Note pour la période des questions : RECHERCHE SUR LE VACCIN ET CALENDRIER
About
- Numéro de référence :
- HC-2020-QP-00020
- Date fournie :
- 24 nov. 2020
- Organisation :
- Santé Canada
- Nom du ministre :
- Hajdu, Patty (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Santé
Enjeu ou question :
N/A
Réponse suggérée :
• Le gouvernement du Canada s’engage à obtenir des vaccins contre la COVID-19 prometteurs pour le Canada.
• Le gouvernement du Canada a conclu sept accords avec AstraZeneca, Sanofi/GlaxoSmithKline, Johnson & Johnson, Novavax, Moderna, Medicago et Pfizer pour obtenir des millions de doses des principaux vaccins contre la COVID-19.
• Trois des entreprises avec lesquelles le Canada a signé des accords – Pfizer, Moderna et AstraZeneca – ont publié des communiqués de presse indiquant des résultats positifs et ont également soumis leur demande à Santé Canada pour un examen réglementaire.
• Pour compléter ces accords, le gouvernement du Canada a signé un accord d’achat facultatif avec Gavi, engageant environ 220 millions de dollars pour acheter environ 15 millions de doses de vaccin pour les Canadiens à partir du portefeuille diversifié de candidats de l’Installation COVAX.
• Un montant supplémentaire de 220 millions de dollars sera acheminé dans le cadre de l’engagement préalable de marché COVAX pour acheter des doses pour les pays à revenu faible ou intermédiaire.
• Le gouvernement du Canada a également investi plus d’un milliard de dollars à l’appui d’une stratégie nationale de recherche médicale pour lutter contre la COVID-19 qui comprend le développement de vaccins, la production de traitements et le suivi du virus.
• Un groupe de travail sur les vaccins a été mis sur pied pour conseiller le gouvernement du Canada sur la meilleure façon de soutenir la recherche nationale sur les vaccins et de contribuer à assurer le leadership du Canada dans le développement de vaccins, la bioproduction connexe et les partenariats internationaux.
Contexte :
Le développement d’un vaccin est un processus très complexe et long qui prend généralement plus de dix ans en raison des recherches approfondies nécessaires pour garantir l’innocuité et l’efficacité d’un produit pour l’usage humain. Des efforts mondiaux sont en cours pour développer un vaccin contre la COVID-19 et les travaux progressent à un rythme sans précédent. En date du 23 novembre 2020, plus de 140 vaccins expérimentaux contre la COVID-19 sont à différents stades de développement par les universités et l’industrie et 54 vaccins expérimentaux ont amorcé des essais cliniques (54 vaccins en phase 1 ou 2, 13 essais cliniques en phase 3 et 6 vaccins approuvés pour une utilisation précoce ou limitée). Des essais cliniques de phase 3 visant à mesurer la capacité d’un vaccin à prévenir la COVID-19 ont été enregistrés au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Brésil, aux Émirats arabes unis, en Afrique du Sud et au Pakistan. La Chine et la Russie ont approuvé rapidement les vaccins sans attendre les résultats des essais de la phase 3, ce qui a suscité l’inquiétude des experts quant aux risques sérieux encourus dans le monde entier.
Investissements du gouvernement du Canada
Le 11 mars 2020, le gouvernement du Canada a annoncé une enveloppe d’un milliard de dollars pour aider les Canadiens à faire face à l’éclosion de COVID-19, dont 275 millions de dollars pour la recherche sur le coronavirus et les contre-mesures médicales. Les principaux investissements effectués à ce jour comprennent le soutien aux efforts de développement d’un vaccin par la société québécoise Medicago et par la société saskatchewanaise VIDO-Intervac.
Dans le cadre de la première série de possibilités de financement pour une intervention de recherche rapide contre la COVID-19, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont investi plus de 16 millions de dollars dans 14 projets liés aux vaccins, notamment ceux qui visent à identifier des vaccins candidats à l’aide de différents modèles animaux, qui pourraient convenir à de futurs essais cliniques chez l’homme. Ces projets ont ciblé une série de stratégies de vaccination et, dans certains cas, ont impliqué des partenariats industriels (p. ex. Medicago, Inovio) ou ont été soutenus par l’Agence de santé publique du Canada (ASPC). Les recherches ont porté, par exemple, sur la transmission verticale (de la mère à l’enfant), le renforcement du système immunitaire et les vaccins à base de nanoparticules. Un de ces projets de recherche est mené par le Dr Denis Leclerc et son équipe de l’Université Laval qui ont obtenu 717 645 $ en février 2020 par l’entremise du premier concours de recherche rapide pour développer un vaccin robuste qui vise à prévenir la COVID-19. L’équipe a déjà développé une nanoparticule qui pourrait se coller au virus et déclencher une réponse immunitaire générale qui motivera le système immunitaire à attaquer le virus avant qu’il ne puisse infecter les cellules. Un autre exemple important d’un projet est celui d’une experte renommée dans ce domaine, la Dre Ève Dubé de l’Université Laval, qui a reçu une subvention de 499 089 $ pour rechercher des discours en ligne relatifs à COVID-19 au Canada (gazouillis et commentaires sur les rapports des médias d’information) et pour décrire la compréhension individuelle et communautaire de la maladie, des priorités, des craintes, etc., y compris les messages de santé publique qui peuvent avoir un impact sur l’acceptation des mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19. Ses recherches permettront également d’identifier les interventions qui contribueront à renforcer la confiance du public dans les autorités responsables du suivi de la transmission des maladies et de la gestion des maladies, tout en dissipant les rumeurs infondées et les discours xénophobes.
Les IRSC financent aussi le Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (CIRN), un réseau national qui entreprend des recherches coordonnées, collaboratives et pluridisciplinaires sur les vaccins et l’immunisation. Cela inclut l’examen de diverses questions de recherche biomédicale et des aspects du cycle de vie des vaccins, notamment la sécurité, l’efficacité et la protection à court et à long terme, ainsi que des questions sociales telles que l’hésitation et l’adoption. Le CIRN a mis en place une capacité d’évaluation rapide des vaccins contre diverses maladies infectieuses, s’efforce de continuer à améliorer les programmes de vaccination et la couverture vaccinale dans tout le pays, et a établi des liens solides entre le milieu de la recherche et les principaux décideurs. Le 7 avril, les IRSC et l’ASPC ont octroyé un million de dollars au réseau de surveillance des cas graves du CIRN pour recueillir des données relatives aux symptômes de la COVID-19, ainsi qu’aux traitements et facteurs de risque possibles, afin d’éclairer la réponse de la santé publique canadienne à la COVID-19. Le 23 avril 2020, le premier ministre a annoncé un soutien de plus d’un milliard de dollars à une stratégie nationale de recherche médicale pour lutter contre la COVID-19 qui comprend le développement de vaccins, la production de traitements et le suivi du virus.
Des investissements destinés au Conseil national de recherches du Canada ont été annoncés pour l’amélioration de sa capacité de biofabrication en vue de sa préparation à la production d’un vaccin contre la COVID-19, tandis que des investissements offerts par l’intermédiaire du Fonds stratégique pour l’innovation continuent à soutenir les efforts de recherche et développement du vaccin et de la thérapie contre COVID-19 menés par le secteur privé.
Le financement soutiendra également les universités et les réseaux de recherche pour leur permettre de mener des recherches et des essais cliniques sur les vaccins et pour renforcer la capacité du Canada à surveiller l’innocuité et l’efficacité des vaccins.
Ces investissements contribuent à la participation du Canada à la Réponse mondiale au coronavirus, une initiative internationale d’appel aux dons qui a recueilli plus de 17,9 milliards de dollars américains pour accélérer l’élaboration de nouvelles capacités diagnostiques, de nouveaux traitements et de vaccins, et pour assurer un accès équitable à ceux-ci, y compris en soutenant l’accélérateur d’accès (ACT-A) aux outils de la COVID-19 de l’Organisation mondiale de la Santé.
Dans le cadre de l’ACT-A, Gavi, l’Alliance du Vaccin, s’est associée à la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI) et à l’Organisation mondiale de la Santé, afin de créer un mécanisme d’achat groupé pour l’achat de vaccins contre la COVID-19 appelé le Mécanisme COVAX. Cela permettra de mettre en commun les ressources des économies afin de conclure des accords d’achat anticipés pour un certain nombre de vaccins expérimentaux prometteurs. Ce Mécanisme comprendra à la fois les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur, dont les achats seront financés par l’aide publique au développement en vertu du système de garantie de marché du COVAX, et les pays à revenu intermédiaire supérieur et à revenu élevé qui autofinanceront leur propre achat de doses de vaccins à usage domestique par l’intermédiaire du groupe. Ce Mécanisme multilatéral solide favorisa un accès opportun aux vaccins à toutes les économies participantes.
Le 18 septembre, le Canada a signé un engagement contraignant avec Gavi Alliance pour participer à COVAX Facility au moyen d’un accord d’achat facultatif qui permettrait au Canada d’acquérir des doses de vaccin de COVAX Facility pour plus de 20 % de la population canadienne. Il versera également un montant supplémentaire de 220 millions de dollars par l’intermédiaire du système de garantie de marché du COVAX pour l’achat de doses destinées aux pays à faible et moyen revenu. Par sa participation, le Canada contribue aux efforts collectifs visant à mettre au point un vaccin contre la COVID-19 sûr, efficace et abordable, conformément à l’engagement pris par le premier ministre de veiller à ce qu’une fois le vaccin mis au point, il soit produit à une échelle et à un coût accessibles à tous les pays. Depuis le 19 novembre, 95 économies à revenu élevé participent officiellement à COVAX Facility et 92 pays à faible revenu devraient participer à la garantie de marché.
Le 25 octobre 2020, le gouvernement du Canada a garanti l’accès à sept vaccins expérimentaux de premier plan pour les Canadiens grâce à des accords avec Pfizer/BioNTech, Moderna, Medicago, Janssen/Johnson et Johnson et Novavax, Sanofi/GlaxoSmithKline et AsZeneca. Pfizer/BioNTech fournira un minimum de 20 millions de doses de son vaccin expérimental à ARNm BNT162, tandis que Moderna fournira jusqu’à 56 millions de doses de son vaccin expérimental à ARNm-1273. Sanofi/GlaxoSmithKline va fournir 72 millions de doses de son vaccin expérimental à base de sous-unités protéiques. Des accords de principe ont été conclus avec Janssen/Johnson et Johnson, qui va fournir 38 millions de doses de son vaccin expérimental Ad26.COV2.S, avec Novavax, qui va fournir 76 millions de doses de son vaccin NVX-CoV2373, et avec AstraZeneca, qui va fournir 20 millions de doses de son vaccin expérimental à vecteur viral.
Le développement d’un portefeuille diversifié de technologies candidates prometteuses, éclairé par des conseils d’experts, atténuera le risque que les vaccins ne parviennent pas sur le marché. Sur les sept vaccins expérimentaux pour lesquels le Canada a établi des accords, cinq développeurs sont en phase 3, un en phase 2/3 et un en phase 1/2. Si le Canada se trouvait dans la position enviable d’obtenir plus de vaccins que nécessaire pour la population canadienne, le gouvernement pourrait stocker l’excédent pour une utilisation future ou envisager d’autres possibilités.
Recherche et développement en matière de vaccin au Canada
Au moins 30 organisations au Canada développent des vaccins (certaines élaborant plusieurs stratégies connexes) en utilisant sept plateformes de vaccins, nouvelles et existantes.
Medicago est le seul développeur de vaccins qui mène activement des essais cliniques de vaccins au Canada. Le 14 juillet 2020, Medicago a lancé l’essai clinique de phase 1 de son vaccin expérimental contre la COVID-19 chez des adultes en bonne santé. En raison des résultats prometteurs de la phase 1, la société a annoncé le 12 novembre son intention de commencer les essais cliniques de phase 2/3, qui seront menés au Canada et, en attendant l’approbation de la Food and Drug Administration, aux États-Unis. Ce vaccin expérimental, une particule ressemblant au virus produite dans les plantes, doit être testé en combinaison avec un adjuvant propriétaire mis au point par GSK.
Le 15 mai 2020, Santé Canada a autorisé CanSino Biologics Inc. (CanSinoBio) à procéder à un essai clinique de phase 1/2 pour son vaccin expérimental chez des adultes en bonne santé au Canada. Appelé Ad5-nCoV, le vaccin expérimental a été approuvé par les autorités réglementaires chinoises plus tôt cette année, ce qui a permis à CanSinoBio d’amorcer des essais cliniques chez les humains en Chine. L’essai de phase 1 au Canada est retardé en raison de problèmes liés à l’exportation de matière de vaccin par les douanes chinoises.
Pour faciliter la recherche sur les essais cliniques au Canada, le gouvernement et les experts organisent une série de forums de discussion sur les essais cliniques du vaccin contre la COVID-19. De plus, un groupe de travail a été créé pour conseiller le gouvernement du Canada sur les investissements à réaliser dans le développement et la biofabrication de vaccins contre la COVID-19. Il est composé de spécialistes des vaccins et de chefs de file de l’industrie ayant une capacité avérée à développer et à commercialiser des vaccins. Les coprésidents du groupe de travail sont Joanne Langley, responsable des maladies infectieuses au IWK Health Centre d’Halifax et professeure au département de santé communautaire et d’épidémiologie de l’université Dalhousie, et J. Mark Lievonen, ancien président de Sanofi Pasteur Limitée.
Le gouvernement a d’ailleurs déjà annoncé l’investissement de 44 millions de dollars pour soutenir la mise à niveau des installations du CNRC à Montréal de manière à ce qu’elles soient conformes aux normes des bonnes pratiques de fabrication (BPF), afin de se préparer à la biofabrication canadienne de vaccins expérimentaux au moment voulu.
Bien que le Canada fasse tout en son pouvoir pour accélérer le développement d’un vaccin, l’innocuité, l’efficacité et la qualité ne doivent pas être compromises. Toutefois, le gouvernement du Canada revoit actuellement ses voies réglementaires pour aider à accélérer l’accès des Canadiens à un vaccin sûr et efficace.
Nous travaillons également avec des organismes de réglementation et des partenaires internationaux pour accélérer les essais cliniques et les applications pour des vaccins, les traitements et les tests diagnostiques et la mise en commun de renseignements sur tout signe de perturbations d’approvisionnement mondiales.
Le 23 novembre 2020, Santé Canada a reçu trois demandes d’autorisation pour un vaccin contre la COVID-19 de la part d’AstraZeneca, Moderna et Pfizer. Les trois fabricants demandent une autorisation en vertu de l’arrêté d’urgence de Santé Canada sur les médicaments et les vaccins, qui permet aux entreprises de soumettre des données sur le vaccin dès qu’il est disponible. Cela permettra à Santé Canada de commencer son examen immédiatement, pendant que les renseignements continuent d’arriver, afin que le Ministère puisse accélérer le processus d’examen.
Préparer les provinces et territoires au déploiement d’un vaccin contre la COVID-19
Les gouvernements provinciaux et territoriaux mettent en place des programmes de vaccination et déterminent les exigences en matière de santé publique dans leur juridiction, tout en tenant compte des avis des experts nationaux en matière de vaccination. Une planification précoce est en cours avec le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) du Canada afin de préparer la disponibilité et l’administration des vaccins par l’intermédiaire de programmes d’immunisation publics.
Le 3 novembre, le CCNI a publié ses directives provisoires sur les principales populations à vacciner en priorité contre la COVID-19, décrivant un programme de vaccination ciblée recommandé. Les directives provisoires du CCNI décrivent un programme de vaccination ciblé qui permet d’atteindre les objectifs de santé publique de manière aussi efficace, efficiente et équitable que possible lorsque l’approvisionnement en vaccins est limité. Leurs recommandations constituent un point de départ qui aidera le gouvernement à prendre des décisions éclairées concernant la mise en place de programmes de vaccination lorsque le Canada aura accès à des vaccins contre la COVID-19 sûrs et efficaces.
En outre, nous travaillons avec les provinces et les territoires pour nous assurer que le système de soins de santé est prêt à mettre en place un programme de vaccination à l’échelle nationale une fois qu’un vaccin contre la COVID-19 sera disponible, notamment en veillant à ce que nous disposions de fournitures suffisantes, telles que des aiguilles et des seringues, pour les cliniques de vaccination.
Renseignements supplémentaires :
SOMMAIRE
Le gouvernement du Canada s’engage à soutenir le développement rapide d’un vaccin contre la COVID-19 et d’en assurer un approvisionnement suffisant pour les Canadiens.
SI L’ON INSISTE…
• Grâce à notre investissement d’un milliard de dollars dans la recherche et le développement de vaccins et de thérapies contre la COVID-19, le gouvernement du Canada soutient donc de multiples organisations qui travaillent à une vitesse sans précédent pour développer des vaccins et des traitements expérimentaux.
• Le 12 novembre, Medicago, dont le siège social se trouve à Québec, a annoncé son intention de commencer les essais cliniques de phase 2/3 de son vaccin contre la COVI-19 qui seront menés au Canada.
• Nous travaillons en étroite collaboration avec le milieu universitaire et le secteur privé pour faire progresser la recherche et le développement de vaccins expérimentaux en établissant des partenariats pour la recherche préclinique et des exigences de biofabrication pour appuyer la production à grande échelle, en améliorant la capacité et l’accès aux essais cliniques et en cherchant des solutions pour les capacités nationales.
• Les accords d’achat anticipé avec les fournisseurs sont un investissement dans la promesse d’un vaccin.
• Les nouveaux vaccins échouent souvent au cours du développement, c’est pourquoi le Canada a acheté plus de stocks que ce qui est nécessaire pour l’ensemble de la population.
• Un portefeuille diversifié de vaccins candidats donnera au Canada les meilleures chances d’accéder le plus rapidement possible à des vaccins sûrs et efficaces.
• Personne ne veut que des doses de vaccin demeurent inutilisées. Le Canada travaillera en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux, notamment Gavi, le mécanisme COVAX et les fabricants de vaccins, afin de s’assurer que toutes les options possibles sont examinées lors de l’élaboration de mécanismes visant à garantir que les doses parviennent aux personnes qui en ont besoin dans le monde entier.