Note pour la période des questions : FIÈVRE APHTEUSE
About
- Numéro de référence :
- AAFC-2024-QP-00169
- Date fournie :
- 7 juin 2024
- Organisation :
- Agriculture et Agroalimentaire Canada
- Nom du ministre :
- MacAulay, Lawrence (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire
Enjeu ou question :
Q1 – Quelle est la politique du gouvernement du Canada en matière de vaccination contre la fièvre aphteuse? Q2 – Comment le Canada cherche-t-il à obtenir suffisamment de doses de vaccins contre la fièvre aphteuse pour protéger l’industrie canadienne du bétail contre une importante éclosion de cette maladie?
Réponse suggérée :
R.1 - Le gouvernement du Canada ne recourra à la vaccination contre la fièvre aphteuse pendant une éclosion que dans le but de limiter la propagation de la maladie, parallèlement aux efforts d’éradication.
Les données disponibles montrent que le recours à la vaccination dans les foyers importants, combiné à une stratégie d'abattage, réduit considérablement la taille et la durée du foyer par rapport à une stratégie d'abattage seule.
Les activités menées dans le cadre de la stratégie d’abattage sanitaire de l’ACIA consistent notamment à contrôler les déplacements, à ordonner la destruction sans cruauté de tous les animaux infectés ou exposés, à mener des activités de traçage, à superviser le nettoyage et la désinfection des installations et à vérifier que les exploitations touchées restent indemnes de fièvre aphteuse, conformément aux normes internationales.
Si la vaccination d’urgence est jugée appropriée, le vaccin ne sera administré que dans les zones entourant l’éclosion de la maladie. R.2 - Le gouvernement du Canada travaille à la création d’une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse et a alloué 57,5 millions de dollars sur 5 ans ainsi que 5,6 millions de dollars en financement permanent pour soutenir ce projet.
Le Canada est aussi membre de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse, ce qui lui donne accès à une quantité limitée de vaccins.
Tout cela permettra au Canada d’avoir accès à une quantité suffisante de vaccins contre la fièvre aphteuse, ce qui aidera à atténuer les perturbations prolongées sur le marché en cas d’éclosion.
Contexte :
La fièvre aphteuse est une maladie virale grave et hautement transmissible qui touche les bovins et les porcs. Elle peut aussi s’attaquer aux ovins, aux caprins, aux cerfs et à d’autres ruminants artiodactyles, mais pas aux chevaux. De nombreux animaux atteints se rétablissent, mais la maladie les laisse affaiblis.
La fièvre aphteuse ne se transmet pas facilement aux humains et ne constitue pas un risque pour la santé publique. Dans certaines conditions de laboratoire avec une très grande exposition au virus, une transmission aux humains a eu lieu et n’entraîne que de légères cloques. La maladie n’est pas considérée comme un problème lié à la salubrité des aliments.
Au Canada, la fièvre aphteuse est une maladie à déclaration obligatoire aux termes de la Loi sur la santé des animaux, et tous les cas soupçonnés doivent être signalés à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
Le Canada est exempt de fièvre aphteuse depuis 1952, et des mesures rigoureuses, comme les contrôles des importations, ont été mises en place pour empêcher l’entrée de la maladie au pays.
Les éleveurs de bétail du Canada jouent un rôle clé dans la protection de la santé des animaux. Il faut toujours suivre des pratiques de biosécurité rigoureuses pour minimiser l’introduction et la propagation de toute maladie animale infectieuse, y compris la fièvre aphteuse. Chaque fois qu’une personne soupçonne la présence d’une maladie à déclaration obligatoire chez ses animaux, elle est tenue de communiquer immédiatement avec l’ACIA ou un vétérinaire de pratique privé.
En cas de détection de la fièvre aphteuse au Canada
Si la présence de la fièvre aphteuse est décelée au Canada, l’exportation d’animaux vivants, de viande et de produits laitiers et carnés fabriqués à partir d’espèces vulnérables (principalement le bœuf et le porc) sera interrompue. Une fois que l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) aura approuvé la preuve documentée de l’éradication de la fièvre aphteuse au Canada, elle déclarera le Canada à nouveau indemne. L’ACIA collaborera ensuite avec ses partenaires d’Affaires mondiales Canada, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et des associations sectorielles nationales pour rétablir les échanges commerciaux le plus rapidement possible.
Le Canada a mis en place des plans pour contrôler et éradiquer rapidement et efficacement la fièvre aphteuse. La stratégie actuelle vise à recenser rapidement toutes les installations exposées à la maladie, à abattre les animaux infectés, qui ont été exposés ou qui pourraient l’avoir été ainsi qu’à décontaminer le milieu pour éviter toute nouvelle propagation. L’abattage sanitaire comprend l’abattage intégral, l’élimination, le nettoyage et la désinfection des installations.
En pratique, la portée et les détails de l’intervention et de l’échéancier dépendront de l’ampleur de la propagation de la fièvre aphteuse avant sa détection, de la densité du bétail dans les zones touchées, des mesures de biosécurité efficaces qui ont été prises dans les exploitations.
La fièvre aphteuse étant une maladie à statut officiel, les partenaires commerciaux considéreront que l'ensemble du Canada est infecté dès la découverte d'un cas.
Le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OMSA permet à un pays d’établir une zone de confinement, qui doit contenir tous les cas de fièvre aphteuse et rester en place pendant 28 jours. Le pays touché doit soumettre un dossier contenant les éléments probants montrant que la fièvre aphteuse est contenue dans la zone de confinement et que des contrôles appropriés sont en place pour empêcher toute fuite vers l’extérieur de la zone. L’OMSA évaluera alors les éléments probants pour déterminer s’il faut rétablir le statut indemne de la région située en dehors de la zone de confinement. Le commerce pourra alors reprendre dans les régions indemnes si les partenaires commerciaux acceptent la décision de l’OMSA.
L’utilisation de vaccins dans l’éventualité d’une éclosion de fièvre aphteuse nécessitera la participation massive des industries du secteur de l’élevage. L’ACIA travaille en collaboration avec Santé animale Canada, des associations nationales de producteurs, les provinces et les territoires pour établir une stratégie de vaccination avant que cela soit nécessaire.
Banque de vaccins
Bien que le Canada ait accès à un nombre limité de doses de vaccin provenant de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse (NAFMDV), cette allocation est bien inférieure aux 1,9 à 2,7 millions de doses estimées nécessaires pour contrôler une éclosion de grande ampleur.
Dans son budget de 2023, le gouvernement fédéral a annoncé un financement de 57,5 millions de dollars sur cinq ans (2023-2024 à 2027-2028) et un financement permanent de 5,6 millions de dollars par la suite pour mettre sur pied une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse au Canada et élaborer des plans d’intervention contre cette maladie.
Ce financement permettra à l’ACIA d’acquérir un nombre suffisant de doses de vaccin contre la fièvre aphteuse afin de protéger l’industrie canadienne du bétail contre les éclosions majeures et non contrôlées de fièvre aphteuse.
Cet investissement s’ajouterait à l’accès actuel du Canada à des vaccins par l’intermédiaire de la Banque nord-américaine de vaccins contre la fièvre aphteuse.
Cette banque de vaccins aidera à protéger la population canadienne contre la menace émergente de cette maladie, à maintenir la confiance du public à l’égard de la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada et à mitiger les perturbations prolongées des échanges sur le marché advenant une éclosion.
Le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et les territoires, à la création d’une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse.
Renseignements supplémentaires :
• Le gouvernement s’engage à protéger la santé animale et à prévenir l’introduction et la propagation de maladies animales.
• Des mesures rigoureuses sont en place pour empêcher la fièvre aphteuse d’entrer au Canada. Elles comprennent notamment les contrôles des importations et les déclarations des voyageurs.
• Le gouvernement a alloué 57,5 millions de dollars sur 5 ans et 5,6 millions de dollars en financement permanent pour créer une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse.
• L’Agence canadienne d’inspection des aliments surveille la situation de la fièvre aphteuse dans le monde et dispose de plans de préparation et d’intervention en cas d’urgence.