Note pour la période des questions : Extrémisme de droite lié à Qanon

About

Numéro de référence :
PS-2020-2-QP-0022
Date fournie :
11 déc. 2020
Organisation :
Sécurité publique Canada
Nom du ministre :
Blair, Bill (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile

Enjeu ou question :

CTV News a publié un article affirmant que le Canada n’est pas à l’abri des théories du complot qui ont fleuri pendant la pandémie de la COVID-19, y compris celles émanant de QAnon.

Réponse suggérée :

• Le gouvernement du Canada demeure préoccupé par la propagation de la désinformation et des théories du complot pendant la pandémie, y compris celles liées à QAnon.

• Cela fait partie du problème plus large auquel nous sommes confrontés en ce qui concerne la croissance de l’extrémisme violent à caractère idéologique, ou EVCI, qui comprend l’extrémisme de droite et le nationalisme blanc.

• Le Canada reconnaît que les extrémistes violents à caractère idéologique, dont beaucoup souscrivent à QAnon et à d’autres théories du complot, ont utilisé la pandémie de la COVID-19 pour promouvoir leur discours de division et de méfiance et ont encouragé des individus à commettre des actes de vandalisme et de violence.

• Nous continuons à suivre l’évolution de la menace posée par ces groupes et, le cas échéant, nous pouvons utiliser une série d’outils conventionnels de lutte contre le terrorisme pour donner suite à cette préoccupation.

• Il s’agit en premier lieu des enquêtes criminelles menées par les services d’application de la loi en vue d’étayer des accusations et des poursuites criminelles.

• Lorsque des accusations ne peuvent être portées, un certain nombre d’autres outils sont envisagés, notamment la surveillance et le suivi; les engagements de ne pas troubler l’ordre public se rapportant au terrorisme; les listes d’interdiction de vol; et les refus, annulations ou révocations de passeports.

• En outre, l’inscription d’entités terroristes en vertu du Code criminel est l’un des nombreux outils dont le Canada dispose pour lutter contre le financement du terrorisme, les opérations terroristes et le soutien des activités terroristes.

• L’année dernière, le Canada a inscrit deux groupes extrémistes - Blood & Honour et Combat 18 — sur la liste des entités terroristes.

• Au-delà de la répression, il y a aussi la prévention. Le Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence de Sécurité publique Canada mène les efforts déployés par le Canada pour contrer la radicalisation menant à la violence.

• Par l’entremise du Fonds pour la résilience communautaire, le Centre canadien appuie la recherche et les programmes visant à établir une base de données concrète et à renforcer la capacité locale de contrer la radicalisation menant à la violence au Canada.

Contexte :

CTV News a publié un article affirmant que le Canada n’est pas à l’abri aux théories du complot qui ont fleuri pendant la pandémie de la COVID-19, y compris QAnon. Commençant par un message d’un utilisateur anonyme appelé Q sur le forum en ligne 4chan à la fin de 2017, QAnon a évolués en une théorie du complot pluridimensionnelle qui a gagné en portée et en visibilité durant la pandémie. QAnon s’appuie sur une vaste gamme de croyances associées à l’extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI), y compris l’antisémitisme et le nationalisme blanc.

Selon un rapport de l’Institute for Strategic Dialogue, le Canada fait partie des quatre principaux pays qui diffusent du contenu QAnon sur Twitter. Plusieurs entreprises de médias sociaux ont pris des mesures pour réprimer le contenu de QAnon et d’autres fausses allégations concernant la COVID-19, la nature de la désinformation répandue pose souvent un défi aux modérateurs qui doivent retirer rapidement le contenu.

Comme l’indique le Rapport public de 2018 sur la menace terroriste pour le Canada, la principale menace terroriste pour le Canada reste celle que représentent les extrémistes violents qui pourraient être inspirés par des groupes terroristes, tels que Daesh et Al-Qaïda, pour perpétrer un attentat au Canada. Daesh encourage toujours ses partisans à l’étranger à recourir à des attaques peu sophistiquées, comme l’utilisation de couteaux ou de véhicules, pour infliger des dommages.

En outre, le gouvernement est préoccupé par les menaces que font peser ceux qui ont des vues caractérisées par l’EVCI, notamment des groupes comme Blood & Honour et Combat 18. Des événements tels que l’attaque à la camionnette à Toronto en avril 2018 et la fusillade à la mosquée de Christchurch en mars 2019 soulignent que les actes de violence motivés par les opinions des extrémistes ne sont pas exclusivement liés à une idéologie religieuse, politique ou culturelle particulière. Le gouvernement du Canada surveille les menaces posées par les individus et les groupes extrémistes violents à caractère idéologique ainsi que l’évolution des menaces qu’ils représentent.

Le niveau national de la menace terroriste (NNMT) sert d’outil aux représentants du gouvernement, y compris les organismes d’application de la loi, pour cerner les risques et les vulnérabilités découlant de menaces, et par la suite, pour déterminer les interventions nécessaires pour prévenir ou atténuer un attentat terroriste violent. À l’heure actuelle, le niveau de la menace terroriste au Canada est moyen, ce qui signifie qu’un acte de terrorisme violent pourrait se produire. Le niveau est le même depuis octobre 2014.

Des infractions spécifiques relatives au terrorisme ont été créées dans le Code criminel par suite des attentats du 11 septembre 2001. En date de mai 2020, 58 personnes ont été accusées d’infractions de terrorisme et 25 d’entre elles ont été condamnées à ce jour.

Les ministères et organismes gouvernementaux ont mis en place un certain nombre de politiques et de programmes pour réagir à la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent, notamment :

• Les enquêtes criminelles relatives à la sécurité nationale sont principalement menées par les équipes intégrées de la sécurité nationale dirigées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Ces équipes sont stratégiquement réparties à travers le Canada et collaborent avec des partenaires policiers et gouvernementaux pour enquêter sur les menaces à la sécurité nationale.

• Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) enquête et fait rapport sur les menaces à la sécurité du Canada. En collaboration avec ses partenaires, le SCRS vise à fournir au gouvernement du Canada des renseignements sur toutes les menaces terroristes potentielles sur le territoire canadien ou touchant les citoyens et les biens canadiens à l’étranger. À l’intérieur de paramètres juridiques définis, le SCRS peut prendre des mesures destinées à atténuer les menaces à la sécurité du Canada.

• Les efforts de lutte contre la radicalisation menant à la violence sont essentiels à la réponse du Canada à l’extrémisme violent. Ces efforts comprennent les activités de sensibilisation communautaire de la GRC et les projets financés par le Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence (le Centre canadien) de Sécurité publique Canada, qui assure le leadership et la coordination de l’approche du Canada en matière de lutte contre la radicalisation menant à la violence.

• Le Centre canadien soutient des programmes d’intervention outillés pour traiter toute une série de cas, y compris des personnes impliquées dans l’extrémisme violent à caractère idéologique. Les interventions tiennent compte des traumatismes vécus, de l’âge et du sexe de la personne. Elles visent à détacher l’individu de l’extrémisme violent et sont généralement menées par des professionnels de la santé et des services sociaux. Elles ne remplacent pas la surveillance et les enquêtes menées par nos organismes chargés de la sécurité.

Renseignements supplémentaires :

aucun