada était évaluée à 66 millions de dollars — ce qui en fait le secteur des crustacés dont la valeur est la plus importante au pays.

En juillet 2024, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a confirmé la présence de la maladie MSX a été confirmée dans des échantillons d’huîtres sauvages prélevés dans la baie Bedeque, à l’Île-du-Prince-Édouard. Par la suite, la présence de la maladie MSX a été confirmée au Nouveau-Brunswick en novembre 2024. La maladie MSX est présente dans la région de l'est du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse depuis le début des années 2000. Jusqu’à maintenant, la maladie MSX n’a pas été détectée à Terre-Neuve-et-Labrador.

Le 7 février 2025, la province de l’Île-du-Prince-Édouard a été déclarée zone où la maladie MSX est présente ou très susceptible d’être présente. Le Programme de contrôle des déplacements à l’intérieur permet à l’industrie de fonctionner sans être assujettie à d’autres exigences relatives aux permis tout en empêchant les huîtres de l’Î.-P.-É. d’entrer dans les eaux où la MSX n’a pas été détectée.

La maladie de Perkinsus marinus (maladie Dermo) est également une maladie grave touchant l’huître américaine (Crassostrea virginica). Elle affecte souvent les populations d’huîtres atteintes de la maladie MSX. Les taux de mortalité sont inférieurs à ceux de la maladie MSX (ils peuvent atteindre entre 50 et 60 %), mais la maladie limite la production d’huîtres sauvages et d’élevage à un âge plus jeune que la maladie MSX. Il est impossible d’éliminer la maladie Dermo une fois qu’elle est présente dans l’environnement marin et qu’il y a eu transmission directe entre les huîtres. La maladie Dermo ne présente aucun risque pour la santé humaine et les huîtres du Canada atlantique peuvent être consommées en toute sécurité.

En novembre 2024, la présence de la maladie Dermo a été officiellement confirmée au Nouveau-Brunswick pour la première fois au Canada. Elle a ensuite été confirmée en Nouvelle-Écosse plus tard ce mois-là, et a été confirmé à Terre-Neuve-et-Labrador le 29 mai 2025.

Pour empêcher la propagation de la maladie de Dermo au Canada, l’ACIA a établi des zones de contrôle primaires (ZCP) dans les régions où la maladie a été détectée et où sa présence est soupçonnée. La maladie de Dermo a été détectée dans trois provinces de l’Atlantique (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et Labrador) et une détection suspecte a été faite à l'Île-du-Prince-Édouard.

Renseignements supplémentaires :

• La MSX et la maladie de Dermo ne posent aucun risque pour la salubrité des aliments.

• La MSX et la maladie de Dermo ont un impact dévastateur sur l’industrie des huîtres de 66 millions de dollars du Canada.

• Le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces touchées, tente de s’assurer que les mesures de soutien appropriées sont en place pour aider l’industrie ostréicole à se rétablir.

• L’Agence canadienne d’inspection des aliments collabore avec Pêches et Océans Canada, les provinces et l’industrie pour gérer ces éclosions et contrôler la propagation de la maladie.