Note pour la période des questions : LA PAUVRETÉ AU SEIN DES GROUPES VULNÉRABLES
About
- Numéro de référence :
- HUSSJUNE2020-005
- Date fournie :
- 18 nov. 2020
- Organisation :
- Emploi et Développement social Canada
- Nom du ministre :
- Hussen, Ahmed (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social
Enjeu ou question :
Taux de pauvreté plus élevé au sein des groupes vulnérables
Réponse suggérée :
• Dans un pays aussi prospère que le Canada, tous les Canadiens devraient avoir droit à une chance réelle et équitable de réussir. C’est pourquoi le 21 août 2018, le gouvernement du Canada a publié Une chance pour tous : la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté.
• Selon les résultats de l’Enquête canadienne sur le revenu de 2018 parue récemment, plus d’un million de Canadiens sont sortis de la pauvreté entre 2015 et 2018. Il s’agit de la troisième baisse du genre en importance dans l’histoire du Canada.
• Bien que le taux de pauvreté au Canada poursuive sa tendance décroissante, nous sommes conscients qu’il y a des populations plus vulnérables que d’autres qui vivent dans la pauvreté, notamment les personnes vivant seules et les Autochtones vivant dans les réserves.
• Le gouvernement est résolu à faire en sorte que ces groupes reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour profiter d’une chance réelle et équitable de réussir.
Si l’on insiste sur la raison pour laquelle le seuil de pauvreté officiel au Canada ne tient pas compte des Premières Nations dans les réserves :
• Le gouvernement du Canada s’est engagé, dans le cadre de la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, à collaborer avec les organisations autochtones nationales et d’autres partenaires pour définir conjointement avec eux des indicateurs de la pauvreté et du bien-être qui tiennent compte des multiples dimensions de la pauvreté et du bien-être que l’on retrouve chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
• Cette démarche est cohérente avec l’approche fondée sur les distinctions et elle repose sur les principes de la réconciliation.
Contexte :
• Le 26 février 2020, dans un article paru dans iPolitics, il est question des données publiées le 24 février 2020 sur l’Enquête canadienne sur le revenu de 2018. L’article, en anglais seulement, est intitulé What the latest poverty figures show about who is poor in Canada (Ce que les derniers chiffres sur la pauvreté révèlent sur qui est pauvre au Canada). Il y est noté que, malgré une diminution de la pauvreté, certains groupes démographiques au Canada connaissent toujours des difficultés à ce chapitre et que le taux de pauvreté demeure particulièrement élevé chez les Canadiens vivant seuls. Dans l’article, il est souligné que la mesure du panier de consommation ne sert pas évaluer la pauvreté dans les territoires et dans les communautés des Premières Nations situées dans les réserves.
• Statistique Canada travaille avec les trois gouvernements territoriaux, dont celui du Nunavut, pour élaborer une mesure du panier de consommation propre aux collectivités du Nord qui tiendra compte des besoins particuliers découlant de la vie dans chaque territoire. Cela fera en sorte que le seuil officiel de la pauvreté au Canada sera disponible pour toutes les régions du Canada.
• De plus, dans le cadre de son engagement à l’égard de la stratégie Une chance pour tous, le gouvernement du Canada travaille avec des organisations autochtones nationales et d’autres intervenants dans le but de cerner et d’élaborer conjointement avec eux des indicateurs de la pauvreté et du bien-être, notamment des mesures de la pauvreté non fondées sur le revenu, qui illustrent les multiples dimensions de la pauvreté et du bien-être, telles que vécues par les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
• Le gouvernement du Canada a entrepris un vaste processus de consultation auprès de la population canadienne pour guider l’élaboration de la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté. Ce processus d’envergure nationale, amorcé le 13 février 2017, a permis aux Canadiens de s’exprimer sur la réduction de la pauvreté par l’entremise d’un site Web destiné aux consultations sur la Stratégie de réduction de la pauvreté, qui comprenait des forums de discussion et des séances de discussion ouvertes en ligne. À ces consultations en ligne se sont ajoutées des tables rondes avec des intervenants, des organisations autochtones, des entreprises, des organismes communautaires, des experts du milieu universitaire et des Canadiens qui ont vécu dans la pauvreté.
• Voici trois principaux thèmes qui sont ressortis des consultations et qui forment les trois piliers de la Stratégie de réduction de la pauvreté :
o Dignité: Sortir les Canadiens de la pauvreté en s’assurant de répondre à leurs besoins fondamentaux, comme l’accès à un logement sécuritaire et abordable, une saine alimentation et l’accès aux soins de la santé.
o Égalité des chances et inclusion: Aider les Canadiens à se joindre à la classe moyenne en favorisant la pleine participation à la société et l’égalité des chances.
o Résilience et sécurité: Soutenir la classe moyenne en aidant les Canadiens à ne pas tomber dans la pauvreté et en contribuant à la sécurité du revenu et à la résilience.
• Une chance pour tous comprend des engagements à long terme pour orienter les mesures et les investissements actuels et à venir du gouvernement :
o Seuil officiel de la pauvreté au Canada – Pour la première fois de l’histoire du Canada, le gouvernement instaure une mesure officielle de la pauvreté. La Loi sur la réduction de la pauvreté exige que le SOPC soit examiné régulièrement pour s’assurer que les coûts du panier sont à jour et que le panier contient les éléments qui sont requis pour répondre aux besoins de base.
o Un examen de la MPC a été lancé conjointement par Statistique Canada et EDSC à l’automne 2018. Il est toujours en cours. Statistique Canada est responsable du lancement de l’examen, de la mise à jour de la méthodologie statistique et de la direction des consultations publiques. EDSC est responsable de la détermination de la portée de l’examen et de l’établissement de l’orientation de la politique. Le 24 février 2020, Statistique Canada a publié le document de discussion final de la série de documents sur la MPC, un rapport intitulé Le deuxième examen approfondi, en même temps qu’il a fait paraître l’Enquête canadienne sur le revenu de 2018. Le rapport décrit les changements qui sont proposés concernant la façon de calculer la MPC et comprend les estimations provisoires de la pauvreté calculées au moyen de la nouvelle année de base 2018.
o Cibles de réduction de la pauvreté – Le seuil officiel de la pauvreté au Canada servira à mesurer les progrès vers l’atteinte de deux cibles de réduction de la pauvreté, et les données de 2015 serviront de référence :
o réduire le taux de la pauvreté de 20 % d’ici 2020; (cible atteinte en 2017)
o réduire le taux de pauvreté de 50 % d’ici 2030.
Les cibles s’alignent sur les objectifs de développement durable des Nations Unies.
o Plan relatif à la mesure et aux données – En plus d’instaurer un seuil officiel de la pauvreté au Canada, le gouvernement va apporter des améliorations à la mesure de la pauvreté afin d’aider à combler les lacunes en matière de données et à faire le suivi des progrès.
Un tableau de bord des indicateurs de la pauvreté a été créé afin de permettre à la population canadienne de faire le suivi des progrès réalisés en fonction des objectifs établis et d’autres dimensions de la pauvreté associées aux trois piliers.
o Conseil consultatif national sur la pauvreté – Afin d’assurer la reddition de comptes aux Canadiens, le gouvernement a mis sur pied un conseil consultatif national sur la pauvreté qui aura un double mandat : conseiller le gouvernement sur la question de la réduction de la pauvreté et rédiger un rapport annuel sur les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté qui sera déposé au Parlement. Le Conseil a tenu sa première réunion en personne les 14 et 15 novembre 2019 et son premier rapport annuel est attendu en octobre 2020.
o Loi sur la réduction de la pauvreté – Afin de renforcer son engagement à réduire la pauvreté, la Loi sur la réduction de la pauvreté enchâsse dans la loi le seuil officiel de la pauvreté au Canada, les cibles de réduction de la pauvreté et le Conseil consultatif national sur la pauvreté.
Renseignements supplémentaires :
• Le taux global de pauvreté a diminué en 2018. Selon le seuil de pauvreté officiel du Canada, environ 3,2 millions de personnes vivaient dans la pauvreté au Canada en 2018 (8,7 %), ce qui signifie qu’environ 1 065 000 Canadiens sont sortis de la pauvreté comparativement à 2015.
• Le taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans a diminué en 2018. Selon le seuil de pauvreté officiel au Canada, il y avait environ 566 000 enfants vivant dans une situation de pauvreté au Canada en 2018 (8,2 %), ce qui signifie qu’environ 334 000 enfants de moins vivaient dans une famille en situation de pauvreté en 2018 par rapport à 2015.
• Il y a eu une diminution du taux de pauvreté chez les aînés en 2018. Au total, 216 000 personnes âgées vivaient sous le seuil de pauvreté officiel au Canada en 2018 (3,5 %), ce qui signifie qu’environ 73 000 personnes âgées de moins vivaient dans la pauvreté en 2018 comparativement à 2015. Cette baisse renverse la tendance à l’augmentation de la pauvreté chez les aînés qui avait été observée entre 2014 et 2015.
• Le taux de pauvreté des personnes vivant seules (ne faisant pas partie d’une famille économique) était de 24,6 % en 2018, ce qui représente un total de 1,4 million de personnes. Le taux de pauvreté de ce groupe a diminué, passant de 29,5 % en 2015 à 27,6 % en 2016, et il s’est stabilisé à 24,6 % en 2017 et en 2018. Les personnes vivant seules représentaient environ 45 % de la population vivant en situation de pauvreté en 2018.
• Le seuil de pauvreté officiel au Canada n’inclut pas les Premières Nations vivant dans les réserves. Le taux de pauvreté de la population autochtone vivant hors réserve était estimé à 29,2 % en 2015. Entre 2016 et 2018, ce taux est resté inférieur à 23 % : il était de 19,3 % en 2016, de 22,2 % en 2017 et de 19,2 % en 2018. L’estimation de 19,2 % pour 2018 représente environ 157 000 personnes.