Note pour la période des questions : Inclusion des personnes transgenres dans le sport
About
- Numéro de référence :
- PCH-2021-QP-00060
- Date fournie :
- 14 janv. 2021
- Organisation :
- Patrimoine canadien
- Nom du ministre :
- Guilbeault, Steven (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre du Patrimoine canadien
Enjeu ou question :
Sport Canada s’efforce d’adopter une approche compassionnelle à l’égard des athlètes s’identifiant comme étant transgenres, approche qui ne compromet pas ses mandats fondamentaux, à savoir protéger les piliers de l’éthique sportive (équité et sécurité) et les droits des femmes et des filles fondés sur le sexe. L’enjeu a suscité une attention accrue de la part des médias, après la publication, par la World Rugby Union, de lignes directrices sur la participation des personnes transgenres aux sports et celle de données probantes fondamentales à cet égard.
Réponse suggérée :
• Le monde du sport a des mandats clés à remplir liés à l’équité entre les genres et à la sécurité dans la pratique des sports.
• Dans le passé, les femmes dans le domaine du sport ont été marginalisées, mais elles ont travaillé avec ardeur au cours des dernières décennies pour protéger les secteurs où elles ont des possibilités égales de participer.
• Sport Canada est résolu à faire preuve de compassion et de soutien à l’égard des athlètes s’identifiant comme étant transgenres, tout en préservant l’intégrité du sport et en protégeant le droit des femmes à l’équité et à la sécurité.
• Sport Canada mène actuellement un examen approfondi de la question et cherchera à adopter une position bien étayée et fondée sur l’éthique.
Contexte :
• En avril 2016, le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a publié un nouveau document d’orientation intitulé « Créer des environnements inclusifs pour les participants transgenres dans le sport canadien ». Le document a été rédigé par un groupe d’experts principalement composé de théoriciens de la société et des questions de genre. Le document d’orientation du CCES reconnaît que les « personnes qui pratiquent un sport dans la catégorie “hommes” obtiennent de meilleurs résultats que les participantes de la catégorie “femmes” », mais soutient qu’il n’y a aucune preuve scientifique à l’appui de cette divergence et alors encourage la pleine inclusion des femmes transgenres dans le sport féminin. Le document du CCES a depuis été distribué à tous les organismes de sport du Canada et il a aussi été rendu public.
• Depuis la publication du document d’orientation du CCES, de nouvelles études de fond et données probantes ont vu le jour. Les lignes directrices de la World Rugby Union sur la participation des personnes transgenres, parues en octobre 2020 et élaborées après de vastes consultations avec des intervenants et des experts, ont mis en lumière la collision entre les approches inconditionnelles de l’inclusion des personnes trans, d’une part, et les piliers que sont l’intégrité du sport (sécurité et équité) et les droits des femmes fondés sur le genre, d’autre part. La rigueur, l’objectivité et les méthodes scientifiques constituant le fondement du processus d’élaboration du document de la World Rugby Union ont fait l’objet de nombreux éloges. Le groupe d’experts était présidé par le canadien Dr. Chintoh de l’Université de Toronto.
• Bien que la politique du CCES soit fondée sur un impératif idéologique favorisant la formulation de propos favorables à l’inclusion, le mandat de Sport Canada consiste à faire en sorte que le sport soit équitable et sûr, puis à promouvoir l’inclusion maximale dans ses limites définies dans la réglementation. Bien que l’inclusion des membres de la collectivité LGBTQ2 constitue une priorité du gouvernement du Canada, l’inclusion particulière des femmes transgenres présente un défi distinct d’ordre éthique, vu la nature des catégories de sports qui sont fondées sur le sexe biologique des participants. L’inclusion des femmes est réalisée par l’atténuation de leur désavantage (12 à 31 p. 100) par rapport aux personnes de sexe biologique masculin. Aspect important, on fait valoir les catégories axées sur l’âge, le poids et les handicaps en se fondant sur le même impératif éthique, à savoir l’inclusion réalisée en protégeant des espaces pour les groupes désavantagés afin qu’ils puissent d’adonner à des sports en toute équité et sécurité.
• Les hommes trans n’ont pas les mêmes possibilités de dominer en tant qu’athlète dans la catégorie des hommes. Pour des motifs liés à la sécurité et à la compétitivité, les hommes trans compétitionnent en général dans la catégorie des femmes; cependant, un traitement d’affirmation de genre avec testostérone est considéré comme étant du dopage. À titre d’exemple, je cite ici le cas de Rebecca Quinn, qui a changé son nom à uniquement « Quinn », qui est un membre de l’équipe nationale canadienne de soccer. Il s’identifiait auparavant comme étant une femme lesbienne, mais a annoncé récemment qu’il s’identifie comme étant un homme et continue à jouer pour l’équipe féminine. Dans le même ordre d’idée, Harrison Browne a joué pour l’équipe canadienne féminine de hockey (femmes U-18) et ensuite dans la Ligue nationale féminine de hockey. Après s’être identifié comme étant une femme lesbienne, il s’est identifié comme étant un homme et a continué à jouer dans la ligue féminine.
• Le CCES et le groupe Femmes et sport au Canada se sont associés pour diffuser sur les médias sociaux des déclarations décrivant toute exclusion des femmes transgenres du sport féminin comme étant transphobe. Les organisations ont publiquement contesté l’existence de distinctions biologiques importantes entre le corps d’un homme et celui d’une femme et elles ont vigoureusement rejeté les lignes directrices de la World Rugby Union dans une lettre ouverte.
• Sur la scène internationale, les lignes directrices de la World Rugby Union ont en général été bien accueillies par les groupes de défense des droits des femmes et par les experts du sport dans les domaines des sciences appliquées du sport et de la biologie évolutive, et elles ont été rejetées par les militants trans et les universitaires dans les domaines influencés par la théorie concernant l’orientation allosexuelle et les genres. De nombreux organismes de sport qui ont déjà mis en œuvre les lignes directrices du CCES (par exemple, Rugby Canada) ont aussi rejeté les lignes directrices susmentionnées comme étant transphobes.
Renseignements supplémentaires :
aucun