Note pour la période des questions : Espèces aquatiques envahissantes

About

Numéro de référence :
DFO-2025-QP-00020
Date fournie :
20 juin 2025
Organisation :
Pêches et Océans Canada
Nom du ministre :
Thompson, Joanne (L'hon.)
Titre du ministre :
Ministre des pêches

Réponse suggérée :

• Notre gouvernement comprend l’importance de protéger les eaux canadiennes et nous nous concentrons à coordonner les efforts pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes.
• Les espèces aquatiques envahissantes sont une menace grave pour les écosystèmes aquatiques, et prévenir leurs effets néfastes sur notre biodiversité, notre économie et notre société est une priorité pour notre gouvernement.
• Mon ministère travaille étroitement avec les provinces, les territoires, Parcs Canada et avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour appliquer le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, en mettant l'accent sur la prévention afin d’empêcher l'entrée d’espèces interdites au Canada.

Contexte :

Espèces aquatiques envahissantes
• Le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes est entré en vigueur en 2015 en vertu de la Loi sur les pêches afin de fournir des outils pour l'action fédérale et les partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, établissant des attentes importantes quant à la capacité collective du Canada à gérer les espèces aquatiques envahissantes (EAE).
• Le budget de 2017 prévoyait un financement de 43,8 millions de dollars sur cinq ans et 10,8 millions de dollars par la suite pour la gestion nationale des EAE afin d'établir un programme de base national; élargir et rendre permanent le programme de lutte contre la carpe asiatique du Ministère; et élargir le Programme de lutte contre la lamproie phoque (PCLS) et accroître l'engagement du Canada envers la Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL). Le budget de 2017 a fait passer de 8,1 millions de dollars à 10,6 millions de dollars l'engagement du Canada envers la CPGL, l'organisme de coordination du PCSL.
• Le commissaire à l'environnement et au développement durable a effectué un audit des efforts déployés par le MPO en matière d'EAE à ce jour et a publié ses conclusions le 2 avril 2019. En réponse, le MPO, l'Agence des services frontaliers du Canada et d'autres partenaires ont élaboré de nouveaux protocoles, outils et procédures pour améliorer l'application du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes aux frontières internationales. Canadienne, a annoncé un financement sous forme de contribution de plus de 3,7 millions de dollars pour sept projets pluriannuels.

Carpes asiatiques
• Le Programme de lutte contre la carpe asiatique a pour but de protéger les Grands Lacs de la menace posée par les carpes asiatiques. Il focalise ses efforts sur la surveillance et la détection précoce, les partenariats et l’éducation, et les activités de sensibilisation. Ce financement permettra à Pêches et Océans Canada d'élargir le Programme de lutte contre la carpe asiatique pour renforcer la protection de nos Grands Lacs et préserver nos pêcheries. Les activités connexes comprennent la sensibilisation/éducation, la recherche, l'évaluation des risques, et l'aide mutuelle.
• Les carpes asiatiques ont été introduites par accident dans le bassin du fleuve Mississipi dans les années 1970 et 1980, et s'étendent depuis progressivement vers le nord. Il existe quatre espèces de carpes asiatiques : la carpe à grosse tête, la carpe de roseau, la carpe noire et la carpe argentée. En 2004, une évaluation du risque posé par la carpe asiatique au Canada a permis de conclure que le risque d'impact est élevé dans les Grands Lacs et dans d'autres parties du Canada.
• Le Programme de lutte contre la carpe asiatique effectue la surveillance et la détection précoce à 37 sites à travers des Grands Lacs. Dans les Grands Lacs, le Programme collabore avec des partenaires, soit la province de l'Ontario, les États-Unis et les organismes gouvernementaux des États, le milieu universitaire, et les parties prenantes non gouvernementales.
• Depuis 2012, 33 Carpes de Roseaux ont été capturées et enlevées des eaux canadiennes du bassin des Grands Lacs. La majorité étaient des spécimens triploïdes et donc incapables de se reproduire.
• Même si les programmes fédéraux sur la carpe asiatique demeurent axés sur le bassin des Grands Lacs en raison de la gravité de la menace, les carpes asiatiques sont également devenues un problème pour la province du Québec. Une carpe asiatique a été détectée dans le fleuve Saint-Laurent près de Montréal en 2016, un spécimen a été capturé en 2020 dans le bassin de Chambly, puis trois spécimens ont été capturés en Mai 2024 dans le Lac des deux Montagnes près de Vaudreuil. Le MPO collabore avec la province du Québec qui est responsable pour la gestion de la Carpe de Roseau sur son territoire en offrant des services d’analyses en laboratoire pour confirmer la fertilité des spécimens capturés.

Crabe vert
• Le crabe vert est une espèce aquatique qui se nourrit de ou compétitionne avec les espèces indigènes, par exemple, les mollusques, les crabes et le homard, et endommage les habitats estuariens, par exemple, les herbiers de zostère et les marais salés.
• Le MPO continue de financer et de travailler avec ses partenaires de la région de Terre-Neuve-et-Labrador pour contrôler le crabe vert, dont des groupes Autochtones (l’Association Mi’kmaq Alsumk Mowimsikik Koqoey), les groupes académiques (le Marine Institute) et des organisations non gouvernementales environnementales (Aquatic Conservation Initiative and Intervale Associates INC). La région de Terre-Neuve-et-Labrador a également recours à un programme volontaire de contrôle des permis qui connaît un grand succès et où les membres du public peuvent présenter une demande pour piéger le crabe vert.
• En Colombie-Britannique, des populations de crabe vert ont été détectées en 1998. Le MPO collabore avec ses partenaires autochtones et les groupes d’intendance pour déterminer l’étendue de l’invasion, évaluer si les populations sont établies, et élaborer et mettre en place des plans d’intervention et de contrôle, y compris fournir du support en terme d’expertise, et du financement provenant du Fonds de restauration et d’innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique, au Coastal Restoration Society, et au Conseil de la nation Haida et la Nation Heiltsuk ; 15,7 millions de dollars ont été alloués jusqu’en 2026.
• Par l’entremise des Fonds de prévention des espèces aquatiques envahissantes, le MPO finance un projet d'atténuation et de développement des capacités du crabe vert pour contrôler et gérer la propagation du crabe vert dans la mer des Salish et un programme de surveillance et de réponse au crabe vert dirigé par les autochtones dans le détroit de Chatham, représentant au total 1,5M$ (Région du Pacifique).

EAE comme appâts
• Les groupes autochtones, les pêcheurs commerciaux, les organisations à but non lucratif et d'autres groupes s'intéressent à l'utilisation des EAE. L'utilisation d’EAE est un outil disponible pour contrôler la propagation des EAE, réduire certaines pressions sur les stocks sauvages et créer des opportunités pour les sources de nourriture. Depuis 2010, il existe une pêche commerciale en Nouvelle-Écosse où le crabe vert est capturé et peut-être utilisé comme appât pour le homard. Le soutien à l'utilisation des EAE n'est pas destiné à créer des pêcheries durables.
• Les décisions relatives à l'utilisation des EAE doivent être prises avec soin, afin d'éviter des résultats négatifs tels que l'augmentation de la propagation d'une espèce envahissante. Le MPO élabore un processus opportun et uniforme à l’échelle nationale permettant au Ministère de prendre des décisions judicieuses lors de l’examen, par exemple, du type de permis approprié pour le contrôle et l’utilisation d’espèces marines envahissantes.
• Le MPO explore les différentes options concernant les utilisations potentielles des EAE marines, telles que la nourriture, les appâts, le compost ou les aliments pour animaux de compagnie, en considérant : la contribution à la gestion et au contrôle continus des espèces marines envahissantes, les engagements du gouvernement du Canada à l’égard de la gestion des pêches et de la biodiversité, et les possibilités économiques pour les communautés côtières.

Lamproie marine
• La Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL) est une commission mixte entre le Canada et les États-Unis qui a été créée en 1954, à la suite de la ratification de la Convention sur les pêches des Grands Lacs.
• Le Programme de lutte contre la lamproie marine (PCLS) de la CFGL est un programme binational mis en œuvre en partenariat avec le MPO, le Fish and Wildlife Service des États-Unis, la Commission géologique des États-Unis et le Corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis.
• Une approche coordonnée et binationale est essentielle, car la lamproie marine est établie dans les cinq Grands Lacs, se déplace librement entre les eaux canadiennes et américaines, n'a pas de prédateurs naturels et s'attaque à tous les types de poissons indigènes.
• Le budget de 2022 a prévu 45 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans et 9 millions de dollars par la suite pour permettre au MPO et à la CPGL d'accroître leurs efforts de lutte contre la lamproie marine, de faciliter davantage la gestion collaborative des pêches et de fournir un soutien supplémentaire à la recherche sur les Grands Lacs.
• D'avril à novembre de chaque année, le personnel du MPO du PCLS évalue les populations de lamproie marine, traite les cours d'eau infestés et évalue l'efficacité des efforts de lutte dans la région des Grands Lacs, y compris aux États-Unis.

Renseignements supplémentaires :

Si l’on insiste sur les nouveaux investissements dédiés à la lutte contre les espèces aquatiques envahissantes au Canada
• L’énoncé économique de l’automne de 2022 a octroyé 36,6 millions de dollars sur cinq ans pour la lutte contre les espèces aquatiques envahissantes au Canada.
• Sur ce montant, 25,6 millions de dollars sont consacrés au renforcement des opérations et à l’augmentation des activités de détection rapide et d'intervention, y compris aux frontières internationales, pour empêcher les espèces aquatiques envahissantes d'entrer au Canada et de s’y propager.
• Le reste de ce montant comprend 8,75 millions de dollars en financement de contribution pour lancer le Fonds de prévention des espèces aquatiques envahissantes afin de créer de nouveaux partenariats et de faciliter les actions préventives sur le terrain.

Si l’on insiste sur les moules zébrées et quagga
• À l'heure actuelle, il n'y a aucune information indiquant que des envois de boules de mousse ont récemment été importés au Canada en provenance des États-Unis. Pêches et Océans Canada enquête sur un incident isolé au Québec qui, selon l’information disponible, ne semble avoir aucun lien avec celui des États-Unis. Pêches et Océans Canada collabore avec l'Agence des services frontaliers du Canada et partage les informations pertinentes dès qu'elles sont disponibles.

Prairies
• Dans les Prairies, les moules zébrées sont établies dans le bassin versant du lac Manitoba et ont été trouvées récemment dans le lac Clear, dans le parc national du Mont-Riding. Nous soutenons Parcs Canada pour assurer une réponse rapide et coordonnée dans le cas où des mesures d’intervention seraient requises dans la région.
• En juillet 2024, des moules zébrées ont été trouvées dans un réservoir du Parc provincial de St. Malo, dans le sud-est du Manitoba. La province du Manitoba est responsable de l'effort d’intervention.

Financement pour la Colombie-Britannique
• En Colombie-Britannique, mon ministère soutient les efforts de la province en matière de prévention et de détection rapide des espèces aquatiques envahissantes en produisant des avis scientifiques, et des évaluations des risques, et en mettant en place des mesures pour faire appliquer la loi.
• Mon ministère a également offert une aide financière de 540 000 $ à la fondation Habitat Conservation Trust, et dans le cadre d’un protocole d’entente avec la province de la Colombie-Britannique, mon ministère a versé plus de 475 000 $ en 2022-2023 pour soutenir le programme de lutte contre les moules envahissantes de la Province.
• De plus, mon ministère a versé 384 518 $ aux activités de détection précoce des moules envahissantes en 2019 et 568 280 $ à la surveillance et à l'éducation sur les espèces aquatiques envahissantes (y compris les moules envahissantes) en 2024 par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril.

Québec et l’Est canadien
• Dans l’est canadien, les moules zébrées sont établies dans le fleuve Saint-Laurent et ont été nouvellement détectées au Québec dans le lac Massawippi en 2021 et le lac Témiscouata en 2022. Des activités de surveillance conduites durant l’été 2023 indiquent que la moule zébrée a potentiellement été détectée dans huit autres lacs de la région du Bas-St-Laurent. Nous travaillons avec les gouvernements du Québec, du Nouveau-Brunswick et avec des intervenants locaux pour ralentir la propagation de l’espèce.
• Le 25 août 2023, la moule zébrée a été signalée à un barrage hydroélectrique situé sur la rivière Madawaska, dans la ville d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick. Des experts ont confirmé que les spécimens étaient bien des moules zébrées, marquant ainsi la première détection visuelle confirmée de l’espèce au Nouveau-Brunswick.
• En décembre 2024, lors d’une inspection de quais flottants, Pêches et Océans Canada a découvert la présence de moules zébrées adultes à Mactaquac, près de Fredericton, dans le fleuve Wolastoq (Saint-Jean) au Nouveau-Brunswick. Il s’agit de la première observation de cette moule d’eau douce envahissante dans le bras principal du fleuve Wolastoq (Saint-Jean) et dans le sud-ouest de la province.
• En 2023, le gouvernement, par l'entremise de mon ministère, a versé 476 475 $ à l'Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean par l'entremise du Fonds pour la prévention des espèces aquatiques envahissantes dans le but d'élaborer un plan d'action pour limiter la propagation des moules zébrées dans le bassin versant du fleuve Saint-Jean.
• En 2024, au Nouveau-Brunswick, mon ministère a acquis trois stations de décontamination. Ils travaillent en étroite collaboration avec la province et le Conseil des espèces envahissantes du Nouveau-Brunswick pour décontaminer les bateaux de plaisance lors d'événements de pêche, tout en faisant la promotion du message « Lavez, videz, et séchez».

Si l’on insiste sur le crabe vert
• Nous sommes préoccupés par les répercussions majeures que le crabe vert, présent sur les côte atlantique et pacifique du Canada, peut avoir sur les écosystèmes estuariens et marins, et les industries de la pêche et de l’aquaculture.
• Nous collaborons avec différents partenaires, dont les gouvernements et les communautés autochtones, les gouvernements provinciaux, ainsi que les États et le gouvernement fédéral américains, pour gérer la menace posée par cette espèce.
• Le crabe vert a été détecté dans la baie de Notre Dame, Terre-Neuve-et-Labrador, en août 2024. Pêches et Océans Canada travaille avec des partenaires pour entreprendre une surveillance supplémentaire afin de déterminer les efforts de réponse appropriés.
• Mon ministère continue de mener les activités de gestion sur les côtes atlantique et pacifique pour atténuer la propagation et les impacts de cette espèce envahissante.

Si l’on insiste sur les Carpes asiatiques
• En 2017, notre gouvernement a investi 16 millions de dollars sur cinq ans et 4 millions de dollars par la suite dans le Programme de lutte contre la carpe asiatique afin de protéger les Grands Lacs du Canada contre les effets néfastes des carpes asiatiques.
• Le gouvernement adopte une approche préventive complète pour contrer la menace que représente ces espèces dans les Grands Lacs, particulièrement la Carpe de Roseau, et collabore activement avec les partenaires gouvernementaux des États-Unis, de l’Ontario et du Québec.
• Les carpes asiatiques ne se sont pas établies dans les eaux canadiennes des Grands Lacs grâce aux efforts de surveillance et d’intervention bien structurés. Mon ministère partage la responsabilité des efforts de détection précoce et d'intervention dans les eaux ontariennes des Grands Lacs avec la province de l'Ontario, et appuie l'intervention contre la carpe de roseau au Québec avec la province de Québec.

Si l’on insiste sur les Poissons rouges
• Le poisson rouge, une espèce non-indigène a été relâché dans les eaux canadiennes où il peut se reproduire et pourrait causer des impacts importants sur les écosystèmes et les espèces de poissons indigènes.
• L’introduction d’une espèce de poissons dans un milieu où elle n’est pas indigène est interdite au titre du Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, et nous allons continuer de favoriser la sensibilisation et la mobilisation du public pour empêcher l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes.
• La présence de poissons rouges dans les eaux douces du Canada est un enjeu que mon ministère continue de surveiller.

Si l’on insiste sur l’Ascidie jaune
• L’ascidie jaune est un tunicier envahissant présent sur la côte atlantique. Lorsqu’établie, cette espèce à d’importantes répercussions sur l’aquaculture (moules et huîtres).
• Au Québec, jusqu’en 2021, l’ascidie jaune n’était présente qu’à Cap-aux-Meules (Îles-de-la-Madeleine). Depuis, elle s’est propagée à d’autres marinas de l’archipel.
• Nous travaillons avec les partenaires locaux et les provinces pour ralentir la dispersion de l’espèce dans l’archipel des Îles-de-la-Madeleine, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador. À Terre-Neuve-et-Labrador, mon ministère collabore avec les autorités portuaires pour contrôler les populations d’ascidie jaune en expansion et pour prévenir leur propagation.

Si on insiste – Lamproie marine
• Le Programme de lutte contre la lamproie marine est un programme binational administré par la Commission des pêcheries des Grands Lacs pour protéger les espèces de poissons indigènes et les pêcheries des Grands Lacs contre les lamproies marines envahissantes.
• Une approche coordonnée entre les États-Unis et le Canada est nécessaire pour le contrôle et la gestion des lamproies marines qui sont établies dans les cinq Grands Lacs et se déplacent librement entre les eaux canadiennes et américaines.
• Mon ministère continue de mettre en œuvre le Programme de lutte contre la lamproie marine en surveillant les niveaux de population, en traitant les cours d’eau infestées, et en évaluant l'efficacité des efforts de contrôle au sein des Grands Lacs.