Note pour la période des questions : Perspectives de l’économie mondiale (PEM) du FMI – avril 2023

About

Reference number:
FIN-2023-QP-00001
Date fournie :
11 avr. 2023
Organisation :
Ministère des Finances Canada
Nom du ministre :
Freeland, Chrystia (L’hon.)
Titre du ministre :
Vice-première ministre

Enjeu ou question :

Le FMI a publié ses Perspectives de l’économie mondiale (PEM) d’avril 2023 le 11 avril.

Réponse suggérée :

• Le FMI s’attend à ce que l’économie mondiale ralentisse en 2023.

• L’incertitude est grande dans les perspectives mondiales, car l’économie mondiale est confrontée à de nombreux défis, notamment une inflation élevée dans le monde et l’augmentation rapide des taux par les banques centrales.

• Le Canada n’est pas à l’abri des défis auxquels sont confrontées les économies du monde entier, et le FMI s’attend à ce que l’économie canadienne ralentisse en 2023.

• Le Canada s’en sort mieux que les autres pays du G7 en ces temps incertains. Le FMI prévoit que le Canada connaîtra la plus forte croissance économique du G7 en moyenne en 2023 et 2024.

• Les dernières projections du FMI montrent également que le Canada devrait maintenir sa position en tant que pays avec le plus petit déficit cette année en pourcentage du PIB parmi les pays du G7, et encore de loin la dette nette des administrations publiques la plus faible en pourcentage du PIB du G7.

Contexte :

N/A

Renseignements supplémentaires :

• Perspectives mondiales : Le FMI prévoit que la croissance économique mondiale ralentira de 3,4 % en 2022 à 2,8 % en 2023 et 3,0 % en 2024 (tous deux en baisse 0,1 p.p. à partir de janvier), bien en deçà de la moyenne de 3,8 % des deux dernières décennies. Un scénario différent envisageant une aggravation des tensions financières montre que la croissance mondiale ralentira à environ 2,5 % en 2023 – « la croissance la plus faible depuis le ralentissement mondial de 2001, à l’exception de la crise initiale de la COVID-19 en 2020 et pendant la crise financière mondiale de 2009. » Le FMI avertit également que la faible croissance persistera probablement pendant des années, avec une croissance mondiale estimée à 3 % à l’horizon 2028, la plus faible prévision à moyen terme depuis 1990.

• Évolution de l’inflation : Le FMI prévoit que l’inflation globale mondiale ralentira de 8,7 % en 2022 à 7,0 % en 2023, principalement en raison de la baisse des prix des matières premières et de la baisse de l’inflation des biens les prix, tandis que les mesures sous-jacentes de l’inflation devraient diminuer plus lentement. Alors que l’inflation mondiale devrait tomber à 4,9 % en 2024, le FMI estime que « le retour à l’objectif est peu probable avant 2025 dans la plupart des cas ».

• Perspectives économiques canadiennes : Le FMI prévoit que le PIB réel du Canada augmentera de 1,5 % en 2023 et 2024 (tous deux inchangés par rapport à janvier). L’économie canadienne devrait connaître le taux de croissance le plus rapide du G7 en moyenne en 2023 et 2024 (2e le plus élevé du G7 pour 2023, et à égalité au 1er rang en 2024).

• Perspectives financières canadiennes : Le déficit des administrations publiques du Canada devrait se réduire pour passer d’un sommet de 10,9 % du PIB en 2020 à 0,4 % à la fois en 2023 et en 2024, le plus bas au sein du G7. Le Canada a atteint le rythme de réduction du déficit le plus rapide du G7 depuis 2020. Bien que le FMI s’attende à ce que le ratio de la dette nette au PIB du Canada augmente légèrement en 2023, il devrait diminuer par la suite. De plus, le FMI s’attend à ce que le ratio reste de loin le plus bas parmi les pays du G7 et inférieur à certains autres pays AAA comme les Pays-Bas et l’Australie.

• Risques : Le FMI affirme que les risques pesant sur les perspectives mondiales sont orientés à la baisse, avec « les chances d’un atterrissage brutal ayant fortement augmenté » ces derniers temps avec les turbulences du secteur bancaire et les inquiétudes concernant la stabilité financière. Les tensions sur le secteur financier pourraient augmenter et se propager à d’autres secteurs, entraînant une grave détérioration des conditions de financement et « contraignant les banques centrales à reconsidérer leurs orientations politiques ». Dans le contexte de coûts d’emprunt plus élevés et d’une croissance plus faible, des poches de surendettement souverain pourraient « se propager et devenir plus systémiques ». La guerre en Ukraine pourrait s’intensifier et entraîner de nouvelles flambées des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, tandis que l’inflation sous-jacente pourrait s’avérer plus persistante que prévu initialement.

• Recommandations : Le FMI note que les responsables politiques ont « un chemin étroit à parcourir » pour rétablir la stabilité des prix, tout en évitant une récession et en maintenant la stabilité. Les banques centrales doivent rester fermes dans leur lutte contre l’inflation, mais doivent également rester prêtes à s’adapter et à utiliser l’ensemble des instruments politiques, y compris pour répondre aux préoccupations en matière de stabilité financière. La politique budgétaire devrait aider la politique monétaire à ramener l’inflation à son objectif et devrait être restrictive dans la plupart des cas. Des mesures visant à remédier aux facteurs structurels qui entravent l’offre pourraient améliorer la croissance à moyen terme, tandis que des mesures visant à renforcer la coopération multilatérale, notamment en atténuant les coûts des changements climatiques et en réduisant les effets néfastes de la fragmentation « géoéconomiques », sont indispensables pour créer une économie mondiale plus résiliente.