Note pour la période des questions : État du français au Canada
About
- Numéro de référence :
- PCH-2020-QP-00135
- Date fournie :
- 23 nov. 2020
- Organisation :
- Patrimoine canadien
- Nom du ministre :
- Joly, Mélanie (L’hon.)
- Titre du ministre :
- Ministre des Langues officielles
Enjeu ou question :
Une déclaration de la députée libérale de Saint-Laurent durant une rencontre du Comité permanent des langues officielles exprimant un doute face au déclin du français au Québec a suscité des réactions dans la presse.
Réponse suggérée :
• Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance du français partout au pays, et au Québec, qui est le berceau de la francophonie canadienne.
• Le français est une langue qui nécessite plus d’attention. Le gouvernement fédéral s’est engagé, dans le Discours du Trône, à protéger le français, non seulement à l’extérieur du Québec, mais également au Québec, reconnaissant la situation particulière du français.
• Les Canadiennes et Canadiens sont fiers de nos deux langues officielles, qui sont au cœur de notre identité. Notre gouvernement continuera à les défendre et à les promouvoir car elles sont un symbole important de notre société diversifiée et inclusive.
Contexte :
• Le 23 septembre 2020, le Discours du Trône a été prononcé. Le gouvernement s’est engagé à renforcer et moderniser la Loi sur les langues officielles. Il s’est aussi engagé à protéger le français à l’extérieur du Québec, mais aussi au Québec, reconnaissant la situation particulière du français.
• Le 13 novembre 2020, la députée libérale de Saint-Laurent a dit en anglais « On entend, je ne veux pas appeler ça un mythe, je vais donner le bénéfice du doute, mais on entend que la langue française est en déclin au Québec. J'ai besoin de le voir pour le croire » lors d’une réunion du Comité permanent des langues officielles. Elle a été contredite par l’opposition et la ministre des langues officielles. Elle s’est rétractée et annoncé qu’elle souhaitait céder sa place au sein du Comité permanent des langues officielles.
• Selon les données de l’Observatoire de la culture et des communications, l’Office québécois de la langue française (OQLF), au Québec, le poids démographique des francophones continue de diminuer. Entre 2011 et 2016, la proportion de personnes ayant le français comme seule langue maternelle est passée de 78 % à 77 %.
• Depuis 2010, dans les commerces de l'île de Montréal, le français comme langue d'accueil unique est passé de 84 à 75 pour cent.
• En 2016, dans l'espace public, la proportion de personnes utilisant le français, seul ou conjointement avec l'anglais, est de 76 pour cent sur l’ile de Montréal contrairement à 93 % en dehors de la RMR de Montréal et 91 % dans la couronne de Montréal.
• Le 11 août 2020, l’OQLF a publié les résultats de son Enquête sur les exigences linguistiques auprès des entreprises, des municipalités et des arrondissements de Montréal. Selon le rapport :
o 39,8 % des entreprises québécoises ont exigé ou souhaité que la personne embauchée ait des compétences linguistiques en anglais pour le dernier poste pourvu en 2018. Sur l’île de Montréal, ce pourcentage s’élève à 62,9 %.
o 23,5 % des municipalités du Québec et des arrondissements de Montréal ont exigé ou souhaité des compétences en français et en anglais ou seulement en anglais à l’embauche. Sur l’île de Montréal, 50 % des municipalités et des arrondissements ont recherché des personnes ayant des compétences en français et en anglais ou en anglais seulement.
o Plus du quart (27,8 %) des entreprises du Québec ont exigé ou souhaité des compétences linguistiques en anglais pour assurer les communications orales à l’extérieur de l’organisation. Cette proportion est de 21 % pour les municipalités et les arrondissements.
• Pour la presse québécoise, ces données indiquent que « pour décrocher un emploi au Québec, mieux vaut parler anglais » (Le Devoir, 12 août 2020).
• Le premier ministre du Québec, François Legault, juge « totalement inacceptable » de ne pas pouvoir être servi en français dans les commerces à Montréal. Dans le cadre d’une conférence de presse, le 11 aout 2020, Legault s’est dit préoccupé par les résultats de l’enquête de l’OQLF, et a rappelé avoir déjà annoncé des mesures à venir pour bonifier la Loi 101, sous la gouverne du ministre québécois responsable de la Langue française.
• Selon le recensement de 2016, il y 26,2 millions d’anglophones (75,4 %) et 7,9 millions de francophones (22,8 %) au Canada. Plus spécifiquement:
o 6 890 300 francophones habitent au Québec. Alors que 1 024 195 francophones habitent à l’extérieur du Québec.
o 29,8 pour cent de Canadiens ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français, en baisse par rapport à 2011 (30,1 pour cent). On a néanmoins observé une hausse de 400 000 personnes pouvant soutenir une conversation en français au cours de cette période, ce qui correspondait à près de 10,4 millions de personnes.
o Au Québec, 94,5 % de la population a déclaré pouvoir soutenir une conversation en français, soit un peu plus de 7,6 millions de personnes, une proportion semblable à celle observée en 2011 (94,4 %).
o À l’extérieur du Québec, la proportion de Canadiens ayant déclaré pouvoir soutenir une conversation en français est restée à peu près stable entre 2011 et 2016, alors que leur nombre s’est accru de 157 035 personnes.
• En 1971, les francophones des communautés minoritaires hors Québec représentaient 6,1 pour cent de la population. En 2016, ce pourcentage avait diminué à 3,8. Les projections de Statistique Canada anticipent un déclin de la proportion de francophones à l’extérieur du Québec de 4 à 3 pour cent entre 2011 à 2036.
• Un sondage de VoxPop Labs, en 2018, démontre que: 82,1 % des Québécois francophones croient que le français est menacé au Canada; 68,8 % des répondants considèrent que le fait d'apprendre les deux langues officielles contribue à une meilleure compréhension entre Canadiens, et 82,6 % d’entre eux croient qu’avoir une compréhension du français et de l’anglais mène à de meilleures chances d’emploi.
• Un sondage mené par l’Institut Environics auprès de plus de 5 000 Canadiens confirme qu’une majorité d’anglophones ne croit pas que la langue française est menacée, contrairement aux francophones.
o L’étude démontre que 71 % des anglophones ne croient pas que le français soit en danger au Québec ainsi que dans le reste du pays.
o Tandis que 77 % des francophones au Québec et 71 % des francophones hors Québec sont inquiets.
• Depuis un certain temps, un recul est observé dans la promotion et la protection du français à travers le Canada. Plusieurs provinces, notamment l’Alberta, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, ont entamé des compressions budgétaires suite à des changements de gouvernement. Ces compressions ont eu un effet sur la francophonie, et plus particulièrement sur l’éducation.
Renseignements supplémentaires :
aucun