Note pour la période des questions : FIÈVRE APHTEUSE
About
- Numéro de référence :
- AAFC-2023-QP-00074
- Date fournie :
- 22 nov. 2023
- Organisation :
- Agriculture et Agroalimentaire Canada
- Nom du ministre :
- MacAulay, Lawrence (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire
Enjeu ou question :
Q1 – Quelle est la politique du gouvernement du Canada en matière de vaccination contre la fièvre aphteuse? Q2 – Comment le Canada cherche-t-il à obtenir suffisamment de doses de vaccins contre la fièvre aphteuse pour protéger l’industrie canadienne du bétail contre une importante éclosion de cette maladie?
Réponse suggérée :
R1 - Le gouvernement du Canada n’utilisera les vaccins contre la fièvre aphteuse que dans certaines circonstances, en cherchant à limiter toute autre propagation pendant l’éradication au cours d’une intervention en cas d’éclosion.
Les données disponibles montrent que le recours à la vaccination dans les foyers importants, combiné à une stratégie d'abattage, réduit considérablement la taille et la durée du foyer par rapport à une stratégie d'abattage seule. En cas d’apparition d’une éclosion de fièvre aphteuse, les activités menées dans le cadre de la stratégie d’éradication de l’ACIA consistent à établir des contrôles des déplacements; à ordonner la destruction sans cruauté de tous les animaux infectés ou exposés; à mener des activités de traçage en aval; à superviser le nettoyage et la désinfection des lieux; et à s’assurer que les exploitations touchées restent exemptes de fièvre aphteuse, conformément aux normes internationales.
Si la vaccination d’urgence est jugée appropriée, le vaccin ne sera administré que dans les zones entourant l’éclosion de la maladie. R2 - De concert avec ses partenaires provinciaux et territoriaux , le gouvernement du Canada travaille à l’établissement d’une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse et a annoncé 57,5 millions de dollars sur cinq ans et 5,6 millions de dollars en cours pour soutenir ce travail.
Outre la création d’une banque canadienne de vaccins, le Canada est également membre de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse, ce qui lui donne accès à une quantité limitée de vaccins.
L'ensemble de ces initiatives permettra au Canada de disposer de doses suffisantes de vaccin contre la fièvre aphteuse pour être prêt à faire face à une épidémie et contribuera à atténuer les perturbations prolongées des échanges sur le marché advenant une éclosion.
Contexte :
La fièvre aphteuse est une maladie virale grave et hautement transmissible qui frappe les bovins et les porcs. Elle peut également s’attaquer aux moutons, aux chèvres, aux cerfs et à d’autres ruminants artiodactyles. La maladie se caractérise par de la fièvre et la présence de lésions semblables à des cloques sur la langue et les lèvres, dans la bouche, sur les mamelles et entre les onglons. Même si bon nombre des animaux atteints se rétablissent, ils demeurent faibles et asthéniques. Les chevaux ne sont pas touchés par la maladie.
La fièvre aphteuse ne se transmet pas facilement aux humains et ne constitue pas un risque pour la santé publique. Dans certaines conditions de laboratoire avec une très grande exposition au virus, une transmission aux humains a eu lieu et n’entraîne que de légères cloques. La maladie n’est pas considérée comme un problème lié à la salubrité des aliments.
Au Canada, la fièvre aphteuse est une maladie à déclaration obligatoire aux termes de la Loi sur la santé des animaux, et tous les cas soupçonnés doivent être signalés à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
Le Canada est exempt de fièvre aphteuse depuis 1952, et des mesures rigoureuses, comme les contrôles des importations, ont été mises en place pour empêcher l’entrée de la maladie au pays.
Les éleveurs de bétail du Canada jouent un rôle clé dans la protection de la santé des animaux. Il faut toujours suivre des pratiques de biosécurité rigoureuses pour minimiser l’introduction et la propagation de toute maladie animale infectieuse, y compris la fièvre aphteuse. Chaque fois qu’une personne soupçonne la présence d’une maladie à déclaration obligatoire chez ses animaux, elle est tenue de communiquer immédiatement avec l’ACIA ou un vétérinaire de pratique privé.
En cas de détection de la fièvre aphteuse au Canada
Si la présence de la fièvre aphteuse est décelée au Canada, l’exportation d’animaux vivants, de viande et de produits laitiers et carnés fabriqués à partir d’espèces vulnérables (principalement le bœuf et le porc) sera interrompue. Une fois que l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) aura approuvé la preuve documentée d’éradication de la fièvre aphteuse au Canada, elle déclarera à nouveau le Canada exempt, et l’ACIA collaborera avec ses partenaires d’Affaires mondiales Canada, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et des associations nationales de l’industrie pour rétablir le commerce le plus rapidement possible.
Le Canada a mis en place des plans pour contrôler et éradiquer rapidement et efficacement la fièvre aphteuse. La stratégie actuelle vise à recenser rapidement toutes les installations exposées à la maladie, à abattre les animaux infectés, qui ont été exposés ou qui pourraient l’avoir été ainsi qu’à décontaminer le milieu pour éviter toute nouvelle propagation. L’OIE définit l’abattage sanitaire comme l’abattage intégral, l’élimination, le nettoyage et la désinfection d’un lieu. En pratique, la portée et les détails de l’intervention et de l’échéancier dépendront de l’ampleur de la propagation de la fièvre aphteuse avant sa détection, de la densité du bétail dans les zones touchées, des mesures de biosécurité efficaces qui ont été prises dans les exploitations.
La fièvre aphteuse étant une maladie à statut officiel, les partenaires commerciaux considéreront que l'ensemble du Canada est infecté dès la découverte d'un cas. Les partenaires commerciaux ne reconnaîtront pas l'utilisation de zones de contrôle de la maladie par l'ACIA (zone de contrôle primaire [PCZ]). Jusqu'à récemment, le code OMSA n'autorisait pas le zonage des échanges pendant une épidémie pour les maladies ayant le statut de maladie officielle. Le code terrestre de l’OIE a été modifié pour permettre à un pays d’établir une seule zone de confinement, laquelle doit contenir tous les cas et rester en place pendant 28 jours. Le pays touché doit présenter un dossier contenant la preuve que la fièvre aphteuse est contenue dans la zone de confinement et que des contrôles appropriés ont été mis en place pour empêcher toute fuite vers l’extérieur de la zone. La commission scientifique de l’OIE évaluera alors la preuve et, si elle est d’accord, elle rétablira le statut d’indemnité de la région en dehors de la zone. Le commerce pourra alors reprendre à partir des régions indemnes si les partenaires commerciaux acceptent la décision de l’OIE.
Les modifications apportées au code de l'OMSA permettent désormais de créer une zone qui doit contenir tous les cas et rester en place pendant 28 jours. Une fois approuvée par l’OMSA , la zone située en dehors de la zone sera déclarée libre et le commerce pourra reprendre à partir des zones libres si les partenaires commerciaux acceptent la décision de l’OMSA .
L’utilisation de vaccins dans l’éventualité d’une éclosion de fièvre aphteuse nécessitera la participation massive des industries du secteur de l’élevage. L’ACIA travaille en collaboration avec Santé animale Canada, des associations nationales de producteurs, les provinces et les territoires pour établir une stratégie de vaccination avant que cela soit nécessaire.
Banque de vaccins
Bien que le Canada ait accès à un nombre limité de doses de vaccin provenant de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse (NAFMDV), cette allocation est bien inférieure aux 1,9 à 2,7 millions de doses estimées nécessaires pour contrôler une éclosion de grande ampleur.
Dans son budget de 2023, le gouvernement fédéral a annoncé un financement de 57,5 millions de dollars sur cinq ans (2023-2024 à 2027-2028) et un financement permanent de 5,6 millions de dollars par la suite pour mettre sur pied une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse au Canada et élaborer des plans d’intervention contre cette maladie.
Ce financement permettra à l’ACIA d’acquérir un nombre suffisant de doses de vaccin contre la fièvre aphteuse afin de protéger l’industrie canadienne du bétail contre les éclosions majeures et non contrôlées de fièvre aphteuse.
Cet investissement s’ajouterait à l’accès actuel du Canada à des vaccins par l’intermédiaire de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse.
Cette banque de vaccins aidera à protéger la population canadienne contre la menace émergente de cette maladie, à maintenir la confiance du public à l’égard de la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada et à mitiger les perturbations prolongées des échanges sur le marché advenant une éclosion.
Le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et les territoires, à la création d’une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse
Renseignements supplémentaires :
• Le gouvernement s’engage à protéger la santé animale et à prévenir l’introduction et la propagation de maladies animales.
• Des mesures rigoureuses ont été mises en place pour empêcher la fièvre aphteuse d’entrer au Canada, notamment des mesures de contrôle pour l’importation d’animaux et d’aliments et des déclarations des voyageurs à la frontière.
• Le gouvernement collabore avec les provinces et les territoires dans le but de créer une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse, et il a annoncé un investissement de 57,5 millions de dollars sur 5 ans et 5,6 millions de dollars par la suite à l’appui de ce travail.
• L’Agence canadienne d’inspection des aliments surveille la situation de la fièvre aphteuse dans le monde et dispose de plans de préparation et d’intervention en cas d’urgence dans l’éventualité où la maladie entrerait au Canada.