Note pour la période des questions : RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS
About
- Numéro de référence :
- HC-2021-QP2-00055
- Date fournie :
- 16 nov. 2021
- Organisation :
- Santé Canada
- Nom du ministre :
- Duclos, Jean-Yves (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la Santé
Enjeu ou question :
Les infections résistantes aux antimicrobiens deviennent plus fréquentes et sont de plus en plus difficiles à traiter. Une action coordonnée « Une santé » dans les secteurs de la santé humaine et animale et de l’environnement est nécessaire pour faire face à la menace croissante qu’elles représentent pour la population et le système de santé du Canada.
Réponse suggérée :
Messages clés
• Notre gouvernement reconnaît que la résistance aux antimicrobiens augmente partout dans le monde et constitue une menace sérieuse et croissante pour la santé humaine, la santé des animaux et l’environnement.
• Nous travaillons avec plusieurs administrations et secteurs pour préserver l’efficacité des antimicrobiens et limiter l’apparition et la propagation de la résistance aux antimicrobiens afin d’améliorer la santé de tous.
• L’approche « Une santé » du gouvernement, qui comporte plusieurs volets, met l’accent sur l’intendance, la recherche et l’innovation, la surveillance, la prévention et le contrôle des infections et la sensibilisation du public et des professionnels pour combattre la résistance aux antimicrobiens.
• Le gouvernement s’est engagé à verser 28,4 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2021-2022, et 5,7 millions par année par la suite dans le but d’élargir les efforts dans des domaines clés de la surveillance, de contribuer au contrôle de la résistance aux antimicrobiens, et de soutenir l’utilisation appropriée des antimicrobiens au Canada.
• Le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada, dirige les efforts de recherche du Canada et est un chef de file mondial dans la recherche sur la résistance aux antimicrobiens. Au cours des cinq dernières années, les Instituts de recherche en santé du Canada ont investi 130,7 millions de dollars dans la recherche sur la résistance aux antimicrobiens, dont 26,3 millions au cours de l’exercice 2019-2020.
Contexte :
Les antibiotiques sur lesquels nous comptons pour traiter des infections courantes perdent graduellement de leur efficacité, ce qui entraîne des maladies graves et des décès. Déjà, une infection bactérienne sur quatre est résistante à la première ligne de traitement antibiotique. En 2018, au Canada, la résistance aux antimicrobiens (RAM) a entraîné 5 400 décès, des coûts du système de santé de 1,4 milliard de dollars et une chute du produit intérieur brut (PIB) de 2 milliards de dollars. D’ici 2050, les coûts cumulatifs pourraient atteindre 396 000 vies, des coûts hospitaliers de 120 milliards de dollars et un PIB de 388 milliards de dollars si aucune mesure n’est prise.
Le Conseil des académies canadiennes (CAC) a publié un rapport le 12 novembre 2019, commandé par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), qui décrit la grave menace que pose la résistance aux antibiotiques. Déjà, une infection bactérienne sur quatre est résistante à la première ligne de traitement antibiotique et environ 5 400 Canadiens sont morts en 2018 d’une infection résistante aux antibiotiques. Selon le CAC, une hausse de 40 % de la résistance est à prévoir d’ici 2050, et le nombre de décès plausible s’élèvera à 400 000 si les tendances en matière de RAM ne sont pas contrôlées.
Mesures et investissements du gouvernement du Canada
Le gouvernement du Canada, par le biais du budget de 2021, s’est engagé à verser 28,4 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2021-22, et 5,7 millions de dollars par année par la suite, à l’Agence de la santé publique du Canada, à Santé Canada et à l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Ces investissements soutiendront les efforts visant à prévenir l’utilisation inappropriée des antimicrobiens et à étendre les efforts de surveillance de l’émergence de la résistance aux antimicrobiens au Canada.
Le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), dirige les efforts de recherche du Canada et est un chef de file mondial de la recherche sur la résistance aux antimicrobiens. Au cours des cinq dernières années, les Instituts de recherche en santé du Canada ont investi 130,7 millions de dollars dans la recherche liée à la résistance aux antimicrobiens, investissant 26,3 millions de dollars pour la seule année 2019-2020, afin de renforcer la recherche dans des domaines tels que la découverte d’antimicrobiens, l’identification de cibles de médicaments, les alternatives, les diagnostics, la surveillance et l’intendance.
Les IRSC sont également un membre fondateur et un important bailleur de fonds de l’Initiative de programmation conjointe sur la résistance aux antimicrobiens (IPCRAM) – une collaboration de 28 États membres visant à coordonner la recherche sur la RAM afin de réduire à long terme les niveaux de résistance et d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé publique. Par l’entremise des IRSC, le Canada dirige la mise sur pied de l’Institut de recherche virtuel de l’IPCRAM – un réseau virtuel mondial de chercheurs, d’installations et d’infrastructures de recherche sur la RAM.
Le gouvernement du Canada a décrit son engagement à combattre la RAM dans le Cadre fédéral sur la RAM et son Plan d’action connexe, et ce, dans le cadre d’une approche « Une santé ». En juillet 2018, le premier rapport d’étape sur le Plan d’action fédéral a été publié.
Reconnaissant qu’il ne peut pas réduire la menace de la RAM à lui seul, et en accord avec nos partenaires internationaux, le gouvernement du Canada a dirigé les efforts avec les provinces, les territoires et les intervenants pour élaborer le cadre pancanadien sur la RAM, lequel a été publié en septembre 2017. Des travaux sont en cours pour préparer un plan d’action pancanadien sur la RAM afin de déterminer les mesures optimales et concrètes pour traiter ce problème complexe dans les secteurs de la santé humaine, de la santé animale et de l’agroalimentaire. Ces travaux ont été entrepris en consultation avec les partenaires provinciaux et territoriaux et les intervenants clés, ainsi qu’avec leur contribution. L’accent mis par les provinces et les territoires au cours des derniers mois sur l’intervention face à la pandémie de COVID-19 a ralenti le parachèvement du Plan d’action. L’ASPC travaille étroitement avec les ministères fédéraux, les provinces et les territoires pour déterminer la voie à suivre afin de s’assurer que les gouvernements et les intervenants peuvent faire progresser les mesures prioritaires en matière de RAM à court et à moyen terme.
Un groupe de travail sur la RAM est en voie d’être mis sur pied au sein de l’ASPC afin d’établir une orientation claire pour les initiatives sur la RAM dans l’ensemble des ministères et des organismes fédéraux. Le groupe de travail sur la RAM centralisera des fonctions clés telles que l’élaboration et l’intégration des politiques. Dans son rôle de coordonnateur, le groupe de travail fera progresser la mobilisation intergouvernementale, internationale et des intervenants afin d’optimiser la gouvernance et la responsabilisation et de stimuler l’action et les résultats.
Modifications réglementaires et politiques
En 2017, des modifications ont été apportées au Règlement sur les aliments et drogues, notamment des changements de politique dans le cadre des outils réglementaires existants pour combler les lacunes dans la réglementation des médicaments vétérinaires afin de soutenir l’utilisation prudente des antimicrobiens importants sur le plan médical chez les animaux en :
• contrôlant l’importation de médicaments vétérinaires pour usage personnel;
• améliorant la surveillance de l’importation et de la qualité des ingrédients pharmaceutiques actifs à usage vétérinaire;
• facilitant l’accès aux produits de santé vétérinaire à faible risque en tant qu’outils supplémentaires afin d’améliorer la santé et le bien-être des animaux;
• exigeant des rapports sur les ventes d’antimicrobiens vétérinaires pour soutenir la surveillance de la résistance;
• supprimant les allégations relatives à la stimulation de la croissance sur les antimicrobiens importants sur le plan médical;
• renforçant la surveillance vétérinaire avec l’obligation de prescriptions avant la vente de tous les antimicrobiens importants sur le plan médical.
Santé Canada continue de travailler avec d’autres partenaires fédéraux pour mettre l’accent sur l’amélioration de la santé et du bien-être des animaux afin de réduire le recours à l’utilisation systématique des antimicrobiens chez les animaux. En 2020, Santé Canada a publié une approche fondée sur le risque pour déterminer si la disponibilité des antimicrobiens en médecine vétérinaire peut contribuer à la RAM chez les humains (c’est-à-dire si elle augmente le risque que les antimicrobiens deviennent inefficaces pour traiter les infections chez les humains).
De plus, Santé Canada tient à jour une liste des pathogènes d’intérêt qui sert à informer les entreprises des pathogènes bactériens qui ont le plus besoin de produits thérapeutiques novateurs au Canada. Santé Canada a également parrainé un défi du programme Solutions innovatrices Canada, et offre jusqu’à 1 million de dollars aux innovateurs et aux entrepreneurs pour appuyer le développement de nouveaux outils diagnostiques conviviaux et rentables au point de service pour aider à combattre la hausse de la RAM.
Renseignements supplémentaires :
Faits saillants
• La résistance aux antimicrobiens (RAM) se caractérise par une diminution de l’efficacité des médicaments antimicrobiens dans le traitement d’une infection. La résistance peut se développer naturellement au fil du temps; toutefois, l’utilisation inappropriée d’antimicrobiens en médecine humaine et vétérinaire a considérablement accéléré son apparition et sa propagation dans l’interface homme-animal, chaîne alimentaire et environnement, ce qui en fait un problème relevant de l’approche « Une santé ».
• Sans antimicrobiens efficaces, notre capacité à combattre les maladies infectieuses diminuera considérablement. Par exemple, les interventions médicales de routine, les remplacements d’articulations et même les traitements de chimiothérapie qui dépendent des antibiotiques deviendront plus risqués pour les Canadiens.