Note pour la période des questions : Prévention du suicide
About
- Numéro de référence :
- MHA-2021-QP2-0014
- Date fournie :
- 16 déc. 2021
- Organisation :
- Santé Canada
- Nom du ministre :
- Bennett, Carolyn (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la santé mentale et des dépendances
Enjeu ou question :
N/A
Réponse suggérée :
• Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance pour tous les Canadiens d’avoir accès à des ressources essentielles en matière de santé mentale et à des services de prévention du suicide et s’engage à accroître la capacité de fournir des services virtuels.
• Budget 2019 [deux mille dix-neuf] prévoit 21 [vingt-et-un] millions de dollars sur 5 [cinq] ans, à partir de 2020/21 [deux mille vingt, vingt-deux], pour le Centre de toxicomanie et de santé mentale afin d’élaborer, mettre en œuvre et maintenir un service pancanadien de prévention du suicide entièrement opérationnel.
• Grâce à cette initiative et d’ici 2023 [deux mille vingt-trois], les gens de partout au Canada auront accès à un soutien en cas de crise en tout temps, en français et en anglais, en se servant de la technologie de leur choix : téléphone, texto ou clavardage en ligne.
• Le Service canadien de prévention du suicide offre actuellement un soutien téléphonique en cas de crise suicidaire, 24 [vingt-quatre] heures sur 24 [vingt-quatre] et 7 [sept] jours sur 7 [sept], à tous les Canadiens, y compris aux résidents du Nunavut.
SI L’ON INSISTE SUR LA MISE EN PLACE D’UN NUMÉRO À TROIS CHIFFRES POUR LE SOUTIEN DE CRISE EN MATIÈRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE (150 mots)
• Le gouvernement du Canada est intéressé à mettre en œuvre un numéro national à trois chiffres pour la prévention du suicide au Canada, appuyé par l’adoption à l’unanimité d’une motion en ce sens dans la Chambre des communes en décembre 2020 [deux mille vingt].
• Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a entrepris des consultations auprès du public à l’été 2021 [deux mille vingt-et-un] afin d’établir un dossier public complet au sujet de la mise en œuvre d’un numéro de prévention du suicide à trois chiffres au Canada. La consultation publique a été rouverte le 30 [trente] novembre 2021 [deux mille vingt-et-un] et se terminera le 31 [trente-et-un] janvier 2022 [deux mille vingt-deux].
• Ce dossier aidera le Conseil à déterminer le besoin d’un numéro à trois chiffres. Il permettra également de cerner les obstacles et, si des obstacles sont cernés, de déterminer la meilleure façon de les surmonter.
SI L’ON INSISTE AU SUJET DES SOUTIENS EN CAS DE CRISE DE SANTÉ MENTALE POUR LA COVID-19 (126 mots)
• Le Gouvernement fournit 7,5 [sept virgule cinq] millions de dollars sur 21 [vingt-et-un] mois à Jeunesse, J’écoute, pour offrir un soutien de crise aux enfants et aux jeunes pendant la pandémie.
• En plus des investissements dans les services de crise liés au suicide, l’Énoncé économique d’automne 2020 [deux mille vingt] a annoncé un investissement de 50 [cinquante] millions de dollars pour renforcer la capacité des centres de détresse à travers le pays, qui connaissent une augmentation de demandes de soutien en cas de crise durant la pandémie de la COVID-19 [dix-neuf].
• L’Agence de la santé publique du Canada fournit également des fonds supplémentaires au Service canadien de prévention du suicide afin de répondre à la demande accrue de soutien en cas de crise à l’heure actuelle.
Contexte :
Au cours des dix dernières années, il y a eu en moyenne 4 000 décès par suicide par année au Canada, ce qui signifie que 10 à 12 personnes se sont suicidées chaque jour. Le suicide est la neuvième cause de décès chez l’ensemble des Canadiens, et la deuxième cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 34 ans, après les blessures accidentelles (Statistique Canada). Aucune cause unique n’explique ou ne permet de prévoir le suicide; divers facteurs y sont associés, notamment la maladie mentale, la santé physique, les problèmes d’ordre personnel et le deuil, la violence subie pendant l’enfance et la négligence, et l’exposition à des traumatismes.
Le suicide au Nunavut
Un reportage de CTV News le 2 décembre 2021 a mis l’accent sur l'épidémie de suicide en cours au Nunavut. Selon le reportage, le taux de suicide chez les Inuits était environ neuf fois plus élevé que celui des non-autochtones au Canada de 2011 à 2016, selon Statistique Canada, avec 250 décès par suicide signalés. Dans un courriel adressé à CTVNews.ca, le coroner en chef du Nunavut, Khen Sagadraca, a déclaré que 36 suicides avaient été enregistrés jusqu'à présent dans le territoire en date du 18 novembre 2021.
Selon l'Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale, la prévalence des idées suicidaires au Canada en 2020 était de 2,4 %. La prévalence des idées suicidaires depuis le début de la pandémie au Nunavut (Iqaluit) était de 3,3 %. En raison des larges intervalles de confiance ainsi que leur chevauchement par rapport à la prévalence des idées suicidaires à Iqaluit, et en raison de l'échantillon peu nombreuse, nous ne pouvons pas conclure qu'elle est plus élevée que celle des autres capitales territoriales ou plus élevée que la prévalence des idées suicidaires par rapport à l'ensemble du Canada.
En 2019, il y a eu au total 32 décès par suicide au Nunavut, ce qui correspond à un taux de mortalité par suicide de 78,1 pour 100 000 habitants, contre 10,7 pour 100 000 habitants au Canada.
L'ASPC collaborera avec Statistique Canada pour faire rapport sur les décès par suicide par province et par territoire en février 2022, après que Statistique Canada aura publié les données sur la mortalité pour 2020 à la fin de janvier 2022. L'ASPC collabore également avec Statistique Canada et tous les coroners en chef et médecins légistes pour faire rapport sur les décès par suicide.
Initiatives du gouvernement du Canada en matière de prévention du suicide au Nunavut
Le budget de 2019 a annoncé un investissement de 50 millions de dollars sur 10 ans, et 5 millions de dollars par la suite, pour appuyer la mise en œuvre continue de la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits de l'ITK. Cette stratégie a également été utilisée pour orienter l'élaboration d'une stratégie régionale de prévention du suicide au Nunavik, qui a été lancée en novembre 2019. Selon une évaluation préliminaire, la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits a appuyé des initiatives qui ont profité aux Inuits de l'Inuit Nunagat. Le fait de tenir compte du contexte régional et communautaire a été reconnu comme un facteur important de ces progrès, tout comme l'efficacité d'une approche propre aux Inuits.
Visant à réduire les répercussions du suicide au sein des collectivités du Canada, la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) a poursuivi son travail sur les Projets de recherche expérimentaux visant à enraciner l'espoir. Le projet, qui se déroule à de multiples endroits et est dirigé par la collectivité, s'appuie sur l'expertise communautaire pour mettre en œuvre des interventions de prévention du suicide adaptées au contexte local. On compte actuellement huit collectivités qui participent au projet, y compris Iqualuit au Nunavut. Enraciner l'espoir permettra l'élaboration d'une base de données probantes, y compris des lignes directrices et des outils sur les meilleures pratiques et la prévention du suicide, pour soutenir l'élargissement et la mise en œuvre de ce modèle « fabriqué au Canada » dans tout le pays.
En mai 2019, le Défi des villes intelligentes a affecté à Katinnganiq : Collectivité, connectivité et accès numérique pour la promotion de la vie au Nunavut (en anglais seulement), dix millions de dollars sur cinq ans afin de mettre en œuvre des mesures de protection et de prévention pour réduire les risques de suicide au Nunavut et pour augmenter la quantité de réseaux de soutien par les pairs et leur accessibilité, de ressources éducatives et des débouchés créatifs qui favorisent une santé mentale positive pour tous les Nunavummiuts (habitants du Nunavut).
o Katinnganiq repose sur l'Inuit Qaujimajatuqangit, le système de connaissances inuites et la vision du monde qui fournit les fondements sur lesquels le bien-être social, émotionnel, spirituel, cognitif et physique définit la santé et le mieux-être. En particulier, l'initiative s'aligne sur les objectifs de renforcement de l'autonomie, du bien-être et de l'identité territoriale distincte (Inuusivut); d'amélioration de l'éducation, de formation et d'emploi (Sivummuaqpalliajjutivut); de travail en partenariat pour faire avancer les objectifs et les aspirations des Nunavummiut (Katujjiqatigiinnivut).
o Cette initiative verra la création d'un réseau de laboratoires ouverts qui offrent un espace de rassemblement (espaces physique et numérique) afin que les gens se réunissent pour être créatifs, en utilisant une combinaison d'apprentissage technologique, de fabrication numérique, de matériel ouvert, de piratage de logiciels et d'artisanat traditionnel dans le but d'innover pour eux-mêmes. Le projet tirera parti de l'accès numérique et de la connectivité afin d'accroître la disponibilité et l'accessibilité des ressources et des systèmes de soutien en santé mentale.
Le gouvernement du Canada fait la promotion du projet CREATeS, une initiative du Groupe de travail sur le développement durable du Conseil de l'Arctique, qui met l'accent sur la prévention du suicide auprès des jeunes Autochtones du Nord circumpolaire, en plus de soutenir Local2Global, la nouvelle version ce projet. Par l'intermédiaire de la Direction de la liaison circumpolaire de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, environ 240 000 dollars ont été investis sur deux exercices financiers (2017-2018 et 2018-2019) pour soutenir le projet CREATeS du Groupe de travail sur le développement durable. De plus, en 2020, 170 000 dollars ont été affectés au projet Local2Global.
La ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être offre des services de counseling et d'intervention immédiate, adaptés à la culture, par téléphone et par clavardage aux populations des Premières Nations et des Inuits au Canada. Le service est offert 24 heures sur 24, sept jours sur sept, en anglais et en français. Le counseling par téléphone est aussi disponible sur demande en Inuktitut, Cri et Ojibwa.
Motion 174 – Un plan d’action national pour la prévention du suicide : En avril 2018, le député Charlie Angus (NPD, Timmins-James Bay) a parrainé la motion M-174, exhortant le gouvernement du Canada à mettre sur pied un plan d’action national sur la prévention du suicide. Le 8 mai 2019, les parlementaires ont voté à l’unanimité en faveur de la motion M-174, bien que celle-ci ne soit pas contraignante. Les mesures proposées dans le plan s’alignent avec le Cadre fédéral de prévention du suicide. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) facilitera la coordination et la collaboration d’éléments du plan d’action auprès des ministères, des organismes et des principaux intervenants pertinents en remplissant son rôle rassembleur à l’égard de ce Cadre. Une mise à jour sur la motion M-174 a figuré dans le rapport d’étape sur le Cadre fédéral de prévention du suicide en décembre 2020.
Ligne téléphonique nationale de prévention du suicide à trois chiffres – Campagne sur le 9-8-8 au Canada : Le 11 décembre 2020, les parlementaires ont voté à l’unanimité en faveur de la motion parrainée par le député Todd Doherty (PCC, Colombie-Britannique) demandant au gouvernement fédéral d’agir immédiatement en vue d’établir un numéro 9-8-8 national qui viendrait regrouper tous les numéros existants de ligne d’urgence pour la prévention du suicide.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) est responsable de l’établissement de tout code abrégé à trois chiffres. Le CRTC a lancé des démarches réglementaires le 3 juin 2021 afin de tenir des consultations au sujet de la proposition d’une ligne d’aide à trois chiffres. La consultation publique a pris fin le 1er septembre 2021 avec un résultat de 247 interventions soumises par des intervenants et des membres du grand public. Ces interventions sont actuellement disponibles en ligne et les parties ont pu déposer des répliques à ces interventions avant le 1er octobre 2021. Suite à une pétition d'intervenants représentant des personnes handicapées, le CRTC a rouvert la consultation en novembre 2021, afin de permettre de nouvelles interventions dans des formats accessibles, comme la vidéo. La consultation publique restera ouverte jusqu'au 31 janvier 2022. Ces interventions et répliques feront partie du dossier public que le Conseil examinera pour prendre ses décisions. Le CRTC n’est pas en mesure de commenter les délais prévus pour la publication de ces décisions. Comme indiqué dans le budget de 2021, le gouvernement est résolu à assurer la disponibilité de fonds pour appuyer la création de ce numéro à trois chiffres.
Soutien en cas de crise de santé mentale – COVID-19 : Dans le cadre de l’Énoncé économique de l’automne 2020, le gouvernement du Canada a annoncé un investissement de 50 millions de dollars pour renforcer la capacité des centres de détresse. L'ASPC administre un premier cycle de subventions aux 57 centres de détresse en hiver/printemps 2021. Une deuxième sollicitation a pris fin le 6 octobre 2021 pour les bénéficiaires ayant des besoins subsistants ou émergents, ou pour les organisations éligibles non incluses dans la première série de financement. Les demandes de financement sont en cours d’examen. De plus, 2 millions de dollars de ce financement appuiera l’élaboration de ressources pour aider les centres de détresse à répondre aux besoins des populations diverses et vulnérables.
Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale (ECSM) et Enquête sur la santé mentale et les événements stressants (ESMES) : L’ASPC effectue actuellement une surveillance pour comprendre les répercussions de la COVID-19 sur le suicide et l’automutilation. L’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2020 a révélé que, au début de la pandémie, le pourcentage de Canadiens ayant déclaré des idées suicidaires depuis le début de la pandémie n’était pas significativement différent du pourcentage de 2019. Les facteurs de risque de déclaration d’idées suicidaires pendant la pandémie comprenaient le fait d’avoir moins de 65 ans, d’être né au Canada, d’être un travailleur de première ligne, de signaler une perte de revenu ou d’emploi liée à la pandémie ou la solitude ou l’isolement, de vivre un événement très stressant ou traumatisant au courant de sa vie, et dont le revenu du ménage et le niveau de scolarité sont inférieurs. Une surveillance continue du suicide et des facteurs de risque et de protection est nécessaire pour orienter les efforts de prévention du suicide.
Renseignements supplémentaires :
aucun