Note pour la période des questions : L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE

About

Reference number:
FCSD_june2023_005
Date fournie :
16 sept. 2023
Organisation :
Emploi et Développement social Canada
Nom du ministre :
Sudds, Jenna (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social

Enjeu ou question :

L’insécurité alimentaire

Réponse suggérée :

Le gouvernement du Canada reconnaît que la pandémie a entraîné une augmentation de l’insécurité alimentaire. Nous continuons d’investir dans des mesures de soutien pour aider ceux qui en ont besoin.

Nous avons d’ailleurs pris les mesures suivantes :

Nous avons mis du financement à la disposition des banques alimentaires et des organismes de bienfaisance pour les aider à répondre aux besoins de la population canadienne;

Nous avons investi dans des programmes sociaux et des programmes de supplément du revenu, notamment l’Allocation canadienne pour enfants et la pension de la Sécurité de la vieillesse, pour réduire la pauvreté et améliorer la qualité de vie des Canadiens;

Nous continuerons de lutter contre l’insécurité alimentaire, notamment en respectant notre engagement d’élaborer une Politique nationale en matière d’alimentation dans les écoles.

Contexte :

L’insécurité alimentaire est définie par le gouvernement du Canada comme étant « l’incapacité de se procurer ou de consommer des aliments de qualité, ou en quantité suffisante, de façon socialement acceptable, ou encore l’incertitude d’être en mesure de le faire. L’insécurité alimentaire des ménages est souvent liée à une incapacité financière d’accéder à une alimentation adéquate ».

Auparavant, les estimations de l’insécurité alimentaire et des besoins non comblés en matière de santé étaient publiées à partir des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Dorénavant, les estimations de l’insécurité alimentaire et les besoins non comblés en matière de santé seront analysés à partir des données annuelles de l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR), qui a récemment été mise à jour pour inclure des questions sur la sécurité alimentaire.

Les estimations de l’insécurité alimentaire se fondent sur 18 questions posées aux répondants de l’ECR dans le cadre du Module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages. Grâce à ces questions, les répondants déclarent eux-mêmes les situations d’insécurité alimentaire découlant de ressources financières limitées.

Le taux global d’insécurité alimentaire était de 11,2 % en 2020, comparativement au taux de 10,8 % en 2019. Ce taux national n’inclut pas la population vivant dans les territoires (les taux territoriaux sont rapportés séparément).

En fonction de l’expérience d’un ménage, l’insécurité alimentaire peut être classée en trois catégories :

Insécurité alimentaire marginale : préoccupation liée au manque de nourriture ou choix limité d’aliments en raison d’un manque d’argent pour les acheter.

Insécurité alimentaire modérée : se traduit par des compromis sur la qualité ou la quantité des aliments en raison d’un manque d’argent pour les acheter.

Insécurité alimentaire grave : repas manqués, consommation alimentaire réduite et, dans les cas extrêmes, incapacité de se nourrir tous les jours.

Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté

En 2018, le Canada a présenté Une chance pour tous : la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, qui a établi une mesure officielle de la pauvreté fondée sur le revenu (le seuil officiel de la pauvreté au Canada). La Stratégie fixe des objectifs concrets de réduction de la pauvreté et s’harmonise avec l’objectif de développement durable des Nations Unies qu’est l’éradication de la pauvreté.

Le seuil officiel de la pauvreté au Canada sert à mesurer les progrès réalisés par rapport aux deux cibles par rapport à l’année de référence 2015 : une réduction de 20 % de la pauvreté en 2020 et une réduction de 50 % de la pauvreté d’ici 2030. Les résultats de l’ECR de 2020 montrent que le taux de pauvreté général du Canada, fondé sur le Seuil officiel de la pauvreté au Canada, est passé de 14,5 % en 2015 à 10,3 % en 2019. Entre 2015 et 2019, près de 1,3 million de Canadiens sont sortis de la pauvreté, dont 450 000 enfants et 25 000 aînés. En outre, entre 2019 et 2020, environ 1,4 million de Canadiens de plus sont sortis de la pauvreté, dont 332 000 enfants et 162 000 personnes âgées, alors que le taux de pauvreté général a encore diminué pour atteindre 6,4 % en 2020. Il est cependant important de noter que la baisse significative de la pauvreté entre 2019 et 2020 peut être principalement attribuée aux mesures d’urgence temporaires pour le soutien du revenu liées à la pandémie de COVID-19 qui ont été mises en place en 2020.

Dans la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, on reconnaît que la pauvreté et l’insécurité alimentaire sont liées. L’insécurité alimentaire est un indicateur du Carrefour des dimensions de la pauvreté de la Stratégie de réduction de la pauvreté, sous le pilier « Dignité ».

Le Canada offre un certain nombre de programmes sociaux et de suppléments de revenu solides et ciblés. L’Allocation canadienne pour enfants (ACE), qui prévoit un soutien financier important pour les familles ayant des enfants, est l’un de ces programmes. Au cours de l’année du calcul des prestations précédente (de juillet 2020 à juin 2021), l’ACE a offert un soutien à environ 3,5 millions de familles et à plus de 6 millions d’enfants, pour des versements totalisant 25 milliards de dollars, libres d’impôt, aux familles canadiennes. La plupart des familles qui reçoivent le montant maximal de l’ACE sont des familles monoparentales, dont plus de 90 % sont dirigées par une mère célibataire. Pour les aînés canadiens, le programme de la Sécurité de la vieillesse (SV) joue un rôle important dans la sécurité du revenu. Les bénéficiaires de la SV qui ne touchent que peu ou pas de revenu outre cette pension sont admissibles à une aide supplémentaire versée au titre du Supplément de revenu garanti. Ces programmes offrent un soutien en argent à de nombreux Canadiens, leur permettant de décider comment dépenser leur argent, de réduire leur fardeau financier et d’améliorer leur accès aux produits essentiels, y compris les aliments.

Le budget de 2022 comprend plusieurs mesures qui contribueront à réduire la pauvreté et les inégalités. Ces mesures comprennent un plan global visant à rendre le logement plus abordable, à fournir des soins dentaires aux Canadiens à faible revenu et à mettre en œuvre une stratégie d’emploi pour les personnes en situation de handicap. Le gouvernement collabore également avec des partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones à la mise en œuvre d’un système de garde d’enfants communautaire à l’échelle du Canada de grande qualité.

Seuil officiel de la pauvreté au Canada et prix alimentaires

Le seuil officiel de la pauvreté au Canada est fondé sur la mesure du panier de consommation (MPC), une mesure du faible revenu élaborée au Canada. La MPC établit des seuils de revenu fondés sur le coût d’un panier qui comprend des aliments, des vêtements, un logement, le transport et d’autres articles représentant un niveau de vie de base modeste pour les personnes et les familles dans 53 régions du Canada. Si le revenu disponible d’une personne ou d’une famille est inférieur au seuil de la région où elle vit au cours d’une année donnée, on considère qu’elle vit dans la pauvreté.

La MPC utilise le Panier de provisions nutritif de 2019, élaboré par Santé Canada, pour calculer le coût de la composante alimentaire. Le Panier de provisions nutritif est un outil de sondage utilisé par divers ordres de gouvernement et autres intervenants pour surveiller le coût et le caractère abordable d’une alimentation saine. Les prix des aliments sont recueillis par Statistique Canada dans 38 villes de l’ensemble du Canada et mis à jour annuellement à l’aide de l’indice des prix à la consommation provincial pour les aliments.

Les prix alimentaires ont augmenté considérablement en 2021, et la tendance devrait se poursuivre en 2022, selon le Rapport annuel sur les prix alimentaires au Canada. La mise à jour annuelle des prix alimentaires du panier de provisions de la MPC signifie qu’elle est sensible à l’évolution des prix alimentaires. Ainsi, les taux de pauvreté du Canada tiendront compte de l’augmentation du coût des aliments.

L’augmentation des prix alimentaires devrait entraîner une hausse des seuils de pauvreté. Cela pourrait avoir une incidence sur les taux de pauvreté au Canada dans les années à venir.

Selon le rapport de recherche de School of Public Policy sur le recours aux banques alimentaires publié en mars 2022 par des chercheurs de l’Université de Calgary Ron Kneebone et Margarita Wilkins, l’augmentation du coût de la nourriture et des loyers force un plus grand nombre de personnes à recourir aux banques alimentaires. Toujours selon ce rapport, la banque alimentaire Toronto Daily Bread Food Bank a vu son achalandage augmenter de 53 % entre janvier 2014 et mars 2020. D’ailleurs, la fréquentation des banques alimentaires a augmenté partout dans la région du Grand Toronto, et l’on s’attend à ce que cette situation se maintienne puisque la croissance des salaires ne suit pas le rythme de l’inflation.

La Politique alimentaire pour le Canada

Dans le budget de 2019, le gouvernement a annoncé que plus de 134,4 millions de dollars seraient versés en tant qu’investissements initiaux dans le cadre d’une politique alimentaire pour le Canada. Dirigée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), la politique a pour but de s’assurer que tous les Canadiens « peuvent avoir accès à une quantité suffisante d’aliments salubres, nutritifs et culturellement diversifiés [et que] le système alimentaire du Canada est résilient et innovateur, protège notre environnement et soutient notre économie ». La Politique alimentaire pour le Canada s’harmonise aux objectifs des initiatives du gouvernement fédéral, telles que le Partenariat canadien pour l’agriculture, la Stratégie en matière de saine alimentation et la Stratégie de réduction de la pauvreté, entre autres.

L’annonce de la Politique alimentaire comprenait l’engagement du gouvernement fédéral à collaborer « avec les provinces, les territoires et les principaux groupes d’intervenants pour travailler à la création d’un programme national d’alimentation dans les écoles ».

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique alimentaire, AAC a annoncé le Fonds des infrastructures alimentaires locales, une initiative quinquennale de 60 millions de dollars qui prendra fin le 31 mars 2024, qui offrira du soutien à des initiatives communautaires visant à renforcer les systèmes alimentaires et à améliorer l’accès à la nourriture.

Les lettres de mandat de 2021 de la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social et de la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada comprenaient l’engagement de travailler avec les provinces, les territoires, les municipalités, les partenaires autochtones et les intervenants pour concevoir une politique nationale sur l’alimentation dans les écoles et pour travailler à la mise en place d’un programme national de repas nutritifs dans les écoles.

Pandémie de COVID-19

Pour intervenir face à la pandémie de COVID-19, le gouvernement a mis en œuvre un certain nombre de mesures temporaires pour venir en aide aux Canadiens pendant cette période difficile, y compris divers programmes de sécurité du revenu pour les employés et les travailleurs indépendants admissibles qui ont perdu leur revenu en raison de la COVID-19 (Prestation canadienne d’urgence, Prestation canadienne de la relance économique, Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement), des programmes de subventions salariales pour maintenir l’emploi, des bonifications temporaires au régime d’assurance-emploi et des programmes liés à la sécurité alimentaire.

Le gouvernement du Canada a alloué 30 millions de dollars supplémentaires dans le cadre du volet de financement d’urgence du Fonds pour l’infrastructure alimentaire locale d’AAC afin de combler les lacunes en matière de services et de s’associer à des organisations qui soutiennent les personnes touchées par l’insécurité alimentaire.

Le gouvernement a mis des fonds à la disposition des banques alimentaires et des organisations alimentaires locales pour répondre aux besoins urgents accrus des personnes en situation d’insécurité alimentaire. Banques alimentaires Canada a reçu un total de 50 millions de dollars, et quatre autres grands réseaux se sont partagé une enveloppe supplémentaire de 20 millions de dollars, à savoir Second Harvest, les Centres communautaires d’alimentation du Canada, le Club des petits déjeuners et l’Armée du Salut.

Dans le budget de 2021, le gouvernement s’est engagé à fournir un financement de 400 millions de dollars en 2021-2022 (prolongé jusqu’en 2023-2024) pour créer le Fonds temporaire de relance des services communautaires, afin d’aider les organismes de bienfaisance et les organismes sans but lucratif à s’adapter et à se moderniser pour qu’ils puissent mieux appuyer la relance économique dans nos communautés. Il s’agira notamment d’organisations qui luttent contre l’insécurité alimentaire et favorisent l’accès à la nourriture.

Renseignements supplémentaires :

« Une alimentation nutritive est essentielle à la santé mentale, au développement cognitif et à la réussite scolaire des enfants, mais ce ne sont pas tous les enfants canadiens qui ont accès à une quantité suffisante de nourriture de qualité. Le gouvernement du Canada travaillera avec les partenaires gouvernementaux, les partenaires autochtones et les intervenants pour concevoir une politique nationale sur l’alimentation dans les écoles et pour travailler à la mise en place d’un programme national de repas nutritifs dans les écoles pour que chaque enfant ait les fondements dont il a besoin pour réussir. »

La ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, l’honorable Karina Gould

« Les banques alimentaires et les organisations alimentaires locales sont aux premières lignes pour offrir aux gens les services alimentaires dont ils ont besoin. J’invite tous mes collègues députés à contacter les organismes en sécurité alimentaire de leur région afin qu’on s’assure que l’ensemble du pays est couvert. Si nécessaire, d’autres réseaux s’ajouteront à la liste des partenaires. »

La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, l’honorable Marie-Claude Bibeau

(Source : https://pm.gc.ca/fr/nouvelles/communiques/2020/04/03/premier-ministre-annonce-du-soutien-aux-banques-alimentaires-et)