Note pour la période des questions : Capacité virtuelle en interprétation du Bureau de la traduction

About

Reference number:
PSPC-2022-QP-00018
Date fournie :
8 juin 2022
Organisation :
Services publics et Approvisionnement Canada
Nom du ministre :
Tassi, Filomena (L’hon.)
Titre du ministre :
Ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

Enjeu ou question :

Le Bureau de la traduction poursuit son travail avec l’Administration de la Chambre, l’Administration du Sénat et tous ses partenaires pour faciliter la tenue des séances virtuelles du Parlement sans compromettre la santé et la sécurité de ses interprètes.

Réponse suggérée :

  • Le Bureau de la traduction s’engage à fournir des services linguistiques de qualité à l’appui du Parlement et des ministères et organismes fédéraux
    • Le Bureau de la traduction sert le Parlement en priorité et collabore étroitement avec ses partenaires parlementaires afin d’appuyer la tenue des séances virtuelles du Parlement et de planifier en fonction des besoins futurs
    • La santé et la sécurité des interprètes constituent une priorité du gouvernement du Canada, et le Bureau de la traduction a pris des mesures pour les protéger en collaboration avec nos partenaires parlementaires, qui sont responsables de l’environnement technique
    • Des exigences techniques ont été élaborées et les conditions de travail ont été modifiées tant pour les interprètes salariés que pour les interprètes pigistes, de façon à réunir les conditions optimales afin que les interprètes puissent fournir un service d’excellente qualité dans un environnement sécuritaire (c.-à-d. mise en œuvre d’exigences techniques, réduction de la durée des affectations et augmentation du nombre d’interprètes par affectation) sans réduire leur rémunération
    • En date de février 2022, tous les participants aux réunions virtuelles pour lesquelles des services d’interprétation sont offerts aux clients du gouvernement du Canada doivent utiliser un microphone externe unidirectionnel; les participants qui ne respectent pas cette exigence ne pourront bénéficier des services d’interprétation

Si on insiste au sujet de la santé et de la sécurité des interprètes :

  • La santé et la sécurité des interprètes demeurent notre plus grande priorité
  • Services publics et Approvisionnement Canada continue de suivre la situation au Canada et dans le monde afin de prendre des décisions judicieuses et d’appliquer des mesures de sécurité optimales au profit des interprètes travaillant à distance
  • Le Bureau de la traduction a réduit les heures de travail des interprètes à distance en reconnaissance des efforts supplémentaires qui doivent être déployés pour interpréter des séances virtuelles et a mis en œuvre des exigences obligatoires, telles que l’utilisation d’un microphone unidirectionnel pour les événements avec interprétation

Si on insiste au sujet de la plainte de l’Association canadienne des employés professionnels contre le Bureau de la traduction :

  • La santé et la sécurité des interprètes constituent une priorité du gouvernement du Canada, et le Bureau de la traduction a pris des mesures pour les protéger dans un contexte où ils doivent de plus en plus souvent travailler à distance
  • Le Bureau de la traduction continue de travailler avec l’Administration de la Chambre des communes, qui est responsable de la technologie, pour renforcer les exigences techniques relatives au travail des interprètes dans les séances virtuelles
  • Le Bureau de la traduction surveille activement la situation au Canada et ailleurs dans le monde, et s’inspire de pratiques exemplaires à l’échelle internationale pour mettre en œuvre des mesures de protection optimales

Si on insiste sur la motion 11 (heures d’audience prolongées) adoptée par la Chambre des communes :

  • Le Bureau de la traduction maintient sa collaboration avec la Chambre des communes et le Sénat, afin d’affecter ses ressources en fonction des priorités qui sont dictées par leurs administrations respectives

Si on insiste sur la capacité en interprétation :

  • Face à un nombre sans précédent de demandes de services d’interprétation à distance, nous travaillons avec les clients pour planifier et surveiller la demande attentivement et faisons appel à nos ressources contractuelles s’il y a lieu
  • La demande de services d’interprétation peut fluctuer considérablement et Services publics et Approvisionnement Canada reconnaît les efforts des interprètes pigistes qui continuent de fournir leurs services pour répondre à cette demande variable
  • La profession d’interprète de conférence est un groupe en pénurie, non seulement au Canada, mais dans le monde entier

Si on insiste au sujet de la relève en interprétation :

  • Le Bureau de la traduction travaille en collaboration avec deux universités qui offrent un diplôme de maîtrise en interprétation, soit l’Université d’Ottawa et l’Université York pour former la relève en interprétation
  • Le Bureau de la traduction tient chaque année des examens d’accréditation pour élargir son bassin d’interprètes qualifiés

Contexte :

Depuis le début de la pandémie, le Bureau de la traduction travaille étroitement avec l’administration de la Chambre des communes à rendre possibles les séances virtuelles des réunions. Le Bureau de la traduction a modifié son fonctionnement en réponse à l’évolution des conditions de travail. Les conditions se sont améliorées au fil du temps et le Bureau de la traduction continue de travailler avec l’Administration de la Chambre, qui est responsable de l’environnement technique, afin de trouver des solutions durables pour réduire le risque d’incident de santé et sécurité et d’interruption de service attribuables à la technologie utilisée par les participants à distance.

Critères à respecter pour assurer l’efficacité de l’interprétation à distance : Les voici :

  • Depuis le 7 février 2022, le Bureau de la traduction exige que tous les participants à des réunions du gouvernement du Canada pour lesquelles l’interprétation est offerte portent un casque d’écoute muni d’un microphone unidirectionnel afin d’assurer une qualité sonore claire. Les services d’interprétation ne seront pas fournis aux participants qui ne répondent pas à cette exigence
  • Les participants doivent participer par vidéoconférence afin que les interprètes puissent voir les intervenants et communiquer efficacement leur message
  • Les participants doivent respecter les règles de la réunion, par exemple couper le son de leur microphone quand ils n’interviennent pas et intervenir quand ils sont invités à le faire
  • Comme toujours, les participants qui prévoient lire des dépositions écrites doivent les fournir aux interprètes à l’avance

Le respect de ces critères n’éliminera pas les risques d’interruption de service, mais il les fera nettement baisser et assurera l’optimisation des services d’interprétation.

En janvier 2022, l’Association internationale des interprètes de conférence (AIIC) a publié un document intitulé Declaration on Auditory Health (déclaration sur la santé auditive) pour souligner qu’une exposition prolongée au son dynamiquement compressé provenant des plateformes de vidéoconférence peut causer des dommages irréversibles à l’ouïe des interprètes. Cette déclaration préconise une série de mesures pour protéger les interprètes. Le Bureau de la traduction a déjà appliqué un certain nombre de ces mesures et est en train d’en appliquer d’autres mesures proposées par l’AIIC.

Santé et sécurité au Bureau de la traduction

L’augmentation du nombre de vidéoconférences a entraîné une augmentation du nombre d’incidents de santé et sécurité signalés par les interprètes. Ils citent des maux de têtes, de maux d’oreille et de fatigue causés par une piètre qualité du son.

En 2020, la Chambre des communes a installé de nouvelles consoles d’interprétation qui respectent les dernières normes ISO et comprennent des limiteurs de son qui évitent les chocs acoustiques.

Le Bureau de la traduction exige de ses clients qu’ils respectent les exigences techniques de sorte à protéger non seulement la santé de ses interprètes, mais aussi à fournir des services d’interprétation de qualité. Ces mesures comprennent la présence en tout temps d’un technicien en audiovisuel qualifié, l’utilisation d’un microphone unidirectionnel, l’accès à une connexion Internet à large bande stable, et la remise des documents pertinents aux interprètes avant la tenue des réunions ou au début des réunions.

L’approche du Bureau de la traduction concorde avec les pratiques exemplaires internationales, y compris les principes, les lignes directrices pour les institutions et les pratiques exemplaires de l’AIIC. Le Bureau de la traduction partage la position de l’AIIC sur le principe de précaution et a réduit les heures de travail des interprètes à distance pour réduire leur exposition au son. En outre, il a financé des études et des essais, et passé par appel d’offres un contrat pour l’examen et le suivi de la santé auditive d’interprètes, afin de recueillir des données à propos de l’incidence qu’a le son acheminé aux interprètes sur leur santé auditive. Le Bureau de la traduction est considéré comme un chef de file dans le domaine et continuera à travailler avec l’AIIC et à communiquer les informations nécessaires au fur et à mesure qu’elles seront disponibles.

Le 17 février 2022, la présidente-directrice générale du Bureau de la traduction a comparu devant le Bureau de régie interne (BRI) de la Chambre des communes pour aborder le sujet de la capacité en matière d’interprétation et les enjeux liés à la santé et la sécurité des interprètes. Elle a comparu devant le BRI une deuxième fois le 3 mars 2022 afin de répondre à des questions supplémentaires.

Plainte de l’ACEP

L’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) a avisé qu’elle a déposé une plainte contre le Bureau de la traduction le 31 janvier 2022, en vertu de la partie II du Code canadien du travail, pour ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour éliminer ou réduire les risques pour la santé et la sécurité des interprètes.

Le 22 avril 2022, le président de l’ACEP Greg Phillips a rencontré le whip du Bloc Québécois Claude DeBellefeuille, aussi membre du BRI, et Mario Beaulieu, porte-parole en matière de langues officielles et vice-président du Comité permanent des langues officielles. Les deux députés se sont engagés à collaborer avec l’ACEP afin de résoudre cet enjeu. L’ACEP a rencontré tous les cinq partis politiques représentés au Parlement depuis que l’enjeu a été porté à leur attention. Cet enjeu a également été discuté dans les médias.

Demande de services d’interprétation

La demande de services d’interprétation peut fluctuer considérablement. Pour mieux répondre à la demande, le Bureau de la traduction collabore avec ses clients pour planifier et prioriser leurs besoins à l’avance, et retient les services de pigistes au besoin. Le Bureau de la traduction sert le Parlement de façon prioritaire et travaille de près avec l’administration de la Chambre, qui détermine où les ressources sont affectées en fonction des priorités de la Chambre. Lorsque la demande excède la capacité pour une plage donnée, l’administration de la Chambre consulte les whips des partis pour obtenir des directives sur les réunions auxquelles les ressources requises seront affectées.

Le 2 mai 2022, la Chambre des communes a adopté la motion 11, qui vise à indiquer que jusqu’au 23 juin 2022, l’ajournement quotidien normal de la Chambre aura lieu à minuit. La possibilité de la tenue de séances prolongées de façon considérable dans la Chambre suscite de grandes préoccupations parmi les sénateurs, en raison de la pénurie actuelle d’interprètes et de la capacité réduite du Bureau de la traduction à fournir des services d’interprétation simultanée. Le Bureau de la traduction reconnaît ces préoccupations et continuera de collaborer avec tous les intervenants clés afin d’assurer le respect des priorités des clients parlementaires.

Contrats avec les interprètes pigistes

Depuis le début de la pandémie, le Bureau de la traduction a constaté une augmentation considérable de l’interprétation à distance. Un nouveau contrat ouvert pour l’interprétation a été élaboré en consultation avec la collectivité des interprètes. Le contrat est entré en vigueur le 1er juillet 2021.

Il s’agit de processus d’approvisionnement importants pour le Bureau de la traduction, qui s’appuie sur la collectivité des interprètes pigistes pour offrir ses services. Cependant, les interprètes pigistes sont également sollicités par le secteur privé, et le Bureau de la traduction doit composer avec les disponibilités qu’ils offrent; c’est pourquoi le nombre de ressources dont dispose le Bureau de la traduction varie quotidiennement.

Relève en interprétation

La profession d’interprète de conférence est un groupe en pénurie, non seulement au Canada, mais dans le monde entier. Le Bureau embauche tous les diplômés des deux universités canadiennes qui offrent les programmes de maîtrise en interprétation qui répondent aux normes de qualité du Bureau. Depuis l’arrivée de l’interprétation simultanée au Parlement du Canada, le Bureau de la traduction travaille à augmenter le nombre d’interprètes – employés et pigistes – qualifiés sur lesquels il peut compter.

Études de recherche

Le Bureau de la traduction mène actuellement trois études axées sur la technologie, la qualité du son et la santé auditive des interprètes :

  • Le Bureau de la traduction a commandé au Conseil national de recherches du Canada (CNRC) un rapport sur la qualité du son et les niveaux de pression acoustique auxquels les interprètes sont exposés, y compris pendant les vidéoconférences. Il a également commandé des tests de la performance des appareils de protection auditive utilisés pour protéger l’ouïe des interprètes (PreservEar). Le CNRC confirme que les systèmes de protection auditive utilisés offrent une excellente protection contre les chocs acoustiques. Toutefois, il indique également que la qualité du son qui parvient aux oreilles des interprètes est inférieure à la qualité du son reçue par les participants qui sont directement connectés à la session Zoom
  • Le Bureau de la traduction élabore un projet de collaboration avec des chercheurs de l’Université d’Ottawa qui se spécialisent dans la perception du langage dans le bruit, afin de soumettre des interprètes à des tests auditifs de façon progressive, d’élaborer des analyses comparatives et de présenter des recommandations à la suite d’incidents acoustiques
  • Le Bureau de la traduction travaille avec l’Université de Genève en Suisse, sur une étude visant à déterminer si l’interprétation à distance influe sur la charge cognitive et le rendement des interprètes et si oui, dans quelle mesure

Prestation de services en langues autochtones

Le Bureau de la traduction a recours aux services d’environ 100 fournisseurs travaillant dans plus de 50 langues et dialectes autochtones.

Renseignements supplémentaires :

aucun