Note pour la période des questions : Pénurie de personnel infirmier
About
- Numéro de référence :
- ISC-2023-QP-00737
- Date fournie :
- 15 déc. 2023
- Organisation :
- Services aux Autochtones Canada
- Nom du ministre :
- Hajdu, Patty (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Services aux Autochtones
Réponse suggérée :
• Services aux Autochtones Canada reconnaît que les conditions
de travail du personnel infirmier ont un impact direct sur les
soins reçus par les clients.
• Le personnel infirmier est au coeur de la prestation des soins de
santé dans de nombreuses communautés des Premières
Nations et inuites au Canada, où l’accès aux services
provinciaux n’est pas facile.
• Nous prenons des mesures concrètes pour rehausser les
conditions de travail du personnel infirmier par l’entremise de
diverses améliorations et initiatives.
Contexte :
Dans la grande majorité des communautés éloignées et isolées, les membres du personnel
infirmier sont souvent les seuls prestataires de soins sur place à pouvoir répondre à toute la
gamme des besoins en matière de soins de santé, y compris les soins d’urgence. Pour
accomplir ce travail avec confiance, il faut une ressource très qualifiée et ayant suffisamment
d’expérience pour relever les difficultés associées aux conditions de travail.
SAC emploie environ 650 infirmières et infirmiers à l’échelle du Canada. Les rôles de ces
employés sont variés et couvrent un large spectre d’activités, de la prestation de services de
première ligne à la haute direction. Environ 85 % de cette main-d’oeuvre est constituée
d’employés à temps partiel qui se déplacent par rotation de leur domicile dans les centres
urbains vers les communautés éloignées pour fournir des services de soins primaires 24 heures
sur 24 et 7 jours sur 7. Ces employés souhaitent avoir accès aux outils et aux soutiens cliniques
et technologiques qu’ils ont l’habitude d’utiliser dans le cadre de leur pratique habituelle dans
des milieux non éloignés. Afin de répondre à ces besoins, SAC a mis en place un certain
nombre de stratégies, notamment les suivantes :
- Mise en place d’une équipe de gestion de cas (Centre de coordination des
services infirmiers – CCSI) pour les membres du personnel infirmier qui
éprouvent des difficultés concernant l’informatique, la rémunération ou
d’autres enjeux liés au travail lorsqu’ils se trouvent dans des communautés
éloignées. Il s’agit d’un service VIP offert au personnel infirmier de SAC dans
les deux langues officielles;
- Appui aux nouveaux membres du personnel infirmier de SAC pour la création
de comptes informatiques, le respect des exigences en matière de téléphone
cellulaire, l’obtention d’une maClé, etc.;
- Établissement de politiques afin d’améliorer la sécurité du personnel infirmier
oeuvrant dans des endroits éloignés et isolés;
- Travaux visant à inclure d’autres ressources de soins de santé dans les
modèles de soins des communautés.
Situation particulière en lien avec les infirmières au Nunavik
Depuis l’été 2022, plusieurs médias font état de la situation préoccupante au Nunavik
concernant le manque de personnel infirmier et les bris de services à la population inuite. La
situation était si grave que plusieurs responsables d'établissements de santé du Nunavik ont
demandé l'aide de l'armée. Certains ont également demandé la mise sous tutelle du réseau de
santé du Nunavik, selon les médias.
SAC ne finance pas les services infirmiers de Pratique clinique et services aux clients au
Nunavik puisque depuis 1975, la prestation des services de santé et des services sociaux au
Nunavik est légiférée par la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Cette
convention a mené au transfert, du gouvernement fédéral au gouvernement provincial, de la
plupart des responsabilités concernant les services offerts aux communautés inuites, dont les
services de santé et les services sociaux.
Le gouvernement du Québec a implanté plusieurs mesures depuis l’été 2022 pour faire face à
la pénurie d’infirmières au Nunavik, dont la bonification des primes d’attraction et de
rétention, l’augmentation du nombre de sorties accordées au personnel oeuvrant au Nunavik et
l’accès plus facile au « congé nordique », qui permet à une infirmière de quitter temporairement
son poste dans le réseau de la santé québécois pour travailler au Nunavik.
Pour sa part, SAC fournit des fonds pour soutenir la prestation de programmes et de services
de santé au Nunavik qui ont été mis en place après la signature de la Convention de la Baie
James et du Nord québécois, comme les programmes de promotion et de prévention. Les
programmes de soins cliniques tels que les soins infirmiers d’urgence ou en milieu de soins
critiques, ne sont pas admissibles au financement de SAC, à l’exception des soins à domicile
puisque ce programme a été créé après la signature de la Convention. De plus, SAC offre son
appui sur demande à l’implantation du plan d’élimination de la tuberculose et a déployé des
infirmières du ministère en renfort au Nunavik dans le cadre de la lutte à la Tuberculose qui
sévit dans les villages inuits.
La Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik a également informé SAC
de la difficulté de retenir et de recruter des infirmières en raison du manque de logements
disponibles et des conditions de travail difficiles. Le manque de main-d'oeuvre et le coût
exorbitant de la construction dans le Nord sont des obstacles majeurs à la création de
nouveaux logements pour le personnel. Les professionnels de santé locaux ou le personnel
infirmier d'origine inuit sont rares.
La Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik et SAC étudient
actuellement diverses options pour faciliter le recrutement du personnel infirmier, y compris
l'utilisation de l'excédent de la Régie du Nunavik provenant des fonds non dépensés de SAC.
Soins infirmiers au Nunavut
Dans le Nord, les soins de santé primaires, y compris la lutte contre la tuberculose, relèvent de
la compétence des gouvernements territoriaux. Services aux Autochtones Canada complète et
appuie les programmes de santé territoriaux destinés aux Premières Nations et aux Inuit,
comme il le fait dans les provinces, afin de garantir l’accès de ces populations aux services de
santé et de faire en sorte que celles-ci puissent atteindre un niveau de santé comparable à celui
des autres Canadiens.
Services aux Autochtones Canada et l’Agence de la santé publique du Canada fournissent un
soutien infirmier sur présentation par les gouvernements territoriaux d’un Cadre opérationnel
pour les demandes d’aide mutuelle (CODAM) ou d’une demande à l’Équipe de pointe en
matière de santé publique de Services aux Autochtones Canada. Parmi les exemples récents,
mentionnons le besoin urgent d’infirmières au Nunavut pour lutter contre l’éclosion de
tuberculose à Pangnirtung.
En septembre 2023, des infirmières relevant du gouvernement fédéral ont été déployées par
l’Équipe de pointe en matière de santé publique de Services aux Autochtones Canada pour
fournir un appui à la clinique de dépistage de la tuberculose à l’échelle de la communauté, à
Pangnirtung; cette clinique sera ouverte jusqu’au 1er décembre 2023.
Services aux Autochtones Canada aide également les partenaires inuits à créer des ressources
de santé pertinentes et sécuritaires sur le plan de la culture au moyen d’initiatives comme les
ressources humaines en santé autochtone et la lutte contre le racisme anti-Autochtones dans
les soins de santé. En 2022-2023, Nunavut Tunngavik Incorporated a reçu un financement de
2,6 millions de dollars pour la lutte contre le racisme autochtone dans les soins de santé afin
d’établir des programmes de navigateurs et de défenseurs des droits des patients, d’assurer la
sécurité culturelle et d’offrir davantage services d’accouchement à l’échelle locale. L’organisme
a également reçu 657 585 dollars pour appuyer un programme d’assistants de laboratoire au
cours de sa première année. Ces initiatives visent à créer des conditions de travail
culturellement sécuritaires dans le système de soins de santé et à atténuer les pressions en
mettant en place dans ce territoire les ressources humaines en santé appropriées nécessaires.
Renseignements supplémentaires :
Si l’on insiste sur les conditions de travail du personnel
infirmier
• Tous les Canadiens autochtones ont droit à des soins de santé
de qualité, quel que soit leur lieu de résidence.
• Pour assurer la prestation continue de soins de santé de qualité
dans les communautés des Premières Nations et dans les
communautés inuites, nous avons pris les mesures suivantes :
o Mise en place d’équipes interprofessionnelles pour
renforcer le personnel infirmier;
o Promotion accrue des soins infirmiers en tant que choix de
carrière dans les communautés autochtones;
o Mise sur pied d’initiatives pour aider le personnel infirmier
lorsque les conditions sont difficiles. Par exemple, l’ajout
de gardiens de sécurité autochtones dans les postes de
soins.;
o Appui des partenaires autochtones afin qu’ils explorent et
développent de nouveaux moyens novateurs d’offrir des
services de santé à leurs communautés.
Si l’on insiste sur les services infirmiers au Nunavut
• Dans les territoires, les services de soins primaires, y compris
les soins infirmiers, relèvent des gouvernements territoriaux.
• Services aux Autochtones Canada travaille en étroite
collaboration avec des partenaires inuits, le gouvernement du
Nunavut et l’Agence de la santé publique du Canada pour
fournir, sur demande, une capacité de pointe dans les
collectivités.
• Par exemple, huit infirmières fédérales sont déployées à
Pangnirtung de septembre à décembre 2023 pour soutenir la
clinique de dépistage de la tuberculose à l’échelle de la
communauté.
• Le gouvernement du Canada continuera de collaborer avec ses
partenaires dans le contexte de la Table de partenariat du
Nunavut sur la santé afin de combler le besoin en ressources
humaines en santé sécuritaires et adaptées à la culture.
Si l’on insiste davantage sur les mesures prises
En collaboration avec les partenaires autochtones, nous faisons ce
qui suit :
• Intégrer les ambulanciers paramédicaux et d’autres rôles de
soutien à la santé communautaire dans le modèle de prestation
des soins de santé lorsque la législation provinciale le permet;
• Répondre aux besoins de cette main-d’oeuvre en offrant un
service de gestion de cas pour résoudre les problèmes observés
sur le lieu de travail;
• Soutenir l’utilisation de la technologie dans la prestation de
services de santé dans la communauté.