Note pour la période des questions : Racisme systémique au Canada
About
- Numéro de référence :
- PCH-2024-QP-00048
- Date fournie :
- 19 août 2024
- Organisation :
- Patrimoine canadien
- Nom du ministre :
- Khera, Kamal (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de la diversité, de l’inclusion et des personnes en situation de handicap
Enjeu ou question :
Racisme systémique au Canada
Réponse suggérée :
Le gouvernement condamne le racisme sous toutes ses formes et investit dans des efforts visant à lutter contre le racisme systémique et la discrimination au Canada.
Le 8 juin, nous avons lancé la nouvelle Stratégie de lutte contre le racisme de 2024 à 2028. C’est un investissement de 110,4 millions de dollars visant à stimuler l'action dans les systèmes de l'emploi, de la justice et de l'application de la loi, du logement, des soins de santé et de l'immigration.
Cette stratégie s'inscrit dans le cadre du plan du gouvernement du Canada qui vise à bâtir un pays meilleur, plus juste et plus inclusif pour chaque génération de Canadiennes et Canadiens, en veillant à ce que tout le monde puisse réaliser pleinement son potentiel.
Contexte :
Dans le lexique de Changer les systèmes pour transformer des vies : la stratégie canadienne de lutte contre le racisme 2024-2028, le racisme systémique ou institutionnel est défini comme « des modèles de comportement, des politiques ou des pratiques qui font partie des structures sociales ou administratives d’une organisation et qui créent ou perpétuent une situation de désavantage relatif pour les personnes racisées. Ces comportements, politiques ou pratiques semblent neutres à première vue, comme des modes de fonctionnement standard racisés et daltoniens. Ils ont néanmoins, sur les personnes racisées, un effet d’exclusion qui mène à des résultats et à des expériences biaisées d’un point de vue racial ». Cette définition est tirée du document Politique et directive sur le racisme et la discrimination raciale de la Commission ontarienne des droits de la personne.
Le recensement de 2021 a montré que les personnes racisées représentaient 26,5 % de la population totale, tandis que les personnes ayant une identité autochtone représentaient 5 % de la population totale. Le racisme systémique consiste en une culture organisationnelle, des politiques, des directives, des pratiques ou des procédures qui excluent, délogent ou marginalisent les groupes racisés, créent des barrières injustes qui les empêchent d’avoir accès à des possibilités et à des avantages intéressants, et qui ont pour effet de privilégier les groupes non racisés et de défavoriser les autres.
Bien que les personnes racisées soient généralement plus susceptibles que leurs homologues non racisées et non autochtones d'obtenir une licence ou un diplôme supérieur, une étude de Statistique Canada souligne qu'elles sont moins susceptibles de trouver des emplois offrant le même salaire et les mêmes avantages dans les années qui suivent l'obtention de leur diplôme. En particulier, deux ans après l'obtention de leur diplôme, les diplômés racisés ont déclaré des revenus d'emploi et des taux de syndicalisation et de couverture par un régime de retraite inférieurs à ceux de leurs homologues non racisés et non autochtones. (Source: Qualité des emplois en début de carrière des diplômés canadiens du baccalauréat appartenant à un groupe racisé, cohortes de 2014 à 2017, Statistique Canada)
La surqualification est l'un des facteurs cruciaux à prendre en compte lors de l'interprétation du niveau d'études supérieures par rapport au marché du travail, car elle reflète l'inadéquation potentielle entre le niveau d'études des individus et leur situation professionnelle actuelle, mettant souvent en évidence des problèmes systémiques sous-jacents et des pratiques discriminatoires. En moyenne, les minorités visibles sont plus susceptibles d'être surqualifiées pour leur emploi (21,0 %) que les minorités non visibles (7,5 %). Cette différence significative peut être révélatrice d'obstacles systémiques et de pratiques d'embauche discriminatoires qui font qu'il est plus difficile pour les personnes appartenant à des minorités visibles d'obtenir des emplois correspondant à leurs qualifications. (Source: Surqualification (fondée sur les catégories de niveau C et D) selon la minorité visible, certaines caractéristiques sociodémographiques et l’année de recensement : Canada, régions géographiques du Canada, provinces et territoires et régions métropolitaines de recensement y compris les parties, Statistique Canada)
Des taux de pauvreté plus élevés au sein de groupes démographiques spécifiques sont largement reconnus comme un signe de discrimination systémique, car ils reflètent des inégalités profondément ancrées dans l'accès à l'éducation, à l'emploi, au logement et aux soins de santé. Les personnes appartenant à des minorités visibles au Canada connaissent un taux de pauvreté plus élevé (12,1 %) que celles qui ne sont pas considérées comme des minorités visibles (6,6 %). Source: Situation de pauvreté des personnes d’après la Mesure du panier de consommation, selon les groupes de minorités visibles et les caractéristiques démographiques : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties, Statistique Canada)
La pandémie a exacerbé les problèmes préexistants de racisme et de discrimination systémiques. Les groupes racisés ont été parmi les plus touchées par la pandémie en 2020. Plusieurs groupes présentaient des taux de chômage nettement supérieurs à la moyenne nationale de 11,1 %, notamment les Arabes (17,9 %), les Noirs (17,6 %), les Asiatiques du Sud-Est (16,6 %) et les Sud-Asiatiques (14,9 %), contre 9,4 % pour les personnes non désignées comme racisées ou autochtones (Source: Enquête sur la population active, Statistique Canada, août 2020).
En 2021, le gouvernement du Canada a pris des mesures pour marquer des dates commémoratives clés pour la première fois dans notre histoire, notamment : Le 1 août 2021, le Canada a célébré pour la première fois le Jour de l'émancipation, marquant la fin de l'esclavage dans les colonies britanniques, y compris au Canada; et Le 30 septembre 2021 a marqué la toute première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada, consacrée à la commémoration publique des enfants disparus et des survivants des pensionnats, tout en reconnaissant l’impact douloureux et les séquelles intergénérationnelles que laisse ce système.
Les données sur les crimes déclarés par la police au Canada en 2023 révèlent que l’Indice de gravité de la criminalité (IGC) est en hausse de presque 2 %, augmentant pour la troisième année consécutive. En fait, 4 777 affaires de crimes haineux déclarées par la police se sont produites en 2023, ce qui représente une hausse de 32 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de crimes haineux ciblant la religion, la race, l’origine ethnique et l’orientation sexuelle déclarés par la police a augmenté Source: Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2023, Statistique Canada, juillet 2024).
Le 25 juin 2019, le gouvernement du Canada a lancé la toute première stratégie canadienne de lutte contre le racisme, Construire une fondation pour le changement : La stratégie canadienne de lutte contre le racisme 2019-2022, à la suite des mois de séances d’engagement en personne et des consultations en ligne auprès des Canadiennes et des Canadiens, notamment ceux et celles qui ont été victimes de racisme et de discrimination. Ce travail a donné lieu à un vaste ensemble de recommandations, telles que la nécessité d’une législation, de mesures claires ainsi que d’une responsabilisation, du rendement et d’une mesure de l’impact. Les collectivités ont également parlé du besoin urgent d’éliminer les obstacles systémiques dans l’ensemble du gouvernement fédéral dans les programmes de subventions et de contributions en les rendant plus accessibles à tous. L’accent a également été mis sur l’adoption d’approches de réduction des méfaits pour l’élaboration et la prestation de politiques dans des domaines comme le logement, l’immigration, la justice et l’emploi.
Le 8 juin 2024, le gouvernement du Canada a lancé Changer les systèmes pour transformer des vies : la stratégie canadienne de lutte contre le racisme 2024-2028. Fondé sur les efforts de la première stratégie de lutte contre le racisme du gouvernement, cette nouvelle Stratégie est un investissement de 110,4 millions de dollars visant à stimuler l’action dans les systèmes de l’emploi, de la justice et de l’application de la loi, du logement, des soins de santé et de l’immigration:
85 millions de dollars sur quatre ans, à compter de 2022 à 2023, du budget de 2022 pour l’élaboration de la nouvelle Stratégie de lutte contre le racisme, ce qui comprend 70 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2023 à 2024, pour les subventions et contributions du Programme du multiculturalisme et de lutte contre le racisme; et
25,4 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2023 à 2024 de budget de 2023, et 0,6 million de dollars par la suite, pour appuyer la Stratégie.
Dans le cadre d’un nouveau plan d'action pour combattre la haine, le budget de 2023 a accordé 49,5 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2023-2024, à Sécurité publique Canada pour améliorer et élargir le programme Collectivités à risque : infrastructure de sécurité et lui permettre d'être plus réactif à l'évolution des besoins de sécurité des communautés.
Le budget de 2024 prévoit un financement de 273,6 millions de dollars sur six ans, à compter de 2024-2025, et de 29,3 millions de dollars par la suite, pour un plan d’action pour lutter contre la haine, afin d’appuyer la sensibilisation communautaire et la réforme de l’application de la loi, de s’attaquer à l’augmentation de toutes les formes de crimes haineux, de renforcer la sécurité des communautés, de lutter contre la radicalisation et d’accroître l’aide aux victimes. Ces investissements comprennent ce qui suit :
10 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2024-2025, au ministère du Patrimoine canadien afin d’appuyer le Fonds pour la diversité des voix. Ce financement poursuit sur la lancée d’un financement précédent de 5 millions de dollars figurant dans le budget de 2022;
25 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2024-2025, au ministère du Patrimoine canadien afin d’appuyer les émissions de lutte contre la haine et de promouvoir les liens interculturels et les activités communautaires;
5 millions de dollars sur deux ans, à compter de 2024-2025, pour soutenir la construction du nouveau Musée de l’Holocauste de Montréal, qui permettra d’accroître considérablement le nombre de personnes, y compris les élèves, qui peuvent acquérir des connaissances sur ses importantes collections; et
7,3 millions de dollars sur six ans, à compter de 2024-2025, et de 1,1 million par la suite, au ministère du Patrimoine canadien pour appuyer l’envoyé spécial pour la lutte contre l’islamophobie et de 7,3 millions de dollars sur six ans, à compter de 20242025, et de 1,1 million par la suite, au ministère du Patrimoine canadien pour appuyer l’envoyé spécial pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme.
Renseignements supplémentaires :
aucun